Accor | |
Logotype d'Accor depuis 2019. | |
La tour Sequana, siège social d'Accor, à Issy-les-Moulineaux. | |
Création | 1967 |
---|---|
Fondateurs | Gérard Pélisson, Paul Dubrule |
Forme juridique | Société anonyme |
Action | Euronext : AC LSE : 0H59) |
Slogan | Live Limitless |
Siège social | Tour Sequana 82 rue Henri-Farman Issy-les-Moulineaux France |
Direction | Sébastien Bazin (président-directeur général) |
Activité | Hôtellerie |
Filiales | Onefinestay (depuis ) Ibis Novotel Mövenpick Hotels & Resorts Raffles Hotels and Resorts Ibis Styles Fairmont Hotels and Resorts Hotel F1 Pullman Mercure Sofitel Ibis Budget |
Effectif | 300 000 employés (2023)[1] |
SIREN | 602 036 444 |
TVA européenne | [ FR93602036444][2] |
Site web | group.accor.com (site du groupe) all.accor.com (site commercial) |
Capitalisation | 11,32 milliards € (2019) |
Fonds propres | 4,58 milliards € (2022)[3] |
Dette | 1 658 millions € (2022)[3] |
Chiffre d'affaires | 4,224 milliards € (2022)[3] +92 % |
Bilan comptable | 10 669 000 000 d’euros ()[4] |
Résultat net | 392 millions € (2022)[3] +361 % |
Accor est un groupe hôtelier français fondé en 1967 par Gérard Pélisson et Paul Dubrule.
Il possède, gère et franchise des hôtels, des stations touristiques et résidences de vacances.
Accor est le premier groupe hôtelier en Europe et le sixième à l’échelle mondiale.
Il possède un portefeuille de 40 marques dans les segments luxe (Raffles, Fairmont, Sofitel…), premium (Adagio Premium, MGallery, Pullman, Swissôtel…), milieu de gamme (Novotel, Mercure, Adagio…) et économique (Ibis, hôtel F1…).
Le groupe est présent dans plus de 110 pays avec 5 445 hôtels et 300 000 salariés répartis sur les cinq continents[1]. Sa capacité totale est de 802 262 chambres (fin ).
Depuis 2016, Accor engage une diversification de ses actifs vers les nouveaux services hôteliers : résidences de luxe (Onefinestay), bureaux partagés (Wojo, Mamaworks), conciergerie (John Paul), restauration et évènements (Potel & Chabot, Paris Society), et offres de services informatiques (D-Edge, Gekko, VeryChic, Adoria, Astore, ResDiary).
Le groupe est coté à la Bourse de Paris et fait partie du CAC Next 20.
Son siège est basé à Issy-les-Moulineaux.
Histoire
1967 : lancement de la SIEH
En 1967, Paul Dubrule et Gérard Pélisson fondent la SIEH (Société d'investissement et d'exploitation hôteliers) et appliquent le modèle américain de Holiday Inn pour ouvrir leur premier Novotel la même année à Lille[5] suivant les principes de Bernardo Trujillo. Ce premier hôtel est un motel de 92 chambres. Il est prévu d'ouvrir un plus petit hôtel de 30 chambres à Colmar, ce qui engage dès le début la société dans une logique de chaîne hôtelière[6],[7].
En 1969, SIEH augmente son capital et lance la construction de 4 nouveaux hôtels. Deux modèles d'exploitation sont alors offerts aux partenaires, en filiale ou en franchise[6].
En 1974, la marque Ibis lance son premier hôtel à Bordeaux[8]. La même année, la SIEH rachète la marque Courtepaille[9].
En 1975, la SIEH rachète la marque Mercure et, en 1980, le groupe reprend le groupe Sofitel se composant à l'époque de 43 hôtels et de 2 centres de thalassothérapie. La SIEH prend le contrôle de Jacques Borel International, alors leader de la restauration collective, de la restauration de concession et leader mondial de l'émission de tickets restaurant en 1982[9].
1983 : création du groupe Accor
En 1983, le groupe Novotel SIEH - Jacques Borel International change de nom et devient le groupe Accor. Le nom Accor est simplement choisi pour son homophonie avec le mot « accord »[10]. Le groupe compte alors 440 hôtels, 1 500 restaurants et 35 000 employés dans 45 pays[9].
Le groupe Accor crée en 1985 la marque Formule 1, mettant en place un nouveau concept d'hôtellerie basé sur une réduction des coûts de la construction à la gestion. La même année, Accor entre dans le capital du groupe Lenôtre à hauteur de 46 %[9].
En , alors que Formule 1 a ouvert 142 motels en 5 ans en France, Accor rachète 55 % de Motel 6 aux États-Unis (63 000 chambres dans 42 états) pour 1,3 milliard de dollars. Cette acquisition permet au groupe de devenir le leader mondial de l'hôtellerie, avec 131 000 chambres au total. Son action dépasse les 1 000 francs[10],[7].
En 1991, Accor reprend la Compagnie des wagons-lits qui possède les enseignes Pullman, Altea, et Europcar[7]. La même année, Accor lance la formule économique hôtelière Etap hotel[9]. En 2 ans, Accor double sa capacité hôtelière et ses effectifs pour atteindre 125 000 employés[11].
L'augmentation de son volume d'activités pousse le groupe à définir de nouvelles stratégies de synergie entre ses différentes entités en gestion. Accor lance les conférences annuelles Open Space réunissant les dirigeants de ses filiales qui définissent ensemble le rôle du groupe au sein de ses entités[11]. En , Accor restructure sa stratégie de gouvernance[12].
Années 1990 : difficultés financières et restructurations
En , alors que le groupe dévoile être déficitaire pour la première fois de son histoire, la direction annonce une politique de cession des actifs devenus secondaires dans sa politique de développement, un désinvestissement massif dont les retours espérés sont estimés à 5,2 milliards de francs. Accor gère alors 50 enseignes dans 10 secteurs différents. Il est question de céder les cafés Route, les restaurants Bœuf jardinier, Pizza Del Arte, et l'Arche, les restaurants d’aéroports, les bars à vin Écluse[13]. De 1994 à 1998, le groupe cède 13 milliards de francs d'actifs sur les 15 milliards prévus[14].
En 1997, Paul Dubrule et Gérard Pélisson deviennent coprésidents du conseil d'administration et cèdent l'exécutif à Jean-Marc Espalioux[9]. Accor acquiert la SPIC qui devient Accor Casinos[9]. Le groupe lance une OPA sur 100 % de sa filiale Accor Asia-Pacific qui gère 125 établissements, dont la moitié en Australie[15]. À ce moment-là, 90 % du résultat global des opérations du groupe est enregistré en Europe et en Amérique du Nord[14]. En 1998, Accor inaugure sa cellule Synergies pour optimiser les ventes croisées entre les différentes enseignes du groupe[16]. En 1999, Accor rachète Red Roof Inn pour 1,1 milliard de dollars, ce qui porte son nombre de chambres aux États-Unis à 120 000[17]. Accor fait également son entrée en Grande-Bretagne en reprenant un ancien bâtiment au centre de Londres pour le transformer en Sofitel[18]. En , Accor reprend les hôtels Demeure et Libertel (49 établissements 3 et 4 étoiles, certains des « Sofitel Demeure »)[19].
En , Accor lance le partenariat « Train+Hôtel » avec la SNCF pour permettre aux usagers ferroviaires de réserver une chambre dans les enseignes du groupe au moment de l'achat de leur billet de train. Le groupe engage des partenariats avec les fournisseurs d'accès télécom français pour effectuer des réservations via SMS ou WAP[20]. Le groupe reprend également 38,5 % de la société Go voyages[21]. En , Accor acquiert 20 % de l'enseigne hôtelière polonaise Orbis (55 hôtels)[22]. En , Accor cède 80 % de Courtepaille, mais poursuit sa politique de partenariat avec l'enseigne de restauration[20]. Toujours en 2000, en Asie, Accor prend le contrôle total des sociétés hôtelières Century International Hotels (5 300 chambres) et Zenith Hotels International (1 600 chambres)[23].
En , Accor lance la marque 3 étoiles SuiteHotel[24]. En , Accor conclut le rapprochement entre le groupe Barrière et Accor Casinos pour créer le premier groupe européen de casinos[9], puis prend une participation de 28,9 % dans le Club Méditerranée au mois de juin de la même année[25].
2005 : changement de gouvernance
En 2005, Colony Capital entre au capital d'Accor[26].
En , Jean-Marc Espalioux, quitte la présidence du directoire. Gilles Pélisson, neveu de Gérard, est nommé directeur général du groupe Accor. Serge Weinberg est nommé président du conseil d’administration. Le groupe change ainsi de mode de direction, en adoptant un régime de conseil d’administration au lieu de celui de directoire et conseil de surveillance. Les deux coprésidents fondateurs n'ont alors plus de rôle actif au sein du groupe[27].
Le groupe engage alors dans une nouvelle politique de restructuration autour de l'hôtellerie et des titres de service. Plusieurs activités devenues non stratégiques sont cédées : cession de 22,9 % de ses 28,9 % dans le Club Med en [28], Go voyages en [29], Gemeaz Cusin (restauration collective en Italie) en [30], et Red Roof Inn en [31].
En , Accor Services rachète Kadeos et devient le leader des chèques-cadeaux en France[32]. Accor lance Adagio City Aparthotel (en collaboration avec Pierre & vacances) en [33], relance All Seasons en [34], Pullman en [35], puis MGallery en [36].
En , Accor Services rachète le britannique PrePay Technologies[37], puis en , Accor Services et MasterCard Europe concluent une alliance stratégique en créant PrePay Solutions qui commercialise des solutions de cartes prépayées pour entreprises, collectivités, institutions[38]…
En , Gilles Pélisson, directeur général, est nommé président du conseil d’administration[39].
Depuis 2010 : recentrage et nouveaux marchés
Le , le conseil d'administration d'Accor se prononce à l'unanimité moins une voix en faveur du projet de scission des activités d'hôtellerie et de services du groupe[40]. Lors de ce conseil d’administration, Jacques Stern est nommé directeur général délégué d'Accor, chargé d'Accor Services. Réuni le , le conseil d’administration valide le traité d'apport-scission qui précise les modalités de mise en œuvre de la séparation (répartition du capital et de la dette nette), et qui est accepté par l’assemblée générale des actionnaires du . 88,49 % des actionnaires ont voté en faveur de la scission. Accor Services devient Edenred et fait son entrée en bourse[41],[42].
En 2010, Suitehotel devient Novotel Suites[43]. En , Accor regroupe ses marques du segment économique sous la bannière d'Ibis : Etap Hotel devient Ibis Budget et All Seasons devient Ibis Styles[44],[45]. Accor poursuit son désendettement, son recentrage sur les activités d’hôtellerie, avec plusieurs cessions : La Compagnie des Wagons-Lits en [46], sa participation dans le groupe Lucien Barrière en [47], le traiteur Lenôtre en [48], et Motel 6 en (soit 1/4 de ses hôtels)[49]. En , Accor signe un contrat de franchise concernant 24 hôtels avec Jupiter Hotels, propriétaire du réseau d'hôtels Jarvis[50], qui sont transformés en hôtels Mercure dès le mois suivant[51]. En , après avoir repris les hôtels d'appartements privés Mirvac en Australie, Accor les relance sous la marque The Sebel[52].
En , Sébastien Bazin est nommé PDG du groupe[53]. Il annonce en un nouveau modèle économique autour des deux pôles stratégiques : HotelServices, opérateur et franchiseur, et HotelInvest, propriétaire et investisseur[54].
En , Accor ouvre après trois ans de travaux en partenariat avec Bouygues un hôtel MGallery de 124 chambres à la piscine Molitor[55]. Le groupe annonce le rachat des murs de 97 hôtels en Europe à travers HotelInvest pour 900 millions d'euros[56]. Accor entre en alliance avec Huazhu (China Lodging, 2 000 hôtels) pour accompagner sa montée en puissance en Chine[57], puis reprend 35 % du capital des hôtels Mama Shelter[58]. Le groupe annonce un plan d’investissement de 225 millions d’euros sur cinq ans pour accélérer sa transformation digitale ainsi que l’acquisition de la start-up française Wipolo qui offre des services en ligne de gestion de voyage[59]. Accor reprend Fastbooking en , société française spécialisée dans les services informatiques en ligne aux hôteliers[60].
AccorHotels
En , Accor devient AccorHotels[61].
En , AccorHotels annonce le rachat pour 284 millions d'euros des murs de 29 hôtels que le groupe exploite déjà dans divers pays européens, ce qui représente au total 3 677 chambres. Ces hôtels rejoignent le portefeuille d'HotelInvest[62]. AccorHotels annonce aussi l'acquisition de FRHI qui possède les marques Fairmont, Raffles et Swissôtel[63], un rachat rendu définitif en [64]. En , Qatar Investment Authority devient le premier actionnaire du groupe avec 10,8 % du capital[65].
En , AccorHotels prend 10,8 % d'Huazhu[66]. En 2016, AccorHotels entre au capital de la startup argentine Oasis Collections (plateforme de location de résidences privées)[67], rachète Onefinestay (offres de location entre particuliers avec des services hôteliers haut de gamme)[68], puis entre au capital de Squarebreak[69], puis de Travel Keys en [70], deux startups spécialisées dans la location de résidences privées de luxe et intégrées à Onefinestay fin 2017[71]. AccorHotels rachète ensuite John Paul, leader mondial de la conciergerie[72], prend 30 % dans la chaîne hôtelière allemande 25hours Hotels[73] et annonce un projet d'accord avec Banyan Tree pour développer et gérer les hôtels sous enseigne Banyan Tree à l’échelle mondiale[74]. Le groupe lance les hôtels Jo&Joe qui mêlent auberge de jeunesse et locations privées[75].
En 2017, Accor reprend le traiteur Potel & Chabot[76], 50 % de Rixos Hotels[77], et VeryChic (site de vente privée d'hôtels et appartements)[78], puis le groupe 50 % de la marque Orient Express et signe un partenariat avec la SNCF en vue de développer l'enseigne hôtelière qui reprend le nom et le style du mythique train de luxe[79]. AccorHotels reprend AvailPro, également spécialisée dans les services digitaux hôteliers[80]. AccorHotels cède 62 hôtels de l'enseigne Formule 1 à Adoma pour les transformer en structures d'hébergement d'urgence pour les personnes sans-abri et les réfugiés[81]. Accorhotels ouvre Mama Works, son premier espace de cotravail implanté au sein d'un hôtel Mama Shelter[82]. Le groupe entre au capital de Noctis, société française spécialisée dans la restauration, l’évènementiel et le divertissement[83], et renommée Paris Society en [84].
En , Colony Capital sort du capital d'Accor[26]. En , China Lodging Group reprend 4,5 % du capital d'AccorHotels[85].
En 2018, AccorHotels devient le nouvel actionnaire de Gekko, entreprise française spécialisée dans les services hôteliers en B2B[86]. Le groupe vend 55 % d'AccorInvest (structure détenant HotelInvest) pour 4,4 milliards d'euros[87] et annonce la création d'un fonds d'investissement destiné à l'hôtellerie en Afrique avec le groupe qatari Katara Hospitality[88]. AccorHotels acquiert la plateforme de réservation de restaurants ResDiary[89] et reprend Adoria, plateforme de gestion spécialisée pour les professionnels de la restauration commerciale et collective[90]. AccorHotels annonce l'acquisition de la société suisse Mövenpick Hotels & Resorts pour 560 millions CHF[91],[92], de Mantra Group (enseignes Art Series, Peppers, Mantra Hotels, et BreakFree)[93], une prise de participation de 50 % dans SBE Entertainment Group pour 319 millions de dollars[94], ainsi qu'un accord stratégique avec le groupe Mantis[95]. Le groupe ouvre le premier espace de cotravail Nextdoor, une coentreprise avec Bouygues Immobilier[96] (renommée Wojo en ). Au Chili, Accor reprend la chaîne hôtelière Atton Hoteles[97]. À la suite des enquêtes de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia, le groupe est mis en cause pour avoir construit le Sofitel de Dubaï « par [l'intermédiaire d']une société-écran dont les bénéficiaires effectifs sont les deux filles d’Ilham Aliyev », président de l'Azerbaïdjan[98].
Le , AccorHotels redevient Accor et lance son nouveau programme de fidélité « ALL - Accor Live Limitless »[99], même si sa plateforme de réservation en ligne « all.accor » peine à concurrencer les acteurs majeurs du marché comme Booking[100].
En 2019, le groupe rachète un tiers d'Orbis, ce qui fait monter sa participation totale dans le groupe hôtelier polonais à 85,8 %. Orbis gère alors 128 hôtels du groupe AccorHotels en Europe centrale[101]. Accor annonce l'accord de « sale & management back » du portefeuille des hôtels Mövenpick en location[102]. Fastbooking et Availpro fusionnent pour devenir D-Edge Hospitality Solutions[103].
Crise du Covid-19
Durant la première vague du Covid sur la France en , Accor crée en France la plateforme téléphonique CEDA (Coronavirus Emergency Desk Accor) afin de centraliser les besoins et proposer, en lien avec les propriétaires du groupe hôtelier et les autorités concernées, des solutions d'hébergement au personnel soignant, ainsi qu'aux populations les plus vulnérables[104]. Les hôtels haut et moyen de gamme sont touchés par cette épidémie, la clientèle d'afffaires étant absente[100].
Au cours de l'été 2020, Accor annonce la suppression de 1 000 emplois à travers le monde, en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19[105],[106],[107]. À travers ce plan d'économies, Accor espère réduire ses dépenses de 200 millions d'euros d'ici 2022[108]. Au premier semestre 2020, le chiffre d'affaires a été divisé par deux, à 917 millions d'euros et la perte nette a été évaluée à 1,5 milliard d'euros contre un bénéfice net de 141 millions d'euros au premier semestre 2019[109],[100]. Si, durant les différents confinements mondiaux, 80 % des 5 000 hôtels sont ouverts, le taux de remplissage reste faible et les multiples franchisés se font entendre face à cette perte de revenu[100]. En , afin de s'adapter à la pandémie, le groupe transforme, dans deux cent cinquante de ses hôtels de Grande-Bretagne, des chambres en bureaux pour télétravailleurs. Accor annonce avoir l'intention de développer ce service en France et dans d'autres pays européens ultérieurement[110].
À l'issue d'une campagne de testing initiée par le gouvernement français, l'entreprise est convoquée en à une journée de formation au secrétariat d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes[111]. L'année 2020 reste désastreuse pour le groupe qui, sorti du CAC 40, voit son cours de bourse chuté de 40 %[100].
Consolidation et relance
Depuis 2019, le groupe engage la cession ses actifs immobiliers pour ne conserver que l'activité de ses services hôteliers[112],[113]. En cas de crise, le problème de l'immobilier devient la responsabilité de sa filiale AccorInvest, tandis qu'Accor restera un gestionnaire de marques[100]. Accor poursuit sa politique de cessions en vendant 5,2 % de ses actifs immobiliers à une partie des actionnaires de son pôle AccorInvest, pour ne conserver que 30 %[114], une opération qui lui rapporte 1,06 milliard d'euros[115]. Cette manne financière accumulée au cours des dernières années, représentant quatre milliards d'euros de liquidité, lui permet de rémunérer les actionnaires et de financer des acquisitions même pendant et après le Covid[100]. En , le gouvernement français décide d’accorder un prêt garanti par l'État (PGE) de 477 millions d’euros pour pallier les difficultés financières de la filiale immobilière AccorInvest[116], alors qu'Accor ne peut et ne souhaite pas régler les pertes[100].
En , Accor annonce son rapprochement avec Ennismore et la création d’une nouvelle entité qui regroupe 12 enseignes et 73 hôtels en exploitation (The Hoxton, Gleneagles, SO/, Mama Shelter, 25hours, 21c Museum Hotels, Tribe, Jo&Joe, WorkingForm). En parallèle, Accor annonce l’acquisition de 100 % des marques de la société américaine sbe, comprenant notamment les marques Delano, Mondrian, SLS et Hyde, ainsi que la quasi-totalité de ses marques de restaurants et bars[117]. Puis en , Accor annonce un partenariat avec Faena, société spécialisée dans le design lifestyle[118].
En , la filiale AccorInvest, détenue à hauteur de 30 % par le groupe et qui gère plus de 900 hôtels sous les enseignes d'Accor dans une trentaine de pays, annonce la suppression de 1 880 postes en Europe, soit environ 10 % de ses effectifs sur la zone[119]. En , Accor annonce la cession du groupe chinois Huazhu pour 239 millions d'euros tout en conservant 3,3 % des parts (contre 10,8 % auparavant)[120]. En , Accor introduit la SPAC Accor Acquisition Company (AAC) à la bourse de Paris et lève ainsi 300 millions d'euros dans le but d'acquérir une ou plusieurs sociétés dans des secteurs connexes au cœur de métiers hôteliers (restauration, bureaux partagés, bien-être, divertissement, nouvelles technologies)[121]. En , Sodexo annonce la vente du Lido au groupe Accor[122]. Entre-temps, sur une période s'étalant de 2021 à fin 2022, le groupe prend progressivement la direction des Mama Shelter[123],[124]. Fin 2021, Accor et le groupe hôtelier italien Arsenale annoncent le lancement des trains de luxe Orient Express La Dolce Vita[125].
En 2023, Accor se réorganise en deux pôles : Premium, milieu-de-gamme et économique (ibis, Novotel, Mercure, Swissôtel, Mövenpick, Pullman, ...) et Luxe & lifestyle (Raffles, Orient Express, Fairmont, Sofitel, MGallery, Ennismore, ...)[126]. Le groupe vend sa participation de 3,3% qu'il détenait encore chez son partenaire chinois Huazhu, dernier désengagement d'une stratégie de simplification des actifs détenus[127].
En mars 2023, Gérard Pélisson, l'un des cofondateurs du groupe Accor, décède des suites d'une longue maladie à l'âge de 91 ans[128].
Identité visuelle (logos)
L'emblème du groupe est la bernache du Canada[129].
- Logo d'Accor jusqu'en 2006.
- Logo de 2006 à 2015.
- Logo de 2015 à 2019.
- Logo depuis 2019.
Activités
L'entreprise Accor est un groupe hôtelier qui possède, gère et franchise des hôtels, stations touristiques et résidences de vacances. Accor compte 40 enseignes hôtelières qui couvrent une majeure partie de l'offre hôtelière. Ces enseignes sont présentes dans 110 pays avec plus de 5 445 hôtels et 300 000 salariés répartis sur les cinq continents. Sa capacité totale est de 802 269 chambres[1]. 74 % du parc hôtelier d'Accor en France est sous franchise (surtout des Ibis, Ibis Styles, Ibis Budget et Mercure)[130]. Accor met à disposition des bureaux privés et des espaces de cotravail sur le site Wojo (anciennement Nextdoor) et dans ses hôtels en France et à l’international. En 2020, plus de 300 Wojo Spots sont disponibles dans les hôtels Accor en France[131].
Accor est le premier groupe hôtelier en Europe et le sixième à l'échelle mondiale. Basée à Issy-les-Moulineaux, la société Accor faisait partie du CAC 40 à la Bourse de Paris jusqu'en .
Accor dispose également d'un portefeuille d'enseignes en lien avec les secteurs du service et de l'hôtellerie : résidences de luxe, conciergerie, bureaux partagés, restauration, évènements et services informatiques en ligne.
Marques
Gamme | Nom | Depuis | Partenaire |
---|---|---|---|
Luxe | Raffles | 2015 | FRHI Hotels and Resorts |
Orient Express | 2019 | ||
Faena | 2021 | ||
Banyan Tree Hotels and Resorts | 2017 | Banyan Tree | |
Delano | 2018 | SBE Entertainment Group | |
SO/ | 2007 | ||
Sofitel Legend | 2007 | ||
Fairmont | 2015 | FRHI Hotels and Resorts | |
SLS | 2018 | SBE Entertainment Group | |
Sofitel | 1980 | ||
The House of Originals | 2018 | SBE Entertainment Group | |
Rixos | 2017 | Rixos Hotels | |
Premium | Mantis | 2018 | Mantis Group |
MGallery | 2008 | ||
Art Series | 2018 | Mantra Group | |
Mondrian | 2018 | SBE Entertainment Group | |
Pullman | 2007 | ||
Swissôtel | 2015 | FRHI Hotels and Resorts | |
Angsana | 2017 | Banyan Tree | |
25 Hours | 2017 | 25hours Hotels | |
Hyde | 2018 | SBE Entertainment Group | |
Mövenpick | 2018 | ||
Grand Mercure | 2012 | ||
Peppers | 2018 | Mantra Group | |
The Sebel | 2013 | ||
Milieu de gamme | Mantra | 2018 | Mantra Group |
Novotel | 1967 | ||
Mercure | 1973 | ||
Adagio | 2007 | ||
Mama Shelter | 2014 | ||
Tribe | |||
Économique | BreakFree | 2018 | Mantra Group |
Ibis | 1974 | ||
Ibis Styles | 2011 | ||
Ibis Budget | 2011 | ||
Jo&Joe | 2017 | ||
Hôtel F1 | 1984 | ||
Greet | 2019 | ||
Adagio access | 2011 |
Nom | Description | Depuis |
---|---|---|
Onefinestay | Application de location de biens immobiliers haut de gamme à courte durée. | 2016 |
Mama Works | Espaces de cotravail à Bordeaux, Lille et Lyon. | 2017 |
Wojo (précédemment Nextdoor) | Espace de cotravail dans les hôtels du groupe. | 2018 |
John Paul | Services de conciergerie digitale sur mesure. | 2016 |
Potel & Chabot | Traiteur haut de gamme. | 2017 |
Paris Society (précédemment Noctis) | Organisation d’événements et de divertissement. | 2017 |
D-Edge Hospitality Solutions | Outil de gestion et de marketing pour les hôtels. | 2017 |
Gekko | Spécialiste des réservations hôtelières B2B. | 2017 |
VeryChic | Ventes privées d'hôtels et séjours de luxe et haut de gamme. | 2017 |
Adoria | Solutions de gestion pour la restauration commerciale et collective. | 2018 |
Astore | Centrale d'achat hôtellerie-restauration | 2018 |
ResDiary | Réservation et gestion de tables de restaurants. | 2018 |
Gouvernance
Conseil d'administration
En , le conseil d'administration est composé de[132] :
- Sébastien Bazin (président-directeur général Accor)
- Iris Knobloch (présidente Warner Bros Entertainment France, vice-présidente du conseil d'administration d'Accor)
- Sheikh Nawaf Bin Jassim Bin Jabor Al-Thani (représentant de la Qatar Investment Authority)
- Aziz Aluthman Fakhroo (administrateur représentant de la Qatar Investment Authority)
- Iliane Dumas (administratrice représentant les salariés)
- Sophie Gasperment (DG groupe, communication financière et prospective stratégique L'Oréal)
- Christine Serre (administratrice représentant les salariés)
- Qiong'Er Jiang (PDG et directrice artistique Shang Xia)
- Nicolas Sarkozy (président du comité Stratégie internationale)
- Bruno Pavlovsky (président de la mode chez Chanel)
- Isabelle Simon (secrétaire générale et membre du Comité exécutif Thales)
- Sarmad Zok (PDG Kingdom Hotel Investments et Non-Executive Board Director Kingdom Holding Company)
Finances
Résultats
Ces données sont indiquées en millions d'euros et incluent Accor Services jusqu'en 2009 :
Années | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Chiffre d'affaires | 6550 | 7136 | 7607 | 8121 | 7722 | 7065 | 5948 | 6100 | 5649 | 5425 | 5454 | 5581 | 5631 | 1937 | 3610 | 4049 | 1621 | 2204 | 4224 |
Résultat brut d'exploitation | 1752 | 1906 | 2084 | 2321 | 2290 | 1976 | 1814 | 1923 | 1788 | 1731 | 1772 | 1780 | 1781 | 492 | 554 | 825 | 391 | 21 | 675 |
Résultat net part du groupe | 233 | 333 | 501 | 883 | 575 | (282) | 3600 | 27 | (599) | 126 | 223 | 244 | 265 | 441 | 2233 | 464 | -1988 | 85 | 392 |
Capitaux propres part du groupe | 3128 | 4301 | 4098 | 3691 | 3298 | 2997 | 3650 | 3537 | 2759 | 2538 | 3654 | 3987 | 5925 | 5826 | 6436 | 6978 | 4158 | 4549 | 4580 |
Dette nette | 2244 | 1420 | 469 | 204 | 1072 | 1674 | 730 | 226 | 421 | 231 | 159 | 1488 | 1888 | 1153 | 1333 | 1346 | 1668 |
Structure de l'actionnariat
Au [133].
Jinjiang International | 13 % |
Qatar Investment Authority | 11,3 % |
Kingdom Holding Co. (Investment Management) | 6,3 % |
Huazhu | 4,2 % |
Fondateurs/administrateurs | 1,2 % |
Salariés | 1,4 % |
Flottant | 62,6% |
Communication
Activité de lobbying en France
Pour l'année 2017, Accor déclare à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités de lobbying en France pour un montant compris entre 100 000 et 200 000 euros. Alors que pour la même période, une enquête des journalistes de Bastamag comptabilise pour 850 000 euros de dépenses de lobbying en France[134],[135].
Sponsoring
En , lorsque AccorHotels redevient Accor et lance son nouveau programme de fidélité ALL, le groupe en fait le sponsor principal du maillot de l'équipe de football du Paris Saint-Germain[136]. En 2022, le contrat de sponsor est prolongé pour quatre ans sous un nouveau format[137].
Accor renforce également son partenariat avec AEG (sport et du spectacle live) et signe un nouveau partenariat avec IVG (sport événementiel, médias, mode, gastronomie)[138].
Amendes et condamnations
Le 17 août 2022 la CNIL condamne le groupe Accor à une amende de 600 000 euros pour un manquement à la législation française et quatre manquements au RGPD. Il est reproché au groupe Accor d'inscrire automatiquement et sans leur consentement les clients à la newsletter du groupe. Lui est reproché également un manquement à son devoir d'information ainsi qu'un manquement à l'obligation de respect du droit d'accès des personnes aux données les concernant ainsi qu'au respect du droit d'opposition des personnes. Enfin la sécurité des données personnelles n'est pas assurée[139].
Notes et références
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Voir aussi
Bibliographie
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- Paul-Robert Thomas, Gérard Pélisson et Paul Dubrule : L'harmonie du groupe Accor, Éditions Transversales, (ISBN 978-2915798104)
- Jean-Philippe Bozek, Le bonheur d'entreprendre : De Novotel à Accor, une formidable aventure humaine, Éditions Eyrolles, (ISBN 978-2-212-54774-0)
- (en) Hubert Bonin, « The French Group Accor and Tourism since 1967 - Business Tourism without a Mass Tourism Strategy », dans Luciano Segreto, Carles Manera et Manfred Pohl, Europe at the Seaside: The Economic History of Mass Tourism in the Mediterranean, Berghahn Books, (lire en ligne), p. 144-172
Liens externes
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