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Le Grand Meaulnes
Image illustrative de l’article Le Grand Meaulnes
Couverture de l'édition originale.

Auteur Alain-Fournier
Pays Drapeau de la France France
Genre roman
Éditeur Émile-Paul Frères
Lieu de parution Paris
Date de parution Octobre 1913

Le Grand Meaulnes est un roman d'Alain-Fournier publié en 1913 chez Émile-Paul Frères. Il avait été auparavant publié en feuilleton dans la NRF de juillet à [1].

Le roman est l'œuvre littéraire française la plus traduite et lue dans le monde juste après Le Petit Prince[2]. Il totalisait à la fin du XXe siècle plus de quatre millions d'exemplaires vendus en format de poche[2].

Personnages

Personnages principaux

  • Augustin Meaulnes : adolescent de 17 ans (début du récit), grand et mystérieux. Aimant l'aventure et admiré par ses camarades de classe, il les emmène dans les rues du bourg après les cours.
  • François Seurel : adolescent de 15 ans (début du récit), calme et posé, il est le narrateur du roman. Il est le seul ami de Meaulnes. Ses deux parents sont instituteurs dans l'école où il étudie.
  • Yvonne de Galais : jeune femme dont Augustin Meaulnes tombe amoureux.
  • Frantz de Galais : fiancé de Valentine Blondeau ; frère d'Yvonne de Galais, qui le qualifie de casse-cou et d'insouciant.
  • Valentine Blondeau : fiancée de Frantz de Galais.

Personnages secondaires

  • Mme Meaulnes : elle amène son fils Augustin à l'école de Sainte-Agathe et le présente aux instituteurs au début du roman.
  • M. Seurel : père de François, il est instituteur de l'école de Sainte-Agathe. Il dirige le Cours Supérieur et le certificat d'études de l'école.
  • Millie (Mme Seurel) : elle est la mère de François, épouse de Monsieur Seurel et institutrice. Elle dirige la petite classe de l'école de Sainte-Agathe.
  • M. de Galais : le vieux père d'Yvonne et de Frantz de Galais.
  • Tante Moinel : une vieille dame qui aidera François Seurel à retrouver Valentine Blondeau.
  • Ganache : un jeune bohémien de 15 ans, ami de Frantz de Galais.
  • Florentin : l'oncle de François Seurel.

Résumé

Première partie

Le narrateur, François Seurel, raconte l’histoire d’Augustin Meaulnes, ancien camarade de classe devenu son ami.

François, 15 ans, et Augustin, 17 ans, sont tous les deux élèves au cours supérieur[3] de Sainte-Agathe, petit village du Haut-Berry inspiré d'Épineuil-le-Fleuriel, et, comme lui, situé par l'auteur dans le Cher, près de Vierzon. Lors d’une escapade, Augustin Meaulnes arrive par hasard dans un domaine mystérieux où se déroule une fête étrange, poétique et pleine d'enfants. Le château est bruissant de jeux et de danses, et plein d'enfants qui semblent y faire la loi. Meaulnes apprend que cette fête est donnée à l’occasion des noces de Frantz de Galais. Parmi les festivités, des promenades en barque sur un lac sont offertes aux convives ; Meaulnes y rencontre une jeune fille, Yvonne de Galais, sœur de Frantz. Il en tombe instantanément amoureux, mais ne fait que la croiser plusieurs fois et n'a plus l’occasion de la revoir. Quant au mariage attendu, il n'a finalement pas lieu car la fiancée de Frantz, Valentine Blondeau, a disparu, refusant de devenir sa femme. Les membres de la fête se dispersent et Frantz, désespéré, disparaît en laissant à sa sœur un mot d'adieu.

Deuxième partie

Revenu à sa vie d’étude, Meaulnes n’a plus qu’une idée en tête : retrouver le domaine mystérieux et la jeune fille dont il est tombé amoureux. Ses recherches restent infructueuses, jusqu'au jour où les deux garçons se lient d'amitié avec un jeune bohémien. Celui-ci complète le plan du chemin que Meaulnes tentait vainement de reconstituer, leur confie l'adresse d'Yvonne de Galais à Paris et leur fait jurer de répondre à son appel quand il aura besoin d'eux. Puis, il disparait après leur avoir dévoilé sa véritable identité : Frantz de Galais.

Meaulnes décide alors de partir étudier à Paris, et tente à nouveau de retrouver Yvonne, sans succès. Les mois passent, et François n'a plus de nouvelle de son ami.

Troisième partie

C’est par hasard que François, bientôt instituteur, retrouve la piste d'Yvonne de Galais. Dès qu'il est sûr de son fait, il part annoncer la nouvelle à son ami Meaulnes, qui lui confie son désespoir et fait allusion à une « grave faute » commise. Il apprend entre-temps le sort de Valentine, la fiancée en fuite, recueillie par la tante de François, puis montée à Paris pour exercer son métier de couturière.

Meaulnes demande Yvonne en mariage, et la jeune fille accepte. Mais Frantz vient rappeler aux deux jeunes gens leur promesse : lui venir en aide, alors qu'il cherche vainement sa fiancée Valentine. François tente d'obtenir de lui un sursis d'un an, mais le lendemain du mariage, Meaulnes disparaît sans laisser de nouvelles. François décide de venir en aide à Yvonne, devenue une amie proche, dont il devient peu à peu le confident. Quelques mois passent, et Meaulnes ne donne toujours pas de nouvelles. Un jour, Yvonne apprend à François qu'elle est enceinte de Meaulnes. François décide donc de s'occuper d'elle en attendant le retour de son mari. L'accouchement d'Yvonne se passe très mal : la jeune femme meurt d'une embolie pulmonaire après avoir donné naissance à une petite fille, et le père d'Yvonne expire quelques mois plus tard. François devient légataire universel de la famille jusqu'au retour de Meaulnes et s'occupe de la fille de son ami. Il découvre alors les carnets de Meaulnes, dans lesquels ce dernier explique qu'il a rencontré Valentine pendant son séjour à Paris, et qu'il a eu une brève relation avec elle, lui promettant le mariage et la convaincant d'abandonner son métier. Mais quand les jeunes gens ont découvert qu'ils connaissaient tous les deux Frantz, ils se sont séparés, horrifiés. Rongé par le remords, et décidé à tenir sa promesse en réunissant Frantz et sa fiancée disparue, Meaulnes annonce, dans son carnet, son départ après son mariage avec Yvonne, afin de réaliser ce projet. Un an plus tard, Meaulnes ramène Frantz et Valentine mariés, mais en revenant chez lui, il apprend par son ami la nouvelle de la mort de son épouse. François lui présente sa fille et regarde leurs premiers échanges, imaginant qu'Augustin va repartir avec sa petite fille « pour de nouvelles aventures ».

Lieux de l'action

Alain-Fournier situe l’action de son roman en Sologne, sa région natale. Il s’est inspiré du village d’Épineuil-le-Fleuriel à l’extrémité sud-est du Cher où l’on retrouve tous les lieux du cours supérieur de « Sainte Agathe »[4].

Le « pays perdu » et le domaine des Sablonnières se trouveraient probablement entre le Vieux-Nançay et La Chapelle-d'Angillon, lieu de naissance d’Alain-Fournier, où, à la sortie nord du village, un hameau porte le nom des Sablonnières.

Postérité

Alain-Fournier étant mort pour la France en 1914, ses héritiers ont bénéficié des prorogations de guerre et le roman n'est entré dans le domaine public qu'en [5].

Distinctions

Le Grand Meaulnes est classé à la 9e place au sein des cent livres du siècle[6] établi en 1999.

Suite

Guillaume Orgel a écrit une suite au Grand Meaulnes, intitulée La Nuit de Sainte-Agathe, publiée en 1988 au Cherche midi[7].

Adaptations

Au cinéma

  • Le Grand Meaulnes de Jean-Gabriel Albicocco, sorti en 1967
  • Le Grand Meaulnes de Jean-Daniel Verhaeghe, sorti en 2006.

Au théâtre

  • 1992 : Un Grand Meaulnes, création et mise en scène de Wladyslaw Znorko, Théâtre des Célestins, Lyon (Tournée : Brest, La Rochelle, Sartrouville, Montpellier, Bourges, Dunkerque, Chambéry, Tarbes, Valence, Sceaux)
  • 2013 : La Fête étrange (fantaisie dramatique en cinq actes), adaptation et mise en scène d'Olivier Dhénin, Théâtre de la Coupe d'Or, Rochefort, Célébrations nationales du Centenaire du Grand Meaulnes
  • 2017 : Les Gens du Domaine-sans-nom, cantate scénique à cinq voix d'Olivier Dhénin, mise en scène de l'auteur, Château de Trie
  • 2019 : Meaulnes (et nous l'avons été si peu), adaptation et mise en scène de Nicolas Laurent (CDN de Besançon, Théâtre de Sartrouville, Scène nationale de Montbéliard)

En bande dessinée

En 2011, Bernard Capo adapte Le Grand Meaulnes en bande dessinée, avec l'autorisation d'Agathe Corre-Rivière, petite-nièce d'Alain-Fournier. On y retrouve les campagnes françaises d'avant la Première Guerre mondiale par les dessins de l'école, du village, ou encore du château d'Yvonne de Galais. Parue chez Casterman, la bande dessinée est rééditée par les éditions BulleBerry en 2017.

Bibliophilie

  • Le Grand Meaulnes, 41 illustrations de Berthold Mahn, 1 051 exemplaires numérotés, collection « Les gloires littéraires », Éditions du Nord, Bruxelles, 1933.

Le Grand Meaulnes dans la musique

  • C’est par les musiques de film que Le Grand Meaulnes a d’abord été illustré : en 1936, Maxime Jacob, devenu Dom Clément Jacob, écrit la musique du projet de film d’André Barsacq qui ne sera jamais réalisé. En 1966, Jean-Pierre Bourtayre écrit, pour le film de Jean-Gabriel Albicocco, la musique et une chanson qu’interprète Richard Anthony, Pour toi, Grand Meaulnes d’Angillon. En 2006, Philippe Sarde compose la musique du film de Jean-Daniel Verhaeghe.
  • Michel Bosc a écrit une symphonie, sa quatrième, intitulée Le Grand Meaulnes.
  • Rudolf Escher, compositeur néerlandais, écrit, en 1951, un Hymne du Grand Meaulnes[8].

Chanson française

  • Dans Le Surveillant Général, Michel Sardou chante, sur une musique de Jacques Revaux :

En ce temps-là,
je lisais Le Grand Meaulnes
et après les lumières,
je me faisais plaisir,
je me faisais dormir.
Je m'inventais un monde
rempli de femmes aux cheveux roux ;
j'ai dit de femmes, pas de jeunes filles.

  • Je vous ai bien eus du même Sardou commence par :

Je sortais tout droit du Grand Meaulnes avec mes airs d'adolescent…

  • Dans La mère à Titi, Renaud chante :

Sur la télé qui trône
Un jour j'ai vu un livre
J'crois qu'c'était Le Grand Meaulnes
Près d'la marmite en cuivre.

  • Dans Les valses de Vienne, François Feldman chante :

Et nos chagrins de môme
Dans les pages du Grand Meaulnes

  • Dans L'École, Marcel Amont se souvient de l'école de son enfance :

Ce n'était pas celle du Grand Meaulnes
Mais c'était mon école.

  • Claude Barzotti évoque ce classique dans sa chanson Où c'était :

Je croyais que j'étais
Chez Yvonne de Galais

Notes et références

  1. Association Jacques Rivière-Alain-Fournier
  2. 1 2 Auteur d'un livre unique, Alain-Fournier dans la Pléiade
  3. Cours préparant au métier d'instituteur
  4. « Lieux », Le Grand Meaulnes.
  5. Étienne de Montety, « «Le Grand Meaulnes» pour tous », sur lefigaro.fr, .
  6. « Les 100 livres du vingtième siècle d'après Le Monde - Liste de 95 livres », sur senscritique.com
  7. « À la question posée, Meaulnes pensif avait répondu : « Qui sait ? ». Et c'est ce « qui sait ? » qui a fait rêver Guillaume Orgel. Avec une immense délicatesse et une modestie absolue, il a relevé un à un les acteurs évanouis qu'Alain-Fournier avait laissée derrière lui et […] il les a réveillés de leur sommeil », Bulletin des amis de Jacques Rivière et Alain-Fournier, vol. 14, no 46, Association des amis de Jacques Rivière et Alain-Fournier, 1988 lire sur Google Livres
  8. [vidéo] « Rudolf Escher: Hymne du grand Meaulnes (1950/1951) » sur YouTube : Orchestre Philharmonique Rotterdam/Jeffrey Tate, téléversé le 7 avril 2012.

Voir aussi

Articles connexes

  • Maison-école du Grand Meaulnes

Liens externes