Un alambic est un appareil destiné à la séparation de produits par chauffage puis refroidissement (distillation).
Historique
Le mot alambic vient de l'arabe al-ʾinbīq, lui-même emprunté au grec tardif ambix (= vase). L'alambic fut d'abord utilisé pour fabriquer des eaux florales, des huiles essentielles ou des médicaments, avant de permettre la production d'eaux-de-vie par distillation de jus de fruits fermentés[1]. Le type le plus ancien qui nous soit parvenu date de et provient du site mésopotamien de Tepe Gawra au Nord de l'Irak[2]. On trouve la plus vieille mention d'un alambic sur une tablette babylonienne en cunéiforme vers [3]. Cette tablette mentionne également Tapputi, une parfumeuse babylonienne considérée comme la toute première chimiste[4]. Dans la période récente, Abu Al-Qasim (Aboulcassim) aurait décrit un alambic au XIe siècle et celui-ci aurait été inventé par Jabir ibn Hayyan (ou Geber en latin) au VIIIe siècle[5].
Composition d'un alambic classique
L'alambic est composé habituellement de quatre parties :
- le corps ou chaudière ou encore cucurbite, élément dans lequel se trouvent les liquides à distiller, est chauffé directement sur un foyer ou sert de bain-marie ;
- le chapiteau recouvre la chaudière et est muni d'un tube conique dans lequel les vapeurs vont s'élever ;
- le col de cygne, tube primitivement conique et en arc de cercle (d'où le nom) puis cylindrique et rectiligne sur les appareils plus modernes, qui amène les vapeurs dans le condenseur ;
- le serpentin ou condenseur, tube en hélice à axe vertical sur les parois duquel les vapeurs se condensent par l'effet du refroidissement dû au liquide circulant autour. Les plus anciens appareils avaient un condenseur rectiligne plus ou moins incliné.
Alambic à double distillation
Généralement l'alambic à double distillation permet de séparer les esters, plus volatils et donnant un mauvais goût, de l'alcool éthylique. Avant l'invention de la double distillation, on parfumait les eaux-de-vie avec diverses substances (genièvre, anis…) à goût fort pour masquer le mauvais goût des esters. D'où la survivance de boissons telles le gin ou les anis. Pratiquer une double distillation se dit « cohober » dans le jargon des liquoristes, et le petit alambic qui y est destiné est appelé « cohobateur. »
Galerie
- Alambic de la distillerie Claeyssens à Wambrechies, France.
- Alambic de mesure du degré alcoolique du vin.
- Alambic charentais de la distillerie Glenfiddich en Écosse.
- Ancien alambic municipal de Cussay en France.
- Alambic perse du XIIIe siècle, Tabriz.
- Ranbiki, alambic japonais de l'époque d'Edo.
- Alambic de pharmacie de l'hôtel-Dieu de Lyon.
Notes et références
- ↑ (en) R.J. Forbes, Short History of the Art of Distillation, Leyde, E.J. Brill, , 406 p.
- ↑ Pierre Germa, Depuis quand ? : le dictionnaire des inventions, p. 19.
- ↑ Martin Levey, Early Arabic Pharmacology: An Introduction Based on Ancient and Medieval Sources, Brill Archive, (ISBN 90-04-03796-9), p. 9.
- ↑ Strathern, Paul, Mendeleyev's Dream - The Quest For the Elements, New York, Berkley Books, .
- ↑ Les 10 savants musulmans qui ont révolutionné le monde.
Annexes
Articles connexes
- Appareil de Pistorius
- Distillation
- Chalvignac (groupe)
- Sciences arabes
- Vin de chaudière
Liens externes
- Article 306 du Code général des impôts qui réglemente les cessions et réparations d'alambics en France