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Mahmoud II
Illustration.
Le sultan Mahmoud II
Titre
30e sultan ottoman
94e calife de l’islam

(30 ans, 11 mois et 3 jours)
Prédécesseur Moustapha IV
Successeur Abdülmecid Ier
Biographie
Dynastie Dynastie ottomane
Nom de naissance Mahmud bin Abdul Hamid
Date de naissance
Lieu de naissance Palais de Topkapı, Constantinople (Empire ottoman)
Date de décès (à 54 ans)
Lieu de décès Constantinople (Empire ottoman)
Sépulture Tourba de Mahmoud II, Istanbul
Nationalité Drapeau de l'Empire ottoman Ottomane
Père Abdülhamid Ier
Mère Nakşidil Sultan
Conjoint 4 épouses
Enfants 25 enfants dont les sultans Abdülmecid Ier et Abdülaziz
Religion Islam sunnite
Résidence Palais de Topkapı

Signature de Mahmoud II
Liste des sultans de l'Empire ottoman

Mahmoud II, né le au Palais de Topkapı, à Constantinople, et mort le dans la même ville, est sultan de l'Empire ottoman et calife de l’islam du au .

Il reprend les réformes commencées par son cousin Sélim III, visant à restaurer l'autorité centrale ottomane et à réformer l'armée. Il contribue à lancer la réorganisation de l'empire connu sous le nom de Tanzimat. Il fait ainsi supprimer l'ordre des janissaires en 1826 et crée une nouvelle armée sur le modèle européen. Son esprit réformateur lui a parfois valu le surnom de « Pierre le Grand de Turquie »[1].

Malgré certains succès, ses défaites face aux Égyptiens, aux Russes, aux Français et aux Britanniques conduisent à l'indépendance de la Grèce en 1830 et à l'indépendance de fait de l'Égypte de Méhémet-Ali à laquelle il ne peut s'opposer.

Son fils Abdülmecid Ier lui succède à sa mort en 1839.

Animation montrant le Tuğra du sultan Mahmoud II en turc. Ces mots signifient littéralement Mahmoud - Khan - fils de - Abdülhamid Ier - victorieux - à jamais.

Biographie

Mahmoud II est le fils du sultan Abdülhamid Ier et d'une de ses épouses, Naksh-i-Dil Haseki[2].

Accession au trône

En 1808, pour tenter de conserver le pouvoir à la suite d'une rébellion, son prédécesseur (et demi-frère) Moustapha IV ordonne son exécution, ainsi que celle de leur cousin, le sultan réformateur Sélim III que Mustafa IV a déposé l'année précédente. Si Selim est tué, Mahmoud échappe aux assassins et est placé sur le trône par le chef de la rébellion, Mustafa Bayrakdar, qui devient son vizir.

Réformes

Réforme législative

Réforme militaire

Dissolution des janissaires

Comme les défaites militaires se succèdent, Mahmoud veut réformer l'armée ottomane. Les janissaires, fort turbulents et prompts à la révolte, constituent un obstacle. En , Mahmud crée un nouveau corps, les eşkinci, dans lequel seront intégrés les meilleurs des janissaires. Ces derniers se mutinent, pillent le palais du grand-vizir et réclament la tête des réformateurs. Le , le corps des artilleurs, fidèle au sultan bombarde leurs casernes. Les survivants sont traqués et exécutés, d'abord à Constantinople puis dans les provinces. L'élimination des janissaires est officiellement appelée Heureux événement (vaka'-i hayriye en turc).

Mesures

Mahmoud confie la réorganisation de son infanterie à des instructeurs prussiens et celle de sa marine à des experts britanniques[3], donnant naissance à l'armée ottomane moderne.

Évènements du règne

Son règne est marqué par des mouvements indépendantistes dans plusieurs régions de l'empire, dont ceux des Serbes, d'Ali Pacha de Janina en Épire, des Grecs et de Méhémet Ali en Égypte. Il réussit cependant à préserver l'intégrité de la majeure partie de l'Empire, pourtant considéré au début de son règne comme au bord de la dissolution.

Guerre d'indépendance grecque

Guerre russo-turque de 1828-1829

Conflits avec l'Égypte et perte de la régence d’Alger

Deux guerres 1831-1833 et 1839-1841 se révèlent tout aussi désastreuses pour l'Empire ottoman, défaite militaire, perte de vilayets et intervention des puissances européennes qui montrèrent la faiblesse de l'Empire. Il perd la régence d’Alger via Hussein Dey. Il remet Constantine aux Français après une lutte difficile avec Ahmed Bey.

Mariages

Il a quatre épouses : le nom de la première ne nous est pas resté, d'elle, est né le Prince Şehzade Efendi Suleiman (1818 - 1819). Avec sa seconde épouse, la princesse Bezmiâlem Valide Sultan (1807–1853), originellement nommée Suzi, une ancienne esclave circassienne ou géorgienne, il a le futur sultan Abdülmecid Ier qui lui succède. La troisième épouse, dont il a le Prince Şehzade Kemaluddin Efendi, resté célibataire et sans descendance, demeure inconnue.

Sa quatrième épouse est la princesse Pertevniyal (parfois « Partav-Nihal ») Valide Sultan, à l'origine Bezime (1812 - 1883), dont il a le futur sultan Abdülaziz. En 1868, Pertevniyal est installée dans le palais de Dolmabahçe. Cette année-là, Abdülaziz accepte la visite de l'impératrice des Français Eugénie qui vient voir sa mère. Pertevniyal perçoit la présence d'une femme étrangère dans ses quartiers du sérail comme une insulte. Elle aurait giflé Eugénie, entraînant presque un incident international. La mosquée Pertevniyal Valide Sultan est construite de 1869 à 1871 sous son patronage, dans le quartier d'Aksaray à Istanbul.

Notes et références

  1. Rogan, Eugene (2002), Outside In Marginality in the Modern Middle East, I.B. Tauris, (ISBN 978-1-86064-698-0), p. 15.
  2. celle-ci est parfois identifiée à Aimée du Buc de Rivery, une cousine de Joséphine de Beauharnais (Christine Isom-Verhaaren, « Royal French Women in the Ottoman Sultans' Harem: The Political Uses of Fabricated Accounts from the Sixteenth to the Twenty-first Century », Journal of World History, vol. 17, no 2, 2006).
  3. Mantran 1989, p. 454

Voir aussi

Bibliographie

  • Olivier Bouquet : Pourquoi l'Empire ottoman ? : Six siècles d'histoire, 2022, Éditeur Folio; édition illustrée (ISBN 2072941431)
  • Robert Mantran (dir.), Histoire de l'Empire ottoman, Fayard,
  • (it) Maurizio Costanza, La Mezzaluna sul filo - La riforma ottomana di Mahmûd II, Marcianum Press, (ISBN 978-88-6512-032-3)

Articles connexes

Liens externes