Berkeley Software Distribution | ||||||||
Simulation d'un écran de login BSD 4.3 sur VAX-11/780 (Université du Wisconsin) : on peut lire "4.3 BSD UNIX" et "4.3+NFS". | ||||||||
Famille | Unix | |||||||
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Langues | anglais | |||||||
Type de noyau | monolithique | |||||||
État du projet | fini | |||||||
Plates-formes | VAX | |||||||
Entreprise / Développeur |
Ken Thompson et l'Université de Californie à Berkeley | |||||||
Licence | Redevance AT&T jusqu'en 1988 | |||||||
États des sources | logiciel libre à partir de juin 1989 | |||||||
Écrit en | C | |||||||
Première version | ||||||||
Dernière version stable | NetBSD, FreeBSD () | |||||||
Méthode de mise à jour | libre | |||||||
Environnement de bureau | SunOS puis Solaris (1991) | |||||||
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La Berkeley Software Distribution ou BSD, « collection de logiciels de Berkeley » en français, est un système d'exploitation dérivé d’Unix et originaire de l’université de Californie à Berkeley.
Historique
La Berkeley Software Distribution commença en 1977 comme un ensemble de logiciels pour UNIX version 6, qui incluait notamment un compilateur de Pascal et l'éditeur ligne par ligne ex, ancêtre de vi. Au milieu de l'année 1978 parut la seconde version, appelée 2BSD, qui comprenait des améliorations du compilateur de Pascal, vi et termcap ainsi que le C shell. 2BSD continua d'être développée jusqu'à 2.11BSD, dont le dernier correctif (447) parut le 31 décembre 2008[1].
L'apparition des VAX, pour lesquels le seul UNIX disponible était 32/V, qui n'utilisait pas les fonctionnalités de mémoire virtuelle offertes par le VAX, poussa les étudiants de Berkeley à développer Virtual VAX/Unix, puis, en , 3BSD, composé des utilitaires standards de 32/V, du support nouvellement ajouté pour la mémoire virtuelle, ainsi que des programmes fournis avec 2BSD.
En 1979, la DARPA cherchait à unifier les systèmes d'exploitation utilisés par les centres américains de recherche en informatique connectés au DARPAnet. Berkeley proposa alors de développer une version améliorée de 3BSD pour résoudre ce problème. En 1980 sortit 4BSD, qui incluait le support des VAX les plus récents, un nouveau système de courrier électronique, et un système de fichiers plus moderne, entre autres améliorations, et un interpréteur de LISP en plus de tous les programmes déjà inclus dans 3BSD. Cette version fut jugée trop lente et conduit rapidement à la publication de 4.1BSD, qui comprenait un noyau optimisé.
4.2BSD, parue en 1983, incluait une des premières implémentations de TCP/IP, ainsi que le Berkeley Fast File System. Cette version devint extrêmement populaire, si bien qu'un certain nombre d'utilisateurs de System V passèrent à 4.2BSD en attendant que ces fonctions y soient implémentées. 4.3BSD, la version suivante, contenait de nouveau un noyau plus rapide ainsi qu'un nouveau système TCP/IP. En 1988, 4.3BSD-Tahoe était une version plus portable de 4.3BSD, dans laquelle les fichiers indépendants de l'architecture et les autres avaient été séparés.
A la fin des années 1980, BSD decide de se transformer en logiciel libre, un concept alors assez nouveau.
Une des premières réécritures libre (open source) fut celle des couches réseaux, publiée pour la première fois en juin 1989, et qui sera rapidement utilisée par le projet GNU sous GNU/Linux.
Entre juin 1989 et juin 1991, le code AT&T (qui impliquait le paiement de licences) a été remplacé par du code libre, faisant de BSD un des premiers systèmes d'exploitation entièrement libres, parallèlement à GNU/Linux, autre variante d'UNIX.
Entre 1992 et janvier 1994, AT&T attaqua en justice BSD, considérant que la réécriture libre des programmes originellement AT&T ne suffisait pas à invalider ses licences. Le procès se termina en janvier 1994, donnant presque intégralement raison à Berkeley (seuls quelques fichiers reconnus comme propriété intellectuelle de AT&T durent être refaits). Entre 1992 et 1994, le procès freina considérablement le développement de BSD, les utilisateurs potentiels craignant d'être contraints à payer des redevances si les licences AT&T étaient confirmées. C'est pendant cette période que le nouveau noyau linux (bien qu'initialement moins développé), couplé aux outils GNU, eut le champ libre sur les serveurs UNIX et prit un avantage qu'il a conservé depuis.
Description
Les systèmes BSD sont généralement conçus pour être utilisés sur des serveurs, mais il existe quelques variantes spécifiquement destinées aux ordinateurs personnels. Ils sont réputés pour leur organisation et leurs performances dans leurs domaines de prédilection : la fiabilité en tant que serveur pour FreeBSD, la portabilité pour NetBSD et la sécurité pour OpenBSD.
Leur très grande stabilité leur permet de fonctionner sans s'arrêter ni redémarrer durant des périodes extrêmement longues (plusieurs années)[2].
Dans le monde Unix, on oppose souvent les paradigmes BSD aux paradigmes Système V (POSIX), plus suivis, notamment par Linux.
Comme Linux avec Tux, la famille BSD possède une mascotte : le Démon BSD.
Descendance
Les descendants encore utilisés de cette famille sont[3] :
- NetBSD, descendant de 386BSD 0.1 et de 4.3BSD NET/2. Projet lancé en 1993 (logiciel libre).
- FreeBSD, descendant de 386BSD. Projet lancé en 1993, FreeBSD a pour but d'être un système d'exploitation généraliste.
- DragonFly BSD, qui devait être une démonstration du nouveau système multi-tâche mais qui a divergé avec de nombreuses innovations et est devenu un projet à part et toujours en activité.
- NeXTSTEP, basé sur 4BSD et le noyau Mach, ancêtre de macOS.
- TrueOS, anciennement PC-BSD, dérivé mettant l'accent sur la simplicité d'utilisation avec notamment une interface graphique.
- GhostBSD, projet canadien lancé en 2010, avec GNOME puis MATE en interface graphique à partir de la version 4.0. C'est une adaptation de FreeBSD dont le but est d'être facile d'installation et d'emploi.
- HardenedBSD, Fondé en 2014 par Oliver Pinter et Shawn Webb, HardenedBSD est un fork de FreeBSD dont la sécurité est renforcée. Le projet HardenedBSD met en œuvre de nombreuses technologies d'atténuation des exploits et de sécurité au-dessus de FreeBSD. Le projet a commencé avec la randomisation de l'espace d'adressage ASLR comme point central initial et il met maintenant en œuvre d'autres techniques d'atténuation des exploits.
- pfSense, système d'exploitation pour routeurs.
- TrueNAS, dérivé de FreeBSD destiné aux NAS.
- SunOS, basé directement sur 4.1BSD (avec des ajouts d'UniSoft UniPlus V7) et Solaris, qui intègre également du code Système V.
- OpenSolaris, basé sur Solaris et aujourd'hui arrêté.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- ↑ « 2.11BSD Patch 446+447; fixes for ulrem,umount,tar,tcsh,ps,vmstat,apropos,pstat,rk ».
- ↑ comme le montre cette statistique.
- ↑ Eric Lévénez, « UNIX History ».