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Le Misanthrope, tableau de Pieter Brueghel l'Ancien (1568), musée Capodimonte de Naples. L'inscription en bas du tableau se lit comme suit : « Parce que le monde est perfide, je vais en deuil ».

La misanthropie (du grec ancien μῖσος / mîsos « haine » et ἄνθρωπος / ánthrôpos « homme », « genre humain ») est le fait de détester ou mépriser le genre humain dans son ensemble, sans aucune distinction de sexe, d'ethnie, de religion ou de nationalité[1].

La misanthropie s'oppose à la philanthropie (attitude de bienfaisance à l'égard d'autres personnes) et ne doit pas être confondue avec la misogynie (sentiment de mépris ou d'hostilité à l'égard des femmes) ou la misandrie (sentiment de mépris ou d'hostilité à l'égard des hommes).

Dans la philosophie

Dans la philosophie occidentale, la misanthropie est liée au fait de s'isoler de la société humaine. Dans le Phédon de Platon, Socrate définit le misanthrope par rapport à ses semblables : « La misanthropie apparaît quand on met sans artifice toute sa confiance en quelqu'un parce qu'on considère l'Homme comme un être vrai, solide et fiable. Puis, on découvre un peu plus tard qu'il est mauvais et peu fiable… et quand cela arrive, l'intéressé finit souvent… par haïr tout le monde. »[2]

La misanthropie est donc présentée comme le fruit d'attentes déçues, voire d'un optimisme excessif, car Platon soutient que l'« artifice » aurait permis au misanthrope potentiel de reconnaître que la majorité des êtres humains se placent entre le bien et le mal[3].

Aristote suit une démarche encore plus ontologique : le misanthrope, qui est essentiellement un homme solitaire, n'est pas du tout un Homme : il doit être un monstre ou un dieu, opinion reflétée dans la renaissance de la misanthropie comme un « état monstrueux »[4].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Misanthropy » (voir la liste des auteurs).
  1. Pour Mark Twain : « Peu m'importe qu'il soit blanc, noir, jaune ou indien. Il suffit qu'il soit un homme, il ne peut rien être de pire ».
  2. (en) Paul Stern, Socratic rationalism and political philosophy: an interpretation of Plato's Phaedo, Suny Press, (ISBN 9780791415733, lire en ligne), p. 94.
  3. Stern 95.
  4. (en) John Jowett, The Oxford Shakespeare: The life of Timon of Athens, Oxford University Press, (ISBN 9780192814975, lire en ligne), p. 29.

Annexes

Articles connexes

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