Jeune Afrique | |
Pays | France |
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Langue | Français |
Périodicité | Mensuelle |
Genre | Généraliste |
Prix au numéro | 7,90 € |
Diffusion | 36 319 ex. (2020) |
Fondateur | Béchir Ben Yahmed |
Date de fondation | 1960 à Tunis |
Éditeur | Groupe Jeune Afrique - SIFIJA |
Ville d’édition | Paris |
Directeur de la rédaction | François Soudan |
ISSN | 1950-1285 |
Site web | jeuneafrique.com |
Jeune Afrique est un mensuel, édité à Paris et publié par Jeune Afrique Media Group.
Fondé en 1960 par le franco-tunisien Béchir Ben Yahmed, il propose une couverture de l'actualité africaine et des enjeux politiques et économiques du continent.
Plusieurs journalistes et auteurs de renom comme Frantz Fanon, Kateb Yacine, Amin Maalouf, Leïla Slimani ou Jean Daniel ont démarré leur carrière ou ont collaboré à Jeune Afrique.
Premier magazine panafricain par sa diffusion et son audience, il constitue une source médiatique de référence en Afrique francophone[1]. Cependant, il est parfois critiqué pour sa proximité avec certains pouvoirs africains[2].
Longtemps publié à un rythme hebdomadaire, son édition papier est diffusée en mensuel depuis 2020[3]. Son site web propose une édition quotidienne.
Jeune Afrique est détenu par les frères Marwane Ben Yahmed et Amir Ben Yahmed[4] ainsi que par des hommes d'affaires ivoiriens proches d'Alassane Ouattara[5].
Histoire
Le , Béchir Ben Yahmed, alors ministre de l'Information du président tunisien Habib Bourguiba, lance à Tunis le magazine Afrique Action. Sous la pression du pouvoir tunisien irrité par l'indépendance du journal, l'équipe quitte la Tunisie en pour Rome puis Paris[6]. Le magazine est alors renommé Jeune Afrique[7],[6].
Le journal dont la devise est « Le devoir d'informer et la liberté d'écrire » a vu 400 numéros saisis entre 1960 et 2001 et des interdictions dans certains pays d'Afrique[8].
À Paris, la rédaction s'est installée successivement rue de Provence, avenue des Ternes puis, en , au 57 bis rue d'Auteuil, dans le 16e arrondissement de Paris ou elle est toujours installée[6].
Zyad Limam, fils de Mohsen Limam — haut fonctionnaire tunisien tué dans un accident d'avion — et de sa veuve Danielle Ben Yahmed (remariée au fondateur du journal, Béchir Ben Yahmed) succéda à sa mère aux commandes d'Afrique Magazine, publication qui a fait un temps partie de Jeune Afrique Media Group[9].
En juin 2023, Jeune Afrique attaque Indigo Publications en justice devant le tribunal de commerce de Paris pour « dénigrement » et « concurrence déloyale ». Jeune Afrique reproche aux médias d'Indigo Publications des articles dénigrant son propriétaire et la publication d'informations « inutilement alarmistes sur sa santé financière et sur la transparence de sa gouvernance ou de son capital ». Pour L'Humanité, il s'agit d'un « contournement du droit de la presse inquiétant »[10],[11].
Le , Stanis Bujakera Tshiamala, journaliste correspondant pour Jeune Afrique à Kinshasa, est interpellé puis placé sous mandat d'arrêt provisoire par les autorités de la RDC pour « propagation de faux bruits » et « diffusion de fausses informations »[12]. Cette arrestation fait suite à un article publié sur le site web de Jeune Afrique concernant la mort en juillet 2023 de Chérubin Okende Senga, un député et ancien ministre, porte-parole de l'opposition menée par Moïse Katumbi[13]. La publication panafricaine demande alors la libération immédiate de son correspondant, tout en dénonçant « une atteinte grave aux libertés de la presse »[14].
Activités
Hebdomadaire depuis 1960, Jeune Afrique lance son édition numérique en 1997 avec la création de son site internet.
L'année 2000 marque le lancement des hors-séries de Jeune Afrique, à savoir le top 500 des entreprises africaines, le top 200 des banques et l'état de l'Afrique. Par ailleurs, le traitement de l'actualité économique prend une place de plus en plus importante au sein du groupe. Un magazine parallèle est d'abord créé avant d'être intégré à l'hebdomadaire puis de faire l'objet d'un site dédié à partir de 2012[15].
En 2020, Jeune Afrique abandonne le rythme hebdomadaire pour proposer une édition papier mensuelle adossée au site d'information jeuneafrique.com, qui propose quant à lui une édition quotidienne[3]. Jeuneafrique.com dispose de sa propre rédaction pour traiter l'actualité en temps réel.
Parallèlement, le titre s'est fortement développé sur les réseaux sociaux.
Début décembre 2020, la direction de Jeune Afrique annonce le premier plan social de son histoire en raison de résultats économiques en baisse avec la pandémie de Covid-19[16]. Une vingtaine de salariés sur les 134 sont concernés par ce PSE, qui est unilatéral, faute d'un accord négocié avec les élus des syndicats, réfractaires à cette décision[17].
Gestion, finances et statuts
Direction
Jeune Afrique est une filiale de Jeune Afrique Media Group, une société anonyme à conseil d'administration dont le siège est à Paris. Le directeur général est Amir Ben Yahmed, un des deux fils du fondateur.
Le directeur général délégué est Mamadou Goundiam.
Depuis 2007, le directeur de la rédaction est François Soudan.
Finances et actionnariat
Le chiffre d'affaires du groupe a atteint 20 millions d'euros en 2021[18].
L'actionnariat de Jeune Afrique Media Group est partagé entre les frères de nationalité tunisienne Amir et Marwane Ben Yahmed qui détiennent 80% de l'entreprise[4].
Début 2023, deux hommes d'affaires ivoiriens proches d'Alassane Ouattara sont nommés administrateurs de Jeune Afrique Media Group, Manizan Thiemele et Mamadou Cissé[5],[19].
Diffusion
Année | Diffusion France payée | Diffusion totale payée | Diffusion totale |
---|---|---|---|
2020 | 17 116 | 34 995 | 36 319 |
2019 | 14 316 | 40 948 | 43 111 |
2018 | 11 162 | 40 129 | 42 781 |
2017 | 10 674 | 44 604 | 45 397 |
2016 | 11 835 | 48 007 | 49 158 |
2015 | 13 769 | 50 518 | 51 499 |
2014 | 13 476 | 52 700 | 53 475 |
2013 | 14 355 | 56 738 | 57 497 |
2012 | 15 540 | 59 389 | 60 135 |
2011[n 1] | 17 104 | 64 992 | 65 782 |
2010 | 15 504 | 60 096 | 61 167 |
2009 | 15 288 | 61 034 | 62 270 |
Critiques
En 1997, le chef d'État tunisien Zine el-Abidine Ben Ali apporte son soutien à Jeune Afrique en injectant plusieurs millions de dinars dans l'entreprise à travers des prête-noms7. « Aider Jeune Afrique n'est pas un souhait, c'est une consigne présidentielle » explique Le Canard enchaîné en évoquant l'opération financière pilotée par deux proches du président8.
En 2002, Vincent Hugeux, journaliste français, écrivait que Jeune Afrique aurait publié en 1998 des dossiers élogieux ou indulgents auprès des présidences africaines, moyennant finance, tout comme la revue Géopolitique africaine et le journal Le Monde[6],[21].
Notes et références
Notes
- ↑ Changement de méthodologie de l'OJD en 2011 : les éditions numériques payantes sont intégrées dans le décompte. Cf. [PDF] « Note technique applicable au 1er janvier 2011 : Certification des «éditions numériques» payantes », sur acpm.fr,
Références
- ↑ « Jeune Afrique se diversifie dans l'édition et les conférences », sur Les Echos, (consulté le ).
- ↑ Thomas Hofnung, « François Soudan, journaliste et bel ami des présidents africains », sur lemonde.fr,
- 1 2 « Jeune Afrique veut être un média quotidien », sur strategies.fr, (consulté le ).
- 1 2 « Touché par la crise, «Jeune Afrique» mise sur le numérique », sur LEFIGARO, (consulté le )
- 1 2 « Jeune Afrique : l'ombre du pouvoir ivoirien derrière l'arrivée de nouveaux actionnaires », sur La Lettre A,
- 1 2 3 4 Vincent Hugeux, Les sorciers blancs : Enquête sur les faux amis français de l'Afrique, Paris, Fayard, , 335 p. (ISBN 978-2-213-62698-7), p. 99-157.
- ↑ « L'actualité vue par Béchir Ben Yahmed, Auteur à JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
- ↑ « Un dynamisme renouvelé - JeuneAfrique.com », .
- ↑ Vincent Hugeux, Les sorciers blancs : Enquête sur les faux amis français de l'Afrique, Paris, Fayard, , 335 p. (ISBN 978-2-213-62698-7), p. 99.
- ↑ « Liberté de la presse : Jeune Afrique attaque La Lettre A », sur L'Humanité, (consulté le )
- ↑ « JEUNE AFRIQUE ATTAQUE EN JUSTICE LA LETTRE A POUR « DÉNIGREMENT » », sur CB News, (consulté le )
- ↑ « En RDC, le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala placé sous mandat d'arrêt provisoire », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « RDC : RSF dénonce la détention arbitraire du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala | RSF », sur rsf.org, (consulté le )
- ↑ « RDC : Stanis Bujakera Tshiamala placé sous mandat d'arrêt provisoire – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- ↑ « Jeune Afrique se diversifie dans l'édition et les conférences », Les Échos, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Jeune Afrique engage un PSE portant sur une vingtaine de postes », sur Stratégies, (consulté le )
- ↑ « « Jeune Afrique » va se séparer d'environ 15 % de ses effectifs », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Caroline Bonacossa, « Jeune Afrique Media Group renoue avec les bénéfices en 2021 », Stratégies, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Société JAMG JEUNE AFRIQUE MEDIA GROUP : Chiffre d'affaires, statuts, Kbis », sur www.pappers.fr (consulté le )
- ↑ « Jeune Afrique », sur acpm.fr (consulté le )
- ↑ « Le dossier noir des sorciers blancs », sur L'express,
Annexes
Bibliographie
- François Poli, « Jeune Afrique avant Jeune Afrique », article paru dans Jeune Afrique no 2500, le .
- Jean-Louis Gouraud, Jeune Afrique, 50 ans, une histoire de l'Afrique, La Martinière, (ISBN 978-2-7324-4998-2 et 2-7324-4998-9)
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la recherche :
- Mir@bel
- (en) NLM Catalog
- (mul) Scopus
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :