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Johann Heinrich Pestalozzi
Johann Heinrich Pestalozzi, par Francisco Javier Ramos, ca. 1806. Académie royale des beaux-arts Saint-Ferdinand, Madrid.
Fonction
Professeur
Biographie
Naissance
Décès
(à 81 ans)
Brugg
Sépulture
Birr
Nationalité
Formation
Activité
Famille
Épouse : Anna Pestalozzi-Schultess
Enfant : Jean-Jacques Pestalozzi "père :" Johann Baptist "Mère :" Susanna Hotz Pestalozzi
Conjoint
Anna Pestalozzi-Schulthess
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Illuminés de Bavière ()
Académie bavaroise des sciences
Société helvétique
Sport
Maître
Johann Rudolf Tschiffeli (en)
Influencé par
Archives conservées par
Bibliothèque centrale de Zurich (Ms Pestal 1 - 577)[1]
Blason de la famille Pestalozzi.
Maison où est mort Pestalozzi.
Épitaphe de Pestalozzi.

Johann Heinrich Pestalozzi, né le à Zurich et mort à Brugg le , est un pédagogue éducateur et penseur suisse, pionnier de la pédagogie moderne. Il est connu pour avoir cherché à appliquer les principes de l'Émile de Rousseau, ensemble de théories novatrices sur l'éducation et la pédagogie publié en 1762. Pestalozzi influence le philosophe Fichte, qui veut intégrer la pédagogie à la philosophie transcendantale de la liberté ainsi que le pédagogue Friedrich Fröbel. Il est proclamé citoyen français par l’Assemblée législative le [2].

Biographie

Johann Heinrich et Anna Pestalozzi entourés de leurs élèves

Influencé par les idées de Jean-Jacques Rousseau, il voue sa vie à l'éducation des enfants pauvres. En 1782 il est affilié aux Illuminés de Bavière sous le nom d'Alfred[3]. En , la bataille de Stockach a laissé derrière elle de multiples orphelins. C'est pour cette raison que Johann Heinrich Pestalozzi a été appelé afin de former un orphelinat. Par la suite, il va chercher à éduquer et former tous les enfants qui sont en sa présence, même s'ils refusent au départ cette éducation[4]. Il pense une école à laquelle les parents devront envoyer leurs enfants, dispensant des premiers apprentissages et mettant en œuvre une pédagogie active, en lien avec les besoins environnants des enfants et la profession à laquelle ils sont promis. Les diverses écoles qu'il fonde — notamment à Stans, Berthoud et Yverdon-les-Bains — servent de modèles dans toute l'Europe. Ses méthodes d'éducation nouvelle, concrètes et directes, fondées sur le développement progressif de toutes les facultés, sont exposées dans ses ouvrages, dont le roman humanitaire Léonard et Gertrude (1781-1787) et l'essai Comment Gertrude instruit ses enfants (1801).

Le premier de ces deux ouvrages, nourri des connaissances de l'auteur sur la campagne et le monde paysan, est publié en quatre volumes. Ils articulent leur action autour de la vie de quatre personnages : Gertrude, Glüphi, un pasteur non nommé, et Arner. Gertrude est une épouse et une mère habitant le village de Bonnal. Elle enseigne à ses enfants la manière dont on peut mener moralement sa vie à partir de la foi et de l'amour de Dieu. Glüphi, un professeur d'école, constatant les succès de Gertrude avec ses enfants s'efforce de prendre exemple sur elle. Un pasteur adopte également la méthode pédagogique de Gertrude. Glüphi et ce pasteur sont aidés par Arner, un responsable politique qui sollicite une aide de l'État. À travers ces quatre personnages symbolisant quatre institutions distinctes, une harmonie se met en place et tout le monde se voit offrir une éducation bienveillante. Si le premier des quatre volumes connut un large succès, les trois suivants ne furent guère lus, ni réédités. Pestalozzi avait prévu encore deux volumes, mais le cinquième fut perdu lors d'un voyage à Paris en 1804 et on ne sait si le sixième fut jamais écrit.

Gertrude instruit ses enfants est à nouveau l'occasion d'attirer l'attention du public littéraire. Son large succès a des effets importants sur les opinions et les pratiques pédagogiques. Écrit sous la forme de quatorze lettres adressées par Pestalozzi à son ami relieur Heinrich Gessner, qui habite Berne, il évoque, pour les trois premières missives, la façon dont Krüsi, Tobler, Büss et lui-même en sont arrivés à leur situation d'alors à Berthoud. Les lettres IV à XI sont consacrées à des réflexions, nourries d'expériences remémorées, relativement à l'instruction et à la théorie de l'éducation. Si la douzième lettre est consacrée à l'éducation physique, les deux dernières abordent le sujet de l'éducation morale et religieuse. Le but de Pestalozzi, dans cet ouvrage, était de montrer que, en réduisant la connaissance à ses éléments fondamentaux et en construisant une série d'exercices organisés selon des principes tirés de la psychologie, tout un chacun peut instruire ses enfants efficacement. Grâce à ce succès littéraire, beaucoup de gens vinrent voir et visiter l'école de Berthoud de toutes les régions de Suisse et d'Allemagne. L'école grandissait, s'assurant un excellent succès. Toutefois, les réformes issues de l'intégration de la Suisse à l'empire de Napoléon l'obligèrent à quitter Berthoud, après avoir dû rendre les bâtiments à l'État.

De 1804 à 1825, Pestalozzi réside à Yverdon où il fonde un institut pour les jeunes gens, un institut pour les jeunes filles, un institut pour les sourds-muets et un institut pour les enfants pauvres. Il a comme élève Allan Kardec.

Pestalozzi, élu président de la Société helvétique, écrit pour elle ses deux derniers opuscules : Discours prononcé à Langenthal le et Essai d'une esquisse de ce qui constitue l'idée de l'éducation élémentaire.

Ses principes éducatifs sont :

  • présenter l'aspect concret avant d'introduire les concepts abstraits ;
  • commencer par l'environnement proche avant de s'occuper de ce qui est distant ;
  • faire précéder d'exercices simples les exercices compliqués ;
  • procéder graduellement et lentement.

Sa méthode se déploie dans trois directions : la tête, le cœur et la main, mis en parallèle avec trois verbes : connaître, vouloir, apprendre.

Sa pédagogie reste ancrée dans les domaines agricoles et professionnels et elle préconise l'enseignement mutuel. Les progrès qu'il a pu réaliser se situent sur des plans moraux et humains et non sur des plans économiques.

Son nom est donné au village d'enfants Pestalozzi à Trogen.

Publications

  • Léonard et Gertrude (Bâle, Decker SV, 1781-1787)
  • Mes recherches sur la marche de la nature dans le développement du genre humain (1797)
  • Comment Gertrude instruit ses enfants (1801)[5]
  • Le Livre des mères (1803)
  • Lettres de Stans (1799)
  • Des principes fondamentaux de ma pensée (1797)
  • Éphémérides de l'humanité

Bibliographie

  • Alfred Rufer, « Pestalozzi : un pédagogue « engagé » », La Suisse et la Révolution française, Paris, Société des études robespierristes, .
  • Pestalozzi, le changement, brochure éditée à l'occasion du 200e anniversaire de l'arrivée de J.H. Pestalozzi à Yverdon et de l'exposition Pestalozzi, le changement Format 21/21, 68 p. illustré. Éd. CDRP, Yverdon, 2004.
  • James Guillaume, Pestalozzi : Étude biographique, Paris, Hachette, , 455 p., in-16°.
  • Ernest Aeppli, Pestalozzi : sa vie, sa pensée, son action au service du peuple, Genève, Labor et Fides à Genève, coll. « Les Vainqueurs (vol. 15) », , 231 p., avec 36 illustrations d'Alexandre Matthey
  • Michel Soëtard, Pestalozzi, Lucerne, René Coeckelberghs, coll. « Les Grands Suisses », , 149 p. (ISBN 2-8310-00-2 (édité erroné), OCLC 911657587, BNF 36628511)
  • Jacqueline Cornaz Besson, Qui êtes-vous, monsieur Pestalozzi ?, Yverdon, la Thièle, , 113 p., 20 x 20 cm (ISBN 2-8283-0000-5)
  • Pestalozzianum Zürich & centre Pestalozzi d'Yverdon, Sur les pas des Pestalozzi, Yverdon, la Thièle, , 139 p.
  • Émile-Albert Niklaus, Pestalozzi, Albert Kundig, coll. « Pages suisses », 48 p.
  • Georges Piaton, Pestalozzi, Toulouse, Privat, , 139 p.
  • Johann Heinrich Pestalozzi, Oui ou non[6]?, Lausanne, Éditions LEP, , 120 p., 16x24cm (ISBN 978-2-606-01238-0)
  • Johann Heinrich Pestalozzi, Daniel Tröhler, Michel Soëtard, Écrits sur la méthode, vol. 1[7], Lausanne, Éditions LEP, , 200 p., 16x24cm (ISBN 978-2-606-01304-2)
  • Johann Heinrich Pestalozzi, Daniel Tröhler, Michel Soëtard, Écrits sur la méthode, t. 2, Lausanne, Éditions LEP, , 184 p., 16x24cm (ISBN 978-2-606-01305-9).
  • Auguste Pinloche, Pestalozzi et l'éducation populaire moderne, Paris, F. Alcan, .
  • Jean-Néville Dubuis, "Je ne suis pas Pestalozzi !" spectacle commémoratif du 150e de la mort de Pestalozzi, Xverdon-les-Bains, 1977.
  • Michel Soëtard, Pestalozzi, un pédagogue suisse : biographie intérieure, Genève, Slatkine, , 180 p. (ISBN 978-2-05-102780-9).
  • James Guillaume, Aux sources de la pédagogie moderne, Paris, Théolib, , 183 p. (ISBN 978-2-36500-096-3, lire en ligne).
  • Daniel Tröhler, « Pestalozzi et le monde francophone, une relation difficile », Revue Germanique Internationale, , p. 23, 35-50 (lire en ligne).
  • Daniel Tröhler, Pestalozzi : au cœur du tournant pédagogique, Lausanne, Antipodes, , 155 p., 21 cm (ISBN 978-2-88901-124-7, lire en ligne).

Notes et références

  1. « https://zbcollections.ch/home/#/content/6e56b23a8a20451f91a83238d86e8539 » (consulté en )
  2. Décret du 26 août 1792.
  3. Arnaud de la Croix, Les Illuminati. La réalité derrière le mythe, Bruxelles, 2014, p. 135.
  4. CFPI Casablanca - Maroc, « 26 pédagogues 06 Pestalozzi 01 », (consulté le )
  5. Johann Heinrich Pestalozzi, « Comment Gertrude instruit ses enfants », sur Bibliothèque Numérique de l'Université d'Artois, Librairie Ch. Delagrave, (consulté le ).
  6. « Éditions LEP », sur editionslep.ch via Wikiwix (consulté le ).
  7. « Éditions LEP », sur editionslep.ch via Wikiwix (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

  • Enseignement
  • Pédagogie traditionnelle
  • Rue Pestalozzi à Paris
  • Madeleine Rambert
  • Verdingkinder

Liens externes