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Louis Philippe d'Orléans
Description de cette image, également commentée ci-après
Le duc d'Orléans par Alexandre Roslin.
Fonctions militaires
Gouvernement militaire gouverneur du Dauphiné
Biographie
Titulature Premier prince du sang
duc de Chartres
duc d'Orléans
Dynastie maison d’Orléans
Naissance
Versailles (France)
Décès (à 60 ans)
Château de Sainte-Assise (France)
Père Louis d'Orléans, duc d'Orléans
Mère Auguste Jeanne de Bade-Bade
Conjoint Louise-Henriette de Bourbon-Conti
Liaisons Mademoiselle Le Marquis
Madame de Montesson
Enfants Louis-Philippe d'Orléans, duc d'Orléans
Bathilde d'Orléans

Signature

Signature de Louis Philippe d'Orléans
Description de l'image Coat of arms of the Duke of Orléans (as prince of the blood).png.

Louis-Philippe d'Orléans, dit « le Gros », duc de Chartres (1725-1752) puis duc d'Orléans (1752), de Valois, de Nemours et de Montpensier (1752-1785), premier prince du sang, est né le à Versailles et mort le au château de Sainte-Assise à Seine-Port.

Descendant en lignée masculine de Louis XIII, il est le fils de Louis, duc d'Orléans, dit « le Pieux » (1703-1752), et d'Auguste Jeanne de Bade-Bade (1704-1726), et le petit-fils de Philippe d'Orléans, « Le Régent » et de Françoise-Marie de Bourbon (fille légitimée de Louis XIV et de la marquise de Montespan). À sa naissance, il porte le titre de duc de Chartres. À la mort de son père en 1752, il devient duc d'Orléans, de Valois, de Nemours et de Montpensier. Il est le père de Philippe Égalité, et le-grand-père de Louis-Philippe Ier, le dernier roi de l'histoire de France.

Il prend part aux campagnes militaires de 1742, 1743 et 1744. Cette dernière année, il est fait lieutenant général. Il est nommé gouverneur du Dauphiné à la mort de son père. Il se distingue aux guerres de Flandre et d'Allemagne.

Biographie

Le duc de Chartres en 1735 par Jean Daullé

Très jeune, il se prit d'une passion partagée pour une des filles de Louis XV, Henriette de France dite « Madame » en tant qu'aînée des filles du roi non encore mariée, et voulut l'épouser, mais le cardinal de Fleury vit dans ce projet de mariage la source possible de toutes sortes de graves complications diplomatiques. En effet, Louis XV n'avait qu'un fils. En cas de disparition de celui-ci, le trône de France serait revendiqué à la fois par le duc d'Orléans et par le roi d'Espagne, Philippe V, qui considérait comme nulle la renonciation à ses droits que l'Angleterre lui avait extorquée au traité d'Utrecht de 1713. Marier une fille du roi au fils du duc d'Orléans eût été, dans cette possible querelle, donner de l'importance à ce dernier, ce qui n'eût pas manqué d'indisposer l'Espagne, que le cardinal cherchait au contraire à ménager. En 1740, le roi, non sans regret, sacrifia le bonheur de sa fille sur l'autel de la raison d'État et refusa au duc de Chartres la main de sa fille. La princesse, jeune fille douce et de grande moralité, se soumit mais renonça au mariage. Elle mourut de la variole en 1752 à l'âge de 25 ans.

Le duc d'Orléans songea alors pour son fils à une fille de l'électeur Charles-Albert de Bavière. Toujours soucieux de ne pas trop élever une branche cadette, Louis XV et Fleury accordèrent un soutien officiel mais peu efficace au prince. L'électeur était leur allié et prétendait à l'Empire. Soutenu par les armées françaises, il fut effectivement élu empereur sous le nom de Charles VII en 1742 mais en perdit ses États. Il fit traîner l'affaire et mourut en 1745 sans qu'elle ait été conclue.

Mariage

Portrait de la duchesse de Chartres en Hébé, 1744
par Jean-Marc Nattier
Stockholm, Nationalmuseum

Entre-temps, Louis-Philippe épouse le une cousine éloignée, Louise Henriette de Bourbon-Conti (1726-1759), choix véritablement désespéré qui ne rehaussait en rien le prestige de la maison d'Orléans et qui, au contraire, y faisait entrer encore plus du sang des bâtards de Louis XIV. Le duc d'Orléans pensait du moins que la jeune fille, élevée dans un couvent, serait un modèle de vertus chrétiennes. Elle s'avéra au contraire un modèle de dévergondage et son inconduite suscita un scandale permanent. Trois enfants légitimes, dont deux survécurent, naquirent d'une union mal assortie :

Enfants

  1. N d'Orléans, de sexe féminin (12 ou - ) ;
  2. Louis-Philippe-Joseph d'Orléans, duc de Montpensier (né le ), futur Philippe-Égalité, père de Louis-Philippe Ier,
  3. Louise-Marie-Thérèse-Bathilde d'Orléans (née le - morte le ), « Mademoiselle », épouse de Louis Henri de Bourbon-Condé, duc de Bourbon puis prince de Condé.

Encore Philippe-Égalité n'hésita-t-il pas à affirmer publiquement sous la Révolution qu'il n'était pas le fils de Louis « le Gros » mais celui d'un cocher du Palais-Royal, ce qui était au demeurant peu probable si l'on en juge par la ressemblance frappante entre le père et le fils. Par ailleurs, Louis le Pieux, son grand-père ne croyait pas à la légitimité de ses petits-enfants…

Pour se consoler, le duc de Chartres, de son côté, se mit en ménage avec Mme de Villemomble, qui lui donna cinq enfants naturels qui furent élevés avec soin par la famille d'Orléans :

  • Louis-Étienne, comte-abbé de Saint-Phar ;
  • Louis-Philippe, comte-abbé de Saint-Albin
  • Marie-Étienne, qui épousa en 1778 un officier des dragons d'un régiment du duc d'Orléans, François-Constantin de Brossard, écuyer commandant l'écurie de Mr le duc d'Orléans[1] ;
  • Deux jumelles, les demoiselles de Mérainville, qui entrèrent en religion.

La duchesse de Chartres mourut prématurément de tuberculose en 1759.

Après 1772

Portrait du duc d'Orléans par Étienne Garnier (1770).

Louis le Gros prit alors pour maîtresse en titre Charlotte-Jeanne Béraud de La Haye de Riou (1738-1806), veuve du marquis de Montesson, qui l'appelait « Gros-Père ». Pendant des années, il tenta d'obtenir de Louis XV la permission de l'épouser ; le roi n'y consentit qu'en 1772, et à la condition expresse que le mariage ne fût que morganatique et que Mme de Montesson ne devînt pas duchesse d'Orléans, ce qui fit dire que faute d'avoir pu faire de la marquise de Montesson une duchesse d'Orléans, le duc d'Orléans s'était fait marquis de Montesson. Après le mariage, qui eut lieu en 1773, le duc d'Orléans et sa nouvelle épouse durent quitter le Palais-Royal et Saint-Cloud, leur situation étant désormais incompatible avec les obligations de l'étiquette. Ils vécurent discrètement entre la maison que le duc possédait à Bagnolet et le château de Sainte-Assise, cadeau de mariage offert à Madame de Montesson, situé à Seine-Port (actuel département de Seine-et-Marne), au bord de la Seine, et où, en dépit de plusieurs années d'intrigue, elle n'eut jamais l'honneur d'une visite royale.

Il passa ses dernières années dans sa maison de Bagnolet, protégeant les savants et les gens de lettres, et jouant souvent lui-même la comédie. Ce prince éclairé favorisait les découvertes. Homme de bien, il distribuait d'importantes sommes aux nécessiteux. « M. le duc d'Orléans, dit de lui le baron de Besenval, révoltait souvent ses amis par la faiblesse de son caractère, et le peu de noblesse qu'il mettait quelquefois dans sa conduite ; mais il se les attachait par la bonté extrême qui était le fond de son caractère, et par les services qu'il leur rendait, autant que sa timidité pouvait le lui permettre. »

En 1769, il augmenta les propriétés de la famille d'Orléans en achetant le château du Raincy aux héritiers du marquis de Livry. Mais en 1784, il dut consentir à céder au roi le château de Saint-Cloud, convoité par Marie-Antoinette.

Titulature et décorations

Titulature

  •  -  Son Altesse sérénissime Louis-Philippe d'Orléans, prince du sang, duc de Chartres (naissance) ;
  • -  Son Altesse sérénissime Louis-Philippe d'Orléans, premier prince du sang, duc d'Orléans.

Décorations dynastiques

Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Ordre de la Toison d'Or Chevalier de l'ordre de la Toison d'Or (1752)
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Ordre du Saint-Esprit Chevalier des ordres du Roi ()

Le personnel

  • Henri Popinel, son architecte[2]

Dans la littérature

Dans son œuvre majeure, Mes Mémoires, Alexandre Dumas décrit d'abord le mariage du duc d'Orléans avec madame de Montesson (p. 8-9, de l'édition Claude Schopp, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1989), puis en brosse un portrait :

Le caractère excellent de madame de Montesson fit longtemps longtemps le bonheur de ce prince et son propre bonheur. Elle s’occupait de musique et de chasses dont elle partageait les plaisirs avec le prince. Elle avait un théâtre dans l’hôtel qu’elle habitait à la Chaussée-d’Antin, théâtre sur lequel elle jouait avec lui. Le duc d’Orléans, né bonhomme et naïf, réussissait dans les rôles de paysan et madame de Montesson dans ceux de bergère et d’amante. Feu madame la duchesse d’Orléans avait prostitué cette maison au point que les dames n’y venaient qu’avec des réserves étudiées et suivies. Madame de Montesson y rétablit le bon ton, la dignité, rouvrit la porte aux plaisirs délicats et ranima le goût des arts, du bel esprit, et y ramena souvent la gaieté et la bonhomie.

Guy Martignon - Le Grand livre de Villemomble - Les Amis du château

Guy Martignon - Matquise, dame de Villemomble - La Lampe de Mémoire - Les Amis du Château

Ascendance

Notes et références

  1. "Mr de Brossard, écuyer commandant l'écurie de Mr le duc d'orléans", N°Inventaire DE CAR 51 (dessin), sur pop.culture.gouv.fr (POP : la plateforme ouverte du patrimoine), 2000-05-10.
  2. Archives nationales de France, Insinuations, Y/231, fol. 310, notice 369. Son frère Claude est gouverneur des moulins de Versailles.

Liens externes