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La Brabançonne
Hymne national de la Belgique
(fr)
Image illustrative de l’article La Brabançonne
Couverture d'une partition d'environ 1910.

Hymne national de Drapeau de la Belgique Belgique
Paroles Jenneval (Alexandre Dechet) (texte de 1830) - Charles Rogier (texte de 1860)
1830 et 1860
Musique François Van Campenhout
1830
Adopté en 1860
Fichier audio
La Brabançonne (Instrumental)
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Fichier audio externe La Brabançonne fichier MIDI

La Brabançonne est l'hymne national de la Belgique. Les paroles existent en français, en néerlandais et en allemand. Les paroles originales ont été créées en français ; les deux autres versions officielles (en néerlandais et en allemand) sont donc des adaptations de la version française.

Histoire

En , les Belges ne chantaient pas d’autres refrains patriotiques que « la Parisienne » et « la Marseillaise »[1]. Jenneval, un acteur français, originaire de Lyon, séjournant en Belgique et le ténor bruxellois François Van Campenhout seront respectivement l’auteur originel et le compositeur de l’hymne national belge, d’abord intitulé la Bruxelloise, puis la Brabançonne[2]. Selon la légende l'hymne fut écrit durant une réunion au café L'Aigle d'Or. La musique et la chanson ont été jouées pour la première fois en .

Les paroles actuelles de la Brabançonne ne datent pas de la révolution belge mais de 1860 et ne furent pas écrites par Jenneval mais par Charles Rogier. Les paroles originelles composées par Jenneval, de son vrai nom Alexandre Dechet, à la fin d' étaient à l’origine destinées à stigmatiser les pilleurs belges et à glorifier la sagesse du roi des Pays-Bas qui, s’il satisfait aux revendications belges, restera « père » des Belges et deviendra « l’exemple des rois ». Mais une nouvelle version, nettement anti-néerlandaise, va naître sous la plume de Jenneval lors de la contre attaque des troupes du roi des Pays-Bas qui suivit le bombardement d'Anvers[3].

  • Lithographie de Jenneval déclamant La Brabançonne
    Lithographie de Jenneval déclamant La Brabançonne
  • Lithographie de Campenhout chantant La Brabançonne
    Lithographie de Campenhout chantant La Brabançonne

Première version de la Brabançonne qui a permis aux Belges de se soulever contre Nassau (27 août 1830)

Selon la tradition[4], c'est au café « À l'aigle d'or » tenu par Cantoni, rue de la Fourche près de la place de la Monnaie, que Jenneval a écrit le premier texte de la Brabançonne. Ce texte s'inscrit dans l'optique qu'un accord pacifique est encore possible : il s'agit d'un avertissement à Guillaume Ier d'Orange-Nassau, roi des Pays-Bas. On trouve dans le journal bruxellois L'Écho des Pays-Bas du le texte suivant (orthographe d'époque !)[5],[3] :

Aux cris de mort et de pillages,
Des méchants s'étaient rassemblés,
Mais notre énergique courage
Loin de nous les a refoulés.
Maintenant purs de cette fange
Que flétrissait notre cité,
Amis, il faut greffer l'Orange
Sur l'arbre de la liberté.

Oui, fiers enfants de la Belgique,
Qu'un beau délire a soulevés,
À notre élan patriotique
De grands succès sont réservés.
Restons armés, que rien ne change,
Gardons la même volonté,
Et nous verrons fleurir l'Orange
Sur l'arbre de la liberté.

Et toi dans qui le peuple espère,
Nassau, consacre enfin nos droits ;
Des Belges en restant le père,
Tu seras l'exemple des rois.
Abjure un ministère étrange,
Rejette un nom trop détesté,
Et tu verras mûrir l'Orange
Sur l'arbre de la liberté.

Mais malheur ! si de l'arbitraire
Protégeant les affreux projets,
Sur nous du canon sanguinaire
Tu venais lancer les boulets.
Alors tout est fini, tout change,
Plus de pacte, plus de traité,
Et tu verrais tomber l'Orange
De l'arbre de la liberté.

C'est un poème que François Van Campenhout n'a pas encore mis en musique. Le même journal propose en sous-titre une indication musicale (air : des lanciers polonais[6]).

Deuxième version corrigée de Jenneval de la Brabançonne (chantée le 12 septembre 1830)

Le texte publié est mis en musique par François Van Campenhout et revu par Jenneval qui corrige et permute les 2 premiers couplets. Cette version est chantée par le ténor Lafeuillade au Théâtre Royal de la Monnaie qui rouvre ses portes le [7], après avoir été fermé à la suite des émeutes de la fin du mois d'août.

Dignes enfants de la Belgique
Qu'un beau délire a soulevés,
À votre élan patriotique
De grands succès sont réservés.
Restons armés, que rien ne change !
Gardons la même volonté,
Et nous verrons fleurir l'Orange
Sur l'arbre de la Liberté.

Aux cris de mort et de pillage
Des méchants s'étaient rassemblés,
Mais votre énergique courage
Loin de vous les a refoulés.
Maintenant, purs de cette fange
Qui flétrissait votre cité,
Amis, il faut greffer l'Orange
Sur l'arbre de la Liberté.

Et toi, dans qui ton peuple espère,
Nassau, consacre enfin nos droits;
Des Belges en restant le père,
Tu seras l'exemple des rois.
Abjure un ministère étrange,
Rejette un nom trop détesté,
Et tu verras fleurir l'Orange
Sur l'arbre de la Liberté.

Mais, malheur, si, de l'arbitraire
Protégeant les affreux projets,
Sur nous, du canon sanguinaire
Tu venais pointer les boulets!
Alors, tout est fini, tout change;
Plus de pacte, plus de traité;
Et tu verras tomber l'Orange
De l'arbre de la Liberté.

Troisième version de Jenneval de la Brabançonne, nettement anti-orangiste (27 (?) septembre 1830)[8]

Après les « journées de septembre », et quelques semaines avant de mourir la tête arrachée par un boulet hollandais près d'Anvers, Jenneval modifia ses paroles pour condamner la campagne des Dix-Jours lancée par l’armée hollandaise contre l’indépendance de la Belgique. Il y flétrit l’image du roi et exalte les martyrs de la révolution. C'est cette version que F. Van Campenhout chanta le à "l'aigle d'or"[9]. Constantin Rodenbach (1791-1846) en serait le principal auteur d'après un texte écrit de sa main.

Qui l'aurait cru…de l'arbitraire,
Consacrant les affreux projets,
Sur nous de l'airain militaire,
Un Prince a lancé les boulets
C'en est fait ! Oui Belges tout change
Avec Nassau plus d'indigne traité
La mitraille a brisé l'Orange
Sur l'arbre de la Liberté

Trop généreuse en sa colère,
La Belgique vengeant ses droits
D'un Roi, qu'elle appelait son père,
N'implorait que de justes lois,
Mais lui dans sa fureur étrange
Par le canon que son fils a pointé
Au sang belge a noyé l'orange
Sous l'arbre de la liberté !

Fiers Brabançons peuple de braves,
Qu'on voit combattre sans fléchir,
Du sceptre honteux des bataves
Tes balles sauront t'affranchir.
Sur Bruxelles, aux pieds de l'archange
Son Saint Drapeau pour jamais est planté
Et fier de verdir sans l'orange,
Croît l'arbre de la liberté.

Et vous, objet de nobles larmes,
Braves, morts au feu des canons,
Avant que la patrie en armes
Ait pu connaître au moins vos noms
Sous l'humble terre où l'on vous range
Dormez martyrs, bataillon indompté,
Dormez en paix, loin de l'orange
Sous l'arbre de la liberté.

Voici le couplet fait par le frère de Jenneval lorsque celui-ci fut tué lors des combats.

Ouvrez vos rangs, ombres des braves,
Il vient celui qui vous disait :
Plutôt mourir que vivre esclaves !
Et comme il disait, il faisait
Ouvrez vos rangs noble phalange,
Place au poëte, au chasseur redouté !
Il vient dormir, loin de l'Orange
Sous l'arbre de la liberté !…

Version de 1860 (version actuelle)

Les paroles actuelles ne sont pas l'œuvre de Jenneval, elles datent de 1860 et ont été modifiées sur ordre de Charles Rogier qui remanie les vers de Jenneval en un texte jugé plus consensuel[7], inspiré par la version rédigée par Louis Hymans en 1852[10]. D'abord pour atténuer les insultes envers le royaume des Pays-Bas avec lequel la Belgique était désormais en paix ; et ensuite pour faire croire qu’avant la révolution de 1830, la Belgique existait sous « domination étrangère » [11]. Les historiens actuels considèrent que ces dernières affirmations sont des anachronismes et que les régimes, même s’ils étaient « étrangers »[12], étaient légitimes aux yeux du peuple[13], pourvu qu'ils respectassent leurs droits fondamentaux. Selon Léon van der Essen, la Brabançonne falsifie l’histoire. « Nous n’avons jamais connu des siècles d’esclavage ; nous avons toujours été gouvernés et dirigés par des princes nationaux, nous avons vécu d’après le jeu de nos propres institutions, libres de toute contrainte ; nous n’avons pas été des esclaves de l’étranger. (…) La Belgique n’a jamais été soumise à l’Espagne comme telle, ni à l’Autriche comme telle, mais bien à des princes de la branche espagnole des Habsbourg ou à des empereurs de la branche autrichienne de cette même famille. Ces princes n’étaient pas pour nous des étrangers, mais par droit de succession et d’héritage, les successeurs légitimes (…) de nos souverains nationaux du moyen âge, comtes de Flandre, ducs de Brabant, etc. »[14],[15].

Après des siècles d'esclavage,
Le Belge sortant du tombeau,
A reconquis par son courage,
Son nom, ses droits et son drapeau.
Et ta main souveraine et fière,
Désormais peuple indompté,
Grava sur ta vieille bannière :
Le Roi, la Loi, la Liberté !

Marche de ton pas énergique,
Marche de progrès en progrès ;
Dieu qui protège la Belgique,
Sourit à tes mâles succès.
Travaillons, notre labeur donne
À nos champs la fécondité !
Et la splendeur des arts couronne
Le Roi, la Loi, la Liberté !

Ouvrons nos rangs à d'anciens frères,
De nous trop longtemps désunis ;
Belges, Bataves, plus de guerres.
Les peuples libres sont amis.
À jamais resserrons ensemble
Les liens de fraternité
Et qu'un même cri nous rassemble :
Le Roi, la Loi, la Liberté !

Ô Belgique, ô mère chérie,
À toi nos cœurs, à toi nos bras !
À toi notre sang, ô Patrie !
Nous le jurons tous tu vivras !
Tu vivras toujours grande et belle
Et ton invincible unité
Aura pour devise immortelle :
Le Roi, la Loi, la Liberté !

La musique de la Brabançonne a été si souvent modifiée par les arrangeurs que le ministre de la guerre belge, par un arrêté du , a prescrit aux musiques militaires d'avoir à se conformer à une partition arrangée par Valentin Bender, inspecteur des musiques de l'armée belge.

Différentes commissions ont été chargées d'examiner le texte et la mélodie de La Brabançonne et d'en établir une version officielle. Une circulaire ministérielle du Ministère de l'Intérieur du décréta que seule la 4e strophe du texte de Charles Rogier devait être considérée comme officielle, tant en français qu'en néerlandais[4].

Un texte officiellement autorisé de l'hymne national en néerlandais n'existe que depuis 1938.

Paroles

En français[16]

Ô Belgique, ô mère chérie,
À toi nos cœurs, à toi nos bras,
À toi notre sang, ô Patrie !
Nous le jurons tous, tu vivras !
Tu vivras toujours grande et belle
Et ton invincible unité
Aura pour devise immortelle :
Le Roi, la Loi, la Liberté !
Aura pour devise immortelle :
Le Roi, la Loi, la Liberté ! (ter)

En néerlandais[17]

Paroles en néerlandais Traduction littérale

O dierbaar België, o heilig land der vaad'ren,
Onze ziel en ons hart zijn u gewijd.
Aanvaard ons kracht en het bloed van onze adren,
Wees ons doel in arbeid en in strijd.
Bloei, o land, in eendracht niet te breken;
Wees immer u zelf en ongeknecht,
Het woord getrouw, dat ge onbevreesd moogt spreken:
Voor Vorst, voor Vrijheid en voor Recht ! (×3)

Ô chère Belgique, ô terre sacrée de nos pères,
Nos âmes et nos cœurs te sont dévoués.
Accepte notre force et le sang de nos veines,
Sois notre but dans le travail et dans la lutte.
Épanouis-toi, ô pays, dans ton unité indissoluble ;
Sois toujours toi-même et ne sers personne d'autre,
La vraie devise que tu peux proclamer sans crainte :
Pour le Roi, pour la Liberté et pour le Droit !

En allemand (Die Brabançonne)

Paroles en allemandTraduction littérale

O liebes Land, o Belgiens Erde,
Dir unser Herz, Dir unsere Hand,
Dir unser Blut, dem Heimaterde,
Wir schwören's Dir, o Vaterland !
So blühe froh in voller Schöne,
Zu der die Freiheit Dich erzog,
Und fortan singen Deine Söhne:
Gesetz und König und die Freiheit hoch ! (ter)

Ô cher pays, ô terre de Belgique,
À toi notre cœur, à toi notre main,
À toi, notre sang, terre natale,
Nous te le jurons, ô patrie !
Ainsi épanouis-toi, heureuse, dans la pleine beauté
Vers laquelle la liberté t'élève,
Et désormais tes fils chantent :
Vivent la Loi, le Roi, la Liberté ! (ter)

En wallon (Li Braibançone)

Po nosse Beldjike, nosse firté, nosse bele Patreye,
S' il est reki, ci djoû la, nos mourrans !
Li Liberté våt k' on sacrifeye si veye,
Po-z è leyî profiter nos efants !
Dins nozôtes, k' est vaici, i gn a pont d’ låtches,
So nos tertos, nosse payis pout conter !
Flaminds, Walons, tchantans, tchaeke e s’ lingaedje :
Li Rwè, li Lwè et l’ Liberté !

S' i sorvénreut, come mwints côps e noste istwere,
K' on mwais vijhén nos vôreut ocuper,
Maké po d’ bon, l' fayé recourrè sins glwere
Et pus djamåy, i n' oizrè nous ataker !
On Bedje n' est nén fwait po esse on sclåve,
I gn a måy yeu nolu a nos dompter.
Flaminds, Walons, les Bedjes sont les pus bråves,
Cezår li djheut et nos plans co tchanter :
Li Rwè, li Lwè et l’ Liberté !

Version trilingue

O dierbaar België, O heilig land der Vad'ren,
Onze ziel en ons hart zijn u gewijd.
À toi notre sang, ô Patrie!
Nous le jurons tous, tu vivras!
So blühe froh in voller Schöne,
zu der die Freiheit Dich erzog,
und fortan singen Deine Söhne:
Le Roi, la Loi, la Liberté!
Het woord getrouw, dat g' onbevreesd moogt spreken,
Voor Vorst, voor Vrijheid en voor Recht!
Gesetz und König und die Freiheit hoch!
Le Roi, la Loi, la Liberté!

Version non officielle

On trouve également, dans certains manuels de l'enseignement catholique ainsi que dans les chansonniers de scouts catholiques, cette version datant de 1953 :

Pays d'honneur ô Belgique et ô Patrie !
Pour t'aimer tous nos cœurs sont unis.
À toi nos bras nos efforts et notre vie.
C'est ton nom qu'on chante et qu'on bénit.
Tu vivras toujours fière et belle,
Plus grande dans ta forte unité
Gardons pour devise immortelle :
Le Roi, la Loi, la Liberté !
Gardons pour devise immortelle :
Le Roi, la Loi, la Liberté !
Le Roi, la Loi, la Liberté !
Le Roi, la Loi, la Liberté !

Notoriété

La Statue de la Brabançonne œuvre du sculpteur Charles Samuel sur la Place Surlet de Chokier à Bruxelles. La troisième version de la Brabançonne est inscrite sur le socle de la statue.

La Brabançonne n'est pas seulement le nom de l'hymne national belge, c'est aussi un monument de la place Surlet de Chokier à Bruxelles. Ce monument, la Statue de la Brabançonne, contient quelques fragments de l'hymne en trois langues.

L'avenue de la Brabançonne est située sur les communes de Bruxelles-ville et de Schaerbeek.

Notes et références

  1. Louis Hymans, Bruxelles à travers les âges, Bruxelles, s.d. (circa 1870), p. 52.
  2. Anne Morelli, « La construction des symboles « patriotiques » de la Belgique, de ses régions et communautés », dans Les grands mythes de l’histoire de Belgique, de Flandre et de Wallonie, Bruxelles, Evo-histoire, 1995, p. 191-192.
  3. 1 2 « Paroles de la brabançonne première version de Jenneval », sur centerblog.net (consulté le ).
  4. 1 2 Hymne national belge sur le portail fédéral belge
  5. Le Magasin pittoresque, collection de divers documents anciens: http://www.magasinpittoresque.be/belgique/la-brabanconne.htm
  6. « Partition de l'air des lanciers polonais repris du 'magistrat irréprochable' », sur le site mvmm.org du Musée virtuel de la musique maçonnique (consulté le )
  7. 1 2 Site de la Maison du Souvenir d'Oupeye (http://www.maisondusouvenir.be/quatre_versions_de_la_brabanconne.php)
  8. Antoine Pickels et Jacques Sojcher "Belgique, toujours grande et belle", revue de l'Université de Bruxelles, Éditions Complexe, p. 19 et svtes (sur Google Books https://books.google.be/books/about/Belgique.html?id=Iv_A1O4MY-IC&redir_esc=y)
  9. Site des Arquebusiers de Visé: "La Brabançonne" (http://arquebusiers.be/brabanconne.htm)
  10. IEJ, « Salomon Louis Hymans et la Brabançonne », sur IEJ, (consulté le )
  11. C.F. paroles de la Brabançonne de 1860 : Après des siècles et des siècles d’esclavage ; le Belge sortant du tombeau ; a reconquis par son courage ; son nom, ses droits et son drapeau.
  12. Les souverains gouvernaient depuis Vienne, Madrid
  13. C.F. Jean Stegers, le mythe des dominations étrangères dans l’historiographie belge, in Revue belge de philosophie et d’histoire, tome 59 (1981), pp. 382-401.
  14. Pips Patroons, « Après des siècles d'esclavage », sur Gauche anticapitaliste, (consulté le )
  15. « Léon Van Der Essen (1883-1963) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  16. « Hymnes | Belgium.be », sur Belgium.be (consulté le )
  17. « Hymnes | Belgium.be », sur Belgium.be (consulté le )

Voir également

Articles connexes

Liens autres