Forme féminine |
Bergère |
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ROME (France) |
A1410 - Élevage ovin ou caprin |
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Un berger (au féminin : bergère) est une personne chargée de guider et de prendre soin des troupeaux de moutons (quand il n'y a pas de complément de nom, il s'agit toujours de troupeaux de moutons), ou par extension de bétail (ex. : berger à vaches ; également appelé bouvier ou vacher), dans les prairies ou les zones montagneuses ; il est souvent aidé par un chien de berger. Le mot est issu d'un latin vulgaire *vervecarius (attesté sous les formes birbicarius « pâtre, berger » vers 600 et berbicarius en 698). Ce mot est dérivé du latin vervex, signifiant brebis.
Histoire
Il s’agit d’un des métiers les plus anciens de la planète, les premiers bergers étant apparus il y a environ dix mille ans en Asie mineure (voir domestication). Les moutons étaient élevés pour leur lait, leur viande, leur cuir et surtout pour leur laine. Au cours du millénaire suivant, les moutons et le savoir lié à l'activité de berger (pastoralisme, transhumance) se répandirent à travers l’Europe et l’Asie.
À l’époque pré-moderne, la pratique du berger se rencontrait ainsi dans des régions telles que la Palestine, la Grèce, les Pyrénées ou l’Écosse. De nos jours, le pays qui possède le plus de moutons dans le monde est la Chine.
Implantation
Les bergers ne se sont implantés durablement que dans certaines régions : en effet, dans les zones de basse altitude ou les vallées fluviales, il était beaucoup plus profitable de cultiver du blé et d’autres céréales plutôt que de laisser paître les troupeaux ; l’élevage des moutons se confina alors essentiellement aux zones non cultivées à vocation herbagère.
Équipement
Dans l'art et l'iconographie, le berger ou la bergère sont très souvent représentés avec leur attribut traditionnel : la houlette[1] qui est une canne spécifique, mais le simple bâton est largement employé dans l'activité de berger.
Logement
Cabane-roulotte en bois
Au début du XXe siècle, dans diverses régions ou départements de France (Beauce, Perche, Eure, Cantal, Puy-de-Dôme, Lozère, etc.), le berger dormait, une partie de l'année, dans une cabane-roulotte en bois, posée à côté du parc de claies mobiles servant à rassembler pendant la nuit son troupeau. Montées sur un essieu fixe à deux roues en bois ou en fer, avec parfois une troisième roue à l'arrière, ces roulottes étaient tirées par un cheval, un âne, ou par le berger lui-même pour les plus légères, à chaque déplacement du parc. Les chiens dormaient sous la roulotte. Chaque jour, l'emplacement du parc changeait de façon que les déjections ovines fertilisent la totalité de la parcelle occupée. Émile Zola, dans La Terre (1887), évoque également ce dispositif : « Le berger, pour avoir un peu d'ombre, s'était assis contre la cabane à deux roues, qu'il poussait à chaque déplacement du parc, une étroite niche qui lui servait de lit, d'armoire et de garde-manger. » Les derniers moments de cette pratique séculaire, attestée dès la fin du Moyen Âge par des enluminures, ont été enregistrés par les photographes des cartes postales de l'âge d'or[2].
Cabane en pierre des estives
Dans les anciens pâturages d'estive des hautes vallées béarnaises (Barétous, Aspe et Ossau), les bergers vivaient dans une cabane en pierres sèches, dite capane. Elle était édifiée non loin d'une source et à côté d'un enclos, lui aussi en pierres sèches, du nom de cuyala, coueila, cayolar selon le lieu, où le troupeau se regroupait la nuit ou par très mauvais temps. Ces capanes pouvaient être un abri contre un rocher en surplomb ou vertical, une cabane indépendante de petite taille, une cabane plus grande pour deux personnes. Elle avait son entrée orientée au sud ou au sud-est. Les cabanes à charpente à double pente sous couverture de lauses n'apparaissent qu'à la fin du XIXe siècle. Les années 1920 voient l'apparition de la tôle ondulée ou plate. Après la seconde guerre mondiale, les bâches tissées, provenant des surplus des armées, ont leur succès[3].
Le métier au XXIe siècle
Les offres d'emploi
Les éleveurs peuvent directement ou déposer des offres d'emplois sur différents sites internet tel que emploi berger , maison du berger ou par l'intermédiaire d'organismes comme l'Association pour l’emploi des cadres, ingénieurs et techniciens de l’agriculture (Apecita), Pôle emploi, etc. [4],[5]
Mesure de soutien
En raison de l'augmentation de la prédation des loups et des conditions de travail peu confortables, les volontaires pour exercer le métier de berger sont moins nombreux qu'auparavant. L'offre d'emploi de berger de la part des éleveurs a également diminué à la suite de difficultés financières causées par la prédation des loups, classés comme espèce protégée[6], sur les troupeaux.
C'est pour cela que l'Union européenne a mis en place deux mesures pour le maintien de l'activité pastorale :
- la mesure 7.6.1 a pour but de protéger les troupeaux des bergers contre la prédation des loups en offrant des méthodes de défense aux bergers comme les chiens, la surveillance renforcée, le gardiennage, les parcs électrifiés, etc. [7] ;
- la mesure 7.6.2 concerne les aides aux investissements pastoraux qui vise à augmenter l'attractivité du métier de berger en améliorant les conditions de vie et de travail des bergers[8].
Après la mise en place de ces mesures, les offres d'emploi de berger se sont révélées en augmentation car depuis que les éleveurs reçoivent des subventions financières de la part de l'Union Européenne, employer un berger est désormais moins coûteux et nécessaire pour faire face au loup. Du côté des bergers, le nombre de volontaires est moins important qu'autrefois mais l'effectif repart tout de même à la hausse (notamment par l'apparition des femmes dans ce milieu)[9].
Le berger dans la peinture et la sculpture
- Jeune bergère, XIXe siècle, William Bouguereau.
- Le Pâtre de Kerlaz, 1852, Évariste-Vital Luminais.
- Le Vieux Berger, Marius Remondot (1867-1921).
- Pâtre avec une biche, 1937, Alice Nordin.
- Berger rappelant le troupeau, 1866-1872, Jean-François Millet, Ashmolean Museum.
- Berger landais, après 1850, palais des Beaux-Arts de Lille.
- Le Berger des Highlands, 1859, Kunsthalle de Hambourg.
- Berger des Pyrénées, 1888, musée et galerie d'art de Brighton.
Bibliographie
- Mariel Jean-Brunhes Delamarre, Le Berger dans la France des villages. Bergers communs à Saint-Véran en Queyras et à Normée en Champagne, Paris, éd. du Centre national de la recherche scientifique, , 290 p..
- Gabbud fayerou, de Marie-Jo Perrin et Jacques Tornay, (1991), 214 pages, éditions Monographic, (ISBN 978-2-88341-005-3). La vie du berger de Bagnes, Louis Florentin, dit Louis Gabbud (1912-1998)[10].
- Luigi le berger, de Marcel Imsand, Jean-Henry Papilloud, Bertil Galland, 2004, fondation Pierre-Gianadda, 207 pages, (EAN 9782884430906).
Voir aussi
Articles connexes
- Bergerie
- Élevage ovin
- Écopastoralisme
- Druon de Sebourg, Saint-patron des bergers
- Zootechnie
Notes et références
- ↑ Houlette dans le Wiktionnaire.
- ↑ La roulotte de berger d'après des cartes postales et photographies anciennes.
- ↑ Jean-Jacques Cazaurang, « À propos des constructions en pierre sèche des hautes vallées béarnaises (Barétous, Aspe et Ossau), Pyrénées-Atlantiques », in L'Architecture rurale, CERAR (Paris), t. 3, 1979, p. 56-61.
- ↑ « EMPLOI BERGER », sur emploiberger.blogspot.fr (consulté le )
- ↑ « Apecita, l'emploi dans l'agriculture, l'agroalimentaire et l'environnement - des milliers d'annonces d'offres d'emplois et de CV », sur www.apecita.com (consulté le )
- ↑ « Le loup : conservation et protection | FERUS », sur ferus.fr (consulté le )
- ↑ eZ Systems, « Les mesures de protection – mesure 7.6.1 / Prédation / Pastoralisme / Prédation / Agriculture, forêt et développement rural / Politiques publiques / Accueil - Les services de l'État dans les Alpes-de-Haute-Provence », sur www.alpes-de-haute-provence.gouv.fr (consulté le )
- ↑ eZ Systems, « Les aides aux investissements pastoraux – La mesure 7.6.2 / Gestion des espaces pastoraux / Pastoralisme / Prédation / Agriculture, forêt et développement rural / Politiques publiques / Accueil - Les services de l'État dans les Alpes-de-Haute-Provence », sur www.alpes-de-haute-provence.gouv.fr (consulté le )
- ↑ « Comment les bergères ont sauvé le métier de berger », sur LExpress.fr, (consulté le ).
- ↑ Gabbud fayerou, La sagesse d'un homme libre, 24 heures, 20-21 juillet 1991, page 27.