Marc | |
Première page de l'Évangile selon Marc par Sargis Pitsak, XIVe siècle. | |
Auteur traditionnel | Marc |
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Datation historique | vers 60–75, probablement après 65[1] |
Plus ancien manuscrit | 45 (IIIe siècle), codex Vaticanus (IVe siècle) |
Nombre de chapitres | 16 |
Canon biblique | Évangiles |
L'Évangile selon Marc (Το κατά Μάρκον Ευαγγέλιον / to katá márkon euangélion) est un des quatre évangiles du Nouveau Testament, la partie la plus récente de la Bible chrétienne. Il raconte la prédication, la vie et la mort de Jésus de Nazareth d'un point de vue chrétien.
Il est un des trois « Évangiles synoptiques ». Il se situe en deuxième place juste après l’Évangile selon Mathieu parmi les quatre Évangiles canoniques.
Les thèmes théologiques essentiels dans l'Évangile selon Marc incluent l'imminence du Royaume de Dieu, la puissance miraculeuse de Jésus, l'importance de devenir "disciple" de Jésus de Nazareth, la crucifixion, le Messianisme caché, et l'importance de la grâce divine dans les échecs humains. Ces thèmes illustrent la compréhension de Marc de Jésus en tant que Messie et Sauveur.
Il est aussi le plus bref et probablement le plus ancien. Son antériorité par rapport aux deux autres synoptiques (Matthieu et Luc) est aujourd'hui admise par le consensus historien, tout comme son utilisation par Matthieu et Luc, dont il constitue l'une des deux sources principales.
La tradition chrétienne attribue sa rédaction à Marc, identifié au Marc compagnon de Paul puis de Pierre, personnage mentionné par le Nouveau Testament, spécialement les Actes des Apôtres et les épîtres de Paul et de Pierre.
Rédaction et origine
Auteur et langue de rédaction
L'évangile selon Marc est le plus bref des quatre évangiles canoniques[2] et, à l'instar des trois autres, il est écrit dans le grec ancien dominant alors, la koinè [3].
Ce texte ne comporte aucun mention de son ou de ses auteurs. Son auteur n'explicite pas ses intentions en rédigeant ce texte[3], qui sont à déduire par le lecteur[4]. Il n’emploie jamais la première personne du singulier, qui n'est suggérée indirectement qu'une fois, dans une apostrophe en 13:14 (« que le lecteur comprenne »)[3]. Le titre (suscription) d'« évangile selon Marc » (κατά Μάρκον / katá márkon) n'apparaît que vers la fin du IIe siècle.
Certains chercheurs considèrent que la question de l'identification de l'auteur n'est pas nécessairement centrale et doit être relativisée[5]. La tradition des pères de l'Eglise, relayée par Eusèbe de Césarée[6], s'appuie sur le récit de Papias d'Hiérapolis[7] datant du IIe siècle. La valeur historique de ce texte est néanmoins débattue par la recherche historique contemporaine[8], notamment parce que l'analyse du contenu même de l'évangile la mettent en doute[9].
L'auteur est peut-être à rapprocher d'un disciple judéo-chrétien de Pierre à Jérusalem[10], cité par trois fois dans les Actes des Apôtres sous le nom de « Jean surnommé Marc (it) »[11], repris une seule fois sous le seul nom de « Marc »[12] – un nom assez courant à l'époque – et qui est associé à Pierre, Paul et Barnabé[8]. Ce personnage nommé Marc les aurait accompagnés lors de leur deux derniers voyages missionnaires[13], jusqu'à une séparation que Paul veut définitive. Ce personnage semble également apparaître dans l'Épître à Philémon, lettre sans doute authentique où Paul mentionne un « Marc » collaborant avec lui, à Rome ou à Éphèse, durant son troisième voyage missionnaire[8]. Un autre passage, dans l'Épître aux Colossiens[14], qui est probablement pseudépigraphique (écrite vers l'année 80)[15] et dépendant de l'Épître à Philémon, propose une situation identique et fait de Marc un cousin de Barnabé. La Première épître de Pierre[16] – également pseudépigraphique et rédigée à Rome – identifie Marc comme le « fils » de Pierre aux côtés de ce dernier. Enfin, la Deuxième épître à Timothée[17] explique comment Paul sur le point de mourir en prison – peut-être à Rome – réclame que Marc, « qui lui est précieux », lui soit envoyé.
Ces éléments permettent de dresser un portrait hypothétique d'un « Jean dit Marc (it) », proche de Pierre à Jérusalem avant de suivre Paul, dont il se sépare après une querelle vers 50 puis, après une certaine période, de se rapprocher de Paul et de Pierre, auxquels il est « précieux » avant leur martyre. Il est vraisemblable que la tradition rapportée par Papias d'Hiérapolis évoque ce « Jean-Marc » comme l'auteur qui aurait mis par écrit ce que Pierre se rappelait[9]. Pour sa part, Justin de Naplouse mentionne un passage du texte attribué Marc[18] en se référant à des « Mémoires de Pierre »[3]. Justin de Naplouse est fidèle en cela à la tradition présente chez Papias et qui est reprise ultérieurement par Tertullien[19]. Cependant, rien, à ce jour, ne vient corroborer la validité de des affirmations présentes dans ces textes[19].
De plus, l'importance de Pierre dans cet évangile ne signifie pas nécessairement qu'il en soit l'inspirateur car on retrouve la même prééminence dans différents écrits pauliniens. L'origine judéenne voire à Jérusalem (hiérosolomytaine) du rédacteur semble également, douteuse pour un texte rédigé en grec qui dénote une méconnaissance de la géographie palestinienne[20]. L'évangile marcien témoigne en effet d'un manque de connaissance des questions géographiques, politiques et religieuses en Judée à l'époque de Jésus. Ainsi, aujourd'hui, l'opinion la plus courante est que l'auteur se situe géographiquement et historiquement à bonne distance des événements relatés[21].
Néanmoins, la présence de formulations maladroites donne à ce texte un aspect quelque peu rustique[22] qui peut être dû à l'éventuelle influence de Pierre[23].
En tout état de cause, il n'est guère possible de conclure dans la mesure où il se peut également que la tradition primitive ait attribué l'évangile à un chrétien nommé Marc, inconnu par ailleurs, qu'elle a confondu par la suite avec « Jean-Marc »[20]. L'auteur demeure difficile à connaitre autrement que par ce qu'il est possible de déduire « de sa langue, de son style, de son rapport à l'espace et au temps, de son travail littéraire et de sa perspective théologique »[24].
Datation
Les historiens et les exégètes s’accordent généralement pour une datation remontant à la fin des années 60 ou au début des années 70 ap. J.-C. en se fondant notamment sur l'état de développement de la tradition grecque sur Jésus telle qu'elle apparaît dans cet évangile : le texte suggère que plusieurs dizaines d'années se sont écoulées depuis la Crucifixion[25]. C'est essentiellement autour du discours apocalyptique du chapitre 13[26] que s'articule le débat sur la datation du texte : la majorité des exégètes insistent sur le climat d'effervescence eschatologique qui régnait alors et concentrent la fourchette de datation autour de l'année 70, avant ou après selon qu'ils estiment que l'auteur a ou non connaissance de la chute de Jérusalem[27].
Néanmoins, des nuances existent. Certains chercheurs, s'appuyant sur Papias, pensent que cet évangile a été rédigé peu après la mort de Pierre, au milieu des années 60. Ainsi Martin Hengel décèle dans Mc 13[26] la période qui a suivi le décès de Néron, celle dite « des quatre empereurs », c'est-à-dire l'année 69. Le fait que Marc n'évoque pas les révoltes de 66-70 ou ne mentionne pas la chute de Jérusalem en 70 semble conforter cette datation. Cependant, les chercheurs qui postulent une datation au-delà de 70 arguent que les Juifs qui se trouvaient hors de Palestine ne devaient que peu connaître les détails de cette révolte. Néanmoins, les témoignages de Flavius Josèphe ainsi que des auteurs d'apocalypses juives et l'importance qu'ils accordent à la chute et à la destruction du Temple incitent à douter que les chrétiens d'origine juive ignorent la portée symbolique de ces évènements[28].
En se fondant sur la relation avec les autres synoptiques, rédigés durant les années 80 ou au début des années 90, une datation au-delà de 75 pour Marc est peu envisageable[28].
Des théories minoritaires proposent d'autres datations et d'autres langues d'origine[29].
Genre littéraire
D'une manière générale, l'école de la Formgeschichte (« histoire de la forme ») estime que les évangiles constituent un genre littéraire à part entière, né des besoins des premières communautés chrétiennes et « visant à édifier plutôt qu'à instruire leurs lecteurs », comme le rappelle Daniel Marguerat[30]. Toutefois, si la nouveauté du genre « évangile » n'est pas contestable sur le plan théologique, il en va autrement d'un point de vue littéraire[30].
Le texte de Marc étant le plus ancien des quatre Évangiles canoniques, il est en effet possible de considérer son auteur comme le créateur d'un genre littéraire nommé « évangile »[31]. Cependant, cette spécificité est contestée par plusieurs spécialistes, dont Rudolf Bultmann, qui voit plutôt le texte marcien comme une forme d'apologétique parmi d'autres, destinée à illustrer le kérygme chrétien et dénuée de véritables intentions biographiques[31].
Les techniques d'écriture de l'Évangile selon Marc et la nature de son contenu peuvent être comparées aux livres prophétiques de la Bible hébraïque, ainsi qu'aux « arétalogies » de la Grèce antique, ces romans qui relatent les actions prodigieuses d'hommes « divins », mais ces parallèles trouvent vite leurs limites : les premiers portent sur le message des prophètes bien plus que sur leur biographie, et les secondes ne répondent pas à un dessein théologique[31], même si elles accordent elles aussi une place prépondérante aux miracles[32]. Les biographies hellénistiques semblent plus proches, dans leur attention au message du personnage central, mais, là encore, la parenté reste peu probante[31]. Sur la forme, le texte marcien se présente plutôt comme l'héritier partiel de traditions orales ou écrites inspirées de la culture gréco-romaine, qui s'entremêlent dans la narration, tout en véhiculant un message radicalement nouveau[32].
Le mot « évangile » lui-même, s'il apparaît dès le premier verset de Marc, ne désigne ni le livre ni une forme littéraire : en grec, εὐαγγέλιον / euangélion signifie simplement « bonne nouvelle », c'est-à-dire l'annonce du Christ[31]. Le sens de « genre littéraire », pour évoquer les textes évangéliques, n'est attesté qu'à partir du IIe siècle, avec la Didachè et la Seconde épître de Clément[31]. Il serait néanmoins inopportun d'établir une séparation trop nette entre ces deux acceptions, car le récit ne se résume pas à une succession d'événements, il est tout entier placé sous le signe de la « bonne nouvelle », y compris lorsque celle-ci est vécue dans l'humiliation et la douleur[31]. Les deux sont indissociables : en même temps que commence l'annonce de la « bonne nouvelle », commence l'acte d'écrire[32].
Localisation
Le lieu où a été rédigé cet évangile n'est pas connu mais plusieurs hypothèses ont été avancées[33].
On a pu établir que le texte s'adressait à un public essentiellement non juif et hellénophone ne connaissant pas l'araméen ni les pratiques juives de pureté rituelle, dans une région où le latin était en usage et avait influencé le grec. Ce public, peut-être des convertis par des évangélisateurs familiers de la tradition judéo-chrétienne, baignait dans l'attente imminente de la parousie, peut-être attisée par une persécution de la communauté au cours de laquelle un grand nombre aurait failli[34]. Le texte s'inscrit dans la droite ligne de la littérature populaire hellénistique, à la syntaxe rudimentaire, teintée de sémitismes et d'araméismes, avec des maladresses stylistiques apparentes[35].
Quant à préciser la localisation, bon nombre d'exégètes choisissent de ne pas rejeter celle qui traditionnellement[33], à la suite de Clément d'Alexandrie[36], situe la rédaction à Rome, sans que ce point puisse toutefois être catégoriquement affirmé[37].
Cette théorie semble renforcée par l'usage de mots d’emprunt dérivés du latin et d'expressions provenant de la grammaire latine, ce qui suggère une rédaction dans un milieu où l'on parlait le latin. Toutefois, ces latinismes sont essentiellement militaires et monétaires, et semblent passés dans le langage courant du grec hellénistique[37]. Ainsi, plusieurs chercheurs optent plutôt pour une rédaction en Palestine, en Syrie ou encore en Transjordanie septentrionale, voire en Galilée[33].
Seules Jérusalem et d'une façon plus générale la province romaine de Judée sont écartées par les exégètes, car l'auteur montre une connaissance insuffisante des réalités locales[38].
Manuscrits
Entre les manuscrits grecs des évangiles, il existe de nombreuses variantes à partir desquelles un classement a été esquissé au XVIIIe siècle en trois « recensions » : alexandrine, byzantine et occidentale. Les deux premières se partagent le texte lu dans les Églises, et la dernière est à l'origine des deux autres, qui l'ont remplacée. Pour Marc, le texte occidental a encore deux témoins : le Codex de Bèze (D), copié vers 400, et le Codex de Freer (W), qui en est, pour Marc seul, une première révision[39].
Où qu'il ait été composé, le texte de l'Évangile selon Marc a sans doute commencé à circuler largement dans les dix à quinze ans qui ont suivi sa rédaction[40], étant donné un grand nombre de corrections ultérieures[41]. Outre les deux bibles grecques copiées dans le deuxième quart du IVe siècle, le Codex Sinaiticus et le Codex Vaticanus, il n'existe que deux manuscrits antérieurs à la fin du IVe siècle qui concernent Marc, tandis que Luc est présent dans quatre, et Matthieu et Jean dans douze[42]. S'il s'agit du plus ancien des évangiles, Marc est aussi le moins bien attesté : les premiers papyrus à proposer un extrait de Marc – le Papyrus 137 (en) (137), le Papyrus 45 (45) et le Papyrus 88 (88) – datent respectivement du début du IIIe siècle, du milieu du IIIe siècle et de la fin du IVe siècle[43].
En 1972, José O'Callaghan a affirmé avoir reconnu quelques lettres de l'évangile dans un fragment de papyrus de Qumrân (7Q5) d'avant l'an 70, mais peu de chercheurs ont donné crédit à cette hypothèse[44].
En 2012, une équipe de chercheurs canadiens de l'Acadia Divinity College dirigée par Craig A. Evans découvre un manuscrit de l'Évangile selon Marc dans le masque funéraire d'une momie, qui aurait été copié un peu avant l'an 90. Ces conclusions sont contestées par une partie de la communauté scientifique, qui y voit de l'apologétique, voire de la pseudo-science[45]. Édité en 2018 sous le nom de 137 (en), ce manuscrit est aujourd'hui daté entre la fin du IIe siècle et le début du IIIe siècle.
Contenu
Structure
L'exégèse biblique a coutume de scinder l'évangile marcien en deux parties, consécutives au prologue (1:1-13) et s'articulant autour de la scène de Césarée de Philippe (8:27-33), la seconde partie portant essentiellement sur l'enseignement de Jésus à ses disciples et sur l'annonce de la Passion[46]. Toutefois, il n'existe pas de consensus sur l'emplacement du point de bascule, ni sur cette structure binaire, ni même sur la nécessité de définir une structure[46]. Plusieurs spécialistes optent pour un plan en trois parties, d'autres vont jusqu'à six[46].
Camille Focant, pour sa part, propose un découpage en six sections, abstraction faite du prologue (1:1-13) : 1. 1:14-3:6 - 2. 3:7-6:6a - 3. 6:6b-8:30 - 4. 8:31-10:52 - 5. 11:1-13:7 - 6. 14:1-16:8[46].
Le plan proposé par Corina Combet-Galland distingue deux grandes parties encadrées par une préface et une postface : Préface (1:1-13) - 1. L'autorité du Fils de Dieu (1:14-8:21) - 2. Le service du Fils de Dieu (8:22-15:47) - Postface (16:1-8)[47]. La finale longue (16:9-20) est une « suite ajoutée »[47].
Pour Benoit Standaert, l'Évangile marcien serait conçu pour la lecture dans les assemblées chrétiennes, spécialement pour les grandes fêtes, et en particulier pour la veillée pascale. C’est pourquoi il y voit une haggadah pascale chrétienne, les treize premiers chapitres de Marc étant une introduction liturgique à la Pâque de Jésus[48]. Il propose un plan en sept parties : Prologue (1,1-13) - Narration (1,14-6,13) - Interrogation de plus en plus pressante (6,14-8,26) - Réponse à Césarée de Philippe et au mont Hermon (8,27-9,13) - Comment suivre Jésus ? (9,14-10,52) - Dénouement (11,1-15,47) - Épilogue (16,1-8). Une huitième partie, la finale longue (16,9-20), est due à un auteur ultérieur.
Résumé
Prologue
Dès le Prologue (1,1-13) Jésus est présenté comme le Messie, le Fils de Dieu. Mais la plupart des acteurs du drame ignoreront jusqu'au bout cette identité. Le Fils de l'homme est baptisé (1, 8), reçoit l'onction divine de l'Esprit Saint (1, 10) qui le conduit désormais, et le Père le proclame son Fils (1, 11).
Poussé au désert par l'Esprit (1, 13) Jésus se prépare à affronter Satan. Mais les anges le servent, et les bêtes sont témoins.
Dans la Narration (1,14 --6,13) Jésus inaugure son règne, qui est celui de Dieu. Il réclame le repentir des foules pour l'accueillir (1, 15)
Jésus désigne ses premiers disciples (1, 16-20), qui seront ses ministres. (Première victoire sur Satan, par la guérison d'un démoniaque).
Constamment Jésus impose le silence aux démons (1, 26-27), et même à ses amis, pour qu'ils taisent son identité véritable : c'est ce qu'on appelle le secret messianique. Il le leur impose parce qu'il craint que les foules ne se leurrent sur ses intentions, et ne fassent de lui un roi temporel, alors qu'il est le roi eschatologique. Il ne peut et ne veut s'imposer que par un accueil désintéressé : l'accueil des cœurs.
Le Nouveau Souverain s'avance souverainement dans sa patrie, la Galilée. Il désigne ses premiers disciples, qui seront ses ministres. Il chasse les démons. Avec une condescendance royale, il guérit la belle-mère de son premier ministre (1, 30), Pierre, dans la maison duquel il était descendu. Il parcourt toute la Galilée. Il guérit toute infirmité: les lépreux (1, 40) les paralytiques (2, 1). D'un signe il appelle Lévi (2, 14) fonctionnaire d'Hérode, qui deviendra fonctionnaire du Royaume de Dieu. Il discute avec les Pharisiens. Les foules de tous les pays environnants accourent pour le suivre. Il connaît un immense succès.
Il institue ses « Douze »(3, 16) et définitifs ministres. Il écarte d’un geste ses parents qui cherchent à l'accaparer (3, 31-34). Il répond aux calomnies des scribes. Il enseigne les foules en paraboles. Maître des éléments, et Dieu, il apaise la tempête (4, 37-41). Il s'aventure en pays semi-païen, par delà le lac. De par sa puissance, il ressuscite la fille de Jaïre. 5,21-24 et 5, 37-42) Il visite sa patrie, Nazareth, où il est accueilli froidement. Il envoie les Douze au-devant de lui, en mission deux à deux. Eux-mêmes se mettent à chasser les démons, à guérir les malades.
Argumentation
Au début de l'Argumentation (6,14 ---10,52)
- 1. dans la première section (6,14 --- 8,26) le narrateur, Marc, commence par un nouvel en-tête (6,14-16) où l'on entend Hérode, le tétrarque, poser la question décisive de l'identité de Jésus.
Suit une digression où Marc raconte le sort tragique réservé au Baptiste, préfiguration de celui que devait subir le Fils de l'homme en personne (6, 14-29).
Jésus multiplie les pains pour les foules (6, 35-45). Il marche sur les eaux (6, 46-52). De partout, on lui amène les malades (6, 52-56). Il discute avec les inquisiteurs, Pharisiens et Scribes, descendus de Jérusalem pour enquêter sur son cas (7,1-7,7). Jésus stigmatise les traditions humaines, pratiquées au détriment du commandement divin. Il dévalorise la pureté tout extérieure de la Loi, au profit de la pureté intérieure, celle de la conscience.
Déjà il s'aventure en pays étranger. Il guérit la fille d'une Syrophénicienne (7, 24-30), un sourd-bègue (7, 31-36). Multiplie de nouveau les pains (8, 1-9), cette fois au profit des païens.
Les Pharisiens incrédules demandent un signe (8, 12).
Il guérit un aveugle (8, 22-26).
- 2. Dans la section centrale du livre (8,27 --- 9,13) nous entendons Pierre répondre clairement à l’interrogation de Jésus : « Tu es le Christ » (8,29). C'est alors que Jésus annonce une première fois sa passion (8, 31-32).
Au cœur du livre (8,34-38) Jésus expose la condition pour suivre ce Messie paradoxal : se renoncer.
Au sommet de l'Hermon, la Transfiguration (9, 2-7) authentifie solennellement, au nom de Dieu, l'identité de Jésus, et sa mission : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le » (9,7). Mais Jésus impose encore le silence à ses amis (9, 9).
- 3. La troisième section (9,14 --- 10,52) de l'argumentation expose comment suivre Jésus. C'est en Galilée, puis en Judée, puis en Pérée, puis en route vers Jérusalem. D'une phrase, Jésus résume son propos : « Le Fils de l'homme lui-même n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour une multitude » (10,45).
Jésus guérit un aveugle à Jéricho, qui le reconnaît comme le « Fils de David » (10,47.48).
Crucifixion
Le Dénouement (Marc 11,1 --- 15,47) marque un tournant crucial dans l'Évangile de Marc. L'entrée pacifique de Jésus à Jérusalem, monté sur un petit âne (Marc 11, 7-9), est l'un des moments les plus emblématiques de la vie de Jésus. Cette entrée symbolique suscite des attentes messianiques parmi la foule, mais Jésus est loin du roi terrestre attendu. Il entre ensuite dans le Temple et expulse les vendeurs (Marc 11, 15-17), réaffirmant l'autorité de Dieu sur ce lieu sacré.
La Parabole des vignerons homicides (Marc 12, 1-11) met en lumière le rejet de Dieu par les chefs religieux, préfigurant le destin de Jésus.
Dans cette période, Jésus délivre des enseignements solennels. Il répond aux questions sur l'impôt à César (Marc 12, 14-17), aborde la question de la résurrection (Marc 12, 15-27), souligne l'importance du premier commandement (Marc 12, 28-35), et questionne le statut du Messie (Marc 12, 35-37).
Le Discours eschatologique (Marc 13, 1-37) est une partie cruciale de cette section. Jésus prédit la ruine de Jérusalem et évoque la fin du monde, anticipant la venue finale du Fils de l'homme sur les nuées du ciel, une référence à sa propre divinité (Marc 13, 9-24 ; 14, 1-37). Il exhorte à la vigilance (Marc 13, 37), préparant les disciples à des temps difficiles.
Deux jours avant la Pâque, à Béthanie, une femme prépare symboliquement l'ensevelissement de Jésus (Marc 14, 3-8).
La trahison de Judas lors de la Cène (Marc 14, 10-11) annonce les événements tragiques à venir. Jésus partage sa dernière Pâque avec ses disciples, instituant ainsi l'eucharistie (Marc 14, 22-24).
À Gethsémani, il souffre profondément en compagnie de Pierre, Jacques et Jean, appelant Dieu comme "Abba" (Marc 14,36).
Les événements s'accélèrent avec l'arrestation de Jésus, le reniement de Pierre, son jugement par le Sanhédrin et Ponce Pilate, la flagellation, la couronne d'épines, et la crucifixion (Marc 15, 1-15, 24). Jésus expire "à la neuvième heure" solaire, soit à trois heures de l'après-midi (Marc 15,39). Il est ensuite enseveli dans le tombeau d'un riche (Marc 15, 42-46).
Résurrection
Le tombeau vide (Marc 16:1-4) : Le récit commence avec les femmes, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, se rendant au sépulcre de Jésus, où elles découvrent que la pierre qui fermait l'entrée a été roulée.
L'annonce de la résurrection (Marc 16:5-7) : À l'intérieur du tombeau, les femmes trouvent un jeune homme vêtu de blanc qui leur annonce que Jésus est ressuscité et les invite à informer les disciples.
La peur et la fuite (Marc 16:8) : Les femmes sont prises de peur et de tremblements, et elles s'enfuient du tombeau sans rien dire à personne, ce qui crée un effet dramatique dans le récit.
Les apparitions de Jésus ressuscité (Marc 16:9-14) : Le récit de Marc mentionne ensuite plusieurs apparitions de Jésus ressuscité à ses disciples, mais les détails sont limités.
L'injonction missionnaire (Marc 16:15-18) : Jésus donne à ses disciples l'injonction de prêcher l'Évangile dans le monde entier, promettant des signes miraculeux à ceux qui croient.
Ascension (Marc 16:19) : L'Évangile selon Marc ne décrit pas explicitement l'ascension de Jésus au ciel, contrairement à d'autres évangiles, mais le texte suggère son élévation.
La rédaction finale (Marc 16:20) : Le chapitre 16 se termine en soulignant que les disciples ont accompli leur mission.
Finale de Marc
Dans beaucoup de versions contemporaines du Nouveau Testament[49] dont la TOB[50], l'évangile selon Marc se termine sur un passage consécutif au verset 16,8 et plus ou moins long, qui présente plusieurs apparitions de Jésus ressuscité auprès de disciples incrédules, puis son ascension et leur départ en mission[51].
En fait, le texte du rédacteur initial s'arrête en réalité au verset 16,8, même si cette fin abrupte peut troubler : « elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur[49]… » Cette fin d'un épisode sur un affect n’est pourtant pas singulière dans cet évangile[51] mais, dès l'Antiquité, ce côté abrupt a été remarqué et diverses tentatives d'ajouts de fins existent dans plusieurs manuscrits[49].
On dénombre quatre types de finales en plus de la « finale courte » : une version où cette dernière est légèrement augmentée d'une brève addition, une version dite « longue » (16,9-20), une version « doublement longue » qui reprend les trois précédentes et enfin, une version qui insère entre les versets 14 et 15 une interpolation dite du « logion de Freer »[51]. La majorité des manuscrits onciaux ainsi que la Vulgate connaissent la « version longue » mais les deux grands onciaux du IVe siècle - le codex Vaticanus et le codex Sinaiticus - s'arrêtent à 16,8, tandis que quelques autres manuscrits proposent les versions alternatives[51]. L'analyse textuelle du passage 16,9-20 et les comparaisons avec le reste de la littérature néotestamentaire ou apocryphe fait pencher pour une datation au deuxième tiers du IIe siècle probablement produit pour un milieu hellénistique dans un cadre missionnaire[51].
Quelques exégètes soutiennent pour leur part l'idée d'une fin accidentellement perdue - par exemple détachée d'un codex - estimant que le rédacteur n'aurait pu manquer de raconter l'apparition en Galilée évoquée au verset 16,7[49]. Quoi qu'il en soit, le passage 16,9-20 a été déclaré canonique par l’Église catholique lors du concile de Trente sans obligation pour les catholiques de croire qu'il est de Marc[49].
Importance historique
Un texte de transition
L'Évangile selon Marc occupe une place centrale dans l'histoire du christianisme, car il marque deux transitions : le passage de la tradition orale sur Jésus à l'écriture évangélique, et l'intégration du christianisme du monde judéo-palestinien à l'espace culturel hellénistique et romain[32]. Avant Marc, il existait également des traditions écrites sur Jésus, par exemple dans les logia de la Source Q. Cependant, elles restaient lacunaires par rapport à la biographie de Jésus, de sorte que, en l'état actuel des connaissances, le texte de Marc est le premier à relater une « vie de Jésus », depuis son baptême jusqu'à sa mort sur la croix, dans une séquence chronologique.
Marc et les autres synoptiques
Selon la théorie des deux sources, majoritairement acceptée, les évangélistes Matthieu et Luc doivent beaucoup à l'Évangile de Marc. Ils l'ont utilisé et incorporé dans leur propre ouvrage au point d'en faire leur ossature.
Contenu propre à Marc
La quasi-totalité de l'Évangile selon Marc a été repris par Matthieu et Luc : au total, 635 versets sur 661[52].
Sur un total de 661 versets, le contenu de Marc non réutilisé (ce qu'on appelle en allemand leSondergut) par Matthieu et Luc ne comprend que 26 versets[52], parmi lesquels :
- Mc 2:27
- Mc 3:20-21
- Mc 4:26-29 : la Semence (parabole)
- Mc 7:31–37 : la Guérison du sourd-muet de Décapole
- Mc 8:22–26 : l'Aveugle de Bethsaïde
- Mc 9:48-49
- Mc 14:51-52 : le Jeune homme nu
- Mc 15:44.
Au total, le texte de Marc se retrouve presque en entier dans les deux autres synoptiques (635 versets sur 661)[53].
De plus, le schéma de la vie du Christ, tel que fixé par Marc, se retrouve dans Matthieu et Luc : un ministère galiléen, suivi d'une seule montée à Jérusalem pour la dernière Pâque. Marc et Lc ont seulement complété ce schéma, d'une part par les récits de la naissance et de l'enfance, composés symétriquement, et d'autre part par les paroles ou discours de Jésus .
Mise à part une première partie (Mc:1,1 - 6,13) que Matthieu a assez profondément bouleversée, les deux synoptiques ont respecté la progression de Marc, y compris et surtout pour le récit de la Passion. Ils confirment sa chronologie pour les derniers jours ou les dernières heures de Jésus.
L'entrée messianique à Jérusalem, en débouchant de Jéricho, a lieu avant la semaine de Pâque (cf. Mc 11,1), avant l'onction à Béthanie, qui prend place deux jours avant la Pâque juive (cf. Mc 14,1). La dernière Cène, véritable repas pascal avec consommation de l'agneau, est célébrée le soir de la Pâque (cf. Mc 14,12). Jésus est livré dès le lendemain aux chefs du Temple de Jérusalem (cf. Mc 14,53) puis à Ponce Pilate (cf. Mc 15,1). Jésus, le Vendredi saint, reste au moins six heures en croix, de neuf heures du matin (cf. Mc 15,25) à trois heures passées de l'après-midi (cf. Mc 15,34).
Théologie et thématiques
Royaume de Dieu
Le thème du Royaume de Dieu occupe une place centrale et prédominante dans l'Évangile selon Marc d'après Raymond Brown. Pour Marc, ce Royaume représente bien plus qu'une simple réalité future, il est une réalité présente qui a des implications profondes pour la vie des croyants. Le concept du Royaume de Dieu est au cœur de l'enseignement de Jésus selon Marc et est intimement lié à sa mission et à son ministère terrestre[54].
Jésus commence son ministère en proclamant que le Royaume de Dieu est proche (Marc 1:15). Brown souligne que la proclamation est un appel à la repentance et à la foi dans la perspective de la théologie de Marc. Elle signifie que le Royaume de Dieu est à portée de main selon Marc pour ceux qui sont prêts à se détourner de leurs voies pécheresses et à mettre leur confiance en l'Évangile[55].
La thématique de la récompense et de punition Eschatologiques sont inséparables de celle du Royaume de Dieu. L'Évangile selon Marc aborde donc la question de la récompense et de la punition eschatologiques, où ceux qui croient et persévèrent seront récompensés, tandis que ceux qui rejettent la foi seront condamnés (Marc 13:13, Marc 16:16). Ceci est en lien avec la thématique de la veille et à la foi. Dans les récits de Marc, Jésus de Nazareth exhorte les disciples à rester vigilants et à maintenir leur foi dans l'attente de la fin des temps (Marc 13:33-37). Cette vigilance souligne l'incertitude temporelle du moment de la venue finale du Royaume de Dieu.
Brown avance aussi que le Royaume de Dieu est la sphère dans laquelle Dieu règne en souveraineté[55]. C'est un royaume spirituel qui transcende les limites de l'espace et du temps. Il ne se limite pas à une réalité terrestre ou à un règne politique, mais il englobe toute la création et tout l'univers. Dans ce Royaume, Dieu rétablit l'ordre divin, répare ce qui est brisé et restaure la relation entre l'humanité et lui-même.
Raymond Brown considère que le Royaume de Dieu dans l'Évangile selon Marc - et aussi dans l'Evangile selon Matthieu - est également une réalité dynamique. Il ne reste pas statique, mais il grandit et se développe à mesure que Jésus enseigne et accomplit des œuvres miraculeuses. Les paraboles de Jésus, telles que celle du grain de moutarde (Marc 4:30-32), illustrent la croissance progressive du Royaume. Il commence petit, mais il devient finalement une grande réalité qui englobe toutes choses[56].
Cependant, il existe un paradoxe du Royaume caché dans la structure du récit de Marc. Il Marc présente souvent Jésus comme un messie qui cache le secret de sa nature réel, encourageant les lecteurs à découvrir la véritable identité de Jésus à travers ses actions plutôt que par des titres ou des déclarations explicites (Marc 8:27-30). Ce paradoxe reflète une tension dans la compréhension du Royaume de Dieu.
Les miracles de Jésus
La moitié de l'Evangile selon Marc est constituée de récits de miracles[57].
Ces guérisons miraculeuses et ces exorcismes montrent que Jésus est le Fils de Dieu qui a autorité sur les forces du mal (Marc 1:23-27). Sur le plan théologique, ces miracles ne sont pas de simples démonstrations de pouvoir, mais des signes tangibles de la présence de Dieu dans le monde et de sa compassion envers les souffrants : ils annoncent la libération des captifs[58].
Un des miracles les plus connus dans la tradition occidentale est la guérison de la femme atteinte d'une hémorragie (Marc 5:25-34). Pour Raymond Brown, cette guérison miraculeuse ne se limite pas à la sphère physique : elle symbolise également la guérison spirituelle que Jésus offre à ceux qui ont foi en lui[58]..
Dans les récits de Marc, on constate aussi que exorcismes sont une autre manifestation de la puissance de Jésus. Lorsqu'il chasse des esprits impurs (Marc 1:21-27), il est présent comme un être qui disposerait d'une autorité sur les forces du mal[57].
Christologie
L'Évangile selon Marc présente une christologie dynamique qui se développe progressivement tout au long du récit. Au début de l'Évangile, Jésus est principalement perçu comme un enseignant et un guérisseur. Cependant, au fil de l'histoire, la compréhension de son identité par les disciples et les personnages du récit évolue.
Une caractéristique distinctive de la christologie de Marc est le "Messianisme caché". Jésus ne revendique pas ouvertement son titre messianique, et il demande souvent à ceux qu'il guérit de ne pas en parler. Cette approche peut être interprétée comme un moyen de susciter une réflexion profonde sur sa véritable identité. Marc soulève donc dans son récit le dilemme de ce que signifie être le Messie. Jésus ne correspond pas aux attentes traditionnelles du Messie conquérant, ce qui soulève des questions sur la nature de son messianisme. Un aspect important de la christologie de Marc est donc l'évolution de la compréhension des disciples. Ils passent de la perplexité et de l'incompréhension initiales à une reconnaissance progressive de la véritable identité de Jésus.
L'Évangile selon Marc utilise aussi fréquemment le titre "Fils de l'Homme" pour désigner Jésus. Ce terme, emprunté du Livre de Daniel dans l'Ancien Testament, peut être interprété comme une référence à la dimension céleste de Jésus et à sa mission eschatologique.
Il existe en outre des éléments relevant d'une la christologie haute chez Marc. En effet, l'un des moments clés de la christologie dans Marc est la Transfiguration (Marc 9:2-8). Là, Jésus est transfiguré devant Pierre, Jacques et Jean, révélant sa nature divine. Cependant, il demande à ses disciples de garder le silence jusqu'à ce que le Fils de l'Homme soit ressuscité. La christologie markienne comporte également des éléments de témoignage divin. Le centurion romain déclare à la fin de la crucifixion : "Vraiment, cet homme était Fils de Dieu !" (Marc 15:39).
La christologie de Marc met enfin en évidence la souffrance de Jésus, en particulier dans la deuxième moitié de l'Évangile, lors du récit de la crucifixion. Le concept du Messie souffrant trouve son expression la plus prononcée dans le récit de la crucifixion, où Jésus endure une mort humiliante. La christologie de Marc atteint son apogée avec la résurrection de Jésus. Le Messie crucifié est également le Messie ressuscité, renforçant la notion d'eschatologie et de réalisation finale de la foi chrétienne.
La crucifixion de Jésus
Le thème de la crucifixion dans l'Évangile selon Marc est d'une importance capitale et occupe une place centrale dans cet Évangile. La crucifixion de Jésus est un événement crucial dans une perspective chrétienne et qui a des implications théologiques profondes pour la compréhension de sa mission salvatrice et de sa divinité selon Marc.
La crucifixion de Jésus est présentée pour la première fois dans Marc 15:22-41. Ce passage décrit en détail le processus de crucifixion, y compris le fait que Jésus est cloué sur la croix entre deux malfaiteurs. Le récit relate également les moqueries et les insultes lancées à Jésus par les passants, les chefs religieux et même l'un des malfaiteurs crucifiés avec lui. La crucifixion de Jésus est un moment de grande souffrance physique et de mépris public.
La crucifixion de Jésus revêt une signification théologique profonde dans l'Évangile selon Marc. Elle est présentée comme l'accomplissement des prophéties de l'Ancien Testament concernant le Messie souffrant (Marc 15:24, référence à Psaume 22:18). La crucifixion est également liée à l'idée de l'expiation des péchés, où Jésus offre sa vie en sacrifice pour le salut de l'humanité (Marc 10:45). En effet, la crucifixion est le point culminant de l'œuvre salvatrice de Jésus, où il prend sur lui les péchés du monde.
L'Évangile selon Marc décrit la réaction des témoins de la crucifixion de Jésus. Certains passants se moquent de lui, le provoquent en disant : "Lui qui détruisait le temple et le rebâtissait en trois jours, sauve-toi toi-même, en descendant de la croix !" (Marc 15:29-30). Les chefs religieux se moquent également de lui en affirmant qu'il ne peut pas sauver les autres s'il ne peut pas se sauver lui-même (Marc 15:31-32).
Cependant, il y a aussi ceux qui observent la crucifixion avec une attitude de révérence et de crainte. Le centurion romain, chargé de superviser l'exécution, fait une déclaration significative après la mort de Jésus : "Vraiment, cet homme était Fils de Dieu !" (Marc 15:39). Cette confession souligne la puissance et la divinité de Jésus même au moment de sa mort.
L'Évangile selon Marc rapporte un événement surnaturel qui se produit lors de la crucifixion. Il est écrit que "là, le rideau du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas" (Marc 15:38). Cette déchirure du rideau symbolise la nouvelle relation entre Dieu et l'humanité, rendue possible par la mort de Jésus. L'obscurité qui couvre la terre pendant la crucifixion (Marc 15:33) peut être interprétée comme un signe de l'obscurité spirituelle qui accompagne la mort de Jésus, ainsi que de la désapprobation divine.
La crucifixion de Jésus dans l'Évangile selon Marc revêt un sens profond. D'un point de vue théologique, elle symbolise le sacrifice ultime de Jésus pour le salut de l'humanité et l'expiation des péchés. La réaction des témoins, y compris la confession du centurion, souligne la nature divine de Jésus. La déchirure du rideau du temple symbolise l'ouverture d'un nouveau chemin vers Dieu pour tous les croyants.
« Secret messianique »
Au début du XXe siècle, William Wrede a nommé « Messiasgeheimnis »[59] — que l'on traduit par « secret messianique » mais qui peut être traduit par « mystère messianique »[60] — le fait que Jésus interdit qu'on le nomme « messie » ou « fils de Dieu »[61] et qu'on mentionne ses guérisons et exorcismes[62]. Selon Wrede, ce silence sur la mission de Jésus aurait été un moyen littéraire par lequel les premiers chrétiens pouvaient justifier l'absence de consensus sur ce point : l'auteur de l'évangile laisserait entendre que Jésus aurait gardé secrète sa fonction messianique à ses propres proches. L'expression a été abondamment commentée et critiquée depuis.
Dans l'exégèse du XXIe siècle, elle est généralement considérée comme une construction savante et technique, une marque substitutive créée pour tenter d'éclairer une série de passages obscurs au lecteur moderne[63]. Pour l'historien David Watson, il faut plutôt chercher la raison de cette « discrétion » dans la nécessité d'être - selon l'évangéliste - regardé défavorablement par la culture dominante pour l'être favorablement aux yeux de Dieu[64]. Des exégètes comme Nils Dahl ou Camille Focant s'accordent plutôt sur la volonté d'emphase du rédacteur de l'évangile - qui propose une christologie de type mystique - sur l'aspect « mystérieux » familier aux lecteurs de l'époque, sans qu'ils aient attendu de réponse particulière[65]. En tout état de cause, le lecteur de l'évangile apprend dès l'ouverture de celui-ci que Jésus est le Messie et, pour la plupart des exégètes, cette atmosphère mystérieuse sert surtout la structure narrative qui culmine avec la révélation de la vraie nature de Jésus au moment de la crucifixion[66].
Réception de l'évangile selon Marc
Les pères de l'Eglise
La réception de l'Évangile selon Marc chez les Pères de l'Église a été marquée par une appréciation de ce texte en tant que précieux récit de la vie et des enseignements de Jésus Christ. Les Pères de l'Église étaient des figures influentes dans les premiers siècles de la chrétienté, et leur interprétation de l'Évangile selon Marc a contribué à façonner la compréhension chrétienne de Jésus et de sa mission. Voici un aperçu de la réception de Marc chez certains Pères de l'Église :
Saint Irénée de Lyon (130-202) : Irénée, dans son ouvrage "Contre les Hérésies", utilise fréquemment l'Évangile selon Marc pour réfuter les hérésies de son époque. Il considère Marc comme un témoin fiable des enseignements de Pierre, et donc comme une source précieuse pour établir la tradition apostolique.
Saint Jérôme (347-420) : Jérôme, célèbre pour sa traduction de la Bible en latin (la Vulgate), a également commenté l'Évangile selon Marc. Il met en avant la simplicité du style de Marc et son souci de présenter les faits de manière concise.
Saint Augustin (354-430) : Augustin, l'un des penseurs chrétiens les plus influents de l'Antiquité tardive, a écrit des commentaires sur l'Évangile selon Marc. Il met en évidence l'importance de la foi en Jésus-Christ comme thème central de cet Évangile.
Origène (185-254) : Origène, un des premiers théologiens chrétiens, a écrit des commentaires sur tous les livres de la Bible, y compris Marc. Il interprète souvent les récits de l'Ancien Testament de manière allégorique pour en extraire des enseignements spirituels qu'il applique à Marc.
Tertullien (160-220) : Tertullien, un théologien d'Afrique du Nord, a cité Marc dans ses controverses théologiques.
Saint Cyrille d'Alexandrie (376-444) : Cyrille, l'un des grands défenseurs de la christologie orthodoxe lors des débats conciliaires, a également écrit sur Marc. Il met en avant l'importance des miracles de Jésus décrits par Marc comme des signes de sa divinité.
La réception de l'Évangile selon Marc chez les Pères de l'Église témoigne de son statut en tant que texte canonique fondamental. Les Pères de l'Église l'ont utilisé pour soutenir leurs enseignements théologiques, apporter des réponses aux hérésies de leur époque et mettre en avant la personne et l'œuvre de Jésus-Christ. Leurs commentaires et leurs écrits ont contribué à préserver et à transmettre l'héritage de Marc au sein de la tradition chrétienne.
Dans le protestantisme
La réception de l'Évangile selon Marc chez Martin Luther et Jean Calvin, les figures centrales de la Réforme protestante, a joué un rôle significatif dans le développement du protestantisme. Bien que leur approche de Marc partageait des similitudes en tant que réformateurs, il y avait également des nuances dans leurs interprétations.
Luther considérait Marc comme un évangile important, mais il avait une préférence marquée pour l'Évangile selon Jean. Néanmoins, il considérait que Marc était central pour présenter l'enseignement et les actions de Jésus de manière directe et simple. Luther mettait en avant l'importance de la foi en Christ et de la grâce de Dieu dans son commentaire sur Marc, soulignant que la foi est le moyen par lequel les croyants sont justifiés.
Luther insistait également sur la solennité du baptême, un sacrement central dans la théologie luthérienne, en se basant sur les récits de baptême dans Marc, notamment le baptême de Jésus par Jean-Baptiste.
Jean Calvin avait une approche plus systématique dans son commentaire sur Marc. Il voyait Marc comme un évangéliste "concret", se concentrant sur les faits et gestes de Jésus. Calvin insista sur la doctrine de la prédestination dans son interprétation de Marc, soulignant que l'appel de Jésus à ses disciples était un acte divinement orchestré. Il accordait également de l'importance à l'obéissance et à la discipline dans sa lecture de Marc, en soulignant la nécessité pour les croyants de suivre Christ avec dévotion.
En tout état de cause, la réception de Marc chez Luther et Calvin a influencé la théologie et la pratique protestantes. Luther a mis en avant la justification par la foi, tandis que Calvin a approfondi la doctrine de la prédestination et de la souveraineté de Dieu. L'Évangile selon Marc a continué d'être une source précieuse pour ces réformateurs dans leur quête de comprendre et d'enseigner les principes fondamentaux de la foi chrétienne.
Notes et références
Notes
Références
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- 1 2 Raymond E.Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ? , Bayard, 2011, p. 205.
- ↑ Par exemple, James Crossley argumente en faveur d'une datation de l'évangile marcien susceptible de remonter jusqu'au milieu des années 30 : James G. Crossley, The Date of Mark's Gospel, London, T&T Clark International., , p. 22-24.. De même, Ilaria Ramelli affirme que le Satiricon de Pétrone, contiendrait une parodie de l'histoire de Jésus et indiquerait que l'évangile marcien aurait le latin pour langue initiale, avec une datation antérieure à 64 : (en) Ilaria Ramelli, « The Ancient Novels and the New Testament: Possible Contacts », Ancient narrative, vol. 5, , p. 41-68 (ISBN 978-90-77922-26-2) ; Ilaria Ramelli, Le Satiricon de Pétrone : tradition, Parodie, Allusion.
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- ↑ Le terme provient de Mc 4. 11 et du terme μυστήριον / musthếrion, qui est à comprendre dans sa dimension mystique cf. (en) John R. Donahue et Daniel J. Harrington, The Gospel of Mark, Liturgical Press, , p. 28-29.
- ↑ Mc 1. 25, Mc 1. 34, Mc 8. 30.
- ↑ Mc 1. 44, Mc 3. 12, Mc 5. 43, Mc 7. 36.
- ↑ (en) David Watson, Honor among Christians : Cultural Key to Messianic Secret, Forteress Press, , p. 151.
- ↑ (en) David Watson, Honor among Christians : Cultural Key to Messianic Secret, Forteress Press, , p. 15, 75.
- ↑ pour une approche complète sur ces débats voir (en) Elizabeth Struthers Malbon, « History, Theology, Story : Re-Contextualizing Mark's “Messianic Secret” as Characterization », dans Matthew Ryan Hauge et Christopher W. Skinner (dirs.), Character Studies and the Gospel of Mark, Bloomsbury/T&T Clark, , p. 35-56.
- ↑ (en) John R. Donahue et Daniel J. Harrington, The Gospel of Mark, Liturgical Press, , p. 28-29.
Bibliographie
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- Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008 (ISBN 978-2-8309-1289-0)
Outils bibliographiques et étude des manuscrits
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Annexes
Articles connexes
- Antériorité de Marc
- Discours sur le mont des Oliviers
- Grande Tribulation
- Jeune homme nu
- Marc 16
- Variantes du texte de l'Évangile de Marc
- Évangile selon Matthieu
- Évangile selon Luc
- Évangile selon Jean
- Évangiles synoptiques
- Problème synoptique
- Théorie des deux sources
- Source Q
Liens externes
- Évangile selon saint Marc, manuscrit précieux du IXe siècle conservé à la Bibliothèque multimédia intercommunale d'Épinal (bmi), cote Ms 265 P/R, disponible en ligne.