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Alessandro Volta
Alessandro Giuseppe Antonio Anastasio Volta
Titre de noblesse
Comte
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
(à 82 ans)
Côme (Lombardie-Vénétie)
Sépulture
Tombe d'Alessandro Volta (d)
Nationalités
Activités
Physicien, universitaire, inventeur, chimiste
Conjoint
Teresa Peregrini (d)
Enfant
Zanino Volta (d)
Autres informations
A travaillé pour
Université de Pavie
Ordre religieux
Membre de
Académie des sciences de Turin ()
Académie nationale virgilienne de Mantoue
Académie royale néerlandaise des arts et des sciences
Académie nationale des sciences
Académie bavaroise des sciences
Académie des sciences
Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen
Distinctions
Médaille Copley ()
Chevalier de la Légion d'honneur‎
Ordre de la Couronne de fer
Blason
Vue de la sépulture.

Le comte Alessandro Giuseppe Antonio Anastasio Volta, né à Côme le et mort dans cette même ville le , est un physicien et chimiste italien.

Il est connu pour ses travaux sur l'électricité et pour l'invention de la première pile électrique, appelée pile voltaïque[1]. Son nom est à l'origine du volt, unité de tension électrique.

Biographie

Premiers travaux

Issu d'une famille aristocratique de Côme (par sa mère, Donna Maddalena, il était lié à la famille des Inzaghis[2]), Volta épousa en 1794 une femme de sa condition, Teresa Peregrini. Ils auront trois fils : Zanino, Flaminio et Luigi[1].

En 1774, il fut nommé professeur de physique de l’École royale de Côme. L'année suivante, il simplifiait la fabrication de l’électrophore, machine électrostatique décrite en 1762 par le physicien suédois Johan Wilcke[3],[4]. Volta fit une telle publicité à cet appareil qu'il en passe pour l'inventeur. En 1777, il voyagea en Suisse et s'y lia d'amitié avec H.-B. de Saussure.

Intrigué par des gaz inflammables qui s'échappent dans les marais proches de sa maison (l’« air inflammable » de Benjamin Franklin), Volta s’intéresse en 1776 à la chimie des gaz : c'est ainsi qu’en , il préleva des capsules de miasmes des zones marécageuses de l'îlet Partegora du lac Majeur[5] et en isola la fraction inflammable, le méthane[6] dont il comprend qu'il est issu de la putréfaction des plantes[7]. Il conçut ses propres expériences, notamment le protocole d’ignition du méthane par une étincelle électrique dans un tube obturé. Volta étudia l’électrisation des solides, en s'efforçant de mesurer séparément la tension électrique (V) et la charge électrique (Q) : c’est ainsi qu’il découvrit que pour un corps donné, ils sont proportionnels (« loi de capacitance[8] »), et c’est en hommage à ce chercheur que l’unité de tension électrique s’appelle le volt.

En 1779, il fut appelé à la chaire de physique expérimentale à l’université de Pavie, qu’il conserva pendant près de 40 ans[9]. Les leçons de Volta étaient si fréquentées que l'empereur suivant Joseph II ordonna la construction d'un nouveau "théâtre de physique", aujourd'hui la "Aula Volta". De plus, l'empereur a accordé à Volta un financement substantiel pour équiper le cabinet de physique d'instruments, achetés par Volta en Angleterre et en France. Il en reste 150 aujourd'hui à l'institut, effectivement utilisés par le scientifique de Côme[10].

Volta et Galvani

Luigi Galvani.

Luigi Galvani avait découvert un phénomène qu’il qualifiait d’« électricité animale » : lorsque l'on connecte deux disques métalliques de métaux différents par une patte de grenouille, celle-ci se contracte, indiquant le passage d'un courant électrique. Volta eut l'idée de substituer à la patte de l’animal un buvard imbibé de saumure, et ses méthodes d’étude de la charge électrique lui permirent de montrer que, dans les deux cas, il y avait échange de charge électrique et apparition d’une tension entre les deux métaux.

Il introduit ainsi la notion de « couple électrochimique », et formule la loi selon laquelle la force électromotrice (fem) d'une pile galvanique, réalisée par mise en contact de deux électrodes métalliques via un électrolyte, est la différence entre deux « potentiels d’électrode », qui ne dépendent que de la nature du métal constitutif : il s'ensuit que deux électrodes d’un même métal ne peuvent développer de tension.

En 1800, un différend professionnel à propos de l’interprétation biologique de Galvani poussa Volta à inventer la pile voltaïque, une pile électrique primitive débitant un courant électrique à peu près stable[11]. Volta savait que l'accouplement de métaux le plus efficace pour produire de l'électricité est le couple zinc-argent. Il fit d'abord l'essai de deux piles branchées en série ; chacune de ces piles était un gobelet de vin rempli de saumure, dans laquelle trempaient les électrodes ; puis il remplaça les gobelets par des lamelles de carton imbibées de saumure, interposées entre les rondelles de zinc et d'argent empilées alternativement.

La pile voltaïque

Exemple de pile voltaïque.

Plusieurs chercheurs ont étudié le phénomène de la pile de Volta et ont essayé de l'améliorer. Certains ont découvert l'illumination à arc qui démontre que l'électricité provoque une sorte d'éclair. Ils ont démontré le phénomène en reliant les deux bornes de la pile à un morceau de charbon.

Le , deux chimistes britanniques, William Nicholson (1753-1815) et Sir Anthony Carlisle (1768-1840) réalisent la première électrolyse (celle de l'eau) en utilisant la pile de Volta comme générateur, permettant ainsi d'identifier les deux constituants de l'eau, oxygène et hydrogène. Cette découverte ouvre la porte à toutes sortes d'électrolyses dont celle de l'aluminium et du cuivre.

Les premières batteries étaient composées de plusieurs piles voltaïques réunies.

Un des principaux défauts de la pile de Volta était son manque d'étanchéité ; la saumure dans laquelle étaient plongés les morceaux de carton coulait de la pile. Ce problème est maintenant résolu car on remplace la saumure par un gel plus consistant.

En 1820, Hans Christian Ørsted découvrit que les phénomènes électriques étaient de près reliés aux phénomènes magnétiques. Il remarqua que l'aiguille de sa boussole changeait de direction lorsqu'il la déplaçait autour d'un fil relié à la pile de Volta ; tout dépendant de sa position, la boussole n'indiquait pas la même direction.

En 1836, John Daniell mit au point la première pile impolarisable.

Notoriété

Honneurs et récompenses

Université de Pavie, Aula Volta, 1787, la salle utilisée par Volta pour ses cours.

Alessandro Volta est devenu membre de la Royal Society le . Celle-ci lui décerna la médaille Copley en 1794.

Napoléon Bonaparte lui décerna le titre de comte du Royaume en 1810 ; en 1815, l'empereur d'Autriche le nomma professeur de philosophie à Padoue.

Hommages

Le concept-car Toyota Alessandro Volta.

Alessandro Volta est enterré dans la ville de Côme, en Italie ; le temple Volta, près du lac de Côme est consacré à son travail ; ses instruments et papiers originaux y sont présentés. Au Musée d'Histoire de l'Université de Pavie se trouvent de nombreux instruments scientifiques utilisés par Volta, en plus de sa chaise et de son tableau noir[12]. Le bâtiment est apparu, ainsi que son portrait, sur la devise italienne de 10 000 lires.

En 1881, l'unité de tension électrique, le volt, est nommée en son honneur.

Le constructeur automobile Toyota a donné le nom d'Alessandro Volta à un concept-car présenté en 2004 au Salon de l'automobile de Genève.

Armoiries

Figure Blasonnement
Armoiries du comte Volta Armes de comte du Royaume,

Écartelé : au I, du quartier des comtes sénateurs du royaume d'Italie ; au II d'azur, au cygne d'argent, surmonté d'un arc de voute du même ; au III de gueules, à une pile voltaïque et au condensateur d'argent ; au IV, de sinople à deux barres d'argent.[13],[14],[15]

Notes et références

  1. 1 2 « Alessandro Volta, biographie », sur www.jesuismort.com (consulté le ).
  2. (it) « Vita e opere di un illustre Comasco », sur Alessandrovolta.info, Côme (Italie), Editoriale sarl (consulté le ).
  3. Giuliano Pancaldi, Volta, Science and Culture in the Age of Enlightenment, Princeton Univ. Press, (ISBN 978-0-691-12226-7), p. 73.
  4. Joh. Carl Wilcke, « Ytterligare rön och försök om contraira electriciteterne vid laddningen och därtil hörande delar », Kongliga Svenska Vetenskaps Academiens Handlingar, vol. 23, , p. 245–266.
  5. Alessandro Volta, Lettere del Signor Don Alessandro Volta… sull'aria inflammabile nativa delle paludi, Milan, éd. Giuseppe Marelli, 1777.
  6. « Methane », BookRags (consulté le ).
  7. Söhngen N.L (1910), « Sur le rôle du méthane dans la vie organique », Recueil des travaux chimiques des Pays-Bas et de la Belgique, vol. 29 no 7, p. 238-274.
  8. Jeffrey Huw Williams, Defining and Measuring Nature: The Make of All Things, Morgan & Claypool, (ISBN 978-1-627-05278-8).
  9. John Munro, Pioneers of Electricity; Or, Short Lives of the Great Electricians, Londres, The Religious Tract Society, (lire en ligne), p. 89–102.
  10. « Alessandro Volta » Gabinetto fisico » (consulté le )
  11. Robert Routledge, A popular history of science, G. Routledge and Sons, (réimpr. 2e) (ISBN 0-415-38381-1), p. 553.
  12. (it) Dante Spizzi, « Sala Volta | Museo per la storia dell'Università » (consulté le )
  13. Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments.
  14. Source : http://www.heraldique-europeenne.org.
  15. Armorial du Souvenir.

Voir aussi

Bibliographie

  • François Arago, Éloge historique d'Alexandre Volta, lu à la séance publique du , dans Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, imprimerie de Firmin Didot frère, Paris, 1833, tome 12, p. LVII-XXXVII-CIV (lire en ligne).
  • Gérard Borvon, Histoire de l'électricité, de l'ambre à l'électron, Vuibert 2009.

Articles connexes

  • Liste d'inventeurs
  • Pistolet de Volta
  • Pile voltaïque
  • Électrophore de Volta

Liens externes

Bases de données et dictionnaires