La cuesta est une forme de relief dissymétrique constituée d’un côté par un talus à profil concave (le front), en pente raide et, de l’autre, par un plateau doucement incliné en sens inverse (le revers). Les cuestas se trouvent aux bordures des bassins sédimentaires peu déformés. Le relief correspondant peut également être appelé une côte.
D'origine espagnole, le mot cuesta est passé dans le lexique de la géomorphologie et présente l'avantage d'éviter toute confusion avec les côtes, au sens de littoral[1]. Il est en outre international, puisqu'il est utilisé sous le même sens technique dans différentes langues, par exemple en anglais, en italien, en turc (kuesta) ou en roumain.
Formation
Les conditions pour le développement d’un relief de cuesta sont les suivantes :
- existence d’un dispositif monoclinal (les couches ont le même pendage) ;
- alternance de roches de dureté différente (roche dure au sommet, roche tendre en dessous) ;
- attaque par un agent d’érosion (réseau hydrographique qui forme une cuesta par l’érosion. Ce dernier joue par ailleurs un rôle important dans l'évolution de la cuesta, suivant les épaisseurs des couches dures et tendres que celle-ci contient, suivant également le sens d'écoulement de ce même réseau : anaclinal ou non) ;
- roches concordantes.
Réseau anaclinal : cours d'eau s'écoulant à l'inverse du pendage des couches de la cuesta. Ainsi, au fil du temps, les cours d'eau anaclinaux entaillent la cuesta[2].
Cuestas et réseau hydrographique
Il y a un certain ordre selon lequel les cours d’eau s’orientent. À partir du moment où le bassin sédimentaire émerge, l’eau coule vers son centre ; elle est dite « cours d’eau cataclinal ». Comme ils vont s’inciser au fur et à mesure que les cuestas se forment, les cours d’eau changent de direction, ils deviennent des « cours d’eau orthoclinaux », ils longent le front de la côte, telles la Meuse ou la Moselle. À un moment donné, la corniche (interface entre front et plateau) de la cuesta est si élevée qu’il s’y installe des « cours d’eau anaclinaux », qui tombent au travers du front de la côte au sens inversé du pendage des couches.
Exemples
- Le Bassin parisien en est un bon exemple puisqu'il se termine à l'est par une succession de cuestas : côtes de Meuse, suivies des côtes de Moselle puis de la fin du Plateau lorrain.
- Les cuestas de Lorraine, en Lorraine belge et dans le Pays Haut (Meurthe-et-Moselle).
Voir aussi
Articles connexes
- Érosion
- Escarpement
- Géologie
- Géographie
- Relief (géomorphologie)
- Boutonnière (géologie)
- Cuestas de Lorraine
- Coteau
Bibliographie
Max Derruau, Précis de géomorphologie, Masson, 1956, plusieurs fois réédité.
Notes et références
- ↑ Alain Foucault et Jean-François Raoult, Dictionnaire de géologie : géophysique, Préhistoire, paléontologie, pétrographie, minéralogie, Paris, Dunod, (réimpr. 1984, 1988, 1995, 2000, 2005), 7e éd. (1re éd. 1980), 388 p. (ISBN 978-2-10-054778-4), p. 96
- ↑ Département de Géographie, Université Paul-Valéry, Montpellier III.