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Andrea del Sarto
Autoportrait, Corridor de Vasari, Musée des Offices[1].
Naissance

Gualfonda
Décès
(à 44 ans)
Florence
Sépulture
Basilique de la Santissima Annunziata (depuis )
Période d'activité
Nom de naissance
Andrea d'Agnolo di Francesco di Luca
Activité
Maître
Piero di Cosimo
Lieu de travail
Mouvement
Influencé par
Conjoint
Lucrezia del Fede (à partir de )
Œuvres principales
La Madone des Harpies, Cenacolo di Andrea del Sarto
signature d'Andrea del Sarto
Signature
Vue de la sépulture.

Andrea del Sarto (André del Sarte en France au XIXe siècle), de son vrai nom Andrea d'Agnolo di Francesco di Luca ou Andrea d'Agnolo di Francesco di Luca di Paolo del Migliore Vannucchi ou plus simplement Andrea Vannucchi[2], né le à Gualfonda près de Florence et mort le à Florence, est un peintre italien et escroc de la Haute Renaissance.

Biographie

Il est un des quatre fils d'un tailleur (en italien Sarto) du nom d'Agnolo de Francesco et de Costanza de Silvestro, elle-même fille d'un tailleur. À sept ans, il devient apprenti d'un orfèvre. Ensuite, il entre en apprentissage dans l'atelier du peintre et sculpteur sur bois Gian Barile[3] qui, au vu de ses considérables progrès, le confie à l'atelier de Piero di Cosimo ; il ira plus tard chez Raffaellino del Garbo[4].

« Le jeune Andrea del Sarto, passait tous ses instants de liberté dans la « Salle du pape » à Santa Maria Novella, pour étudier le carton de Michel-Ange pour La Bataille de Cascina et celui de Léonard pour La Bataille d'Anghiari. »

Vasari

Andrea et son ami plus âgé Franciabigio décident d'ouvrir un atelier ensemble sur la Piazza del Grano. Leur première œuvre est Le Baptême du Christ pour la congrégation florentine Scalzo, le début d'une longue série de fresques monochromes en grisaille. Avec le temps, leur association se dissout et le style d'Andrea del Sarto se développera individuellement à partir de cette date.

Il est admis le dans la corporation des peintres, l'Arte dei Medici e degli Speziali, et de cette année datent ses premières œuvres.

Les moines du couvent de la Santissima Annunziata lui commandent de finir, avec Franciabigio et Andrea Feltrini, les fresques commencées en 1460 par Alesso Baldovinetti, poursuivies ensuite par Cosimo Rosselli. Ils lui confient en 1509 le soin d'exécuter les cinque Storie di miracoli di san Filippo Benizzi, qu'il achève un an après dans la Loggia dei Servi di Maria.

Son voyage à Rome dans le 1510 est probable car il a dû y prendre connaissance des développements picturaux de Raphaël, utilisés dans le Corteo dei Magi de 1511 et ensuite dans la Natività della Vergine de 1514 pour le même cloître de la Santissima Annunziata.

Le grand nombre des projets des années qui suivent et qui ont fait la renommée d'Andrea comme dessinateur, révèlent les leçons qu'il tire de l'étude de Michel-Ange, comme dans la face de l'Enfant et du bras tendu de Giovanni dans la Madonna col Bambino e san Giovannino de Borghese.

En 1514, il entame les fresques monochromes du cloître du Scalzo à Florence, qu'il complétera avec beaucoup d'interruptions, en 1526.

La monochromie permet des représentations semblables aux bas-reliefs, et sa Madone des Harpies des Offices, de 1517, qui comporte d'évidentes références à Fra Bartolomeo, rappelle l'image d'une sculpture. Dans une niche, dans une chaude pénombre, la Madone apparaît comme une statue sur un piédestal.

À la fin de 1517 ou au début de 1518, il épouse Lucrezia del Fede (veuve en de Carlo di Domenico Berrettaio), qu'il connaît depuis plusieurs années, qui lui a déjà tenu lieu de modèle et qui continuera de l'être dans de nombreux tableaux.

Il effectue un passage en France en 1518 au service de François Ier, avec son élève Andrea Squarzella, laissant son épouse à Florence.

Il a déjà réalisé pour le roi de France la Madonna col Bambino, santa Elisabetta e san Giovannino et La Charité du Louvre (et d'autres œuvres perdues).

Pendant son séjour, son épouse Lucrezia lui enjoint de revenir vers l'Italie. Le roi approuve, mais seulement à condition que son absence de France soit courte, et il confie à Andrea un montant d'argent à dépenser pour lui acheter des œuvres d'art. Rentré à Florence, au lieu de cela, il se laisse tenter par la construction d'une maison dans la ville.

Cela amène un conflit avec François Ier qui refuse de réintégrer Andrea dans sa cour. Aucune punition sérieuse, cependant, n'a été apparemment opposée à l'artiste.

En 1520, son travail est localisé à Florence où il exécute Foi et Charité au cloître du Scalzo, suivi de La Danse de Salomé, La Décollation de saint Jean-Baptiste, La Présentation de la tête de saint Jean à Hérode, une Allégorie de l'Espoir, l'Apparition des anges à Zacharie (1523).

Il rénove les traditionnelles images des Pietà florentines visibles dans les compositions de Vienne et du palais Pitti, cette dernière, inspirée de la Pietà de Fra Bartolomeo, était initialement pour le monastère San Piero a Luco, dans le Mugello, où Andrea s'est réfugié en 1523 pour échapper à l'épidémie de la peste qui sévit à Florence.

Il peint une Visitation, monochrome, en automne 1524, après être revenu de Luco.

En 1525, il retourne peindre la Vierge au sac au cloître de l'Annunziata, une fresque en tympan appelé ainsi à la suite d'un saccage (selon une des hypothèses), et son travail final est La Naissance de saint Jean Baptiste (1526), et l'année suivante une Cène sur le mur du fond du réfectoire de San Salvi, près de Florence.

Il meurt de la peste en 1531, des suites du siège de Florence (1529-1530). Il est enterré dans le sol de la chapelle des peintres de la Santissima Annunziata avec quatorze autres artistes.

Galerie

  • La Madone des Harpies (1517). 208 × 178 cm.
    La Madone des Harpies (1517). 208 × 178 cm.
  • Son buste au-dessus d'une porte au cloître du Scalzo.
    Son buste au-dessus d'une porte au cloître du Scalzo.
  • Le Sacrifice d’Isaac, 1527-29.
    Le Sacrifice d’Isaac, 1527-29.
  • Dama col : Lady with a book of Petrarch's rhyme, 1528 et 1529.
    Dama col : Lady with a book of Petrarch's rhyme, 1528 et 1529.
  • Dessins préparatoires figurant une exécution infamante à l'époque, réservée aux traitres et aux Juifs en Allemagne et en Italie, 1529-1530.
    Dessins préparatoires figurant une exécution infamante à l'époque, réservée aux traitres et aux Juifs en Allemagne et en Italie, 1529-1530.
  • Gravure d'après son autoportrait dans Le Vite de Giorgio Vasari, édition de 1568.
    Gravure d'après son autoportrait dans Le Vite de Giorgio Vasari, édition de 1568.

Œuvres

Vierge à l'Enfant avec Sainte Élisabeth, Jean le Baptiste enfant et un ange. Neue Pinakothek, Munich.

À Florence

  • Musée d'Orsanmichele : Marie Madeleine (1509)
  • Palazzo Davanzati : Icare (ca. 1508)
  • Musée San Marco : Visitation (ca. 1509)
  • Basilique de la Santissima Annunziata : fresques du cloître San Lucca : Le Sauveur (ca. 1515)
  • Cloître du Scalzo :
    • Baptême du Christ (1510)
    • La Charité (1513)
    • Prédication de Jean Baptiste (1515)
    • La Justice (1515)
    • Saint Jean le Baptiste (1516)
    • L'Arrestation de saint Jean Baptiste (1517)
    • La Danse de Salomé (1521)
    • Décollation de saint Jean Baptiste
    • Présentation de la tête de saint Jean Baptiste
    • L'Espérance
    • La Foi
    • L'Annonce à Zacharie (1523)
  • Palais Pitti (galerie Palatine) :
    • La Visitation (ca. 1512)
    • L'Annonciation (1512) huile sur bois, 185 × 174 cm. Haut cintré destinée à couronner le retable La Vierge et les Saints de l'église San Francesco à Sarzana
    • Scènes de la vie de Joseph (1515) peinture sur bois, 98 × 135 cm. Deux panneaux issus d'un décor de quinze panneaux de la chambre nuptiale de Pierfrancesco Borgherini et Margherita Acciaoli.
    • Dispute sur la Sainte Trinité (ca. 1517)
    • L'Assomption de la Vierge dite Assunta Panciatichi (1522- 1525)
    • L'Assomption de la Vierge dite Assunta Passerini (1526)
    • Madone en gloire et saints dite en italien Pala Gambassi (1528)
    • Vierge en gloire avec quatre saints dite en italien Pala Poppi (1530)
    • Pietà (ca. 1523)
    • Sainte Famille (ca. 1528)
    • Retable Gambassi (ca. 1528)
    • Saint Jean Baptiste ou Le Petit Saint Jean (1523)
    • Vierge à l'Enfant et saints (1527)
    • Vierge à l'Enfant avec sainte Élisabeth et saint Jean (1529)
    • Retable de saint Godenzo (1529)
  • Musée du Cenacolo di San Salvi :
    • La Cène (1524)
    • Cinq saints (1511)
    • Le Christ mort (ca. 1524) et autres œuvres
  • Galerie des Offices :
    • Portrait de Dame au corbillon de fuseaux (1514-1515)[5]
    • La Madone des Harpies, huile sur bois (1517)
    • Noli me tangere (ca. 1510)
    • Portrait de Baccio Bandinelli (ca. 1516)
    • Moïse défend les filles de Jethro (1523-1524)
    • Saint Jacques (ca. 1528). Bannière processionnelle pour la confrérie de Saint Jacques
    • La Dame lisant Pétrarque (ca. 1528)
    • Panneaux latéraux du retable de Vallombrosa commandé au Pérugin en 1498 et aujourd'hui dispersé[6], 184 × 186 cm :
      • gauche : Saint Michel archange et Saint Jean Gualbert
      • droite : Saint Jean Baptiste et Saint Bernard degli Uberti
  • Corridor de Vasari (galerie des autoportraits du musée des Offices) :
    • Autoportrait (ca. 1528)

Autres musées en Italie

  • Pise, Duomo : Sainte Agnès, Saintes Catherine et Marguerite, Saints Pierre et Jean Baptiste (1530 circa).
  • Poggio a Caiano, villa médicéenne de Poggio a Caiano : Le Tribut de César (1521 - complété par Alessandro Allori).
  • Rome :
    • Galleria Borghese : Pietà et Saints, prédelle (1508), Vierge à l'Enfant avec saint Jean (ca. 1515).
    • Galleria Nazionale d'Arte Antica : Vierge à l'Enfant (ca. 1508), Sainte Famille (ca. 1528).

Musées de Grande-Bretagne

  • Alnwick Castle : Portrait de jeune homme (ca. 1511)
  • Londres, National Gallery, Portrait d'homme (v. 1518)[7]
  • Londres, Wallace Collection : Vierge à l'Enfant avec saint Jean (ca. 1519)
  • Édimbourg, Galerie nationale d'Écosse, Portrait de Domenico da Gambassi dit 'Becuccio bicchieraio' (1525)
  • Château de Windsor : Portrait de dame (ca. 1528)

Autres musées dans le monde

  • Art Institute of Chicago : Portrait de Domenico da Gambassi dit « Becuccio bicchieraio »), Portrait de la femme de Domenico da Gambassi (ca. 1528)
  • Cleveland Museum of Art : Le Sacrifice d'Isaac (1527 - 1530)
  • Collection Corsham Court : Saint Jean Baptiste dans le désert (ca. 1517)
  • Dresde, Staatliche Kunstsammlung : Mariage mystique de sainte Catherine (ca. 1512) Sacrifice d'Isaac (1527- 1530)
  • Madrid, musée du Prado : Portrait de Lucrèce (ca. 1513), Madone de l'échelle (ca. 1522), Sacrifice d'Isaac (1527- 1530)
  • Naples, musée Capodimonte : Léon X et deux cardinaux, copie de Raphaël (1525)
  • New York, Metropolitan Museum of Art : La Sainte Famille Borgherini (ca. 1527)
  • Paris, musée du Louvre : Vierge à l'Enfant, Élisabeth, Jean Baptiste et deux anges (ca. 1516), Sainte Famille (ca. 1517), La Charité (1518)[8]
  • Vienne, musée d'histoire de l'art, Tobie (ca. 1511), Pietà (ca. 1521)
  • Washington, National Gallery of Art : La Charité (1528)
  • Paris, Beaux-Arts de Paris :
    • Homme tirant son épée[9], sanguine et estompe, H. 0,277 ; L. 0,155 m. Au verso : Enfant en buste, le bras droit levé, biffé à la pierre noire. Cette étude est la seule feuille à ce jour connue pour L'Arrestation de saint Jean-Baptiste, l'une des fresques du décor du cloître de Scalzo, réalisé entre 1510 et 1526, sur le thème de la vie de saint Jean-Baptiste. Le dessin au verso correspond vraisemblablement à une première pensée pour l'un des anges de La Madone des Harpies[10].
    • Tête de jeune fille[11], sanguine, H. 0,235 ; L. 0,178 m. Etude pour la Pietà de la Galleria Palatina, Palais Pitti à Florence. Retable commandé par les religieuses de l'ordre des Camaldules au couvent de San Piero de Lucques, conçu entre 1523 et 1524. La Tête de jeune fille présente des similitudes avec la figure de sainte Catherine, aux pieds de saint Paul[12].
    • Portrait de jeune femme[13], sanguine et traces de pierre noire sur un papier légèrement lavé de sanguine, H. 0,275 ; L. 0,208 m. Au verso : esquisse de la même étude. Annotations à la sanguine au recto et au verso. Feuille rapprochée du Portrait de Jeune femme avec un Petrarchino, Galerie des Offices, Florence (ca. 1528)[14].

Hommages

  • André del Sarto, drame en trois actes d'Alfred de Musset, publié en 1833, représenté en 1849, dans laquelle Andrea del Sarto, trahi par sa femme Lucrèce (Lucrezia del Fede), finit par se suicider ;
  • Andrea del Sarto, opéra de Daniel-Lesur d’après Alfred de Musset, créé en 1969 à l'opéra de Marseille ;
  • Rue André-Del-Sarte (ancienne rue Saint-André) dans le 18e arrondissement de Paris, au pied de la butte Montmartre.

Notes et références

  1. Autoportrait, 1528-1530, fresque transférée 51,5 × 37,5 cm, Collection d'autoportraits du Musée des Offices, (it) Wolfram Prinz (et aut.), « La collezione di autoritratti : Catalogo generale », dans Gallerie degli Uffizi, Gli Uffizi, Florence, Centro Di, (1re éd. 1979), 1211 p. (ISBN 88-7038-021-1), p. 789.
  2. Base Joconde.
  3. Peintre mineur, mais sculpteur habile qui a été employé par Raphaël.
  4. Enzo Carli (1910 - 1999), historien de l'art italien, le plus grand spécialiste de l'art siennois et pisan.
  5. Stefano Zuffi (trad. de l'italien), Le Portrait, Paris, Gallimard, , 304 p. (ISBN 2-07-011700-6), p. 89.
  6. Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 193.
  7. Erika Langmuir, National Gallery : Le Guide, Flammarion, , 335 p. (ISBN 2-08-012451-X), p. 148.
  8. Vincent Pomarède, 1001 peintures au Louvre : De l’Antiquité au XIXe siècle, Paris/Milan, Musée du Louvre éditions, , 589 p. (ISBN 2-35031-032-9), p. 309.
  9. « Homme tirant son épée, Andrea del Sarto », sur Cat'zArts.
  10. Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles, Le dessin à Florence au temps de Michel-Ange, Carnets d'études 13, Beaux-arts de Paris les éditions, 2009-2010, p. 24-27, Cat. 2.
  11. « Tête de jeune fille, Andrea del Sarto », sur Cat'zArts.
  12. Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles, Le dessin à Florence au temps de Michel-Ange, Carnets d'études 13, Beaux-arts de Paris les éditions, 2009-2010, p. 28-30, Cat. 3.
  13. « Portrait de jeune femme, Andreal del Sarto », sur Cat'zArts.
  14. Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles, Le dessin à Florence au temps de Michel-Ange, Carnet d'études 13, Beaux-arts de Paris les éditions, 2009-2010, p. 31-34, Cat. 4.

Annexes

Bibliographie

  • (de) Cornelia Syre, Jan Schmidt, Heike Stege et Vincent Delieuvin, Andrea del Sarto : göttlich gemalt ; die Heilige Familie in Paris und München, catalogue d'exposition, Munich, 2009, Bayerische Staatsgemäldesammlungen.
  • (it) Giorgio Vasari, Le Vite, 1568.
  • Mina Gregori (trad. de l'italien), Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Paris, éditions Place des Victoires, , 685 p. (ISBN 2-84459-006-3), p. 188-196.

Articles connexes

  • Les œuvres de Del Sarto aux Offices de Florence

Liens externes