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Course de relais aux jeux olympiques antiques.

La compétition sportive est la confrontation de « concurrents » ou d'équipes pratiquant une activité sportive dans le cadre de règles fixées, ou dans certaines disciplines de figures ou expressions libres (en patinage artistique, en escalade[1]…).

La comparaison des résultats et/ou des performances des sportifs et/ou de leurs équipes est faite par des juges ou des arbitres, sur la base de règles et critères propres à chaque sport. Ceci permet in fine de désigner une équipe gagnante ou d'attribuer un titre « champion »[2], un prix, une médaille, etc. au vainqueur d'une ou plusieurs épreuves. Le gagnant est alors généralement considéré comme faisant partie de l'élite du sport.

Enjeux

Selon sa forme et le contexte, la compétition dans le sport et en particulier dans le sport d'équipe peut entraine une émulation sportive, détourner la violence en une pratique codifiée et maitrisée[3], et encourager les sportifs à se dépasser (au détriment de leur santé ou de leur sécurité parfois, risque réduit par l'entrainement sportif).

À haut-niveau, la compétition est souvent associée à des enjeux financiers, politiques, d'image, de prestige individuel et international et de pouvoir qui peuvent dépasser le sportif lui-même (par exemple lors des jeux olympiques qui se sont déroulés durant les guerres mondiales ou leur préparation, ou encore lors de périodes de fortes tensions internationales ou inter-ethnique (durant la guerre froide[4] ou la guerre d'Algérie par exemple[5]).

Selon les points de vue, la compétition est présentée comme saine et susceptible de développer la santé et le fair-play, alors que d'autres la considèrent comme étant proche d'une forme de substitut préparatoire, compensatoire et symbolique à la guerre ou susceptible d'encourager des attitudes belliqueuses à l'égard de ceux qui ne sont pas identifiés comme étant dans le bon camp. Ainsi, Pierre Fougeyrollas, critique de la modernité sportive relève[6] dans le journal L'Équipe du 4 mars 1981 une citation attribuée à Ronald Reagan (ancien joueur de football américain et acteur de cinéma devenu Président des États-Unis : « le sport est une sorte de haine propre, c'est l'activité humaine la plus proche de la guerre », Il aurait évoqué « la satisfaction que l'on éprouve à haïr la couleur du maillot de l'adversaire », qui selon Fougeyrollas aurait été pour R. Reagan l'un des moyens de se « préparer à l'expédition contre la Libye et à son projet d'invasion du Nicaragua »
Un an avant la Première Guerre mondiale, le baron Pierre de Coubertin lui-même, grand promoteur du sport pour tous et pour les nations, rappelait aussi que « les guerres de jadis avaient souvent un caractère un peu sportif […]. Une des causes de l'élan juvénile […] pourrait être dans la préparation indirecte à la guerre que comportent les sports »[7]. Pour Patrick Tort (1986), les victoires et défaites sportives sont supposées être symboliques, mais en raison notamment de la médiatisation et de l'appropriation de la compétition par le public, elles mettent en jeu « un honneur qui rejaillit sur la communauté tout entière »[8], il y aurait donc deux logiques qui cohabitent dans le sport, de paix et de guerre.

Les pressions de la compétition sportive, peut aussi « encourager » diverses formes de stress et de dopage, ou de contournement des principes éthiques par exemple promus par le baron de Coubertin.

Autres possibilités

D'autres possibilités sportives que la compétition sont par exemple la pratique de sports de coopération « sans gagnant » ou des activités individuelles physiques ne visant pas à battre ou surpasser quelqu'un d'autre (ou alors symboliquement) (Taichi chuan par exemple).

Histoire

Les Jeux olympiques antiques sont l'une des plus anciennes formes connues de compétitions sportives. Des bas-reliefs crétois datant de 1500 av. J.-C. signalent toutefois l'existence de combats de lutte. De même, la lutte et la boxe sont pratiquées en compétition dès le IIIe millénaire av. J.-C. en Mésopotamie.

En occident, les jeux, joutes et tournois médiévaux, sont suivis de pratiques d'escrime ou de boxe qui prennent au XIXe siècle une importance plus internationale et occupent toute la société, via le développement du sport à l'école notamment, qui selon Attali et Saint-Martin (2007) a joué un rôle majeur dans la genèse d'une culture sportive de masse[9].

Notes et références

  1. Hoibia, O (1995) De l'alpinisme à l'escalade libre : l'invention d'un style?. STAPS. Sciences et techniques des activités physiques et sportives (36), 7-15.
  2. Laurans G (1990) Qu'est-ce qu'un champion ? La compétition sportive en Languedoc au début du siècle. In Annales. Économies, Sociétés, Civilisations (Vol. 45, No. 5, pp. 1047-1069). EHESS.
  3. Elias, N., Dunning, E., Chicheportiche, J., & Chartier, R. (1998). Sport et civilisation: la violence maîtrisée. Fayard.
  4. Arnaud P (2002) Sports et Olympisme après la Première Guerre mondiale. Nouvelle donne géopolitique et enjeux de prestige. Relations internationales, (111), 347-363 (notice Inist-CNRS).
  5. Fatès Y (2002) Sport et politique en Algérie de la période coloniale à nos jours (Thèse de Doctorat, Paris 1 (résumé).
  6. Pierre Fougeyrollas (1995), « Le sport et l'esprit guerrier », in Critique de la modernité sportive, Paris Éd. de la passion, p. 243.
  7. Pierre de Coubertin (1913), Essais de psychologie sportive, Lausanne, Payot, pp. 258-264.
  8. Patrick Tort (1986), Être marxiste aujourd'hui, Paris, Aubier, p. 114.
  9. M. Attali et J. Saint-Martin (2007), « Le rôle de l'école dans la genèse d'une culture sportive de masse (1960-1970) », Vingtième Siècle, Revue d'histoire, (3), 181-192.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

Bibliographie