Le stolon est un organe végétal de multiplication végétative (forme de multiplication asexuée chez les végétaux). C'est une tige aérienne rampante ou arquée (lorsqu'elle est souterraine, on parle plus spécifiquement de drageon), contrairement au rhizome qui est une tige tubérisée souterraine et parfois subaquatique. Il pousse au niveau du sol ou dans le sol et ne porte pas de feuilles ou uniquement des feuilles réduites à des écailles. Au niveau d'un nœud, il donne naissance à une nouvelle plante et, contrairement aux tiges radicantes, c'est à son extrémité, souvent au contact du sol.
A travers le stolon, la plante mère alimente la plante fille jusqu'à ce que cette dernière soit capable de produire ses propres biomolécules. Alors le stolon s'assèche et la plante fille devient indépendante. Notons que la plante fille est donc un clone.
Une technique de multiplication des végétaux tire parti de cet organe : le marcottage.
Types de stolons
Les stolons peuvent être aériens (rampants ou en arceaux) ou souterrains.
Stolons aériens
Les stolons aériens émergent généralement près de la couronne d'une plante, se plient sous leur propre poids, touchent le sol, puis développent des plantules à leur extrémité. Ceux-ci, à leur tour, envoient des stolons par étapes pour conquérir un cercle de terrain toujours plus large[1].
La plante stolonifère classique est le fraisier. La plante mère émet des tiges horizontales (des stolons rampants) caractérisées par une forte croissance des entre-nœuds et un faible développement des feuilles. Les tiges s’enracinent au niveau du bourgeon terminal et une plante fille autonome se développe. Ces stolons augmentent l’aire de répartition de la plante mère[2].
D’autres espèces représentatives sont le trèfle blanc (Trifolium repens), la Piloselle (Hieracium pilosella), la Saxifrage stolonifère (Saxifraga stolonifera), le Pilea nain (Pilea pumila) ou encore la bugle rampante (Ajuga reptans). Parmi les espèces aquatiques, citons la Caulerpa prolifera.
Les plantes émettant des stolons aériens en arceaux projettent des tiges qui se plient en arceaux puis retouchent le sol et s’enracinent, donnant vie à une plante fille autonome. Le ronce en est un exemple[2], tandis que, en plante d'intérieur, on en trouve sur le Chlorophytum comosum.
Stolons souterrains
Les stolons sont souterrains chez des plantes traçantes comme l'oyat (Ammophila arenaria), graminée des dunes des littoraux sablonneux, parfois plantée volontairement pour les stabiliser. Dans le cas des stolons souterrains le terme de drageon est utilisé.
Chez certaines plantes comme la pomme de terre, les extrémités des nombreux stolons souterrains formés par un seul pied se renflent en des tubercules qui, chez cette espèce, sont à la fois des organes de multiplication et de réserve.
En dehors de la botanique
C'est l'organe de bourgeonnement de certains animaux marins inférieurs. Chez certaines espèces, par exemple les ascidies Stolonica socialis, le stolon permet la reproduction asexuée par bourgeonnement[3]. C'est un fin cordon reliant chaque individu d'une colonie à l'organisme mère, et les fait communiquer entre eux.
Notes et références
- ↑ (en) Brian Capon, Botany for Gardeners, Portland, Oregon, Timber Press, (ISBN 978-1-60469-095-8), p. 122
- 1 2 Daniel Richard, Directeur de la publication, Mémo visuel de biologie végétale, Malakoff, Dunod, , 201 p. (ISBN 978-2-10-084339-8), p. 85
- ↑ Berrill N. J., The Tunicata, The Ray Society, 1950, London