France | Entre 250 000 et 450 000 (avec les autres groupes roms)[1] |
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Italie | 130 000[2] |
Allemagne | 70 000[3] |
Langues | SintikèsDiverses langues selon les régions |
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Religions |
Catholicisme Évangélisme |
Ethnies liées | Roms |
Les Sinté, Sintés ou, parfois et abusivement, Sinti[4], sont un groupe ethnique rom des pays de l'Ouest de l'Europe ayant été déportés et en grande partie exterminés par les nazis, à l'instar d'autres groupes de Roms dont ils partagent l'origine indienne.
Origine et langage
Il est largement admis que les ancêtres des Sinté doivent être partis en tant que réfugiés de guerre en raison des attaques omeyyades contre le royaume sindhi en 711-713 et de la mort de Raja Dahir. Leur présence en Hongrie est documentée depuis la fin du XIVe siècle et en Europe centrale depuis le début du XVe siècle (1407, Hildesheim, Allemagne). La langue des Sinté indique qu'ils sont manifestement la plus ancienne diaspora indienne à avoir immigré en Europe. Les ancêtres des Sinté et des Kalé étaient des Kshatriya sindhiens, « sinto » est issu du mot « sindho » qui signifie « habitant du Sindh » (actuel Pakistan)[5]. Les recherches menées par Louis de Gouyon Matignon démontrent que le sintikès, la langue des Sinté, est issue pour 50 % de la langue hindi. C'est un dialecte germanisé (au nord) et italianisé (au sud).
Les Sinté vivant en France sont appelés « Manouches »[6].
Les premiers indices d'une présence de ce groupe rom en zone germanophone datent du XVe siècle. Il s'agissait de réfugiés de l'esclavage issus de l'Europe du Sud-Est, qui se sont installés dans de nombreux pays européens en raison de l'invasion ottomane dans les Balkans.
Histoire dans les régions de l'Est de l'Europe
- Gitans
- Sinté-Manouches
- Roms
- Doms
Les Sinté, Roms et autres groupes semblables sont d'origine indienne et sont arrivés dans le centre de l'Europe, principalement dans les Balkans.
Encore tolérés au début du XVe siècle, leurs conditions de vie sont dégradées après les diètes de Lindau (1496) et Fribourg (1498). La diète d'Augsbourg (1551) légitime même l'assassinat et la spoliation des Sinté. Aux XVIIIe et XIXe siècles, des tentatives de sédentarisation des Sinté et Roms, couplées à des politiques d'assimilation forcée (notamment par la confiscation des enfants à leurs parents) sont lancées.
Nombre de familles implantées aujourd'hui en sud d'Île-de-France avaient des circuits qui les menaient tout au long de l'année pour les récoltes et travaux agricoles de l'Ouest de la France au sud de la région parisienne.
Génocide nazi
En France, sous l'occupation allemande durant la Seconde guerre mondiale, l'implantation du centre de détention à l'autodrome de Linas Montlhery a précédé la déportation de nombreux Sinté dans les camps allemands. Raymond Gurême en fut un des derniers témoins[7]. Dans toute la France, de semblables camps ont été implantés[8].
Culture
Les Sinté ont acquis une autonomie culturelle considérable, malgré une immense pression d'adaptation depuis des siècles. Ils parlent souvent encore leur propre langue, le sintikès ; ils conservent également de nombreuses coutumes et normes légales en partie originaires de leurs racines indiennes.
Traditionnellement, la vie des Sinté est réglée par une loi très stricte. Les plus âgés de chaque clan (famille) portent le rôle de chef (patriarche) et les anciens ont un poids très important et reconnu.
De ce groupe culturel sont issus de nombreux musiciens et groupes, qui s'inspirent de Django Reinhardt, la musique folklorique hongroise par exemple, du swing, de la bossa nova et de la valse musette donnant naissance au style jazz manouche. Mandino Reinhardt, Dorado Schmitt, Schnuckenack Reinhardt, Rosenberg trio, Martin Weiss, Tchavolo Schmitt, Biréli Lagrène, Coco Briaval, sont, entre autres, devenus célèbres. Le guitariste Patrick Saussois leur a rendu hommage en appelant son groupe « Alma Sinti ».
Au cinéma
- Swing, de Tony Gatlif, 2002
- La BM du Seigneur de Jean-Charles Hue, 2011.
- Les Fils du vent, film documentaire de Bruno Le Jean, 2012.
- Suburra, la série , série Netflix de Daniele Cesarano, 2017.
Notes et références
- ↑ Fondation Abbé Pierre, « Les difficultés d’habitat et de logementdes « Gens du Voyage » » [PDF], (consulté le ), p. 11.
- ↑ « Lettre ouverte : les Roms italiens répondent à Matteo Salvini », sur L'Obs, (consulté le )
- ↑ (de) « ERSTER BERICHT der BUNDESREPUBLIK DEUTSCHLAND gemäß Artikel 25 Absatz 1 des Rahmenübereinkommens des Europarates zum Schutz Nationaler Minderheiten » [PDF], (consulté le ), p. 9
- ↑ Masculin : Sinto (singulier), Sinté ou Sintés (pluriel). Féminin : Sinti ou Sintetsa (singulier), Sinti ou Sintis (pluriel).
- ↑ Marcel Courthiade, Petite histoire du peuple rom. Première diaspora historique de l'Inde, Lormont, Le bord de l'eau, , 264 p. (ISBN 978-2356876416), p. 103-104.
- ↑ « Petit lexique des Tsiganes, Roms, gens du voyage », sur https://www.lemonde.fr, (consulté le ).
- ↑ « Raymond Gurême : la mémoire et la révolte », sur lutopik.com (consulté le ).
- ↑ Théophile Leroy, « Camp de Linas-Montlhéry (1940-1942) », sur memorialdesnomadesdefrance.fr, (consulté le ).
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Jacky Tronel, « Le sort des Tsiganes périgourdins autour de la Seconde Guerre mondiale », Arkheia, (lire en ligne)
- Pisla Helmstetter, Sur ces chemins où nos pas se sont effacés : Les souvenirs d’une tzigane d'Alsace, Strasbourg, La Nuée bleue, (ISBN 978-2-7165-0772-1)
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (de) Conseil des Roma et Sinti allemands