Hippocampus
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Super-classe | Osteichthyes |
Classe | Actinopterygii |
Sous-classe | Neopterygii |
Infra-classe | Teleostei |
Super-ordre | Acanthopterygii |
Ordre |
Gasterosteiformes selon ITIS Syngnathiformes selon FishBase |
Sous-ordre | Syngnathoidei selon ITIS |
Famille | Syngnathidae |
Sous-famille | Hippocampinae |
Les Hippocampes (Hippocampus), du grec ἵππος, híppos, « cheval » et de κάμπος, kámpos, « cheval marin »[1], aussi appelés familièrement chevaux de mer, sont un genre de poissons à nageoires rayonnées de la famille des Syngnathidae.
Une cinquantaine d'espèces se répartissent dans les eaux tempérées et tropicales partout dans le monde. Comme beaucoup de poissons, ils souffrent de la destruction de leur habitat et de la surpêche[2] liée au braconnage[3].
Description et caractéristiques
Leurs couleurs varient selon les espèces, le nombre de celles-ci tournant autour de 220. Leur taille varie de 22 mm à 36 cm. Leur durée de vie varie de 2 à 4 ans[4].
Leur petite couronne est particulière à chaque individu comme les empreintes digitales chez l’humain.
Avec leur corps cuirassé par une série d’anneaux osseux, les hippocampes se déplacent verticalement grâce à leur nageoire dorsale, qui bat à 20 Hz, donc de manière assez lente. Ils vivent le plus souvent attachés par leur queue préhensile à une algue ou une feuille de posidonie. Attendant en embuscade avec leur camouflage les petits crustacés, ils utilisent leur bouche comme un puissant aspirateur, ou plutôt, compte tenu de sa forme tubulaire, comme une paille. Ils les repèrent visuellement, grâce à des yeux bien développés et mobiles indépendants l’un de l’autre, et aspirent la proie en déplaçant brutalement un os dans leur bouche, ce qui provoque une dépression suffisante. Ils utilisent également cette technique de camouflage pour se fondre dans le paysage sous-marin et ainsi échapper à leurs prédateurs. Leur petite taille et leur faible vitesse de nage ne leur procurent que peu de moyens de défense[5].
Reproduction
La reproduction est particulière puisque c’est le mâle qui effectue la gestation de 5 à 1 800 œufs pondus dans sa poche ventrale par la femelle[6]. La gestation dure de 2 à 3 semaines et une autre recommence presque immédiatement avec des ovocytes provenant de la même femelle. Les petits mesurent alors 8 à 16 mm de long selon les espèces.
La fameuse parade est souvent terminée par la femelle qui enlace alors le mâle pour introduire sa graine dans son partenaire et pondre ses œufs. Celui-ci s'appuie sur le sol et ondule pour permettre aux ovocytes de bien rouler au fond de sa poche. Il y a fécondation dans les voies génitales mâles. Les partenaires sont souvent de même taille. En l'espace de 10 secondes, le mâle reçoit une ponte de 100 à 200 ovocytes qu'il va incuber pendant 4 semaines. La parturition peut durer 4 jours. Souvent les bébés se regroupent et s'accrochent par la queue à une algue.
Le règne animal fournit de nombreux exemples de mâles qui « portent » leur progéniture ; par exemple, les pycnogonides dont les mâles portent les œufs sur leurs pattes, les Belostomatinae (Hémiptères) dont les mâles portent les œufs sur leur dos[7], ainsi que les crapauds accoucheurs.
Fossiles
Les premiers fossiles d’hippocampes connus datent de la fin de l’Éocène, soit il y a environ 40 millions d’années[8].
Liste des espèces
Selon World Register of Marine Species (17 mai 2016)[9], le genre Hippocampus regroupe environ 50 espèces :
- Hippocampus abdominalis Lesson, 1827
- Hippocampus alatus Kuiter, 2001
- Hippocampus algiricus Kaup, 1856
- Hippocampus angustus Günther, 1870
- Hippocampus barbouri Jordan et Richardson, 1908
- Hippocampus bargibanti Whitley, 1970 — Hippocampe pygmée
- Hippocampus biocellatus Kuiter, 2001
- Hippocampus bleekeri Fowler, 1907
- Hippocampus borboniensis Duméril, 1870
- Hippocampus breviceps Peters, 1869
- Hippocampus camelopardalis Bianconi, 1854
- Hippocampus capensis Boulenger, 1900 — Hippocampe de Knysna
- Hippocampus colemani Kuiter, 2003
- Hippocampus comes Cantor, 1849
- Hippocampus coronatus Temminck et Schlegel, 1850
- Hippocampus dahli Ogilby, 1908
- Hippocampus denise Lourie et Randall, 2003 — Hippocampe épineux ou Hippocampe à nageoires rayonnées
- Hippocampus erectus Perry, 1810 — Hippocampe moucheté ou Hippocampe rayé
- Hippocampus fisheri Jordan et Evermann, 1903
- Hippocampus fuscus Rüppell, 1838
- Hippocampus grandiceps Kuiter, 2001
- Hippocampus guttulatus Cuvier, 1829
- Hippocampus hendriki Kuiter, 2001
- Hippocampus hippocampus (Linnaeus, 1758) — Hippocampe à museau court
- Hippocampus histrix Kaup, 1856
- Hippocampus ingens Girard, 1858
- Hippocampus jayakari Boulenger, 1900
- Hippocampus jugumus Kuiter, 2001
- Hippocampus kampylotrachelos Bleeker, 1854
- Hippocampus kelloggi Jordan et Snyder, 1901
- Hippocampus kuda Bleeker, 1852 — Grand hippocampe (en Nouvelle-Calédonie), Hippocampe de kuda, Hippocampe doré ou Hippocampe du Pacifique
- Hippocampus lichtensteinii Kaup, 1856
- Hippocampus minotaur Gomon, 1997
- Hippocampus mohnikei Bleeker, 1853
- Hippocampus montebelloensis Kuiter, 2001
- Hippocampus multispinus Kuiter, 2001
- Hippocampus patagonicus Piacentino & Luzzatto, 2004
- Hippocampus planifrons Peters, 1877
- Hippocampus procerus Kuiter, 2001
- Hippocampus pusillus Fricke, 2004
- Hippocampus queenslandicus Horne, 2001
- Hippocampus satomiae Lourie & Kuiter, 2008
- Hippocampus reidi Ginsburg, 1933 — Hippocampe long-nez
- Hippocampus semispinosus Kuiter, 2001
- Hippocampus severnsi Lourie & Kuiter, 2008
- Hippocampus sindonis Jordan et Snyder, 1901
- Hippocampus spinosissimus Weber, 1913
- Hippocampus subelongatus Castelnau, 1873
- Hippocampus trimaculatus Leach in Leach et Nodder, 1814
- Hippocampus tyro Randall & Lourie, 2009
- Hippocampus waleananus Gomon & Kuiter, 2009
- Hippocampus whitei Bleeker, 1855 — Hippocampe de White
- Hippocampus zebra Whitley, 1964
- Hippocampus zosterae Jordan et Gilbert, 1882
- Hippocampus abdominalis (accouplement)
- Hippocampus alatus
- Hippocampus barbouri
- Hippocampus bargibanti
- Hippocampus breviceps
- Hippocampus capensis
- Hippocampus coronatus
- Hippocampus denise
- Hippocampus erectus
- Hippocampus fuscus
- Hippocampus guttulatus
- Hippocampus hippocampus
- Hippocampus histrix
- Hippocampus ingens
- Hippocampus jayakari
- Hippocampus kelloggi
- Hippocampus kuda
- Hippocampus minotaur
- Hippocampus mohnikei
- Hippocampus patagonicus
- Hippocampus pohonti
- Hippocampus reidi
- Hippocampus satomiae
- Hippocampus severnsi
- Hippocampus sindonis
- Hippocampus subelongatus
- Hippocampus trimaculatus
- Hippocampus waleananus
- Hippocampus whitei
- Hippocampus zosterae
Pêche
Les hippocampes sont utilisés en herbologie traditionnelle chinoise et vendus séchés aux touristes, ce qui entraîne à la fois une diminution drastique des populations et de la taille des spécimens restant (plus de 20 millions d'hippocampes sont pêchés chaque année[10]).
Étude et protection
Plusieurs programmes de science participative concernent les hippocampes, notamment en France :
- En Aquitaine, sur le bassin d'Arcachon en particulier : l'Observatoire participatif de la biodiversité marine est un programme de sciences développé par l'association Ocean'Obs[11] avec le soutien de partenaires (FFESSM, AAMP, etc.)[12]. Il vise à suivre avec l'aide de citoyens plongeurs (les sentinelles de la mer [13]) les hippocampes et les herbiers de zostères afin d’alimenter en connaissances les gestionnaires d’espaces naturels marins (Parc naturel marin, Réserves naturelles nationales, Zones Natura 2000, Parcs naturels régionaux, etc). Il déploie progressivement ses actions à l'ensemble de la façade atlantique métropolitaine : le lac d'Hossegor, le bassin d'Arcachon, l'estuaire de la Gironde et les Pertuis charentais, etc.
- Dans le bassin de Thau, le CPIE Bassin de Thau coordonne un observatoire des hippocampes nommé Hippo-Thau[14]. Hippo-Thau a réalisé, en 2015, une exposition sur les hippocampes: leur biologie, leurs familles, les découvertes scientifiques, les menaces pesant sur eux et les solutions mises en place pour les préserver[15],[16].
- L'association Peau bleue, partie prenante de la démarche du bassin de Thau a participé au lancement de cette thématique dans le bassin d'Arcachon et coordonne en France métropolitaine les programmes « Hippo-Habitat » et « Hippo-Atlas »[17].
Hippocampe dans la culture
L'hippocampe est présent dans le logo de plusieurs structures :
- Le Parc naturel régional du Golfe du Morbihan (Hippocampus erectus[18])
- Le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale[19]
- Le blason de Nouméa[20], de Granville, Merville-Franceville, Valras-Plage, et Saint-Jean-Cap-Ferrat
- Le blason de Mayotte (appelée « l'île-hippocampe » en raison de sa forme[21])
- Le symbole de la ville de Bizerte en Tunisie.
Notes et références
- ↑ Informations lexicographiques et étymologiques de « hippocampe » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
- ↑ Especes-menacees.fr, Benoit Goniak, La Thaïlande suspend les exports d’hippocampes 2016/2017.
- ↑ Marie-Jeanne Delepaul, Les dessous du trafic d’hippocampes, 19 août 2016 sur le site de La Croix (consulté le 3 janvier 2017).
- ↑ (en) « Les hippocampes dans les aquariums », .
- ↑ « hippocampe », sur Larousse.fr (consulté le )
- ↑ « "Seahorse Brood Pouch Transcriptome Reveals Common Genes Associated with Vertebrate Pregnancy" »(en).
- ↑ (en) Shin-ya Ohba, « Ecology of giant water bugs (Hemiptera: Heteroptera: Belostomatidae): Ecology of giant water bugs », Entomological Science, vol. 22, no 1, , p. 6–20 (DOI 10.1111/ens.12334, lire en ligne, consulté le )
- ↑ « 5 mystères de l'hippocampe », sur Sciencesetavenir.fr, (consulté le ).
- ↑ World Register of Marine Species, consulté le 17 mai 2016
- ↑ (Ellis 2005, p. 19).
- ↑ Site officiel d'Ocean'Obs.
- ↑ Liste officielle des partenaires d'Ocean'Obs.
- ↑ Sentinelles de la mer sur Ocean'Obs.
- ↑ Site officiel du projet Hippo Thau.
- ↑ Exposition Hippocampe sur aires-marines.fr.
- ↑ Marseillan : une exposition consacrée aux hippocampes à la maison Noilly Prat sur Midi Libre.
- ↑ Site officiel Peau bleue.
- ↑ Fiche d'identité du PNR du Golfe du Morbihan.
- ↑ Echo62.
- ↑ Noumea.fr.
- ↑ Frédéric Ducarme, « Mayotte, l’île-hippocampe », sur MayotteHebdo.com, .
Bibliographie
- (en-US) Richard Ellis, Tiger Bone & Rhino Horn : The Destruction of Wildlife for Traditional Chinese Medicine, Washington, Island Press, , xiii + 294 (ISBN 978-1-55963-532-5)
Références taxinomiques
- (en) Référence World Register of Marine Species : Hippocampus Rafinesque, 1810 (+ liste espèces)
- (en) Référence Paleobiology Database : Hippocampus Rafinesque 1810
- (fr+en) Référence ITIS : Hippocampus Rafinesque, 1810
- (fr+en) Référence CITES : genre Hippocampus (sur le site de l’UNEP-WCMC)
- (en) Référence FishBase :
- (en) Référence BioLib : Hippocampus Rafinesque, 1810
- (en) Référence Animal Diversity Web : Hippocampus
- (en) Référence Catalogue of Life : Hippocampus (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Hippocampus (taxons inclus)
Liens externes
- Ressources relatives au vivant :
- Global Biodiversity Information Facility
- (en) Animal Diversity Web
- (en) Australian Faunal Directory
- (cs + en) BioLib
- (sv) Dyntaxa
- (en) EPPO Global Database
- (en) Paleobiology Database
- (mul + en) iNaturalist
- (en) NBN Atlas
- (nl) Nederlands Soortenregister
- (en + en) New Zealand Organisms Register
- (en) Système d'information taxonomique intégré
- (en) World Register of Marine Species
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :