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Ascenseur pour l'échafaud
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Charles Denner (à droite) dans une scène du film.
Réalisation Louis Malle
Scénario Roger Nimier et Louis Malle
Musique Miles Davis
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 91 minutes
Sortie 1958

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Ascenseur pour l'échafaud est un film dramatique français en noir et blanc sorti en 1958, réalisé par Louis Malle et tiré du roman du même nom de Noël Calef paru en 1956. Ce film noir est considéré comme l'un des premiers longs métrages de la Nouvelle Vague[1], et la bande son créée par Miles Davis y tient un rôle important.

Synopsis

À Paris, un ancien officier parachutiste de la Légion étrangère ayant servi en Indochine, Julien Tavernier, accomplit un crime parfait : il assassine son patron dans son bureau, aidé de la femme de ce dernier, Florence, dont il est l'amant. Voulant supprimer un indice compromettant laissé sur les lieux du crime, il est bloqué dans l'ascenseur. Florence le recherche en vain toute la nuit. Entre-temps, un jeune malfrat, Louis, a volé la voiture de Julien pour épater Véronique, sa petite amie fleuriste. Leur virée nocturne les conduit jusqu'à un motel, où Louis endosse l'identité de Julien mais abat, paniqué, un couple de touristes allemands, les Bencker. Pendant ce temps, Julien tente sans succès de s'extraire de l'ascenseur. Il n'en est libéré qu'au petit matin, quand le courant est rétabli car la police a investi les lieux. Pris pour l'assassin des Allemands, Julien est arrêté. Les policiers refusent de croire à sa rocambolesque histoire d'ascenseur. Mais grâce aux pellicules de l'appareil photo de Julien, la vérité éclate. Louis est convaincu du meurtre des Bencker. La complicité criminelle de Julien et Florence est démasquée ; leur peine sera lourde, surtout pour Florence.

Résumé détaillé

À Paris, Florence, épouse du riche industriel Simon Carala, est éprise du séduisant Julien Tavernier. Après avoir combattu en Indochine, cet ancien officier parachutiste travaille comme négociateur commercial chez Carala. Florence et Julien souhaitent se débarrasser du mari gênant. Un samedi soir, resté tard au bureau, Julien escalade un étage avec une corde jetée par la fenêtre. Il abat discrètement son patron, maquille la scène en suicide puis quitte les lieux en même temps que la standardiste. Mais au moment de partir dans sa Chevrolet garée tout près, il aperçoit la corde suspendue à la façade. Il revient aussitôt dans l'immeuble pour supprimer cet indice compromettant. Dans sa hâte, il laisse la clef de contact sur le cadran et le moteur en marche. Le gardien coupe le courant avant de fermer le bâtiment jusqu'au lundi. Julien se trouve coincé dans la cabine d'ascenseur. Ses tentatives ne lui permettront pas de s'en extraire.

Pendant ce temps, Louis, un jeune malfrat, s'approprie la voiture de Julien. Il y fait monter sa petite amie Véronique, vendeuse chez une fleuriste voisine des bureaux Carala. Florence attend son amant dans un café. Elle voit passer la Chevrolet et y aperçoit Véronique. Elle suppose que Julien s'est enfui avec la jeune fille. Dépitée mais toujours amoureuse, elle erre toute la nuit à sa recherche. Louis et Véronique empruntent une autoroute. Durant le trajet, ils identifient le propriétaire du véhicule grâce à ses papiers. Ils s'arrêtent dans un motel. À la réception, pour éviter des ennuis à Louis recherché pour délits mineurs, Véronique enregistre leur couple sous le nom de « Monsieur et Madame Julien Tavernier ». Ils nouent connaissance avec Horst et Frida Bencker, d'aimables touristes allemands avec qui ils viennent de faire une course automobile. Lors de la soirée alcoolisée qui s'ensuit, Frieda prend des clichés de Louis et de son mari avec l'appareil photo miniature de Julien, dont il reste trois prises de vue.

Au petit matin, Louis, inquiet, décide de s'éclipser. Il essaie sans succès de s'enfuir avec la Mercedes-Benz de Monsieur Bencker. Ce dernier surgit, amusé, et Louis prend pour une arme à feu ce qui n'est qu'un tube à cigare. Paniqué, Louis abat les deux Allemands avec le revolver de Julien. Les jeunes gens regagnent Paris en hâte et se cachent chez Véronique. Convaincue que le crime leur sera attribué, cette dernière persuade Louis de se suicider avec elle en absorbant un puissant somnifère.

Les corps des Bencker sont découverts, ainsi que la voiture, l'arme et l'imperméable de Julien. Ce dernier devient le principal suspect du double crime et son portrait s'affiche à la une des journaux. La police, qui le recherche, perquisitionne les bureaux Carala, où le gardien a rétabli le courant. L'ascenseur fonctionnant de nouveau, Julien s'échappe incognito. Mais attablé dans un café, il est reconnu et arrêté. Les policiers découvrent le corps de Simon Carala et concluent à un suicide. Mais ne pouvant croire à son rocambolesque enfermement dans l'ascenseur, ils accusent Julien du meurtre des Bencker.

Florence veut prouver l'innocence de son amant. Après avoir interrogé la fleuriste, elle arrive chez Véronique. Les jeunes gens ont pris trop de somnifères et leur tentative de suicide a échoué. Elle les accuse du meurtre des Allemands, les enferme à clef et appelle la police. Véronique se souvient de la pellicule compromettante, dont elle a demandé le développement. Louis s'échappe grâce à un double de clef. Il file en moto jusqu'au laboratoire-photo du motel. Florence l'y suit en voiture. Sur place, on finit de développer la pellicule. Les policiers reconnaissent Louis et l'arrêtent. Florence apparaît sur les photos en compagnie de Julien : la complicité criminelle des deux amants est avérée. Florence évite à Julien la peine capitale. Mais selon le policier chargé de l'enquête, la sienne sera bien plus lourde : dix ans, vingt ans...

Fiche technique

  • Titre : Ascenseur pour l'échafaud
  • Réalisation : Louis Malle
  • Conseiller technique : Jean-Paul Sassy
  • Scénario : Louis Malle et Roger Nimier, d'après le roman Ascenseur pour l'échafaud de Noël Calef, paru à la Librairie Arthème Fayard, 1956 (réédité par Le Livre de poche (no 1415), 1978)
  • Dialogues : Roger Nimier
  • Préadaptation : Noël Calef
  • Assistants réalisateur : Alain Cavalier, François Leterrier
  • Décors : Rino Mondellini, Jean Mandaroux, assistés de Pierre Guffroy
  • Accessoiriste : Jacques Martin
  • Photographie : Henri Decae, assisté de Jean Rabier
  • Opérateur : André Villard
  • Son : Raymond Gauguier
  • Montage : Jean Trubert, assisté de Kenout Peltier et Jean-Louis Misar
  • Musique : Miles Davis, interprétée par Miles Davis (trompette), Barney Wilen (saxophone ténor), René Urtreger (piano), Pierre Michelot (contrebasse), Kenny Clarke (batterie)
  • Maquillage : Boris de Fast
  • Photographes de plateau : Jean-Louis Castelli, Vincent Rossell
  • Scripte : Francine Corteggiani
  • Régisseur : Hubert Mérial
  • Affichiste : Clément Hurel
  • Production : Jean Thuillier
  • Société de production : Nouvelles Éditions de Films
  • Directeur de production : Irénée Leriche
  • Distribution : Lux Compagnie Cinématographique de France
  • Distribution VHS France: Fil à Film (Collection Les Films de ma Vie)
  • Tournage du 23 septembre au 15 novembre 1957
  • Copyright : Nouvelles Éditions de Films
  • Pellicule 35 mm, noir et blanc, son mono, 1,37:1 procédé sphérique, projeté en 1,66:1 lors de son exploitation
  • Pays d'origine : Drapeau de la France France
  • Genre : drame
  • Durée : 91 minutes
  • Métrage: 2 500 m
  • Date de sortie :

Distribution

  • Jeanne Moreau : Florence Carala
  • Maurice Ronet : Julien Tavernier, employé de Simon Carala et amant de sa femme Florence
  • Georges Poujouly : Louis
  • Yori Bertin : Véronique, la jeune fleuriste
  • Lino Ventura : le commissaire Cherrier
  • Iván Petrovich : Horst Bencker, le touriste allemand
  • Jean Wall : Simon Carala
  • Elga Andersen : Frieda Bencker
  • Félix Marten : Christian Subervie, ami « imbibé » de Julien
  • Gérard Darrieu: Maurice, le gardien d'immeuble
  • Micheline Bona : Geneviève
  • Hubert Deschamps : le substitut du procureur
  • Marcel Cuvelier : le réceptionniste du motel
  • Charles Denner : l'inspecteur qui interroge Tavernier
  • François Joux : le commissaire
  • Marcel Journet : le président du conseil d'administration
  • Jean-Claude Brialy : un client du motel joueur d'échecs (non crédité)
  • Sylviane Aisenstein : Yvonne, la fille du bar, amie de Christian
  • Gisèle Grandpré : Jacqueline Mauclair
  • Jacques Hilling : le vendeur de voitures
  • Jacqueline Staup : la barmaid du « Royal Camée »
  • Nicolas Bataille : un consommateur à la brasserie
  • Alice Reichen : la fleuriste
  • Lucien Desagneaux : un journaliste
  • Marcel Bernier : un policier du commissariat
  • Roger Jacquet : Gaston, un serveur du « Royal Camée »
  • Pierre Frag : un consommateur à la brasserie
  • Jimmy Perrys : un consommateur
  • Christian Brocard : un consommateur
  • Robert Balpo : un consommateur
  • Olivier Darrieux : le chauffeur
  • Guy-Henry: un inspecteur
  • et quelques comédiens du théâtre de la Huchette venus faire de la figuration bénévolement.

Musique du film

La musique de Miles Davis contribue pour beaucoup à l'ambiance du film. Il a improvisé avec ses quatre musiciens (dont Barney Wilen) en regardant les images du film, et l'a enregistrée en une seule séance dans la nuit du 4 au 5 décembre 1957[2],[3]. La bande son a depuis été régulièrement rééditée. À l'origine, Louis Malle aurait proposé à Germaine Tailleferre de composer la bande-son[4].

Récompenses

Notes et références

  1. Michel Marie, La vague, une école artistique, Malakoff, Armand Colin, 2017 numéro édition=4, 176 p. (ISBN 978-2-200-61614-4, BNF 45231412), chap.4, partie 5.
  2. « "Ascenseur pour l’échafaud" et la BO de Miles Davis », sur rts.ch (consulté le ).
  3. « “Ascenseur pour l’échafaud” : Miles Davis associe à jamais jazz et film noir », sur Télérama,
  4. « Germaine Tailleferre, une compositrice dans le XXe siècle - La chronique d'Aliette de Laleu », sur YouTube.

Voir aussi

Bibliographie

  • Séverine Allimann, « La Nouvelle Vague a-t-elle changé quelque chose à la musique de cinéma ? : De l’usage du jazz chez Louis Malle et Jean-Luc Godard », 1895, no 38, (lire en ligne, consulté le )
  • Jan Baetens, « Ascenseur pour l’échafaud en images fixes, Louis Malle en roman-photo », Études françaises, vol. 55, no 2, , p. 57-73 (lire en ligne)

Liens externes