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Elena Ferrante
Biographie
Naissance

Naples
Pseudonyme
Elena Ferrante
Nationalité
Activités
Autres informations
Genre artistique
Site web
Œuvres principales
L'Amour harcelant (d), Les Jours de mon abandon (d), Poupée volée (d), Frantumaglia. L'écriture et ma vie (d), La Vie mensongère des adultes

Elena Ferrante, née le à Naples, est une romancière, nouvelliste et essayiste italienne.

Biographie

La romancière derrière le pseudonyme tient absolument à rester dans l'ombre[1] et refuse par conséquent la publicité et les apparitions télévisées, acceptant seulement en de rares occasions les interviews écrites[2].

Lors de celles-ci, Elena Ferrante a affirmé être une femme, mère de famille, et que son œuvre était d'inspiration autobiographique[3].

En particulier, dans La frantumaglia, l'auteur révèle à ses lecteurs des aspects de la personnalité d'Elena Ferrante en lui donnant notamment une origine (mère couturière s'exprimant en napolitain) une date (1943) et un lieu de naissance (Naples)[4].

Selon certaines hypothèses, il pourrait s'agir d'Anita Raja, éditrice et traductrice italienne de Christa Wolf en particulier, ou bien de son mari, l’écrivain Domenico Starnone[NdlR 1],[5],[6].

Le 2 octobre 2016, dans quatre médias internationaux, Il Sole 24 Ore[7] en Italie, Mediapart[8] en France, Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung[9] en Allemagne et The New York Review of Books[10] aux États-Unis, le journaliste Claudio Gatti affirme avoir percé le mystère en observant une corrélation forte entre les droits d'auteur que les Edizioni E/O, la maison éditrice d'Elena Ferrante, perçoit de ses ouvrages, et les honoraires que la société verse la même année à la traductrice Anita Raja. Ni Anita Raja, ni Edizioni E/O n'ont confirmé ou démenti cette hypothèse déjà envisagée depuis quelques années comme plausible par plusieurs personnes.

Lors d'un entretien non enregistré avec le journaliste italien Tommaso Debenedetti, paru dans le quotidien El Mundo (Espagne), Anita Raja aurait confirmé être Elena Ferrante[11]. Il est important néanmoins de préciser que Tommaso Debenedetti s'est spécialisé depuis des décennies, selon ses propres dires, dans la publication de fausses nouvelles « afin de démontrer à quel point il est facile de manipuler l'opinion sur les réseaux sociaux ».

Le lectorat est partagé entre curiosité[12] et indignation en réaction à ce qu'il considère comme une investigation intrusive[13],[14].

En 2016 l'entreprise suisse OrphanAlytics compare par une analyse statistique le style de l'auteur Domenico Starnone avec celui d'Elena Ferrante et conclut qu'il existe de très nettes similitudes entre les deux[15],[16].

Une analyse scientifique basée sur la comparaison des œuvres d'Elena Ferrante avec un corpus de cent cinquante livres italiens par quarante auteurs différents a aussi attribué, sur la base du vocabulaire utilisé, la paternité des œuvres à Domenico Starnone[17].

Ce travail d'investigation a été conduit par l'université de Padoue et des experts de Pologne, France, Grèce, Italie, Suisse et États-Unis ont participé à cette analyse. Les investigations ont aussi conclu qu'il s'agissait du travail d'une seule plume, à savoir celle de Domenico Starnone (qui est aussi le mari d’Anita Raja, traductrice qui avait été désignée par C. Gatti comme Elena Ferrante).

Afin d'arriver à ce résultat, neuf méthodes différentes en attribution d'auteur ont été appliquées sur le corpus de romans italiens (recourir à une seule méthode est trop peu fiable).

Traduits dans quarante langues, les livres d’Elena Ferrante bénéficient d'un lectorat nombreux en Europe et en Amérique du nord.

En 2015, Roberto Saviano propose la candidature de son roman L’amica geniale au prix Strega, ce que la romancière accepte[18].

Elle est citée, par le magazine Time, parmi les cent personnalités les plus influentes au monde, en 2016[19].

Style d'écriture

Les romans d’Elena Ferrante présentent plusieurs modalités d’écriture, parfois en rentrant dans les cadres canoniques de l’écriture mais souvent en donnant vigueur à l’expression écrite en sortant des schémas[20].

Parmi les éléments fondateurs de ses trois romans (L'amore molesto, I giorni dell'abbandono, La figlia oscura), on peut souligner la présence d’une fausse forme de réalisme et l’emploi de la première personne du singulier.

La langue des romans d’Elena Ferrante est sûrement un des éléments qui ont permis son succès, même à l’étranger, en faisant de cette écrivaine une figure mondialement reconnue.

En effet l’autrice, même si elle parle d’un milieu pauvre et défavorisé, à la même manière d’autres importants écrivains italiens comme Pier Paolo Pasolini dans son roman Les Ragazzi, a choisi d’employer une forme de la langue italienne que les linguistes pourraient définir de standard, notamment sans l’emploi de tournures ou termes dialectales[21].

Œuvre

Romans

Saga L'Amie prodigieuse

  • L'amica geniale (2011)
    L'Amie prodigieuse, traduit par Elsa Damien, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Du monde entier », 2014, 388 p. (ISBN 978-2-07-013862-3)
  • Storia del nuovo cognome (2012)
    Le Nouveau Nom (L'Amie prodigieuse, vol. 2), traduit par Elsa Damien, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Du monde entier », 2016, 560 p. (ISBN 978-2-07-014546-1)
  • Storia di chi fugge e di chi resta (2013)
    Celle qui fuit et celle qui reste (L'Amie prodigieuse, vol. 3), traduit par Elsa Damien, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Du monde entier », 2017, 800 p. (ISBN 978-2-07-017840-7)
  • Storia della bambina perduta (2014)
    L'Enfant perdue (L'Amie prodigieuse, vol. 4), traduit par Elsa Damien, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Du monde entier », 2018, (ISBN 978-2-07-269931-3)

Autres romans

  • L'amore molesto (1992)
    L'Amour harcelant, traduit par Jean-Noël Schifano, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Du monde entier », 1995, 181 p. (ISBN 2-07-073305-X)
    Un film, L'Amour meurtri, a été tiré du roman par Mario Martone en 1995.
  • I giorni dell'abbandono (2002)[22]
    Les Jours de mon abandon, traduit par Italo Passamonti, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Du monde entier », 2004, 225 p. (ISBN 2-07-076739-6)
  • La figlia oscura (2006)
    Poupée volée, traduit par Elsa Damien, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Du monde entier », 2009, 175 p. (ISBN 978-2-07-078571-1)
  • Cronache del mal d'amore (2012)
  • La vita bugiarda degli adulti (2019)
    La Vie mensongère des adultes, traduit par Elsa Damien, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Du monde entier », 2020, 416 p. (ISBN 978-2-07-289921-8)

Recueil de nouvelles pour enfants

  • La spiaggia di notte (2007)

Essais

  • La frantumaglia (2003), réédition augmentée en 2016
    Frantumaglia. L'écriture et ma vie, traduit par Nathalie Bauer, Éditions Gallimard, coll. « Du monde entier », 2019, 464 p. (ISBN 978-2-07-273467-0)
  • L'invenzione occasionale (2019)
    Chroniques du hasard, traduit par Elsa Damien, Éditions Gallimard, 2019, 176 p. (ISBN 978-2-07-287109-2)
  • I margini e il dettato. Conversazioni sul piacere di leggere e scrivere ( 2021)
    Éditions E/O, 2021, 160 p. (ISBN 88-3357-394-X)

Filmographie

Films tirés de ses ouvrages

  • L'Amour meurtri, de Mario Martone (1995)
  • Les jours de mon abandon, de Roberto Faenza (2005)
  • The Lost Daughter, de Maggie Gyllenhaal (2021)[23],[24],[25]

Feuilleton tiré de ses ouvrages

  • L'Amie prodigieuse, de Saverio Costanzo et Alice Rohrwacher (2018 - en cours)
  • La Vie mensongère des adultes d'Edoardo De Angelis (2023)

Reconnaissances et prix

  • 2016 - TIME 100 Most Influential People
  • 2016 - Prix international Booker, pour L'Enfant perdue.
  • 2016 - Independent Publisher Book Awards (en) - Gold Medal (literary fiction), pour L'Enfant perdue.
  • 2014 - Best Translated Book Award (en), pour L'Enfant perdue, traduit de l'italien par Ann Goldstein.

Notes et références

  1. Philippe Ridet, Le Monde du samedi 21 mars, supl. culture et idées, p. 6, « Elena Ferrante, l’écrivain(e) masqué(e) », sur Le Monde, (consulté le ).
  2. Meghan O'Rourke, « Elena Ferrante: the global literary sensation nobody knows », sur the Guardian, (consulté le ).
  3. Delphine Peras, « Elena Ferrante, énigme littéraire fascinante », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  4. La Frantumaglia, Elena Ferrante, Rome, Ed. e/o, 2003, 183 p. (ISBN 88-7641-575-0) (BNF 39144797) (présentation en ligne).
  5. Lizzy Davies, « Who is the real Italian novelist writing as Elena Ferrante? », sur theguardian.com, (consulté le ).
  6. Amaury Giraud, « Et si Elena Ferrante était un homme... et une femme ? », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  7. (it) « Ecco la vera identità di Elena Ferrante », Claudio Gatti, Il Sole 24 Ore, 2 octobre 2016 (lire en ligne).
  8. « La vraie “Elena Ferrante” », Claudio Gatti, Mediapart, 2 octobre 2016 (lecture réservée aux abonnés).
  9. (de) Claudio Gatti, « Wer ist Elena F.? », sur faz.net, (consulté le ) .
  10. (en) « Elena Ferrante: An Answer? », Claudio Gatti, The New York Review of Books, 2 octobre 2016 (lire en ligne).
  11. (es) « Anita Raja a Tommaso Debenedetti: "Yo soy Elena Ferrante" », El Mundo, (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Elle est lue dans le monde entier, mais personne ne sait qui elle est. Visite guidée du Naples d’Elena Ferrante. », Biblio Obs (lire en ligne).
  13. « La véritable identité d'Elena Ferrante révélée », Biblio Obs, 2 octobre 2016 (lire en ligne)
  14. « L'identité d'Elena Ferrante, auteur de L'Amie prodigieuse enfin établie ? », Françoise Dargent, Le Figaro, 4 octobre 2016 (lire en ligne).
  15. Guy Genilloud et Claude-Alain Roten, « Détermination par stylométrie de l’auteur probable du corpus Ferrante : Domenico Starnone », (consulté le )
  16. Pierre de Gasquet, « Les vrais ressorts de la « folie Ferrante » », (consulté le ).
  17. J. Savoy: « Elena Ferrante Unmasked », 4 octobre 2017 (vers la publication).
  18. « Elena Ferrante: “Accetto la candidatura allo Strega” », sur Repubblica.it, (consulté le ).
  19. (en) « The 100 Most Influential People », sur le site du Time magazine (consulté le ).
  20. « Il Pickwick - Leggere Elena Ferrante. Come scrive. », sur www.ilpickwick.it (consulté le ).
  21. (it) « "I margini e il dettato"... Torna la misteriosa Elena Ferrante. E ragiona sulla scrittura », sur Gazzetta del Sud (consulté le ).
  22. James Wood, « Women on the Verge - The New Yorker », sur The New Yorker, (consulté le )
  23. Etienne Sorin, « Maggie Gyllenhaal, nouvelle réalisatrice de combat, se révèle avec The Lost Daughter », Le Figaro, (lire en ligne).
  24. Clarisse Fabre, « « The Lost Daughter » », Le Monde, (lire en ligne).
  25. Caroline Vié, « « The Lost Daughter » : Maggie Gyllenhaal s’en prend au tabou de la maternité », 20 Minutes, (lire en ligne).

NdlR :

  1. La notice d'autorité du Service bibliothécaire national italien (lire en ligne) donne 1943 et Naples comme année et ville de naissance de l'auteur, année de naissance qui est aussi celle d'Anita Raja et de Domenico Starnone.

Annexes

Article connexe

Liens externes