Cire d'abeille | |
Cire d'abeille sur un cadre de corps de ruche. | |
Identification | |
---|---|
No CAS | (blanche) |
(jaune)
No CE | 232-383-7 |
No E | E901 |
FEMA | 2126 |
Propriétés chimiques | |
Indice d’iode | 8–11 (ordinaire), 7–11 (blanche) [1] |
Indice d’acide | 17–21 (ordinaire), 17–24 (blanche) [1] |
Indice de saponification | 87–104 [2] |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 62 à 65 °C [2] |
Solubilité | Insoluble dans l'eau, peu soluble dans l'alcool froid, soluble dans l'alcool chaud, le chloroforme, le benzène, l'éther, le disulfure de carbone[3] |
Masse volumique | 0,95-0,960 g·cm-3 [3] |
Point d’éclair | > 254 °C[4] |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | 1.485-1.505 |
Précautions | |
NFPA 704[4] | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
La cire d'abeille est la cire naturelle particulière sécrétée par les abeilles à miel. Elles l'utilisent pour construire les rayons de leur ruche afin d'y stocker le miel, le pollen et leur couvain.
Chimiquement, la cire d'abeille se compose principalement d'esters d'acides gras et de divers alcools à longue chaîne.
Histoire
L'utilisation de la cire d'abeille est attestée dès la fin du VIe millénaire av. J.-C., notamment sur le site archéologique de Dikili Tash[5].
Mis à part la cire des abeilles à dard, la cire des abeilles sans dard, les meliponini ou mélipones a aussi été utilisée historiquement. La cire noire de cette abeille fut aussi utilisée par les enfants et d'autres pour modeler des figures humaines et animales grotesques[6].
Description
La cire d'abeille (nom scientifique : cera alba) est réalisée à partir des écailles blanches et transparentes qui apparaissent à l'ouverture des quatre paires de glandes cirières situées sous l'abdomen de l'abeille.
La nouvelle cire est d'abord limpide et incolore, devenant opaque après la mastication et l'adultération avec le pollen par les abeilles ouvrières de la ruche. En outre, la cire devient progressivement plus jaune ou brune par l'incorporation d'huiles de pollen et de propolis. Les écailles de cire ont une largeur d'environ 3 mm et une épaisseur de 0,1 mm, et environ 1100 sont nécessaires pour former un gramme de cire.
Pour que les abeilles cirières sécrètent de la cire, la température ambiante dans la ruche doit être de 33 à 36 °C. Les cirières consomment 8 kg de miel pour pouvoir produire 1 kg de cire mais ce kilo de cire permettra ensuite de bâtir assez d'alvéoles pour contenir 27 kilos de miel.
« Étrange sueur presque aussi blanche que la neige et plus légère que le duvet d'une aile », dont la production se réalise par une augmentation de température « au plus profond de la foule » agglomérée en un cône (Maurice Maeterlinck, La vie des abeilles, livre III, chap 12 et 13)[7].
Extraction
Utilisation
La cire d'abeille est comestible, en raison de sa toxicité négligeable similaire aux cires végétales. Elle est approuvée comme additif alimentaire dans la plupart des pays, ainsi que dans l'Union européenne sous le numéro E901. Cependant, les monoesters de cire de la cire d'abeille sont mal hydrolysés dans les intestins humains (et d'autres mammifères), de sorte qu'ils ont une valeur nutritive insignifiante. La cire est utilisée par exemple comme revêtement pour le fromage. L'étanchéification à l'air limite sa détérioration (croissance des moisissures)[9].
Caractéristiques
Composition typique de la cire | Pourcentage |
hydrocarbures | 14 % |
monoesters | 35 % |
diesters | 14 % |
triesters | 3 % |
hydroxy monoesters | 4 % |
hydroxy polyester | 8 % |
acide d'esters | 1 % |
acide de polyesters | 2 % |
acides | 12 % |
alcool | 1 % |
non identifié | 6 % |
La cire d'abeille peut se conserver très longtemps. Sa transformation est simple, un procédé de chauffage et de filtrage suffit à préparer la cire, qui peut être vendue en petits morceaux sans protection particulière. Toutefois ce procédé simple n'assure pas que la cire soit dénuée d'impuretés : en effet, la cire d'abeille présente une forte affinité pour les polluants industriels et les pesticides.
Production mondiale
Pollutions des cires d'abeilles
Voir aussi
- Apis mellifera
- Opercule
- Ester
- Encaustique
- Paraffine
- Cire de carnauba
- Batik
- Alvéole d'abeille
- Reine des abeilles
- Méliponiculture
Notes et références
- 1 2 (en) J. G. Speight, Norbert Adolph Lange, Lange's handbook of chemistry, McGraw-Hill, , 16e éd., 1623 p. (ISBN 0-07-143220-5), p. 2.808
- 1 2 Beeswax, Comité mixte FAO/OMS d'experts des additifs alimentaires (JECFA)
- 1 2 Merck Index, 13th Edition, 1021
- 1 2 « Beeswax, bleached, white », sur ull.chemistry.uakron.edu (consulté le )
- ↑ Jean Guilaine, Caïn, Abel, Ötzi : L'héritage néolithique, Paris, Gallimard, , 284 p. (ISBN 978-2-07-013238-6), chap. 7 (« Alimentation et autres usages »), p. 169.
- ↑ Anthropological Papers, No. 3 The Caribs of Dominica. By DOUGLAS TAYLOR
- ↑ La vie de la nature, par Maurice Maeterlinck, Jacques Lacarrière, Paul Gorceix
- ↑ Brouillon de document de certification/standardisation des fours solaires de fonte de cire d'abeille pour l'Afrique de l'Est (East african standard, n° CD/K/664:2010 - ICS 65.140), 1re édition 2010, dans le cadre d'un système de qualité Apiary Industry Products ; Draft East African Standards for Apiculture and and Derived Products
- ↑ (en) Beeswax absorption and toxicity. Large amounts of such waxes in the diet pose theoretical toxicological problems for mammals.
- ↑ « Livestock Primary », sur faostat.fao.org, FAO