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Heimdall
Dieu de la mythologie nordique
Heimdall sonnant du cor, représentation sur un manuscrit du XVIIIe siècle.
Heimdall sonnant du cor, représentation sur un manuscrit du XVIIIe siècle.
Caractéristiques
Autre(s) nom(s) Hallinskidi
Nom Norrois Heimdallr
Résidence Himinbjorg
Associé(s) Höd
Monture Gulltoppr
Culte
Mentionné dans Edda poétique
  • Grímnismál 13
  • Hyndluljóð 35-37
  • Lokasenna 47-48
  • Rígsþula
  • Þrymskviða 15
  • Völuspá 1, 27, 46

Edda de Snorri

  • Gylfaginning 27, 49, 51
  • Skáldskaparmál 1

Poèmes scaldiques

  • Gráfeldardrápa 13
  • Heimdallargaldr
  • Húsdrápa 10

Sagas

  • Grettis saga 43
  • Saga des Ynglingar
Famille
Père Odin
Mère Angeyja, Atla, Eistla, Eyrgjafa, Gjalp, Greip, Imd et Ulfrun
Fratrie Thor, Vidar, Vali nombreux demi-frères
Premier conjoint Muter
• Enfant(s) Jarl
Deuxième conjoint Amma
• Enfant(s) Karl
Troisième conjoint Edda
• Enfant(s) Thrall
Symboles
Attribut(s) La corne Gjallarhorn, le feu, le soleil, le ciel, la lumière
Animal bélier
Végétal ?
Astre ?
Nombre ?
Couleur ?
Jour ?

Heimdall (Heimdallr en vieux norrois) est un dieu ase de la mythologie nordique. Il est le gardien du pont Bifröst (l'arc-en-ciel qui sépare Ásgard des mondes inférieurs) et a pour charge de souffler dans Gjallarhorn lorsque viendra le Ragnarök. Pendant le Ragnarök, Heimdall est destiné à tuer Loki et à être tué par lui. Il est également le dieu de la lumière et de la lune, fils des neuf mères appelées les vierges ou filles de Geirrendour ou d'Ægir.

C'est lui qui, sous le nom de Ríg, organise la société humaine en participant à la procréation des premiers représentants des trois classes qui la composent.

Le Heimdallargaldr, un poème attribué à Snorri Sturluson, a été perdu.

Noms

Il est aussi appelé Hallinskidi, ou encore Rigg.

Étymologie

Le nom d'Heimdall, issu du vieux norrois « Heimdallr », évoquerait originellement le bienfaisant feu domestique « qui prospère (-dall) dans sa maison (heim) »[1].

Une autre étymologie évoquée serait « pilier du monde »[2].

Parenté et filiation

Heimdal et ses neuf mères (1908) par W. G. Collingwood

Heimdall est décrit comme étant le fils de neuf mères différentes, peut-être les neuf filles d'Ægir (même si ce n'est pas certain car aucun des noms ne correspond à ceux des filles d'Ægir), appelées les « demoiselles des vagues ». Les noms de ses neuf mères sont, par ordre alphabétique : Angeyja, Atla, Eistla, Eyrgjafa, Gjalp, Greip, Imd, Jarnsaxa et Ulfrun[3].

Fonctions et interprétations

Le panneau de la croix de Gosforth est souvent considéré comme représentant Heimdall tenant Gjallarhorn

Heimdall est probablement originellement un dieu du feu et « un dieu de la colonne du monde, c'est-à-dire le dieu du centre du monde et de l'ordre sacré »[1]. Il assume la fonction typique d'un « Feu gardien », veilleur des dieux, gardien du pont des Ases face aux géants[4].

De manière comparable au dieu latin Janus, il est un dieu des commencements. Il engendre la société avec ses trois classes différenciées. Il est le dieu de l'ordre primordial[5].

L'opposition de nature qui existe entre Heimdall et Loki est révélatrice de leur profond antagonisme. Il n'est pas étonnant qu'ils se disputent le collier des Brisingar et qu'ils s'affrontent lors du Ragnarök. Heimdall est le dieu d'un âge d'or.

« Face à lui, Loki incarne la subversion sous toutes ses formes, destructrice de cet ordre, et cause de la décadence qui conduit à la catastrophe cosmique »[6]. C'est la raison pour laquelle les destins de Heimdall et de Loki sont étroitement liés et qu'ils sont appelés à se combattre durant le Ragnarök.

Dans son livre Gods and Myths of Northern Europe, Hilda R. Ellis Davidson voit un lien entre Heimdall et les Vanes, notamment dans une strophe du poème Þrymskviða.

Mythes

Heimdall souffle dans Gjallarhorn dans une illustration de 1895 de Lorenz Frølich

Heimdall est le gardien de l'Ásgard. Sa demeure, Himinbjorg (litt. « le château du ciel »), est située en dehors des murailles d'Asgard, à proximité du pont de Bifröst, qui relie l'Asgard au Midgard. Capable d'entendre l'herbe pousser et une seule feuille tomber, ainsi que de voir jusqu'aux confins du monde, Heimdall n'a pas non plus besoin de dormir.

Son cheval est nommé Gulltopp.

Paternité des trois classes de la société scandinave

Sous le nom de Ríg, Heimdall voyagea par trois fois dans le Midgard, profitant à chaque fois de l'hospitalité d'un couple de classe sociale différente. Dans une métaphore de l'organisation de la société scandinave médiévale, il donna ainsi naissance au premier esclave (Thrall), au premier homme libre (Karl) et au premier noble (Jarl).

Ragnarök

Lorsque le Ragnarök commencera et que les Jötun approcheront du pont de Bifröst, il sonnera de son cor, appelé Gjallarhorn, dont l'appel, entendu dans les neuf mondes, marquera le début des combats.

Heimdall est destiné à être le dernier à périr lors du Ragnarök. Il affrontera Loki et chacun mourra des mains de l'autre.

Notes et références

  1. 1 2 Otto Huth, Vesta. Untersuchungen zum indogermanischen Feuerkult, Leipzig Berlin : Teubner, (Beiheft zum Archiv für Religionswissenschaft, Heft 2), 1943, p. 82
  2. Régis Boyer, Les Vikings, 800-1050, Hachette Littératures, 2003, p. 270
  3. C. Lecouteux, Dictionnaire de mythologie germanique
  4. Jean Haudry, Les feux de Rome, Revue des études latines 90, 2013, p.57-82
  5. Georges Dumézil, « Remarques comparatives sur le dieu scandinave Heimdall », Études celtiques, 8, 1959, p. 263-283
  6. Jean Haudry, Loki, Naramsama, Nairyo.Sanha, le feu de la « parole-qualifiante » , Études Indo-européennes, p.99-130, 1988

Annexes

Sources et bibliographie