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Union cycliste internationale
Image illustrative de l’article Union cycliste internationale

Sigle UCI
Sport(s) représenté(s) Cyclisme
Création 1900 à Paris
Président David Lappartient
Siège Aigle (Suisse)
Affiliation Comité international olympique
Site internet www.uci.org
Entrée du Centre mondial du cyclisme (CMC) à Aigle en Suisse.

L'Union cycliste internationale (UCI) est une organisation dont le but est de développer et promouvoir le cyclisme en coopération avec les fédérations nationales. Elle est basée au Centre mondial du cyclisme, à Aigle en Suisse. Depuis 2017, le président en est l'ancien président de la fédération française David Lappartient.

Histoire

Membres du Congrès de l'Union cycliste internationale, en février 1909.
Les mêmes, en réunion (XVIIIe congrès de l'UCI, à la mairie du IXe arrondissement de Paris, Président de Beukelaer).

L'UCI est fondée le à Paris par les fédérations nationales de Belgique, des États-Unis, de France, d'Italie et de Suisse[note 1],[1]. Le poids de la tradition est tel, que l'UCI reste très longtemps un acteur secondaire dans le monde du cyclisme sur route. En effet, organisateurs de courses et équipes cyclistes tiennent à conserver leurs prérogatives.

En 1965, sous la pression du CIO, création de la Fédération internationale amateur de cyclisme (FIAC) et de la Fédération internationale de cyclisme professionnel (FICP). L’UCI devient l’organe de coordination des deux entités. La FIAC s’installe à Rome, la FICP à Luxembourg et l’UCI à Genève.

La FIAC, famille la plus nombreuse avec 127 fédérations affiliées sur les cinq continents, est dominée par les pays du bloc de l'Est qui courent en amateurs (et qui participent alors aux Jeux olympiques). Ils ne rencontrent les professionnels de la FICP qu'en de rares occasions (ex. : Paris-Nice 1974).

Sous l'impulsion d'Hein Verbruggen, président de l'UCI de 1991 à 2005, les positions fédérales se renforcent face à des acteurs souvent enlisés dans des soucis financiers ou des affaires de dopage. En 1992, il organise la réunification de la FIAC et de la FICP au sein de l’UCI, et son déménagement à Lausanne (près du CIO). Dès 1993, l'UCI met en place les classements UCI qui prennent en compte toutes les courses disputées sur les cinq continents. Jusque-là, les médias ou des opérations purement publicitaires avaient la mainmise sur ces classements (ex. : le Challenge Pernod). L'avancée peut apparaître modeste, elle est significative d'une politique de grignotage qui culmine aujourd'hui avec la mise en place du ProTour. Les organisateurs, jadis maîtres absolus sur leurs courses, émettent bien quelques réticences, d'autant que ces derniers restent encore assez puissants. Les organisateurs des trois grands tours nationaux (France, Italie et Espagne) sont également responsables d'une grosse moitié des autres épreuves du ProTour.

Ces débats ne concernent que le cyclisme sur route masculin. Dans tous les autres domaines, du cyclisme sur route féminin au cyclisme sur piste en passant par le VTT ou le cyclocross, les résistances à l'UCI sont moins importantes. L'UCI met en place des championnats du monde dans toutes ces disciplines et reste l'un des grands acteurs olympiques.

L'UCI est l'une des rares fédérations qui autorise les athlètes transgenres à participer aux compétitions. Elle le fait en se basant sur le taux de testostérone. Cette décision a pour conséquence la victoire, en 2023, pour la première fois, d'une coureuse transgenre, Austin Killips, qui remporte une course cycliste féminine internationale par étapes. Cette victoire provoque plusieurs vives réactions dans le monde du sport. Pour Alison Sydor, ancienne cycliste canadienne et championne du monde de cross-country, « le réglement actuel de l'UCI qui permet à des hommes de prendre part à des compétitions féminines n'est pas juste pour les athlètes féminines »[2]. Inga Thompson voit dans cette possibilité une menace pour le sport cycliste féminin. Selon elles, les jeunes coureuses « sont annulées, elles sont réduites au silence, leurs emplois sont menacés. Elles sont inscrites sur la liste TERF [trans-exclusionary radical feminist]. Si elles disent quoi que ce soit, elles sont éviscérées. Et donc, au lieu de lutter contre cela, elles s'en vont simplement. »[3]. Le nom d'Austin Killips a attiré l'attention pour la première fois en mars, après avoir été cité par l'ancienne championne de cyclo-cross Hannah Arensman dans un dossier de la Cour suprême expliquant pourquoi elle se retirait du sport à 24 ans[3]. La politique transgenre libérale de l'UCI est en contradiction flagrante avec l'approche de World Athletics consistant à interdire tous les hommes post-pubertés de la catégorie féminine. Elle survient malgré un lobbying soutenu des coureuses pour une interdiction pure et simple: en 2022, Marion Clignet, la triple championne du monde française, a présenté à l'UCI une enquête montrant que 92 % d'entre elles n'étaient pas d'accord pour que les athlètes trans fassent partie du peloton féminin[3].

Missions

Le développement et la promotion de toutes les facettes du cyclisme, sans discrimination de quelque sorte que ce soit, avec la proche coopération de ses Fédérations Nationales et ses principaux partenaires.

  • Le sport avec ses valeurs naturelles et universelles de compétition, d'effort, de façonneur de caractère, de bien-être et de fair-play.
  • L'activité de détente, que ce soit sous forme de loisirs ou de tourisme.
  • Un moyen de transport économique, écologique et respectueux de l'environnement qui contribue à résoudre les problèmes de la société moderne.

Concrètement, l'UCI[4] :

  • organise les championnats du monde UCI et les coupes du monde UCI ;
  • attribue les points et les classements UCI[5] ;
  • collabore avec le CIO pour organiser les épreuves cyclistes des Jeux olympiques ;
  • détermine les dates des courses du Calendrier International ;
  • édicte les règlements des disciplines du cyclisme (notamment sur le plan du matériel) ;
  • développe les disciplines du cyclisme dans le monde ;
  • organise des programmes de formation ;
  • lutte contre le dopage.

Internationalisation du cyclisme

L'UCI a eu un rôle moteur dans l'internationalisation du cyclisme qui a eu lieu ces dernières décennies. Ce processus lent vise à étendre la pratique du cyclisme hors de ses terres d'origines, c'est-à-dire l'Europe. Un des grands symboles de cette politique est la mise en place, en 1989, de la Coupe du monde de cyclisme sur route, qui comportait notamment le Grand Prix des Amériques, une course nouvelle qui se déroulait au Canada. Cette volonté s'est ensuite manifestée avec la mise en place du Pro Tour comportant notamment le Tour Down Under se déroulant en début de saison en Australie. De cette politique, découle également les critères de sélection aux championnats du monde de ces dernières années, qui essaient de représenter un maximum de petites nations, cela au détriment des nations historiques du cyclisme[6],[7].

Lutte contre le dopage

L'UCI est responsable des contrôles antidopage pratiqués dans le sport cycliste. Dans ce cadre, elle a mis en place en 2008 le passeport biologique. Ce nouvel outil consiste à suivre de manière longitudinale un certain nombre de variables biologiques chez les coureurs afin de détecter toutes leurs variations considérées comme anormales. Il devrait notamment rendre plus difficiles les manipulations sanguines par exemple[8],[9].

L'affaire Armstrong

En octobre 2012, après la décision de l'UCI de retirer ses sept succès au Tour de France à Lance Armstrong pour dopage, le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA) John Fahey déclare dans un entretien avec la radio australienne ABC : « Tout le monde se dopait pendant l’ère Armstrong »[10]. « Il y a eu une période durant laquelle la culture dans le cyclisme voulait que tout le monde se dope. Il n’y a aucun doute là-dessus et les dirigeants du cyclisme doivent assumer leurs responsabilités ». Dans un entretien avec la chaîne de télévision Fox Sports, John Fahey a estimé que la Fédération internationale retrouverait sa crédibilité si les dirigeants en place durant l’ère Armstrong ne figurent plus dans l’organigramme[10]. « Si le dopage était aussi présent, la question qu’on peut légitimement se poser est : ’Qui voulait le stopper ? Qui travaillait contre ? Pourquoi ne fut-il pas stoppé ?’ », a souligné M. Fahey. »[10]

L'ancien président de l’UCI, Hein Verbruggen, ami personnel d’Armstrong, est notamment dans le viseur des coureurs comme l’Écossais David Millar, dopé repenti, réclamant sa démission de son poste actuel de président d’honneur de la Fédération internationale[10].

Commission indépendante de réforme du cyclisme

En janvier 2014, une commission d'enquête est mandatée[11] par l'Union cycliste internationale pour enquêter sur les problèmes auxquels le cyclisme sur route a été confronté, en particulier sur les scandales de dopage et l'implication éventuelle de l'UCI[n 1]. Le rapport du CIRC est remis à l'UCI le [12]. À la suite de ce rapport, l'UCI annonce de nouvelles mesures antidopage[13].

CADF

Afin de gérer son programme antidopage, l'UCI a créé la CADF (Cycling Anti-Doping Foundation).

Dopage mécanique

Dès avant 2006, l'utilisation d'assistance électrique au pédalage par les coureurs est évoquée[14]. Il faut cependant attendre 2016 pour qu'elle soit interdite par l'UCI[15]. Celle-ci se refusant à l'utilisation de caméra thermique le moteur électrique dégageant de la chaleur pour repérer les tricheurs, des journalistes de Stade 2 s'en sont servis[16]. Ils ont ainsi pu repérer plusieurs tricheurs probables. Mais malgré les dénonciations effectuées auprès de l'UCI, celle-ci les a laissées sans suites[16]. Depuis, ces moteurs électriques placés dans le cadre seraient remplacés par une ou des roues faisant office de moteur[17].

En , sur impulsion de David Lappartient, l'UCI met en place une politique à grande échelle de lutte contre le dopage mécanique. Elle utilisera dorénavant des appareils à rayons X pour scanner les vélos ainsi que des magnétomètres miniatures développés par le CEA français. L'ensemble du dispositif est évalué à 500 000  en investissement[18].

Présidents

David Lappartient, président depuis 2017
  • Drapeau de la Belgique Émile De Beukelaer (1900-1922)
  • Drapeau de la France Léon Breton (1922-1936)
  • Drapeau de la Suisse Max Burgi (1936-1939)
  • Drapeau de la Belgique Alban Collignon (1939-1947)
  • Drapeau de la France Achille Joinard (1947-1957)
  • Drapeau de l'Italie Adriano Rodoni (1958-1981)
  • Drapeau de l'Espagne Luis Puig (1981-1990)
  • Drapeau des Pays-Bas Hein Verbruggen (1991-2005)
  • Drapeau de l'Irlande Patrick McQuaid (2005-2013)
  • Drapeau du Royaume-Uni Brian Cookson (2013-2017)
  • Drapeau de la France David Lappartient (depuis 2017)

Disciplines

Pour chacune de ces disciplines, l'UCI organise des championnats du monde.

Articles connexes

  • Grand Prix de l'UCI
  • Classifications de courses UCI

Identité visuelle

  • Ancien logotype jusqu'au 24 juin 2015
    Ancien logotype jusqu'au 24 juin 2015
  • Logotype depuis le 24 juin 2015
    Logotype depuis le 24 juin 2015

Notes et références

Notes

  1. Quatre des six signataires du procès-verbal de création sont français : Alfred Riguelle (UVF), le comte de Villers (USFSA), Victor Breyer (représentant la National Cycling Association des États-Unis), Paul Rousseau qui a reçu les pouvoirs du délégué suisse. Émile de Beukelaer (Belgique) accepte la présidence.
  1. Extrait du cahier des charges : « La CIRC a été instituée pour mener une vaste enquête indépendante sur les causes de la culture du dopage qui s'est développé dans le cyclisme et sur les allégations qui mettent en cause l’UCI ainsi que d’autres organes et fonctionnaires quant à l'inefficacité des enquêtes menées pour découvrir les pratiques de dopage. ».

Références

  1. Alex Poyer, « Cyclistes en sociétés, Naissance et développement du cyclisme associatif français (1867-1914) », sur theses.univ-lyon2.fr, (consulté le ).
  2. Cyclisme : une athlète transgenre remporte pour la première fois une course féminine internationale par étapes, francetvinfo.fr, 2 mai 2023
  3. 1 2 3 (en) Oliver Brown, Transgender cyclist Austin Killips wins women’s Tour of the Gila – next stop Olympics?, telegraph.co.uk, 2 mai 2023
  4. missions de l'UCI.
  5. (en) « UCI road rankings »
  6. l'UCI vise à l'internationalisation du cyclisme.
  7. internationalisation du cyclisme et coupe du monde.
  8. définition du passeport biologique
  9. passeport biologique UCI « Copie archivée » (version du 3 novembre 2012 sur Internet Archive).
  10. 1 2 3 4 « Tout le monde se dopait pendant l’ère Armstrong », Le Soir, .
  11. Cyclisme : l'UCI instaure une commission d'enquête sur son passé sur lemonde.fr.
  12. L'UCI publie le rapport de la Commission Indépendante de Réforme du Cyclisme sur uci.ch.
  13. L’UCI annonce de nouvelles mesures antidopage suite au rapport et aux recommandations de la CIRC sur uci.ch.
  14. Clément Guillou, « Moteur dans le vélo : l’incroyable tricherie qui « va au-delà du dopage » », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  15. « Dopage mécanique : L'UCI recherche moteurs désespérement - UCI world tour Cyclisme » (consulté le ).
  16. 1 2 (it) « Lo scandalo della bici col motorino Tutte le prove di chi usa il trucco », Corriere della Sera, (lire en ligne, consulté le ).
  17. (it) « Bici e doping tecnologico, il vero motore? Nella ruota », La Gazzetta dello Sport - Tutto il rosa della vita, (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Rayons X, trackers, magnétomètres : l'UCI renforce la lutte contre la fraude technologique dans le cyclisme », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Paracyclisme », sur fr.uci.ch (consulté le ).

Liens externes