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Raisons d'État
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Le logo du Skull and Bones
Titre québécois Le Bon Berger
Titre original The Good Shepherd
Réalisation Robert De Niro
Scénario Eric Roth
Acteurs principaux
Sociétés de production Universal Pictures
American Zoetrope
Morgan Creek Productions
Tribeca Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Espionnage
Durée 167 minutes
Sortie 2006

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Raisons d'État ou Le Bon Berger au Québec et au Nouveau-Brunswick (titre original : The Good Shepherd) est un film d'espionnage américain réalisé par Robert De Niro, sorti en 2006.

Pour Edward Wilson (Matt Damon), témoin du suicide de son père et membre des Skull and Bones, confrérie d'élite de l'université Yale, l'honneur et la discrétion sont des valeurs primordiales. L'attachement à ces valeurs le conduit à participer à des activités d'espionnage pendant la guerre, puis à entrer au lendemain de la guerre à la CIA, l'agence gouvernementale qui vient d'être créée.

Influencé par l'ambiance suspicieuse que provoque la guerre froide dans toute l'agence, Wilson se montre de plus en plus méfiant et sur ses gardes. Son pouvoir grandit, mais il a de moins en moins confiance en ceux qui l'entourent. Lorsque son fils qu'il n'a pas vu grandir lui annonce qu’il marchera dans ses pas, il prend conscience des sacrifices qu’il a faits pour sa carrière, au moment même où son nom est sur le point d'être éclaboussé par le scandale entourant l'échec du débarquement de la baie des Cochons à Cuba.

Synopsis

Après l’échec du débarquement de la baie des Cochons à Cuba en avril 1961, les services de renseignement des États-Unis recherchent la taupe qui a informé les Russes et fait capoter l’opération. Sam Murach, du FBI, avertit Edward Wilson, responsable de celle-ci au sein de la CIA, qu’il est sur la sellette. Tout en menant l’enquête, celui-ci se remémore les étapes de son ascension au sein de l’agence.

Cela commence par un épisode terrible, au lendemain de la première guerre mondiale. Enfant, alors qu'il se cache dans la penderie du bureau de son père lors d'un jeu, son père, capitaine de vaisseau (captain dans l'US Navy, avec des aigles comme insignes d'uniforme ; et non amiral, selon la version française) le trouve et lui rappelle qu’il faut toujours être loyal et ne jamais mentir. Puis, il le fait sortir et se tire une balle dans la tête. Edward se précipite. Le père a laissé une lettre cachetée. Son fils s’en empare sans l’ouvrir et n’en parle à personne.

Plus tard, étudiant à l’université Yale, il est contacté pour faire partie d’une confrérie secrète, les Skull and Bones. À l’issue de la cérémonie d’initiation, plutôt dégradante, on lui demande de raconter quelque chose qu’il n’a jamais dit à personne. Il relate alors les circonstances dramatiques de la mort de son père. En aparté, Richard Hayes, un membre de la confrérie, lui confie alors que, lorsqu’il s’est suicidé, son père allait sans doute être nommé ministre de la défense alors que des bruits couraient sur sa loyauté.

Au cours de ses études universitaires, Edward se lie avec le Dr Fredericks, son professeur de poésie et par ailleurs homosexuel, sur lequel pèsent des soupçons de sympathie envers l’Allemagne. Les services de renseignement, qui ont détecté chez Edward, introverti et discret, un élément prometteur, lui demandent de fouiller discrètement dans le cartable du professeur pour trouver des documents compromettants. Edward s’exécute, y trouve une liste de noms de nazis et le professeur est démis de ses fonctions.

Edward fait également connaissance de Laura, une étudiante sourde. Les deux jeunes gens sont attirés l’un par l’autre. Au cours d’une soirée chez un sénateur, Margareth, la fille de ce dernier, surnommée « Clover » (Trèfle à quatre feuilles), séduit Edward. Comme elle est enceinte, il se voit contraint de l’épouser.

Dans le même temps, le puissant Bill Sullivan, futur directeur de l’OSS (Office of Strategic Services, ancêtre de la CIA) le sollicite en personne pour participer au montage d’un service de contre-espionnage dans le cadre de la prochaine entrée en guerre des États-Unis contre l’Allemagne. Une semaine après ses noces, Edward doit partir pour l’Angleterre où il reste de longues années. Là, Margareth lui apprend par téléphone la naissance de leur fils, qu’ils décident de prénommer Edward Jr.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il retrouve à Londres le Dr Fredericks qui est en fait un agent de renseignement et qui lui révèle que sa trahison à son égard est intervenue juste au moment où il avait réussi à percer un réseau d’espionnage allemand et qu’il a ainsi ruiné deux ans d’efforts. Le Dr Fredericks est de nouveau sur la sellette. Arch Cummings indique à Edward qu’il convient de le tuer. Edward s’exécute une seconde fois. Son professeur est assassiné sous ses yeux et son corps est jeté dans le fleuve.

Après la défaite de l’Allemagne, Edward est chargé par Philip Allen, directeur de la future CIA, de faire le tri entre les prisonniers nazis, pour rapatrier aux États-Unis leurs meilleurs savants et chercheurs, avec l'aide d'Hanna Schiller, sa traductrice allemande, qui porte un appareil auditif. C’est dans ce contexte qu’il est abordé par « Ulysse », son froid et rusé homologue soviétique. Celui-ci lui révèle qu'il sait qu'Edward est surnommé « Mère » dans le milieu du renseignement. Un soir Hanna insiste pour qu'Edward vienne manger chez elle. Ils passent la nuit ensemble. Le lendemain matin, Edward remarque qu'Hanna n'a pas remis son appareil auditif à son oreille. Il constate que quand il lui parle elle lui répond et donc qu'elle entend parfaitement. Il en déduit que cet appareil est vraisemblablement un micro et donc qu’elle est une espionne au service des Soviétiques. Il la fait assassiner.

Au terme de sa mission, il retrouve sa femme et son fils. Celle-ci se montre distante et lui révèle avoir eu des aventures, tandis que le jeune Edward Jr. considère ce père froid et lointain avec respect et crainte.

Edward croise à nouveau le chemin de Laura, son premier amour. Leurs ébats sont photographiés et, quand sa femme reçoit les clichés, elle fait un scandale et quitte le domicile conjugal. Puis Margareth revient ; les relations entre les deux époux ne sont plus que de façade.

Edward et son service accueillent à bras ouverts Valentin Mironov, un transfuge soviétique. Un jour, un second Valentin Mironov apparaît, jurant être le vrai. Celui-ci est sévèrement passé à tabac par Ray Brocco, l'adjoint d'Edward, puis drogué au LSD à titre de « sérum de vérité ». Il maintient ses déclarations avant de se jeter par la fenêtre pour échapper à ses bourreaux. Un doute s'installe alors dans l'esprit d'Edward.

L’enquête approfondie menée à la suite du désastre de la baie des cochons conduit les limiers de la CIA à analyser de près un petit film amateur qui montre un couple se faire des confidences sur l’oreiller. La très mauvaise qualité du film ralentit l’enquête. Finalement, les enquêteurs arrivent à la certitude que celui-ci a été tourné quelque part en Afrique dans un pays de langue française. Par recoupements successifs, et avec l’aide des réseaux de Joseph Palmi, un mafieux retraité qui a conservé de nombreuses relations, la CIA parvient à identifier un appartement proche d’une église à Kinshasa. Edward débarque en personne et y découvre la chambre où un homme a confié à Miriam, une jeune femme qui travaille pour les Soviétiques, le lieu du débarquement à Cuba. Sur la table de nuit, il reconnaît une maquette de bateau qu’il a offerte à Edward Jr. lorsqu'il était enfant. Cet homme - qui innocemment par sa légèreté en a conduit des centaines d'autres à la torture, à la déportation et à la mort et qui a provoqué une crise internationale majeure - c’est donc son fils. Il le croise d’ailleurs en sortant et celui-ci, tout joyeux, lui apprend qu’il va se marier avec Miriam. C’est alors que réapparaît « Ulysse » qui, après avoir montré à Edward où était cachée la caméra qui a filmé la scène, lui apprend que Miriam, devenue réellement amoureuse de son fils, ne veut plus collaborer avec ses services et ne présente donc plus d’utilité pour eux. Puis, il lui propose un marché : son fils sera sauvé si Edward coopère à l’avenir, autrement dit, il doit choisir : son fils ou son pays. Edward, après réflexion, refuse de collaborer.

Edward retourne au Congo pour le mariage de son fils. Le jour des noces, la fiancée est en retard ; Margareth s’inquiète auprès de son mari. La jeune femme a été jetée en plein vol par l’équipage du petit avion qui la conduisait à l’aéroport international de Kinshasa.

Edward veut maintenant avoir le cœur net sur plusieurs épisodes de sa vie. Il se décide ainsi à ouvrir enfin la lettre de son père : elle contient ses aveux et enjoint à son fils de ne jamais s’écarter du sentier de l’honneur, d’être un bon berger (en anglais « The Good Shepherd », titre original du film). Edward brûle la lettre. Puis, il va fouiller discrètement l’appartement de Valentin Mironov et trouve dissimulés dans la couverture d’un livre de James Joyce dont le titre est le surnom de son homologue soviétique - Ulysse - les papiers d’un certain Youri Modine : ce prétendu Mironov est un faussaire, c’est le vrai Mironov qui est mort. En pleine nuit, il retourne voir le faux Mironov et lui demande de jouer du violon. Tandis que celui-ci s'exécute non sans appréhension, Edward lui dit qu’il voulait seulement entendre « quelque chose de vrai » venant de lui, puis, écœuré, s’en va. La véritable taupe infiltrée au cœur de la CIA était Arch Cummings, depuis réfugié en Union soviétique.

À la suite de cette affaire, opportunément compromis dans une affaire de corruption, Philip Allen, le patron de la CIA, est remercié tandis qu'Edward, hérite d'une aile entière de la CIA où il va poursuivre son ascension. Il est désormais seul.

Fiche technique

  • Titre français : Raisons d'État
  • Titre original : The Good Shepherd
  • Titre québécois : Le bon berger
  • Réalisation : Robert De Niro
  • Scénario : Eric Roth
  • Musique : Bruce Fowler et Arvo Pärt (Litany, Silouans Song), Arthur Sullivan (I'm called Little Buttercup)
  • Photographie : Robert Richardson
  • Montage : Tariq Anwar
  • Décors : Jeannine Oppewall
  • Costumes : Ann Roth
  • Production : Robert De Niro, James G. Robinson et Jane Rosenthal
Producteurs délégués : Chris Brigham, Francis Ford Coppola, Howard Kaplan, Guy McElwaine et David C. Robinson

Distribution

  • Matt Damon (VF : Damien Boisseau et VQ : Gilbert Lachance) : Edward Wilson, chef du contre-espionnage à la CIA ;
  • Angelina Jolie (VF : Françoise Cadol et VQ : Hélène Mondoux) : Margaret « Clover » Wilson/Russell, épouse d'Edward Wilson
  • Robert De Niro (VF : Jacques Frantz et VQ : Hubert Gagnon) : Bill Sullivan, directeur de l'OSS, fondateur de la CIA
  • Joe Pesci (VF : Patrick Messe et VQ : Marc Bellier) : Joseph Palmi
  • Alec Baldwin (VF : Bernard Lanneau et VQ : Pierre Auger) : Sam Murach
  • William Hurt (VF : Feodor Atkine et VQ : Jean-Marie Moncelet) : Philip Allen, directeur de la CIA ;
  • Billy Crudup (VF : Alexandre Gillet et VQ : Daniel Picard) : Arch Cummings
  • John Turturro (VF : Gabriel Le Doze et VQ : Stéphane Rivard) : Ray Brocco, adjoint d'Edward Wilson
  • Michael Gambon (VF : Dominique Paturel et VQ : Vincent Davy) : Pr Fredericks, professeur de poésie d'Edward Wilson, agent secret
  • Keir Dullea (VQ : Claude Préfontaine) : sénateur Jack Russell, père de Clover
  • Tammy Blanchard (VF : Laurence Dourlens et VQ : Geneviève Désilets) : Laura, amour de jeunesse d'Edward Wilson
  • Lee Pace (VF : Adrien Antoine et VQ : ?): Richard Hayes, adjoint de Philip Allen
  • John Sessions : Youri Modine, le faux Valentin Mironov
  • Eddie Redmayne (VF : Donald Reignoux) : Edward Wilson, Jr.
  • Oleg Stefan (en) : Ulysse / Stas Siyanko
  • Gabriel Macht : John Russell, Jr.
  • Martina Gedeck : Hanna Schiller
  • Mark Ivanir : le vrai Valentin Mironov
  • Timothy Hutton : Thomas Wilson
  • Sándor Técsy : Sasha, assistant d'Ulysse
  • Liya Kebede : Miriam
  • Josh Pence : Bonesman
  • Tuc Watkins : officier technique du son

Production

Choix des interprètes

Leonardo DiCaprio devait initialement jouer Edward Wilson.

Musique

Accueil

Critiques

Le film a reçu des critiques mitigées. Le site web de regroupement des avis Rotten Tomatoes rapporte un score de 53 % basé sur 89 avis positifs sur 167. Metacritic a un score de 61100 basé sur 33 évaluations, indiquant des « avis globalement favorables ».

« Ne se fier à personne est le constat paranoïaque de ce berger contraint de sacrifier sa brebis préférée. »[3]

Box-office

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
59 952 835 $ - -
Drapeau de la France France 521 745 entrées - -
Monde Total mondial 100 266 865 $ - -

Autour du film

Sources : The Good Shepherd sur Internet Movie Database.

  • Il s'agit du second film réalisé par Robert De Niro (après Il était une fois le Bronx en 1993).
  • Le personnage d'Edward Wilson (Matt Damon) est inspiré de James Angleton, fondateur du contre-espionnage de la CIA.
  • Robert De Niro a travaillé pendant dix ans sur ce projet de film, son pet project.
  • Le personnage joué par Bill Crudup, Archy Cummings, est inspiré du traître Kim Philby, diplômé de Cambridge University, membre du MI6, et espion pour les Soviétiques. Il s'enfuit à Moscou pour y finir sa vie. Dans le film, en effet, Wilson parle avec Cummings qui se trouve en Union soviétique.
  • Le morceau de violon de l'espion soviétique Youri Modine, à la fin du film, est joué par Lindsay Deutsch.
  • Le personnage joué par Robert De Niro, le général Bill Sullivan, est inspiré du général William « Wild Bill » Donovan. Donovan était chef de l'Office of Strategic Services (OSS) durant la Seconde Guerre mondiale.
  • Le personnage joué par William Hurt, Philip Allen, est inspiré d'Allen Dulles, membre de l'OSS puis directeur de la CIA lors du débarquement de la baie des Cochons. Il démissionna de la CIA ensuite, mais pour des raisons autres que celles, financières, évoquées dans le film.
  • La scène évoquant Léopoldville (République démocratique du Congo) a été tournée dans la ville coloniale de Saint-Domingue en République dominicaine.

Notes et références

  1. (en) Raisons d'État sur l’Internet Movie Database
  2. « Visas et Classification | CNC », sur www.cnc.fr (consulté le )
  3. Jean-Luc Douin, « Raisons d’État : portrait psychanalytique d'un maître espion de la CIA », sur lemonde.fr, (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

Liens externes