Daewoo 대우 | |
Création | |
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Disparition | |
Fondateurs | Kim Woo-choong |
Forme juridique | Société par actions |
Siège social | Séoul Corée du Sud |
Filiales | Corona Data Systems (en) Orion Cinema Network Leading Edge (en) SNT Motiv (en) |
Effectif | 320 000 () |
Site web | web.archive.org/web/19990208003956/daewoo.com |
Daewoo était un groupe industriel sud-coréen fondé par Kim Woo-choong, présent dans de nombreux domaines, dont la construction navale, le bâtiment, les armes, l'électroménager, l'électronique et l'automobile.
Dissous par le gouvernement sud-coréen en 1999, il en subsiste quelques anciennes divisions sous forme d'entités indépendantes.
Prononciation
Le mot daewoo se prononce « dèou ». En France, dans les années 1990, une campagne de publicité institutionnelle — média TV, radio et presse écrite — reprenait cette signature : « Daewoo... Prononcez Dé-ou ». En coréen, ce mot 대우 daewoo signifie « grand univers ». Le logo symbolisait un volcan.
Histoire
Le conglomérat Daewoo est fondé en 1967 par Kim Woo-choong. Son fondateur l’a appelé Daewoo, ce qui signifie « grand univers » en coréen. Profitant des orientations économiques voulues par le président Park Chung-hee, il s'agrandit et se diversifie rapidement.
Le groupe peut par ailleurs exercer de fortes pressions sur les pays d'implantation ; en 1993, ayant acquis une usine de montage en Ouzbékistan, Daewoo fait modifier la législation sociale qui interdisait la production en continu avec trois équipes de huit heures[1].
Malgré un endettement excessif, le groupe se maintient grâce aux appuis politiques dans plusieurs pays et à la position de son dirigeant à la tête de la Fédération coréenne des industries. Sa position devient cependant de plus en plus fragile. Le président Kim Young-sam impose de nouvelles orientations et son successeur Kim Dae-jung souhaite la restructuration de l'économie de son pays. Daewoo est finalement démantelé en 1999 par le gouvernement sud-coréen à la suite d'une faillite frauduleuse. La branche commerce international et constructions de Daewoo Corporation a été divisée en trois sociétés distinctes : Daewoo International Corporation, Daewoo Engineering & Construction Company Limited et Daewoo Corporation.
L'ancien patron Kim Woo-choong a été condamné par la justice sud-coréenne, le , à dix ans de prison pour fraude et détournement de fonds en liaison avec cette faillite retentissante[2]. Il a été gracié lee 30 décembre 2007 par le président Roh Moo-hyun, dans le cadre traditionnel des grâces pour la nouvelle année[3]. Il meurt d'une pneumonie à l'hôpital universitaire Ajou de Suwon, dix jours avant son 83e anniversaire, en décembre 2019[4].
Le groupe avant 1999
Le groupe Daewoo d'avant la crise asiatique, qui amena sa dissolution, comprenait les divisions suivantes :
- Daewoo Heavy Industries (DHI) : créateur de machines pour l'industrie lourde, y compris des véhicules.
- Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering : conception de porte-conteneurs, cargos, pétroliers, et aéronefs. Elle devient en 2000 une société indépendante.
- Daewoo Corporation : comprenait entre autres Daewoo Construction qui façonnait des autoroutes, des bâtiments divers, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient. Elle a été divisée en trois sociétés distinctes.
- Daewoo Electronics : tout équipement électrique et électronique, y compris les ordinateurs et les composants, avec les sous-divisions Daewoo Electronic Components Co., Daewoo Electric Motor Industries Ltd. et Orion Electric Co. Ltd.
- Daewoo Telecom Ltd. : toutes les télécommunications.
- Daewoo Precision Industries : développait des armes à feu de petit calibre et des pièces automobiles. Réactivée en 2002 avec changement de nom en 2006, S&T Daewoo Co.
- Daewoo Textile Co. Ltd.
- Mirae Asset Daewoo : société d'assurances.
- Posco Daewoo : commerce international.
- Daewoo Development Co. Ltd. : gestion du parc hôtelier Daewoo, détenait une franchise Hotels Hilton en Corée du sud.
- IAE (Institute for Advanced Engineering) : centre de recherche et développement.
- GM Korea : développement de véhicules camions, bus, et automobiles comprenant Daewoo Automotive Components Co. Ltd., Daewoo Bus Co. Ltd., Daewoo Commercial Vehicle Co. Ltd.
- Zyle Daewoo Motor Sales : commercialisait les véhicules de la marque et ceux de GM, avec les sous-divisions Architectural Iaan Div. et SAA-Seoul Auto Auction.
Daewoo après la crise
- POSCO International Corporation : dirigée par Si-bo JOO, commerce, investissement et développement économique[5].
- Daewoo Engineering & Construction (E&C) : dirigée par Jong-Huc Seo, architecture, BTP.
- Daewoo Corporation
- Daewoo Electronics : appareils électroménagers, Hi-Fi et vidéo, filiale de Dongbu Group depuis 2013.
- GM Daewoo : automobile, filiale de General Motors.
- S&T Daewoo : née le , dirigée par Kim Taekwon, industrie de précision (moteurs, électronique, équipement automobile...)[6]
- DSME : dirigée par Nam Sang-Tae, conçoit et développe toujours dans l'architecture marine[7].
- Tata Daewoo Commercial Vehicle, véhicules utilitaires, filiale de Tata Motors.
Automobiles Daewoo
C'est en que Daewoo devient actionnaire à 50 % de Shinjin Motors, dont les activités dans la construction automobile coréenne remontent à 1937. Depuis , Shinjin Motors monte des véhicules General Motors. En janvier 1983, la branche automobile est rebaptisée Daewoo Motors. La crise du groupe en 1999 voit la production chuter. En , la branche automobile intègre General Motors et devient GM-Daewoo. L'Américain en partage l'administration avec le japonais Suzuki qui détient 27 % des parts, à hauteur de 42 %.
En France : l'affaire Daewoo
Après avoir reçu de très nombreux avantages de l'État français depuis 1986 (46 millions d'€), l'entreprise quitte la Lorraine en licenciant tout son personnel.
En 1998, le groupe Daewoo décide d'un vaste plan de restructuration devant conduire à la fermeture de 32 de ses 47 usines dans le monde. Au fil d'une succession de plans sociaux, trois usines lorraines, employant 1 200 salariés, sont fermées : l'usine de Villers-la-Montagne, l'usine de Fameck, l'usine de Mont-Saint-Martin[8].
Bibliographie
- François Bon, Daewoo, Fayard, 2004.
Notes et références
- ↑ Laurent Carroué, Comment la Corée du Sud s'est transformée en "dragon", Manière de voir, , p. 60-61
- ↑ « L'ancien patron de Daewoo condamné à dix ans de prison », Le Monde, (lire en ligne)
- ↑ (en) LOn Herskovitz et Jin-joo Lee, « S.Korea pardons Daewoo founder, death-row inmates », Reuters, (lire en ligne)
- ↑ (en) Choe Sang-Hun, « Kim Woo-choong, Who Strove to Be 'Automotive Genghis Khan,' Dies at 82 », The New York Times, (lire en ligne)
- ↑ POSCO International, Company Profile, Détail
- ↑ S&T Daewoo, Company History Détail.
- ↑ DSME, Our Company, Détails
- ↑ Affaire Daewoo, épisode 1/3, Radio France
Voir aussi
Articles connexes
- Armes à feu :
- Daewoo K1
- Daewoo K2
- Daewoo K3
- L'Affaire ClearStream racontée à un ouvrier de chez Daewoo (film de Denis Robert et Pascal Lorent)
Liens externes
- (en) Daewoo International Site officiel de Daewoo International.