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Logo de la Quatrième Internationale.

La Quatrième Internationale est une organisation communiste (trotskiste) fondée en 1938 en France par Léon Trotsky, à la suite de l'exclusion violente des oppositions communistes de la IIIe Internationale, de la répression qui s'est abattue sur ceux de ces opposants qui étaient en URSS et du constat qu'il était devenu impossible à cette opposition communiste de militer dans le mouvement communiste officiel, désormais verrouillé par la « bureaucratie » stalinienne.

Historique

La Troisième Internationale, sous domination stalinienne avait, de l'avis de Trotsky et ses partisans, abandonné définitivement l'objectif de l'auto-émancipation de la classe ouvrière. Plus que la persécution des trotskistes en URSS, c'est la participation des partis communistes locaux notamment en France et en Espagne au sein des fronts populaires, et le rôle qu'il leur attribue dans l'échec d'une révolution prolétarienne dans ces pays, qui convainc Trotsky qu'il ne peut plus espérer redresser la Troisième Internationale de l'intérieur[1].

Au cours des années 1920, des militants et des courants communistes sont progressivement exclus de la Troisième Internationale. Des communistes de conseils créent en 1922 l'Internationale Communiste ouvrière.

Quelques années plus tard, d'autres communistes anti-staliniens forment diverses organisations communistes indépendantes de Moscou, certaines se regroupant au niveau international, par exemple dans l'Opposition communiste internationale (« brandlériens »), ou par fusion avec des socialistes révolutionnaires dans le Centre marxiste révolutionnaire international (« Bureau de Londres »). Les groupes trotskistes se rassemblent autour de la création d'une Quatrième Internationale, souhaitée par Trotsky. Cette Quatrième Internationale est officiellement fondée en 1938 dans une grange près de Paris, à Périgny-sur-Yerres, prêtée par Alfred Rosmer. Parmi les délégués figurent deux jeunes représentants des Revolutionäre Kommunisten Österreichs (RKÖ), Karl Fischer et Georg Scheuer[2].

Léon Trotsky pense que la nouvelle Internationale doit à terme se trouver à la tête de millions de travailleurs dans le monde, car la nouvelle guerre mondiale va amener une crise sociale profonde dont le capitalisme ne pourrait pas sortir, en corrélation avec la désintégration du stalinisme en URSS. Mais au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l'URSS sort renforcée idéologiquement, politiquement et économiquement, affermissant son pouvoir sur les principaux partis communistes du monde et décuplant son influence. L'histoire de la Quatrième est alors celle de petites organisations, de centaines ou parfois de quelques milliers de personnes.

La Quatrième Internationale subit plusieurs scissions au cours de son histoire, la première en 1940 (en France exclusivement), et la principale en 1953 (au niveau international)[3].

La scission en 1952 du Parti communiste internationaliste (PCI) a de nombreuses répercussions au niveau de la Quatrième Internationale dès 1953. La tendance majoritaire du PCI, dirigée par Marcel Bleibtreu, Pierre Lambert[4] et Michel Lequenne refusant alors l'entrisme au sein des partis communistes affiliés au Kominform dans le cadre d'un refus international exprimé par le Comité International de la Quatrième Internationale) (CIQI), qui comprend la tendance de James P. Cannon du Socialist Workers Party aux États-Unis et le groupe de Gerry Healy au Royaume-Uni est exclue de la Quatrième Internationale et se regroupe dans l'Organisation communiste internationaliste (OCI). Malgré une réunification en 1963 (Quatrième Internationale - Secrétariat unifié), plusieurs regroupements se réclament de la Quatrième Internationale et de l'héritage trotskiste. En 1981, l'OCI reprend le nom de Parti Communiste Internationaliste lors de la fusion avec une tendance minoritaire de la LCR. De 1984 à 1991, il constitue le Mouvement pour un parti des travailleurs (MPPT), qui crée en 1991 le Parti des travailleurs, le PCI s'intégrant alors au PT en tant que Courant communiste internationaliste (CCI). Enfin le PT se dissout en 2008 pour fonder le Parti ouvrier indépendant (POI). Le Courant communiste internationaliste (CCI) du POI est membre de la Quatrième Internationale (dite « lambertiste »). Cette tendance se présente comme la continuité de la défense du programme de transition, considéré par eux comme la base fondatrice de la Quatrième Internationale en 1938. Elle ne revendique pas l'étiquette « lambertiste » que lui donnent ses adversaires.

Le Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale est le fruit de la réunification de 1963. Elle a eu - entre autres - comme dirigeants Joseph Hansen, Michel Pablo, Ernest Mandel et Pierre Frank. Dans les faits, elle est la plus grande en nombre de militants et de pays couverts par ses sections. La Ligue communiste révolutionnaire fut sa section française jusqu'à sa dissolution, en 2009, dans le NPA.

Depuis les années 1990, la Quatrième Internationale - Secrétariat unifié poursuit ses combats historiques au cœur des nouvelles et anciennes formes de militantisme : auprès des insurgés du Chiapas, des grévistes du mouvement social de l'hiver 1995, du mouvement altermondialiste jusqu'à sa participation à la campagne s’opposant au traité établissant une Constitution pour l'Europe lors du référendum organisé en France en 2005.

En plus du Secrétariat Unifié et la Quatrième Internationale (dite « lambertiste »), et du Comité International de la Quatrième Internationale, il existe près d'une vingtaine d'organisations, de tailles très diverses, se réclamant de la Quatrième Internationale. Certaines tendances, comme celle à laquelle appartient Lutte ouvrière, estiment que la Quatrième Internationale n'existe plus de fait, et qu'il faut la reconstruire. Certains estiment qu'elle n'a jamais été construite, et qu'elle est donc simplement à construire. D'autres groupes appellent à la création d'une Cinquième Internationale.

La IVe Internationale - Secrétariat unifié

Son site internet officiel[5] rassemble les prises de positions de ses congrès, des Comités internationaux (annuels) et du Bureau exécutif.

Ses publications sont, en français Inprecor[6], en anglais International Viewpoint[7] et en castillan Punto de vista internacional[8].

Elle regroupe plus de 40 organisations sur tous les continents[9].

Quatrième Internationale dite « Lambertiste »

[10]

Organisations membres de la LIT-QI (Ligue internationale des travailleurs - Quatrième Internationale)

  • Parti ouvrier indépendant démocratique (POID), France
  • Frente Obrero Socialista (FOS), Argentine
  • International Socialist League (ISL), Grande-Bretagne
  • Ligue communiste des travailleurs (LCT), Belgique
  • Lucha Internacionalista (LI), Espagne, section sympathisante du LIT-QI
  • Movimento al Socialismo (MAS), Costa Rica
  • Movimento al Socialismo (MAS), Équateur
  • Partito di Alternativa Comunista (Pd´AC), Italie - publie Progetto Comunista
  • Partido Socialista dos Trabalhadores Unificado (PSTU), Brésil
  • Partido Revolucionario de los Trabajadores (PRT), Chili
  • Partido Revolucionario de los Trabajadores - Izquierda Revolucionaria (PRT-IR), Espagne
  • Partido de los Trabajadores (PT), Paraguay
  • Partido Socialista de los Trabajadores (PST), Pérou
  • Frente da Esquerda Revolucionária, devenu Ruptura/FER, Portugal
  • Liga Socialista de los Trabajadores (LST), République dominicaine
  • Devrimci Isci (DI), Turquie
  • SolidaritéS (Sol), Suisse

Organisations membres de la Fraction Trotskyste - Quatrième Internationale

L'ensemble des organisations membres éditent un quotidien en ligne en 7 langues différentes et faisant partie du réseau international de sites internet d'information La Izquierda Diario, initié en Argentine par les militants du Parti des travailleurs socialistes[11].

Liste des organisations membres :

  • Organisation révolutionnaire internationaliste (Allemagne)
  • Parti des travailleurs socialistes (Argentine)
  • Ligue ouvrière révolutionnaire pour la Quatrième Internationale (Bolivie)
  • Mouvement Révolutionnaire des Travailleurs (Brésil)
  • Parti révolutionnaire des travailleurs (Chili)
  • Ligue de la Révolution Socialiste (Costa Rica)
  • Courant révolutionnaire des travailleurs (Espagne)
  • Révolution permanente (France)
  • Mouvement des Travailleurs Socialistes (Mexique)
  • Ligue de Travailleurs pour le Socialisme (Venezuela)
  • Jeunesse Révolutionnaire Internationaliste (Uruguay)
  • Fraction internationaliste révolutionnaire (Italie)
  • Voix de gauche (États-Unis)
  • Courant socialiste des travailleurs (Pérou)

Notes et références

  1. « Le prolétariat et ses directions » sur marxists.org.
  2. Cécile Denis, « Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes » [thèse de doctorat réalisée sous la direction d’Hélène Camarade, soutenue publiquement le 10 décembre 2018 à l’université Bordeaux-Montaigne].
  3. « Trotski, Léon, et Trotskisme », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  4. « Pierre Lambert », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  5. Voir sur fourth.international.
  6. Voir sur inprecor.fr.
  7. Voir sur internationalviewpoint.org.
  8. Voir sur puntodevistainternacional.org.
  9. Voir sur fourth.international.
  10. Qui a rompu avec le groupe lambertiste en 1971.
  11. « La Izquierda Diario », sur laizquierdadiario.com (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Broué, « Les trotskystes et le problème de la guerre [Bilan historiographique] », dans Les Internationales et le problème de la guerre au XXe siècle. Actes du colloque de Rome (22-24 novembre 1984), Rome, Publications de l'École française de Rome, 1987, p. 51-64, [lire en ligne]
  • Livio Maitan, Per una storia della Quarta Internazionale, Rome, éd. Alegre, 2006
  • Pierre Frank, La Longue Marche des trotskystes, Paris, 1969

Articles connexes

  • Révolution permanente

Liens externes