Ramsès Ier | |
Stèle aux noms de Ramsès Ier et de Séthi Ier Musée du Louvre. | |
Naissance | v. 1351 avant notre ère |
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Décès | v. 1294 avant notre ère |
Période | Nouvel Empire |
Dynastie | XIXe dynastie |
Fonction | Pharaon d'Égypte |
Prédécesseur | Horemheb (XVIIIe dynastie) |
Dates de fonction | v. 1295 à 1294 avant notre ère[1] |
Successeur | Séthi Ier |
Famille | |
Père | Séthi |
Mère | Tiou |
Conjoint | Satrê |
Enfant(s) | ♂ Séthi Ier |
Fratrie | Trois frères (dont Khâemouaset) Cinq sœurs |
Sépulture | |
Type | Tombeau |
Emplacement | Vallée des Rois, tombe KV16 |
Date de découverte | |
Découvreur | Giovanni Battista Belzoni |
Fouilles | 1817 : Henry Salt 1825 : James Burton 1826/1827 : Edward William Lane 1844/1845 : Karl Richard Lepsius 1957 : Alexandre Piankoff |
Objets | sarcophage, Sculptures, momie |
Menpehtyrê Ramsès Ier, né vers 1351 avant notre ère et mort vers 1294 avant notre ère, est le pharaon fondateur de la XIXe dynastie de l'Égypte antique ; il règne brièvement de -1295 à -1294[1].
Règne
Il prend la succession de son père dans sa charge et apparaît pour la première fois comme Surintendant des écuries royales. Conducteur de char et chef des archers, il obtient le poste d'Envoyé royal auprès des pays étrangers. Il devient ensuite commandant de la forteresse de Tjarou et Surintendant des Bouches du Nil, c'est-à-dire gouverneur militaire du delta.
Ami d'Horemheb, dernier pharaon de la XVIIIe dynastie, ce dernier fait de lui son vizir et lui donne de surcroît le titre de Député de tout le pays, consistant à surveiller les travaux entrepris dans le pays. Il fait démonter les temples d'Aton érigés à Karnak et réutilise leur pierres à la construction du IXe pylône du temple d'Amon. Il place au pied de celui-ci deux statues le représentant.
Horemheb n'ayant pas de fils, vers la fin de son règne, il nomme Ramsès comme corégent, et implicitement comme héritier[2]. Ramsès Ier a des fils, dont Séthi, de sa femme Satrê. Une statue découverte en 1913 à Karnak au nom de Ramsès ou plutôt Pa-Ramessou dispose en effet d'une titulature princière : héritier du pays tout entier, chef de la ville et vizir.
Ramsès Ier étant déjà âgé lors de son couronnement (vers -1295), son fils Séthi devient corégent de son père comme l'indiquent les monuments du règne[3].
Séthi dirige de nombreuses campagnes militaires, notamment en Syrie tandis que Ramsès se préoccupe plutôt des affaires du pays. Il continue l'édification de la salle hypostyle du temple de Karnak commencé sous Amenhotep III par l'allée centrale, en édifiant le nord de la salle. Il a près d'Avaris un établissement qui sera par la suite agrandi par son fils et son petit-fils en une véritable capitale, Pi-Ramsès.
La dernière date connue de son règne est le 20 Peret an 2[4].
Généalogie
Appelé d'abord Pa-Ramessou, il est né dans une famille noble de Basse-Égypte, installée près d'Avaris, l'ancienne capitale Hyksôs, dans le delta du Nil. Il n'était pas d'ascendance royale et sa famille honorait particulièrement le culte de Seth de cette partie du delta[5]. Il est le fils d'un Commandant des troupes, Séthi, et a cinq sœurs et trois frères, dont Khâemouaset[6],[7].
Titulature
Sépulture
Après un règne bref, Ramsès Ier décède, laissant son fils devenir pharaon. Il est enterré dans la vallée des Rois, à Thèbes. Sa tombe, découverte par Giovanni Battista Belzoni le , dénommée KV16, est petite pour un pharaon, semblant attester de l'empressement avec lequel elle aurait été bâtie. Mais aucune momie n'est présente dans le sarcophage.
Elle est par la suite fouillée en 1817 par Henry Salt, en 1825 par James Burton, en 1826/1827 par Edward William Lane, en 1844/1845 par Karl Richard Lepsius et en 1957 par Alexandre Piankoff.
Elle est couverte de fresques relatant des passages du Livre des Portes, dans la même veine que ceux d'Horemheb, dont par le style, il est très proche. On y a retrouvé des restes de mobilier funéraire dont une statue de bois bitumé qui, intacte, aurait été le pendant de celles qui gardaient le caveau de Toutânkhamon et qui sont exposées dans les salles du premier étage du Musée du Caire.
Séthi Ier lui construit une chapelle à Abydos conservée au Metropolitan Museum of Art de New York.
Redécouverte et rapatriement
Une momie que l'on croit actuellement être celle de Ramsès Ier a été volée en Égypte et exposée dans un musée privé canadien pendant de nombreuses années avant d'être rapatriée en Égypte[8]. L'identité de la momie ne peut pas être déterminée de manière concluante, mais est très probablement celle de Ramsès Ier basée sur des tomodensitogrammes, des rayons X, des mesures du crâne et des tests de datation au carbone par des chercheurs de l'université Emory, ainsi que des interprétations esthétiques de la ressemblance familiale. De plus, les bras de la momie ont été retrouvés croisés haut sur sa poitrine, position réservée uniquement à la royauté égyptienne jusqu'en -600.
Historique concernant cette momie
À la fin du XIXe siècle, la tombe TT320 est découverte par hasard, par les frères Abd el-Rasuls, deux bergers locaux. Discrètement, ils entreprennent le pillage de cette tombe pendant environ une décennie. Ils parviennent à extraire de la tombe plusieurs momies, parmi celles-ci, celle de Ramsès Ier. Le Dr. James Douglas à Louxor, par son intermédiaire local Mustapha Aga Ayat, achète un lot d'objets dont cette momie, dont il ignore l'identité. La momie est amenée en Amérique du Nord vers 1860. Elle a ensuite été placée au musée des chutes du Niagara (en) et au Daredevil Hall of Fame à Niagara Falls, Ontario, Canada. La momie est restée là, son identité inconnue, à côté d'autres curiosités et soi-disant monstres de la nature pendant plus de cent-trente ans. Lorsque le propriétaire du musée a décidé de vendre sa propriété, l'homme d'affaires canadien William Jamieson a acheté le contenu du musée et, avec l'aide de l'égyptologue canadienne Gayle Gibson, a identifié leur grande valeur. En 1999, Jamieson a vendu les artefacts égyptiens de la collection, y compris les diverses momies, au Michael C. Carlos Museum de l'université Emory à Atlanta, en Géorgie pour deux millions de dollars américains. La momie est revenue en Égypte le avec tous les honneurs officiels ; elle est depuis exposée au musée de Louxor.
Notes et références
- 1 2 Selon N. Grimal, Kitchen, J. Málek, I. Shaw.
Autres avis de spécialistes : -1315 à -1314 (D. B. Redford), -1308 à -1307 (A. H. Gardiner), -1307 à -1306 (D. Arnold, Kinnaer), -1306 à -1304 Hornung), -1304 à -1303 (Parker), -1298 à -1296 (A. D. Dodson), -1293 à -1291 (Wente), -1292 à -1290 (Krauss, Helck, J. von Beckerath) - ↑ C'est à cette époque qu'il change son nom de Pa-Ramessou en Ramsès, le Pa étant un signe de roture.
- ↑ Notamment une statue fragmentaire découverte à Médamoud qui porte les deux titulatures conjointes et dont la formulation indique explicitement cette corégence et qui aujourd'hui est conservée au Musée du Caire, et une stèle elle aussi fragmentaire conservée au Musée du Louvre
- ↑ Stèle C57 du musée du Louvre relatant un don au temple de Ptah de la forteresse de Buden.
- ↑ Son père et son fils se nomment Séthi c'est-à-dire Né de Seth.
- ↑ Cité par Christiane Desroches Noblecourt
- ↑ E. Cruz-Uribé, « The father of Ramses I », JNES no 37, juillet 1978, p. 237 à 244, cité par Christiane Desroches Noblecourt (cf supra)
- ↑ Documentaire sur Arte
Sources
- Christiane Desroches Noblecourt, Ramsès II, la véritable histoire [détail des éditions].
- « Les secrets des momies égyptiennes (1/3) », documentaire, Joseph Cunningham, Jess Reid, Christopher Puttock, Royaume-Uni 2020, ARTE, 13 mars 2021.
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :