Pluton | |
Dieu de la mythologie romaine | |
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Statue de Pluton (vers 1884-1886) par Henri Chapu, située dans le parc du château de Chantilly. | |
Caractéristiques | |
Nom latin | Pluto |
Fonction principale | Dieu du monde souterrain |
Fonction secondaire | Dieu du monde des morts |
Résidence | Champs Élysées, Enfers |
Équivalent(s) par syncrétisme | Hadès, Dis Pater, Aita |
Compagnon(s) | Cerbère |
Culte | |
Temple(s) | Mont Soracte |
Famille | |
Père | Saturne |
Mère | Rhéa |
Fratrie | Jupiter, Neptune, Junon, Cérès et Vesta |
Conjoint | Proserpine |
Symboles | |
Attribut(s) | Kunée, sceptre, corne d'abondance, bident |
Animal | Cerbère, quatre chevaux |
Végétal | Cyprès |
Pluton, en latin Pluto, signifiant « le riche[1] », en Grec ancien (Dis en latin[2]), est un dieu de la religion romaine. Son nom est d'origine grecque : Πλούτων, litt. le dieu de la richesse[3] (πλούτος), nom attesté d'abord chez les Tragiques (Ve siècle av. J.-C.), mais ensuite il s'est surtout imposé chez les Romains. Le dieu grec correspondant est appelé le plus souvent Hadès (sans doute « celui qui est invisible » ou « qui rend invisible »). Il est le dieu des Enfers. Également nommé Tertius, le « Troisième » (fils de Saturne), il est vraisemblablement chez les Romains l'évolution d'un dieu plus ancien, Dis Pater.
Descriptions
Attributs
Il est souvent représenté avec un casque en peau de chien offert par les cyclopes qui le rend invisible, qu'il n'enlève jamais, du nom de « kunée ».
Il est souvent représenté avec un sceptre, la corne d'abondance et son arme la lance à deux dents, le bident, reçu durant la Titanomachie. L'attribut qu'on voit le plus souvent auprès de lui, c'est le cyprès, dont le feuillage sombre exprime la tristesse et la douleur. Les prêtres de ce dieu s'en faisaient des couronnes et en parsemaient leurs vêtements dans les sacrifices.
Il est maître également d'un chien à trois têtes (Cerbère, gardien de l'entrée des Enfers) et de quatre chevaux noirs nommés Æthon, Alastor, Nyctéus et Orphnéus[4].
Pluton possède plusieurs attributs iconographiques qui lui sont propres : il est ordinairement représenté avec une barbe épaisse et il porte souvent son casque, présent des Cyclopes (fils de Neptune), dont la propriété était de le rendre invisible ; parfois, il a le front ceint d'une couronne d'ébène, ou de capillaire voire de narcisse. Lorsqu'il est assis sur son trône d'ébène ou de soufre, il tient de la main droite soit un sceptre noir, soit une fourche ou une pique. Quelquefois, il tient des clés dans ses mains, pour exprimer que les portes de la vie sont fermées sans retour à ceux qui parviennent dans son empire. Il y a souvent son chien Cerbère à côté de lui. On le représente aussi dans un char traîné par ses quatre chevaux noirs.
Autorité
Son palais est établi au milieu des Champs Élysées. C'est de là qu'il veille, en souverain, à l'administration de ses États, et dicte ses lois.
Les Romains lui rendaient des cérémonies particulières. Le prêtre faisait brûler de l'encens entre les cornes de la victime, la liait, et lui ouvrait le ventre avec un couteau dont le manche était rond et le pommeau d'ébène. Les cuisses de l'animal étaient tout particulièrement consacrées à ce dieu. On ne pouvait lui sacrifier que dans les ténèbres, et des victimes noires, dont les bandelettes étaient de la même couleur, et dont la tête devait être tournée vers la terre. Il était surtout honoré à Nysa, à Opunte, à Trézène, à Pylos, et chez les Éléens où il avait une sorte de sanctuaire qui n'était ouvert qu'un seul jour dans l'année ; encore n'était-il permis d'y pénétrer qu'aux sacrificateurs. Épiménide, dit Pausanias, avait fait placer sa statue dans les temples des Euménides, et, contre l'usage ordinaire, il y était représenté sous une forme et dans une attitude agréables.
Liens de parenté
Pluton est le fils de Saturne et Rhéa ainsi que l'époux de Proserpine. Il est le frère de Jupiter, Neptune, Junon, Cérès et Vesta.
Domaine
Pluton vivait aux Champs Élysées dans les Enfers, le monde des morts souterrain. Il y jugeait les âmes : les bons et les justes étaient envoyés dans les Champs Élysées, lieu de délices et de paix, les mauvais dans les abîmes du Tartare où ils subissaient les supplices mérités.
Symboles
Il y avait à Rome des prêtres victimaires uniquement consacrés à Pluton[5]. On ne lui immolait, comme en Grèce, des victimes de couleur sombre, et toujours en nombre pair, tandis que l'on ne sacrifiait aux autres dieux que des victimes en nombre impair. Elles étaient entièrement réduites en cendres, et le prêtre n'en réservait rien, ni pour le peuple ni pour lui. Avant de les immoler, on creusait une fosse pour recevoir le sang, et on y répandait le vin des libations. Durant ces sacrifices, les prêtres avaient la tête découverte, et le silence absolu était recommandé aux assistants, moins encore par respect que par crainte du dieu.
En Sicile, les Syracusains lui sacrifiaient chaque année deux taureaux noirs près de la source du Cyané, où la tradition plaçait l'enlèvement de Proserpine. À Rome, le 20 juin ou le 21 juin, jour de sa fête, seul le temple de Pluton était ouvert. On lui sacrifiait des animaux au pelage sombre (brebis ou porcs), et on vouait à son courroux inflexible tous les condamnés à mort.
Temple/religion
Sur le mont Soracte, en Italie, Pluton partageait les honneurs d'un temple commun avec Apollon ; ainsi, les Falisques, habitants du pays, avaient cru devoir honorer à la fois et la chaleur souterraine et celle de l'astre du jour. Les peuples du Latium et des environs de Crotone avaient consacré au roi des Enfers le nombre deux comme un nombre malheureux. Pour la même raison, les Romains lui consacrèrent le second mois de l'année, et, dans ce mois, le second jour fut encore plus particulièrement désigné pour lui offrir des sacrifices.
Caractère
Il était redouté à cause de sa laideur et de la dureté de ses traits. Il fut plus tard considéré comme un dieu bienfaisant, dispensateur de richesses.
Notes et références
- ↑ non enlevable
- ↑ « Lettres à Lucilius, Sénèque | Fayard », sur www.fayard.fr (consulté le )
- ↑ « Pluton », sur http://www.ac-creteil.fr (consulté le ).
- ↑ D'après Claudien, poète latin qui écrivit au tournant des IVe et Ve siècles.
- ↑ Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, , Chapitre "Pluton ou Hadès"
Voir aussi
Articles connexes
- Pluton dans l'art
- La Mort (mythologie)
- Religion romaine
Liens externes
- « Pluton, religion romaine », sur Universalis.
- « La mort - Pluton », sur agora.qc.ca