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Alphonse VIII de Castille
Illustration.
Alphonse VIII de Castille et son épouse la reine Aliénor d'Angleterre. Miniature espagnole de la fin du XIIe ou du XIIIe siècle.
Titre
Roi de Castille
–
(56 ans)
Prédécesseur Sanche III
Successeur Henri Ier
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Soria
Date de décès (à 58 ans)
Lieu de décès Gutierre-Muñoz
Père Sanche III de Castille
Mère Blanche de Navarre
Conjoint Aliénor Plantagenêt
Enfants Voir plus bas

Alphonse VIII, né le à Soria et mort le à Gutierre-Muñoz est un roi de Castille et de Tolède. Roi très jeune, dépossédé par des familles nobles, il reprend ensuite son territoire avant de relancer la Reconquista (le mot "reconquista" est créé au XIXe siècle). Par sa fille Blanche de Castille, il est le grand-père de Saint Louis.

Biographie

Il perd très jeune ses deux parents, le roi Sanche III de Castille et Blanche de Navarre, fille du roi de Navarre García V dit le « Restaurateur ». Il accède au trône en 1158, à l'âge de trois ans, à la mort de son père le roi Sanche III. L'enfant-roi est alors un enjeu entre les deux partis nobles qui se disputent le pouvoir, les Lara et les Castro. Son oncle, le roi de León Ferdinand II réclame également la régence, ce qui conduit à une quasi-guerre civile. Alphonse est sauvé par un écuyer de la maison royale qui l'emmène dans les villes loyales du Nord de la Castille, San Esteban de Gormaz et Ávila. Il doit reconquérir son royaume par la force dès son adolescence. Il reconquiert par surprise la capitale Tolède des mains des Lara. Pour unifier la noblesse castillane derrière lui, il relance la Reconquista ; il obtient de l'Aragon une répartition à son avantage des terres à reconquérir dans le Sud de la péninsule Ibérique au traité de Cazola. Il annexe La Rioja et mène une grande expédition des souverains hispaniques en 1212. Elle aboutit à la bataille de Las Navas de Tolosa qui brise le pouvoir des Almohades.

En 1202, il revendique le comté de Gascogne apporté en dot par son épouse Aliénor d'Angleterre, fille d'Aliénor d'Aquitaine. Son expédition l'emmène jusqu'aux portes de Bordeaux qu'il assiège sans succès en 1205 ou 1206.

Alphonse VIII décède le . Son seul fils survivant, Henri Ier, n'a que 10 ans. La régence initialement prévue est accaparée par le comte Álvaro Núñez de Lara (es).

Alphonse VIII est le fondateur de la première université espagnole : le studium generale de Palencia, qui disparaît après sa mort. Il fonde aussi l'ordre d'Alcántara.

  • Le royaume de Castille de 1157 à 1195.
    Le royaume de Castille de 1157 à 1195.
  • Le royaume de Castille de 1195 à 1224.
    Le royaume de Castille de 1195 à 1224.

Mécène

Amateur de musique, et adepte de la fin'amor[1], le roi s’associe aux artistes de l’époque, parmi lesquels : Arnaut-Guilhem de Marsan, Peire d’Auvergne, Guillem de Berguedan, Peire Vidal, Guiraut de Calanson, Guiraut de Borneil, Peire Rogier, Aimeric de Peguillan, Guillem de Berguedan, Folquet de Marseille, et Raimon Vidal de Besaudun[2].

Mariage et descendance

Il est marié en 1170 à sa majorité à l'âge de 15 ans, avec Aliénor d'Angleterre âgée de 8 ans, fille d'Henri II d'Angleterre et d'Aliénor d'Aquitaine, dont les possessions en font les plus grands souverains du moment. Ils ont douze enfants, dont quatre filles qui deviennent reines :

  • Bérengère, reine de Castille (1180–1246) après son frère Henri, mariée à Conrad II de Souabe, duc de Souabe, puis à Alphonse IX, roi de León ;
  • l'infant Sanche ( - ) ;
  • l'infante Sancha (1182–1184) ;
  • l'infante Urraque (1186–1220), mariée à Alphonse II de Portugal ;
  • l'infante Blanche (1188–1252), mariée à Louis VIII de France et régente de ce royaume durant la minorité et les croisades de son fils Louis IX (1226 à 1235) ;
  • l'infant Ferdinand (1189–1211) ;
  • l'infante Mafalda (1191–1204) ;
  • l'infante Constance (1195-1243), abbesse de Las Huelgas (es) ;
  • l'infante Aliénor (1202–1244), princesse de Castille, mariée à Jacques Ier d'Aragon ;
  • Henri Ier (1204–1217), roi après son père.

Notes et références

  1. ↑ Jean Frappier: Vues sur les conceptions courtoises dans les littératures d'oc et d'oïl au XIIe siècle, Cahiers de civilisation médièvale, n°6, 1959.(sur persee.fr)
  2. ↑ Gérard Lomenec'h, Aliénor d'Aquitaine et les troubadours, Sud Ouest, , P164

Liens externes