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Révolution sandiniste
Description de cette image, également commentée ci-après
Portraits d'Augusto Sandino et de Carlos Fonseca lors de la Journée internationale de la femme travailleuse, le à Managua.
Informations générales
Date -
Lieu Nicaragua
Issue Chute de Somoza.
Insurrection des Contras.
Élection en 1990 de la candidate de l'Union nationale d'opposition, Violeta Barrios de Chamorro.
Commandants
Drapeau du Nicaragua Anastasio Somoza Debayle
Drapeau du Nicaragua Enrique Bermúdez
Drapeau du Nicaragua Edén Pastora
Daniel Ortega
Carlos Fonseca †
Tomás Borge
Pertes
30 000 à 50 000 morts au total[1] - [2]

La révolution sandiniste ou révolution nicaraguayenne (en espagnol : Revolución Nicaragüense ou Revolución Popular Sandinista) désigne, au Nicaragua, l'opposition croissante à la dictature de la famille Somoza dans les années 1960 et 1970, la campagne menée par le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) qui a conduit à la chute violente de la dictature en 1979 et les efforts subséquents du FSLN, qui a présidé à partir de 1979 jusqu'en 1990, pour réformer la société et l'économie du pays, ce en dépit de l'embargo américain. La révolution n'est pas seulement importante pour le Nicaragua, l'Amérique centrale et le continent américain, elle a également marqué l'un des moments les plus tendus du développement de la guerre froide.

Histoire

En 1988, à la suite de l'incursion de troupes sandinistes au Honduras (ce dernier étant accusé de soutenir la rébellion Contras), les États-Unis déclenchent l'opération Golden Pheasant (en français : « faisan doré ») et font déployer des troupes dans le sud de ce pays, notamment à la base aérienne de Soto Cano et près de la frontière nicaraguayenne.

Les sandinistes ont été accusés de graves atteintes aux droits humains pendant le conflit, notamment de tortures, de disparitions forcées et d'exécutions massives[3],[4]. La Commission interaméricaine des droits de l'homme a enquêté et confirmé les exactions commises par les forces sandinistes, notamment l'exécution de 35 à 40 Miskitos en décembre 1981 et l'exécution de 75 personnes en novembre 1984[5],[6].

La guerre est aussi psychologique, livrée depuis des stations de radio financées par la CIA au Honduras, au Salvador et au Costa Rica. Les sandinistes sont accusés de brûler des églises, kidnapper des enfants pour les envoyer à Cuba, provoquer artificiellement des pénuries alimentaires et tuer les personnes âgées pour les transformer en savon[7]. Des méthodes de propagande similaires sont employées au Salvador, y compris concernant les personnes âgées changées en savon, dans la guerre psychologique livrée à la guérilla marxiste du FMLN[8]. En France, Le Figaro publie des photos truquées censées témoigner des « massacres », voire du « génocide », que feraient subir les sandinistes aux indiens Mosquitos[9].

En 1989, la guérilla des Contras prend fin avec la signature de l'accord de Tela, prévoyant la démobilisation des combattants du FSLN et des Contras. Un an plus tard, en 1990, des élections démocratiques se tiennent et voient l'élection de l'Unión Nacional Opositora (Union nationale d'opposition, une coalition de partis opposés à Daniel Ortega), présidée par Violeta Barrios de Chamorro, obtenant 54,2 % des voix, et le FSLN quitte le pouvoir.

Conséquences géopolitiques et internes

Au niveau intérieur, cet événement commence par l'assassinat, en janvier 1978, de Pedro Joaquín Chamorro Cardenal, directeur du journal La Prensa, qui critiquait fortement le régime de Somoza, ce qui provoque des manifestations massives à Managua provoquant ensuite la guérilla et la démission de Anastasio Somoza Debayle le 17 juillet 1979 avec l'intermède Francisco Urcuyo Maliaños et l'arrivée de Daniel Ortega à la présidence en 1984, l'Amérique soutenant ensuite en réaction les Contras. Mais la guerre se termine néanmoins avec l'accord de Tela en 1989[10]. Cela a provoqué également un regain de tension entre États-Unis et URSS à la suite des événements existant après la révolution de Saur en Afghanistan (27-28 avril 1978) et la Révolution iranienne (7 janvier 1978-11 février 1979), provoquant une nouvelle tension entre les deux blocs durant la Guerre froide et sera à son apogée en 1983 frôlant la guerre atomique évitée grâce à l'officier Stanislav Petrov, puis s'apaisera avec l'arrivée de Mikhaïl Gorbatchev précédé de peu du retrait soviétique d'Afganistan (15 mai 1988-15 février 1989), de la signature le 7 août de la même année de l'accord de Tela ainsi que de la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 mettant la fin de la rivalité entre les deux blocs accélérant la chute de l'URSS le 25 décembre 1991 ainsi que la disparition de la Guerre froide, la Russie, État fédéral succédant à l'Union des républiques socialistes soviétiques dirigé d'abord par Boris Etsine puis par Vladimir Poutine à partir du .

Notes et références

  1. Nicaragua : que reste-t-il de la révolution promise ?, France 24, 28 avril 2017.
  2. Le Nicaragua en crise célèbre le 40e anniversaire de la révolution sandiniste, Le Monde avec AFP, 20 juillet 2019.
  3. Moore, John Norton (1987) The Secret War in Central America. University Publications of America. p. 143. (ISBN 978-0890939611)
  4. Miranda, Roger and Ratliff, William (1993) The Civil War in Nicaragua. Transaction. p. 193. (ISBN 9781412819688)
  5. (en) « OAS Study Says Miskito Indians Suffered Abuse From Sandinistas », The Washington Post, (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Annual Report 1992–1993 », Inter-American Commission on Human Rights, (consulté le )
  7. « War Against the Poor: Low-Intensity Conflict and Christian Faith » [archive du ]
  8. Jacob Wheeler, « La nouvelle gauche du Salvador », sur In These Times
  9. (en) « Photo cited by Haig of Nicaraguan genocide was fake », UPI, (lire en ligne)
  10. Pierre de Charentenay, « Les atouts du sandinisme au Nicaragua », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Rafael Pallais, Incitation à la réfutation du tiers-monde, Champ libre, .
  • Henri Weber, Nicaragua : la révolution sandiniste, F. Maspero, , 184 p. (ISBN 2-7071-1230-5).
  • Raquel Morador-Wettstein, Les frontières du pouvoir dans la révolution sandiniste au Nicaragua (thèse de 3e cycle de Sociologie), Université Toulouse 3, 515 p..
  • De la Révolution française à la Révolution sandiniste nicaraguayenne : éléments pour une comparaison : Actes du Colloque de Fontaine du 29, 30 et , Association de Solidarité avec les Peuples d'Amérique Centrale, Ministère des Affaires Étrangères, , 111 p..
  • (en) Morris H. Morley, Washington, Somoza, and the Sandinistas : state and regime in U.S. policy toward Nicaragua, 1969-1981, Cambridge University Press, , 343 p. (ISBN 0-521-52335-4).
  • Lionel Bar, La communication politique et culturelle de la révolution sandiniste (1959-1979) (thèse de doctorat d'Études latino-américaines), Université Paris 3, , 575 p..
  • (es) Salvador Martí i Puig et David Close, Nicaragua y el FSLN, 1979-2009 : ¿qué queda de la revolución?, Ediciones Bellaterra, , 465 p. (ISBN 978-84-7290-457-6).

Documentaire

  • État de guerre, Nicaragua.
  • Nicaragua, une révolution confisquée.

Lien externe