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Kappa, d'après un dessin du XVIIIe siècle.
Un kappa, dessin de 1836.

Le kappa (河童) est un monstre du folklore japonais, décrit comme un génie ou un diablotin d'eau. Il est réputé pour chercher à attirer les humains ou les animaux dans l'eau.

Représentation

Les kappa ont l'apparence de tortues anthropomorphes, parfois avec une bouche en forme de (ou à l'apparence de) bec et le sommet de leur crâne est légèrement creusé, entouré de cheveux[1]. Cet affaissement est rempli d'eau, liquide duquel ils tirent leur puissance. Ainsi, si l'on salue un kappa à la manière japonaise (en s'inclinant), il vous salue en retour et perd toute son eau, devenant alors inoffensif. Le kappa est en effet un être très poli, même s'il aime jouer de très mauvais tours. Certains kappa sont cependant représentés sans cet affaissement, le sommet de leur crâne étant simplement chauve.

Sa taille serait celle d'un singe, soit environ 30 cm. Son habitat connu serait les fleuves, les lacs et les étangs du nord du Japon. Selon le folklore, il aurait la longévité de la tortue, soit environ cent ans.

La plupart de leurs farces consistent à s'introduire dans les villages pour voler de la nourriture, lâcher des gaz et regarder sous les kimonos des femmes. Mais ils peuvent aussi noyer animaux et humains pour dévorer leurs organes et leur shirikodama (une petite boule imaginaire contenue dans l'anus), kidnapper des enfants et violer les femmes, les forçant à porter leurs enfants, et rendre les gens fous ou malades[1].

Le kappa sait très bien parler japonais et jouer au shōgi. S'il y a une nourriture qu'il apprécie plus que la chair des enfants, c'est le concombre. Ainsi, les Japonais avaient coutume de jeter des concombres dans les rivières afin que les kappa n'aient pas envie de manger leur progéniture.

Ce lien avec le concombre a donné le nom de kappamaki à une variété de makizushi avec des juliennes de concombre dans le centre.

Histoire

Jusqu’au XVIIIe siècle, les kappa étaient vus comme des mammifères tels que les singes et les loutres, plutôt que comme des reptiles ou des amphibiens. De plus, leur nom était différent selon la région du Japon : ils étaient connus sous le nom de kappa autour de Tokyo (Edo à l'époque), kawatarō (川太郎, « garçon de la rivière ») ou gataro dans la région de Kamigata autour de Kyoto et Osaka, medochi dans la région du Tōhoku, mizushi dans la région du Hokuriku, enkō dans la Région du Chūgoku et à Shikoku, et hyōsube à Kyûshû[1].

Au XIXe siècle, avec l'influence d'Edo, le mot « kappa » est devenu prédominant dans l'ensemble du Japon, tout comme leur représentation avec des carapaces de tortues que l'on retrouvait à Edo, notamment dans les ukiyo-e. À cette même époque, les kappa deviennent des personnages de livres illustrées (kusazōshi), équivalents des mangas d'aujourd'hui, et deviennent moins terrifiants et plus comiques, voire mignons à partir des années 1950[1].

Notes et références

  1. 1 2 3 4 Masanobu Kagawa, « « Kappa » : comment ont évolué les terrifiantes créatures des rivières japonaises », sur Nippon.com, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Ishida Eiichiro, « The Kappa Legend: A Comparative Ethnological Study on the Japanese Water-Spirit Kappa and Its Habit of Trying to Lure Horses into the Water », Folklore Studies, no 9, 1950, p. 1-152 Lire en ligne.
  • Chiwaki Shinoda, « Note sur le kappa, génie des eaux japonais », dans Danièle James-Raoul, Claude Alexandre Thomasset, Dans l'eau, sous l'eau : le monde aquatique au Moyen Âge, Presses Paris Sorbonne, Paris, 2002, p. 271-272.