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Standard & Poor's
logo de Standard & Poor's
illustration de Standard & Poor's
Entrée du siège social au 55 Water Street à New York en 2008.

Création 1860
1941
Fondateurs Henry Varnum Poor (en) et Henry William Poor (en)
Forme juridique Société anonyme avec appel public à l'épargne
Action New York Stock Exchange
Siège social 55, Water street, Manhattan, État de New York
Drapeau des États-Unis États-Unis
Direction Douglas Peterson, président
Actionnaires S&P Global
Activité secteur financier
Société mère McGraw-Hill
Filiales S&P Capital IQ (en)
S&P Global Ratings Japan (d)
S&P Global SF Japan (d)
Effectif 10 000
Site web www.standardandpoors.com
Chiffre d'affaires 5 661 000 001 dollars américains ()

Standard & Poor's (S&P) est une filiale de McGraw-Hill qui publie des analyses financières sur des actions et des obligations. C'est une des trois principales sociétés de notation financière, avec Moody's et Fitch Ratings.

Elle est connue sur le marché américain pour son indice boursier S&P 500, pour son pendant australien, le S&P 200, ainsi que pour l'équivalent canadien, le S&P TSX.

Histoire

Ses origines remontent aux activités de son fondateur Henry Poor en 1860.

Début 2011, sur fond de tensions entre les républicains et les démocrates, et dans l'incapacité de sortir d'un blocage financier, l'agence de notation a émis l'hypothèse d'un abaissement de la notation des États-Unis qui possèdent des dettes publiques d'environ 98 % de leur PIB (), ce qui en fait un des pays les plus endettés au monde.

Le , l'agence de notation abaissait la note attribuée à la dette publique à long terme des États-Unis de « AAA », la note maximale, au niveau immédiatement inférieur (« AA+ »), ce qui n’était pas arrivé à ce pays depuis 1917[1]. Elle qualifiait de « négative » sa perspective à long terme, avec la possibilité d’une nouvelle baisse de la notation dans les deux ans à venir et justifiait sa décision, entre autres critères, par les « risques politiques » de voir le pays prendre des mesures insuffisantes contre son déficit public. La note de la dette à court terme attribuée par Standard & Poor's restait cependant inchangée à « A-1+ »[2]. Parmi les éléments économiques à l'appui de cette dépréciation figurait initialement une projection de dette de deux mille milliards de dollars qui avait été comptabilisée deux fois par erreur[3]. Malgré la reconnaissance implicite de cette erreur, Standard & Poor’s maintenait et justifiait la dégradation de la dette à long terme[4]. L'incident jetait un doute grave sur la crédibilité et le sérieux des agences de notation financière en général et de S & P en particulier, qui pourrait faire l'objet d'une enquête de la Securities and Exchange Commission (SEC)[5]. Ce manque de rigueur s'illustrera à nouveau le , date à laquelle la société annonce par erreur à certains de ses abonnés que la « note » de la France a été dégradée alors qu'il n'en est rien[6], avec comme conséquence un suivi plus poussé de l'entreprise par l'Autorité européenne des marchés financiers. Mais dans ce cas-ci elle déclara ne pas avoir l'intention de toucher à la note de la France[7]. Le elle finit par baisser la note de la France de AAA à AA+ et à 13 autres pays de l'Union européenne. Seuls 14 pays au monde conservent la note maximale de AAA, dont 7 font partie de l'Union Européenne (l'Allemagne, la Finlande, la Suède, le Luxembourg, le Royaume-Uni, le Danemark et les Pays-Bas).

Standard & Poor's est l'objet depuis d'une enquête de la SEC[8],[9], l'agence fédérale américaine chargée de surveiller les marchés financiers, concernant sa notation d'une émission de titres structurés en 2007 (CDO) juste avant l'effondrement du marché immobilier, correspondant au début de la crise dite des subprimes, à l'origine de la crise financière de 2007 à 2011.

En , Standard & Poor's a été condamné par la justice australienne pour avoir effectué des notations trompeuses en notant AAA des produits financiers qui étaient en fait toxiques[10],[11]

En , le département de la Justice (DOJ, ministère de la Justice des États-Unis), l'attaque pour avoir gonflé le taux des bons hypothécaires afin d'augmenter les intérêts des actionnaires, et veut le condamner à une amende de 5 milliards de dollars. Un accord à l'amiable lui permet de ne payer qu'un milliard de dollars[12].

En , S&P signe un accord avec SEC, qui inclut une amende 77 millions de dollars et l'interdiction de noter des titres de biens immobiliers aux États-Unis pendant 1 an[13].

En , Standard and Poor's, lance un indice S&P 500 des « valeurs catholiques » à destination des investisseurs croyants. Toutes les entreprises ne répondant pas aux critères moraux de l'Église ne sont pas notées par cet indice[14].

En 2021, Standard and Poor's, Refinitiv et Moody's créent un conseil commun pour harmoniser les données financières en lien avec les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) au sein de la Future of Sustainable Data Alliance[15].

Publications

Standard & Poor's publie 48 fois par an une lettre d'information hebdomadaire d'analyse du marché boursier. Intitulée The Outlook, littéralement « Perspectives », elle est disponible aux abonnés en édition papier et électronique.

Grille de notations

Sil

Échelle de notation financière selon les principales
agences de notation
Signification
de la note
Moody’s Standard
& Poor’s
Fitch
Ratings
Long
terme
Court
terme
Long
terme
Court
terme
Long
terme
Court
terme
Prime
Première qualité
AaaP-1

Prime
-1
AAAA-1+AAAF1+
High grade
Haute qualité
Aa1AA+AA+
Aa2AAAA
Aa3AA−AA−
Upper medium
grade

Qualité moyenne
supérieure
A1A+A-1A+F1
A2AA
A3P-2A−A-2A−F2
Lower medium
grade

Qualité moyenne
inférieure
Baa1BBB+BBB+
Baa2P-3BBBA-3BBBF3
Baa3BBB−BBB−
Non-investment
grade,
speculative

Spéculatif
Ba1Not
prime


Non
prime
BB+BBB+B
Ba2BBBB
Ba3BB−BB−
Highly
speculative

Très spéculatif
B1B+B+
B2BB
B3B−B−
Risque élevé Caa1CCC+CCCCC
Ultra spéculatif Caa2CCC
En défaut, avec
quelques espoirs
de recouvrement
Caa3CCC−
CaCCCC
CC/CI/RC
En défaut sélectif SDDRDD
En défaut DD

Voir aussi

Articles connexes

  • Kathleen Corbet, CEO de 2004 à 2007

Liens externes

Notes et références

  1. « Obama risque d'être le président qui a perdu la note « AAA » des États-Unis », sur La Presse.ca, (consulté le )
  2. Research Update: United States of America Long-Term Rating Lowered To 'AA+' On Political Risks And Rising Debt Burden; Outlook NegativeStandard & Poor’s, Global Credit Portal, RatingsDirect, 5 août 2011, 8 pp.
  3. Ces agences méconnues qui notent la France, Sophie Roquelle, Le Figaro, 14/01/2012
  4. L'administration Obama passe à l'offensive contre Standard & Poor's, LeMonde.fr et AFP, 7 août 2011.
  5. Selon le Wall Street Journal. Voir « États-Unis : enquête sur les méthodes de calcul de Standard & Poor's », La Tribune de Genève, 14 août 2011 ; Aitkacimi, Nessim « S & P dans le collimateur du régulateur américain », Les Échos, 16 août 2011.
  6. Standard and Poor's annonce par erreur la dégradation de la note de la France, Le Monde avec AFP et Reuters, 10/11/2011
  7. L'agence Standard & Poor's s'explique sur son erreur sur la note française, Le Monde.fr, 12 novembre 2011
  8. "Subprime" : la SEC lance une enquête sur Standard and Poor's, La Tribune et AFP, 27/09/2011
  9. CDO Boom Masks Subprime Losses, Abetted by S&P, Moody's, Fitch, Richard Tomlinson and David Evans for Bloomberg, 31/05/2007
  10. Clément Lacombe, « Standard & Poor’s devra indemniser des investisseurs pour notes «trompeuses» », Le Monde, (lire en ligne).
  11. « Journal économique et financier », sur La Tribune (consulté le ).
  12. (en) « Département de la Justice des États-Unis », Reuters, (consulté le )
  13. Standard & Poor's sanctionnée six ans après le début de la crise financière, Stéphane Lauer, Le Monde, 21 janvier 2015
  14. Standard and Poor's lance un indice des « valeurs catholiques », Challenges, 21 août 2015
  15. « Refinitiv, S&P et Moody’s forment le Data Council pour normaliser la donnée ESG », sur Novethic, (consulté le )