AccueilFrChercher
Chapiteau corinthien du temple de Zeus à Athènes.

La feuille d'acanthe est un motif ornemental très utilisé dans l'architecture grecque classique, l'architecture romaine, l'architecture romane, l'architecture néoclassique et l'architecture éclectique. La menuiserie et l'ébénisterie en font également un grand usage à partir du style Renaissance jusqu'au style Louis XVI.

Origine

Ce motif ornemental est inspiré des feuilles d'espèces méditerranéennes du genre Acanthus, qui ont des feuilles profondément découpées. Les espèces Acanthus mollis (Acanthe à feuilles molles) et Acanthus spinosus (Acanthe épineuse), aux feuilles encore plus découpées, ont toutes deux été citées comme étant le modèle de ce motif.

  • Acanthe à feuilles molles.
    Acanthe à feuilles molles.
  • Acanthe épineuse.
    Acanthe épineuse.
  • Feuille d'Acanthus mollis.
    Feuille d'Acanthus mollis.

La feuille d'acanthe dans l'architecture grecque classique

Dans l'architecture grecque classique, la feuille d'acanthe stylisée caractérise particulièrement les chapiteaux de l'ordre corinthien (chapiteaux décorés de deux rangées de feuilles d’acanthe), ainsi que des frises.

Le plus ancien exemple connu de chapiteau corinthien date de 450-420 av. J.-C. et se trouve au temple d'Apollon à Bassae en Arcadie, au centre du Péloponnèse.

La feuille d'acanthe dans l'architecture romaine

La feuille d'acanthe fut ensuite massivement utilisés par l'architecture romaine de la période impériale : les Romains firent de l'ordre corinthien leur ordre favori et inventèrent son dérivé, l'ordre composite, dont les chapiteaux combinent les feuilles d’acanthe de l'ordre corinthien et les volutes de l'ordre ionique. L'ordre composite fit son apparition sur l'arc de Titus en 82 ap. J.-C.

Elle orne à cette époque :

  • les chapiteaux de style corinthien des temples et des arcs de triomphe, tels ceux de la Maison Carrée de Nîmes, de l'arc de triomphe d'Orange, du temple romain de Château-Bas à Vernègues ;
  • les chapiteaux de style composite ;
  • les frises de rinceaux, comme celle qui orne l'entablement de la Maison Carrée ;
  • les bas-reliefs, comme ceux de l'arc antique de Cavaillon.

La feuille d'acanthe dans l'architecture romane

Au XIIe siècle, la feuille d'acanthe est un des principaux ornements empruntés par l'architecture romane à l'architecture antique aux côtés des rinceaux, palmettes, grecques et oves.

Elle est omniprésente dans l'art roman provençal et l'art roman languedocien inspirés de l'antique où on trouve :

  • des modillons à feuilles d'acanthe, comme ceux du chevet de la cathédrale Notre-Dame de Saint-Paul-Trois-Châteaux, de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor de Nîmes et de l'église de Saint-Restitut ;
  • des frises de feuilles d'acanthe, comme celles qui ornent le portail de la cathédrale Notre-Dame de Saint-Paul-Trois-Châteaux, le fronton de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor de Nîmes, l'oculus de la chapelle Saint-Gabriel de Tarascon et la corniche de l'église de Saint-Pantaléon (Vaucluse) ;
  • les chapiteaux d'innombrables édifices comme la cathédrale Notre-Dame-des-Doms d'Avignon, l'abbaye de Saint-Ruf d'Avignon, l'abbaye de Saint-Gilles, l'église Saint-Jacques de Béziers, l'église de Saint-Restitut, la chapelle Saint-Quenin de Vaison-la-Romaine, la chapelle Notre-Dame-de-Nazareth d'Entrechaux, la chapelle Saint-Gabriel de Tarascon, la chapelle Saint-Paul de Saint-Michel-l'Observatoire.
  • Église de Saint-Restitut.
    Église de Saint-Restitut.
  • Église de Saint-Restitut.
    Église de Saint-Restitut.
  • Chapelle Notre-Dame-de-Nazareth d'Entrechaux.
    Chapelle Notre-Dame-de-Nazareth d'Entrechaux.
  • Cathédrale Notre-Dame-des-Doms d'Avignon.
    Cathédrale Notre-Dame-des-Doms d'Avignon.
  • Abbaye de Saint-Ruf d'Avignon.
    Abbaye de Saint-Ruf d'Avignon.
  • Chapelle Saint-Paul de Saint-Michel-l'Observatoire.
    Chapelle Saint-Paul de Saint-Michel-l'Observatoire.
  • Chapelle Saint-Quenin de Vaison-la-Romaine.
    Chapelle Saint-Quenin de Vaison-la-Romaine.

La feuille d'acanthe dans l'architecture baroque et classique

Rosette en stuc du plafond de l'église Saint-Rémi d'Ottignies.

La feuille d'acanthe est également abondamment utilisée dans l'architecture baroque et classique, aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Elle orne, par exemple, de nombreuses façades baroques de la Grand-Place de Bruxelles, soit sous la forme de chapiteaux corinthiens, soit sous forme de feuilles isolées : on en trouve ainsi de très grandes sur le socle de la statue de Charles-Alexandre de Lorraine, au sommet de la façade de la Maison de l'Arbre d'Or (Maison des Brasseurs).

On la retrouve même dans de modestes églises rurales, sous forme de stucs ornant le plafond de la nef ou des collatéraux, comme à Ottignies.

La feuille d'acanthe dans l'architecture néoclassique et éclectique

Enfin, la feuille d'acanthe se retrouve dans l'architecture néoclassique et éclectique du XIXe siècle.

On la retrouve par exemple sur les chapiteaux du Palais de la Bourse de Bruxelles (architecture éclectique) et du Palais royal de Bruxelles (architecture néoclassique tardive).

Chapiteaux du Palais de la Bourse de Bruxelles.

Ébénisterie

Feuilles d'acanthe sur un petit meuble d'encoignure (Alsace, XVIIe siècle[1]).

Notes et références

  1. Musée de l'Œuvre Notre-Dame.

Voir aussi

Article connexe

  • Feuille d'eau

Liens externes