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Mascara
Mascara (Algérie)
Centre-ville
Noms
Nom arabe algérien مـعـسـكـر
Nom amazigh ⵎⵄⴻⵙⴽⴻⵔ
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Région Oranie
Wilaya Mascara
Daïra Mascara
Code postal 29000
Code ONS 2901
Indicatif 045
Démographie
Gentilé Mascarien(ne)
Population 108 587 hab. (2008[1])
Densité 1 410 hab./km2
Géographie
Coordonnées 35° 24′ 00″ nord, 0° 08′ 00″ est
Altitude 570 m
Min. 460 m
Max. 680 m
Superficie 77 km2 [2]
Divers
Saint patron Sidi Kada
Localisation
Localisation de Mascara
Localisation de la commune dans la wilaya de Mascara.
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Mascara
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Mascara
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Mascara

    Mascara (en arabe : مـعـسـكـر ; en berbère : ⵎⵄⴻⵙⴽⴻⵔ, prononcé localement Mʿaskar), est une commune algérienne de la wilaya de Mascara dont elle est le chef-lieu. C'est l'une des villes importantes du nord-ouest de l'Algérie.

    Petite ville d'origine berbère, elle connaît une grande prospérité au XVIIIe siècle lorsqu'elle devient le siège du beylik de l'Ouest. La ville est également la capitale de l'émir Abdelkader.

    Géographie

    Localisation

    Mascara se situe au nord-ouest de l'Algérie à 360 km à l'ouest d'Alger, à 97 km au sud-est d'Oran, à 89 km de Sidi Bel Abbès et 154 km de Tiaret[3].

    Elle est localisée sur la pente sud des monts des Beni-Chougrane (dont un mamelon porte le nom de Chareb Errih, « la lèvre du vent »), qui font partie de la chaîne de l’Atlas tellien et qui dominent la plaine de Ghriss au Sud[4].

    Rose des vents Oran 100 km
    Sig 48 km
    Mostaganem 84 km
    Mohammadia 35 km
    Relizane 68 km Rose des vents
    N Tiaret 129 km
    O Mascara E
    S
    Sidi Bel Abbes 83 km
    Sfissef 45 km
    Bouhnifia 24 km
    Saïda 75 km Frenda 108 km

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Mascara
    El Keurt
    Mamounia
    Mamounia Aïn Fares
    El Keurt Mascara Maoussa
    Tizi Froha Matemor

    Localités de la commune

    En 1984, la commune de Mascara était composée de 8 localités[5] :

    • Mascara (ville)
    • Village agricole socialiste de Khessiba
    • Atla
    • Dehamna
    • Ouled Bouhezam
    • Selatna
    • Ouled Bouhemna
    • Ouled Aouimer

    Géologie et reliefs

    Les Français ont découvert des gisements d'antimoine dans la région de Mascara au milieu du XIXe siècle. Les tribus nomades et semi-nomades des hauts plateaux utilisaient cette roche comme produit de beauté, mais aussi pour se prémunir des différents trachomes et maladies des yeux. Elle était concassée et broyée jusqu'à donner une poudre dont on tirait un collyre, le khôl. Ceci explique pourquoi le terme mascara désigne aujourd'hui un cosmétique pour les cils.

    Climat

    Le climat est steppique, la classification de Köppen est de type BSk. La température moyenne est de 17.4 °C et la moyenne des précipitations annuelles dépasse les 400 mm[6].

    Relevés de la station météorologique de Mascara (période : 1977-2006)
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 4,6 5,9 7,6 10,1 13,6 17,5 21,5 22,4 18,6 13,9 8,6 5,7 12,5
    Température moyenne (°C) 8,3 9,8 11,5 14,2 17,9 21,9 26,3 27 23,1 17,9 12,3 8,9 16,6
    Température maximale moyenne (°C) 12,1 13,8 15,5 18,4 22,2 26,3 31,2 31,6 27,6 21,9 16 12,2 20,7
    Précipitations (mm) 37 41,4 39,6 25,5 24,7 3,7 2,5 3,3 16,7 26,7 45 42,7 308,8
    Source : THESE - IMPACT DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LES RESSOURCES EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE OUED FEKAN WILAYA DE MASCARA - Université USTO Oran - Ali Dahmani - pages 23
    Diagramme climatique
    JFMAMJJASOND
    12,1
    4,6
    37
    13,8
    5,9
    41,4
    15,5
    7,6
    39,6
    18,4
    10,1
    25,5
    22,2
    13,6
    24,7
    26,3
    17,5
    3,7
    31,2
    21,5
    2,5
    31,6
    22,4
    3,3
    27,6
    18,6
    16,7
    21,9
    13,9
    26,7
    16
    8,6
    45
    12,2
    5,7
    42,7
    Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

    Voies de communication et Transports

    Routes

    La commune est traversée par quatre routes nationales : RN6, RN7, RN14 et RN17A. Une rocade à voie unique de 13 km contourne la ville. Une pénétrante autoroutière de 43 km est en construction en 2014 pour relier la ville à l'autoroute Est-Ouest au niveau de Sig.

    Transport ferroviaire

    Mascara est desservie dès 1886 par le train, grâce à un embranchement de 12 km depuis Tizi sur la ligne Arzew-Saïda. Entre 1926 et 1938, elle est aussi reliée à Sidi Bel Abbes et Tiaret. La desserte de la ville est cependant abandonnée dans les années 1980. La desserte voyageur de la gare de Tizi est abandonnée elle aussi quelques années plus tard.

    Aéroport

    Mascara est desservi par l'aéroport de Ghriss, situé à environ à 20 km au sud de la ville.

    Toponymie

    L'origine du nom Mascara serait la déformation d'une appellation ancienne, soit Oum El Asker qui signifie « la mère des soldats », soit Mo'asker qui désigne « le lieu où se rassemblent les soldats »[7]. Le nom est prononcé localement, Mʿaskar[8]. La ville se fait appeler d'abord Rachidia[7].

    Histoire

    Période préhistorique et Antiquité

    Les vestiges de la présence humaine dans la région remontent à 400 000 ans, âge attribué aux restes de l’Homo mauritanicus[7] découverts dans les sédiments du lac préhistorique de Tighennif[9].

    Les Romains installent dans la plaine de Ghriss de nombreux postes militaires et construisent une voie de communication stratégique[7]. Certains auteurs situent la ville sur le site d'un établissement romain, Victoria, mais aussi Castra Nova, cette dernière correspondant toutefois plutôt à Mohammadia[4].

    Dynasties arabo-berbères

    Au départ des Romains, la plaine de Ghriss est parcourue par des Berbères nomades, les Béni Rached[7]. Mascara est une petite ville berbère d’origine assez ancienne. Au dire d’Al-Bakri, il y a parmi ses habitants des gens venus de Tahert, qui se fixent à Ifgan. Ibn Hawqal et Al Idrissi mentionnent Mascara comme un grand village bien arrosé et riche en fruits[8].

    Elle est une ville des tribus zénètes et principalement le foyer des Béni Rached. Vers le Xe siècle, les Banou Ifren fondent Ifgan ou Fekkan au sud-ouest de Mascara durant la guerre contre les Fatimides[10].

    Les Almoravides conquièrent la ville en 1070-1072[7]. Les Almohades y construisent, semble-t-il, une forteresse. Les Zianides y entretiennent un gouverneur et une garnison. Léon l'Africain note l’importance du marché qui se tient à Mascara, « l’une des villes des Béni Rachid ». On y vend une grande quantité de grains, des draps et des objets de harnachement fabriqués dans les pays. Les souverains de Tlemcen en tirent des revenus importants[8].

    Ibn Khaldoun séjourne au sud de Mascara dans le château qui appartient à Ibn Selama. C'est là qu'il commence l'écriture de son livre El Mokadema (« Les Prolégomènes »)[11],[12].

    Époque ottomane

    Illustration de la ville précoloniale.

    Au XVIIIe siècle, sous la Régence ottomane, la ville de Mascara connaît une période de prospérité. En effet, en 1701, Mascara succède à Mazouna comme capitale du beylik de l'Ouest[8], car elle a une position plus centrale[13]. Mascara prend l’aspect d’une véritable ville. Les beys y élèvent deux mosquées et une médersa, construisent une kasbah, un aqueduc et des fontaines[8]. Ainsi, Mustapha Bouchelaghem l'agrandit, son successeur, Mustapha Lehmar, la dote de murailles, mais c'est le Mohamed el-Kebir qui y construit des mosquées, des fontaines et d'autres monuments d'utilité publique[4].

    La fabrication de burnous et de haïks renommés dans tout le pays enrichissait les habitants[8]. Le marché aux grains se tient sur la place, face au bordj. On y vend également des tapis de Kalaa, des laines et des burnous[7]. Le fondouk de l'ouest vend des sabres, bois de fusil, des babouches, des mouchoirs de soie et des calicots. Quelques boutiques abritent des brodeurs de soie, or et argent. II existe aussi des tuileries et des poteries. La ville compte plusieurs enfin écoles coraniques[7].

    La ville abrite jusqu’à 10 000 habitants dont une minorité de Juifs, et des Kouloughlis qui se confondent avec les Maures. Ses habitants participent activement à la libération d'Oran en 1792[7]. La ville est habitée par beaucoup de familles andalouses ayant préféré l'exil après la chute de Grenade en 1492, puis en 1609 (date de l’expulsion générale des morisques). Les Kouloughlis et les populations non-makhzens se révoltent fréquemment au XVIIIe siècle[14]. Une garnison demeure dans la ville[4] après le transfert de la « capitale » à Oran en 1792[14].

    Époque coloniale française

    Résistance de l'émir Abd El-Kader

    Portrait de l'émir Abd el-Kader par Ange Tissier (1852, château de Versailles).

    En 1830, le corps expéditionnaire français s'empare d'Alger le 5 juillet, puis occupe quelques villes de la régence d'Alger, notamment Oran et Mostaganem en 1831. Mascara connaît un moment l'anarchie[4]. Elle se constitue en petite république et se gouverne à l’aide d’une djemâ (conseil) choisie parmi les notables[15].

    Un des hommes importants de la région de Mascara est le chérif Mahieddine ibn Mustapha, chef religieux de la confrérie de la Qadiriya en Oranie, dont la zaouïa se trouve à El Guettana, membre éminent de la tribu des Hachem. L'année 1832 est marquée par le siège d'Oran, auquel participent les fils de Mahieddine, notamment le jeune Abd El-Kader, né en 1808[16].

    En novembre 1832, lors d'une réunion des chefs de la région de Mascara, Mahieddine, ne se sentant pas compétent comme chef de guerre, fait désigner comme « émir » Abd el-Kader. Il choisit pour capitale la ville de Mascara et s’installe dans le palais des beys[17]. C'est là qu'il va appeler les tribus à s'unir et proclame la guerre aux Français[4]. La ville est alors en plein essor : Oran et Mostaganem ont perdu une partie de leurs habitants, ce qui favorise le développement de Mascara[17]. Par la suite, cependant, Abd el-Kader choisit de déplacer sa capitale à Tagdempt, près de Tiaret, tout en conservant le contrôle de Mascara[18].

    En février 1834, Abd el-Kader obtient du commandant français d'Oran, le général Desmichels, la signature d'un traité par lequel il est reconnu comme « émir des Arabes » (d'Oranie). Mais le traité n'est pas entériné par le gouvernement français[19], qui le trouve trop favorable à Abd el-Kader, et le gouverneur général Bertrand Clauzel, nommé en juillet 1835, reprend l'offensive contre l'émir.

    La prise de Mascara et ses conséquences

    Plan de la ville en 1887.

    Le , le maréchal Bertrand Clauzel, secondé par les généraux Nicolas Oudinot, Alexandre Perrégaux et Joseph d'Arlanges, prend la ville de Mascara, dont les habitants musulmans sont tous partis[17] en emmenant le plus de choses possible, et après avoir massacré une grande partie des Juifs[20]. Ces Juifs, autant par leurs pratiques culturelles que par leur activité économique, étaient pourtant très bien intégrés à la vie locale[21]. Abd el-Kader, se trouvant loin de la ville, ne peut remettre de l’ordre, les combattants se trouvant auprès de lui l’abandonnant pour participer au pillage[20].

    Après avoir pris la ville, les troupes françaises l’incendient et la quittent immédiatement[20]. La ville est pillée et saccagée, un grand nombre d'habitants qui sont restés sont massacrés. Le maréchal fait détruire l'arsenal et les établissements militaires d'Abdelkader et fait tomber les murailles[4]. L'émir rentre ensuite dans la ville et la conser jusqu’au 30 mai 1841[8]. La population reconstruit la ville[4].

    L’intervention du jeune duc d’Orléans permet d’obtenir que les 1000 Juifs survivants accompagnent la retraite de l’armée française et échappent à un nouveau massacre. Mais ils ne peuvent suivre la progression des soldats : certains meurent en chemin, d’autres parviennent à Mostaganem ou Oran[22], ayant tout perdu[23]. Un certain nombre des Juifs ayant survécu au massacre et restés à Mascara, sont ensuite enlevés par Abd el-Kader, à la fois par mesure de rétorsion contre une communauté jugée traîtresse collectivement, et pour conserver des artisans utiles à l’effort de guerre des Arabes[24].

    En 1838, les nombreux Juifs réinstallés à Mascara quittent à nouveau la ville[25]. En 1839, lorsque la France recense les Juifs de Mascara, seuls 240 d’entre eux sont restés ou revenus à Mascara[26].

    En mai 1837, le général Bugeaud, commandant de la division d'Oran, signe un nouveau traité avec Abd el-Kader, le traité de la Tafna. La France reconnaît alors Abd el-Kader comme émir des provinces d'Oran (sauf les villes occupées par les Français) et du Titteri (Médéa). Puis la guerre reprend à partir de novembre 1839, à la suite de l'expédition des Portes de Fer (octobre 1839).

    Développement de la colonisation

    Blason de Mascara pendant la colonisation française.

    La ville est reprise par le maréchal Bugeaud le . Les habitants, se rappelant les exactions de l'armée de Bertrand Clauzel, l'ont fuie[4]. Plusieurs centaines de Juifs sont contraints de suivre Abd el-Kader dans sa fuite, et plusieurs centaines sont tués dans les combats[27]. La communauté juive de Mascara s’élève à 345 membres en 1851[27].

    Une ville coloniale est construite sur le site[4]. D'abord territoire militaire, Mascara devient une sous-préfecture. Joseph Valentin Voisins d’Ambre (1805-1890) est nommé sous-préfet de 1858 à 1868[28].

    D'après Ahmed Amiri, un îlot berbérophone continue d'exister dans la région de Mascara jusqu'en 1936[29]. D'autres études, plus anciennes, ont constaté au contraire une très faible présence berbérophone en Oranie, constituée de rares îlots, Mascara étant arabophone[30].

    Les colons développent la vigne sur les coteaux[4]. Mais Mascara, détruite par la conquête, mal reliée aux ports d'Oran et de Mostaganem et mal desservie par la voie ferrée, se développe plus lentement que sa voisine de création coloniale, Sidi Bel Abbès[3].

    Algérie indépendante

    Durant la guerre d’Algérie, un maquis du FLN s’implante autour de Mascara[31]. Favorablement située pour ce genre de combat au pied de l'Atlas tellien, Mascara a connu un autre de ces maquis, cette fois tenu par le GIA, dans les années 1990[31] durant la guerre civile algérienne.

    Le , un tremblement de terre de 5,6 sur l'échelle de Richter cause la mort de 171 personnes.

    Administration

    Mascara est la capitale du beylik de l'Ouest pendant la période ottomane. La ville est érigée en commune de plein exercice par décret du 17 juin 1854. La commune est rattachée au département de Mostaganem en 1956[32].

    Lors du découpage administratif de 1974, Mascara accède au statut de chef-lieu de wilaya. Cette dernière regroupe 47 communes réparties sur 16 daïras, dont la plus importante est la commune de Mascara[7].

    Démographie

    En 2008, la commune de Mascara a une population de 108 587 habitants, dont 100 728 pour le chef-lieu Mascara, 5 243 dans les agglomérations secondaires, et 2 616 en zone éparse[1]. Elle est la commune la plus peuplée de sa wilaya[1].

    L'agglomération formée avec le chef-lieu de la commune d'El Mamounia compte 108 629 habitants en 2008[33].

    Évolution démographique
    1954 1960 1966 1977 1987 1998 2008
    30 03544 83936 93062 30167 00285 626108 587

    Agglomération

    • 1998 = 87 979
    • 2008 = 108 629

    Agglomération Chef Lieu (ACL)

    • 1977 = 49 370
    • 1987 = 64 691
    • 1998 = 81 370
    • 2008 = 100 728

    Slatena

    • 2008 = 3 553
    • 1998 = 2 707

    VSA Khessabia

    • 2008 = 1 690
    • 1998 = 1 549

    Enseignement

    Enseignement primaire et secondaire

    La commune compte 50 écoles primaires publiques, 17 collèges (CEM) et 8 lycées publics :

    • Lycée Abi Ras El Nasri
    • Lycée Emir Khaled
    • Lycée Cherif El Aoufi
    • Lycée Baghdad Boumediene
    • Lycée Djamel Eddine El Afghani
    • Lycée Abdelmadjid Meziane
    • Lycée Mahieddine Ben Mostafa El Rachid
    • Lycée Mekyou El Maamoun.

    Enseignement supérieur

    La ville abrite une université inaugurée en 2009, dénommée Université Mustapha Stambouli. Elle compte 22 500 étudiants en premier et deuxième cycles à la rentrée 2022[34].

    Urbanisme

    Cartographies interactive et OpenStreetMap
    Carte OpenStreetMap
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    Carte topographique
    Carte topographique
    Avec les communes environnantes
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    La ville s'étend sur deux coteaux séparés par un ravin où coule l'oued Toudman[4] et au-delà duquel s’étend vers le nord-ouest le quartier historique de Baba Ali[8], où les maisons à cour fermée sont organisées dans un quadrillage rigoureux[3]. Le site urbain est par conséquent complexe. L'urbanisation s'est faite sur les plateaux, la ville européenne au centre est enfermée dans de longs murs d'enceinte de l'époque coloniale[3].

    En tant que cité d'origine précoloniale, l'ensemble de la ville est bâtie sur la hauteur. Le contraste est grand avec sa voisine et rivale Sidi Bel Abbès, celle-ci comme la plupart des villes d'origine coloniale, est posée à plat au cœur de son bassin[3].

    Économie

    Région à vocation agricole, le secteur agricole reste un des principaux pourvoyeurs d'emploi de la commune mais des PME émergent dans le secteur du BTP et de l’industrie, à l'image du groupe Taqa Invest qui a débuté dans le secteur agricole avant de devenir un acteur important dans la distribution de carburants sous la marque Petroser.

    Agriculture

    71 % du territoire communal est composé de terres agricoles, soit 55 km2 dont 35 km2 dans la plaine de Ghriss.

    Il s'agit principalement de culture maraîchère, de pomme de terre mais aussi de l'arboriculture et de la vigne.

    Mascara est la ville des vignes plantées sur les coteaux voisins entre 600 et 800 m d’altitude sur des sols sablonneux et calcaires. La région produit les meilleurs vins d’Algérie grâce à des cépages diversifiés[9].

    Industrie

    La ville compte une zone industrielle (170 ha) et deux zones d'activité mitoyenne (10 Ha) depuis 1987. On y trouve une unité de fabrication d'emballages, Polyma Industries ou encore un torrefacteur, COMALCAF.

    Depuis le milieu des années 2000, plusieurs entreprises de BTP ont vu le jour, comme le groupe Mezoughi ou l'ETP Benfreha Abdelkader.

    Le groupe Taqa Invest y a une unité de fabrication des équipements de stockage et transport du GPL et carburants.

    Artisanat

    La ville abrite des artisans du cuivre, du bois et du tapis[3].

    Religion et culture

    Mosquée Djemaâ El-Kebir.

    De la fin du XIVe siècle au début du XVe, la confrérie Qadiriyya fit son apparition en Algérie, son fondateur est Abdelkader al-Jilani (1079-1166). Les adeptes de ce courant soufi se fixèrent à Mascara et à Tlemcen vers 1466 après la reconquête de l’Espagne par les chrétiens. Dans la région de Mascara, on comptait de nombreuses zaouïas qui consacrent leurs activités à l’enseignement religieux[35]. L’ordre des Qadiriyya donna naissance à la zaouïa de Sidi Mahieddine, le père de l'Émir Abdelkader

    C’est sous la férule de la zaouïa Kadiriya de Mascara que l’émir Abd el-Kader engagea la lutte contre les Français. Les débuts de la colonisation française correspondent à la période de la fondation des zaouïas d’obédience chadeliya. Tandis que l’armée de Bugeaud achevait ses conquêtes, un grand nombre de cheikhs prestigieux de zaouïas des tarika chadliya et khalouatia levèrent l’étendard de la révolte.

    La ville connaît son age d'or culturel durant la période ottomane. De grands savants tels que Abou Zakaria, Sid Ahmed Benal, Sidi Idaho, Sidi M'hamed Benyahia, Mustapha Rammassi, Abou Ras Ennaciri et Abdelkader Machrafi vont faire sa renommée[7].

    La ville abrite l'association de musique algérienne citadine « Errachidia ». Fondée en 1999, elle vise la préservation, la vulgarisation et la promotion de ce patrimoine. Cet ensemble musical prend part à des manifestations culturelles nationales. Elle a été à plusieurs reprises, primée, lors des festivals nationaux de musique arabo-andalouse et ses dérivées : malouf, du hawzi ou de la sanaâ[36].

    Patrimoine

    Ville riche d'histoire, Mascara se révèle quelque peu dépouillée aujourd'hui. L'émir Abdelkader avait ordonné, avant l'arrivée des Français, d’évacuer la ville et d'y mettre le feu puis les destructions coloniales firent le reste. Du passé subsiste peu de chose : la Grande Mosquée, et la mosquée Sidi Hassan, toutes deux du XVIIIe siècle[3]. Cette dernière est celle que fréquentait l’émir Abd el-Kader pour prier[9].

    Il existe également d'autres mosquées : Djamaa Imam Messelem et Djamaa Ibn El Amouma.

    C’est aussi la ville qui entretient le souvenir de l’émir Abd el-Kader[9]. Ainsi, plusieurs bâtiments datant de son époque ont été inscrits sur l'inventaire des sites et monuments classés au patrimoine algérien : le tribunal de l’Émir Abdelkader et l'État Major de l’Émir Abdelkader[37]. Le vieux quartier de Bab-Ali conserve les vestiges du rempart en terre construit pour protéger la ville[9].

    • Tribunal de l’émir Abdelkader.
      Tribunal de l’émir Abdelkader.
    • État Major de l’émir Abdelkader.
      État Major de l’émir Abdelkader.
    • Grande Mosquée
      Grande Mosquée

    Sport

    GC Mascara en 1984.

    La ville de Mascara dispose d'un club de football, le Ghali Club Mascara. Le club est fondé en 1925 et, par conséquent, il est l'un des premiers clubs musulmans en Algérie française. La loi coloniale impose aux équipes musulmanes d'introduire un dirigeant et des joueurs européens dans le club : c'est le cas avec l'admission d'un Français, Louis Deharot, technicien en ponts et chaussées, car en 1924, le Gallia de Mascara, joueurs et dirigeants tous musulmans, est interdit de prendre part au championnat d'Oranie, l'USM Oran imite le GCM et est intégré dans le championnat.

    Le club produit de grands joueurs de l'équipe d'Algérie de football, à l'instar de Mahi Khennane ou encore de Lakhdar Belloumi qui a participé à la coupe du monde 1982[38].

    Le club est aussi l'un des principaux animateurs des championnats régionaux avant et après l'indépendance. Champion d'Algérie en 1984, il végète actuellement en deuxième division.

    Jumelages

    La ville de Mascara est jumelée avec :

    Personnalités liées à Mascara

    • El-Habib Benguennoun, poète, y est né en 1761.
    • Abd El Kader, plus connu sous le nom de l'émir Abdelkader, homme politique, chef militaire, résistant au corps expéditionnaire des troupes d'Afrique lors de sa conquête de l'Algérie par la France, né dans les environs.
    • Ali Sellam, cadre aux prud’hommes de Sidi Bel Abbès, juge de la cour d'appel d'Oran et fondateur de l'Union sportive madinet Bel Abbès en 1933, y est né le 26 février 1916[39].
    • Mustapha Stambouli (1920-1984), militant nationaliste algérien né et mort à Mascara, a donné son nom à l'université de la ville[40].
    • Sid Ahmed Ghozali, homme politique algérien, plusieurs fois ministre, ancien premier ministre, y est né en mars 1937.
    • Alain Afflelou, opticien et homme d'affaires français, fondateur et dirigeant de la chaîne de magasins d'optique qui porte son nom, y est né en 1948.
    • Jean-Paul Enthoven, éditeur et journaliste français, y est né en 1949.
    • Daniel Saint-Hamont, scénariste, écrivain, journaliste français, y est né en 1944.
    • Brahim Senouci, écrivain, maître de conférences et militant algérien, y est né en 1950.
    • Joseph Klifa, homme politique français, y est né en 1931.
    • Paul Bensussan, docteur en médecine, psychiatre, expert national en France, expert près la Cour pénale internationale, y est né en 1957.
    • Lakhdar Belloumi, joueur de football algérien, natif de Mascara en 1958.
    • Mahi Khennane, footballeur franco-algérien, il a évolué en 1961 en équipe de France puis, après l'indépendance de son pays d'origine, en équipe d'Algérie, y est né en 1936.
    • Djahida Youcef, chanteuse, premier prix au festival de la chanson amateur de Sétif, y est née en 1957[41].
    • Fred Forest, artiste des nouveaux médias, natif de Mascara en 1933.
    • Maurice Benayoun, artiste numérique, natif de Mascara en 1957.
    • Yassine Hathat, athlète olympique, natif de Mascara en 1991.
    • Yacine Oualid, entrepreneur et homme politique, plusieurs fois ministre, natif de Mascara en 1993.

    Notes et références

    1. 1 2 3 « Wilaya de Mascara : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
    2. « Commune de Mascara », sur wilayademascara.org via Wikiwix (consulté le ).
    3. 1 2 3 4 5 6 7 Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-9-2200-X), p. 66-68
    4. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Mohand-Akli Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'Algérie, Tizi Ouzou, Éditions Achab, (ISBN 978-9947-9-7225-0), p. 389-390
    5. Journal officiel de la République Algérienne, 19 décembre 1984. Décret no 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Mascara, p. 1547.
    6. « Climat Tébessa : Pluviométrie et Température moyenne à Mascara, diagramme ombrothermique pour Mascara - Climate-Data.org », sur fr.climate-data.org
    7. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Achour Cheurfi, Dictionnaire des localités algériennes : villes, villages, hameaux, ksars et douars, mechtas et lieux-dits, Casbah-Editions, impr. 2011, ©2011 (ISBN 978-9961-64-336-5 et 9961-64-336-4, OCLC 947843177, lire en ligne), p. 747
    8. 1 2 3 4 5 6 7 8 Yver, G., “al-Muʿaskar”, Encyclopédie de l'Islam. <http://dx.doi.org/10.1163/9789004206106_eifo_SIM_5278>. Première publication en ligne: 2010
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    16. Abd el-Kader ibn Mahieddine porte le nom du fondateur de la confrérie, Abd el-Kader el-Djilani (1083-1166).
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    19. Pierre Darmon, Un siècle de passions algériennes: Histoire de l’Algérie coloniale (1830-1940), Fayard, (ISBN 978-2-213-65399-0, lire en ligne), p. 58
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    21. Assan 2005, p. 17-18.
    22. Assan 2005, p. 12-14.
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    26. Assan 2005, p. 15.
    27. 1 2 Assan 2005, p. 21.
    28. Isabelle Ernot, « Le regard colonialiste de Mme Voisins d’Ambre », Clio 2008/2, no 28, p. 185-193
    29. Ahmed Amiri, « Mythes et réalités d‘une logique de mutation de la société algérienne », Sud/Nord, 2001/1, no 14, p. 123-134, section Au plan culturel et identitaire ; Lire en ligne
    30. Voir Revue africaine 1936, pages 1001 et suivantes, André Basset Situation actuelle des parlers berbères dans le département d'Oran; et Revue africaine 1940, pages 220 et suivantes, Jean Cantineau Les parlers arabes du département d'Oran, d'après une enquête linguistique menée de 1936 à 1938 Lire en ligne sur le site « Algérie ancienne »
    31. 1 2 Abderrahmane Moussaoui, « Algérie, la guerre rejouée », La pensée de midi, 2000/3, no 3, p 37
    32. « Recherche géographique », sur anom.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le )
    33. Ve Recensement Général de la Population et de l’Habitat – 2008 – (Résultats issus de l’exploitation exhaustive) - Office National des Statistiques ALGER – Septembre 2011 - page 43
    34. Baddari donne à partir de Mascara le coup d’envoi officiel de l’année universitaire 2022/2023, site aps.dz, 17 septembre 2022.
    35. Collectif coordonné par Hassan Ramaoun, Dictionnaire du passé de l’Algérie: de la préhistoire à 1962, Oran, CRASC Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle, , 630 p. (ISBN 978-9931-598-01-5), p. 431
    36. « La sanaâ dans toute sa splendeur », sur Djazairess (consulté le )
    37. Liste Générale des Biens Culturels Protégés en Algérie.
    38. Saïd Aït-Hatrit, « Mondial 1982 : un joueur allemand s’excuse pour l'élimination de l'Algérie », sur Afrik-Foot, (consulté le )
    39. « Présentation de USMBelAbbes », sur usmba1933.e-monsite.com (consulté le )
    40. « L’université de Mascara baptisée au nom du moudjahid Mustapha Stambouli », El Watan,
    41. « Biographie de Djahida Youcef », sur VitamineDz

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes