George Foreman | |
George Foreman le 22 mai 2007. | |
Fiche d’identité | |
---|---|
Nom de naissance | George Foreman |
Surnom | Big George |
Nationalité | États-Unis |
Naissance | Marshall, Texas |
Taille | 1,92 m (6′ 4″) |
Catégorie | Poids lourds |
Palmarès | |
Professionnel | |
Combats | 81 |
Victoires | 76 |
Victoires par KO | 68 |
Défaites | 5 |
Matchs nuls | 0 |
Titres professionnels | Champion nord-américain NABF poids lourds (1971) Champion du monde poids lourds WBA et WBC (1973-1974) Champion nord-américain NABF poids lourds (1976) Champion du monde poids lourds WBA et IBF (1994-1995) Champion du monde poids lourds WBU (1995-1997) Champion du monde poids lourds IBA (1996-1997) |
Titres amateurs | Champion d’Amérique (1968) Champion olympique aux Jeux de Mexico en 1968 (poids lourds) |
International Boxing Hall of Fame 2003 | |
Dernière mise à jour : 30 mai 2021 | |
George Foreman est un boxeur américain né le à Marshall au Texas.
Boxant dans la catégorie poids lourds, il a notamment été champion olympique en 1968 et champion du monde professionnel WBA et WBC de 1973 à 1974, avant de perdre son titre contre Mohamed Ali lors d'un célèbre combat à Kinshasa au Zaïre, avant de redevenir champion du monde IBF et WBA, de 1994 à 1995, devenant le plus vieux champion du monde poids lourds. Membre de l'International Boxing Hall of Fame, il est considéré comme un des plus puissants punchers de l'histoire.
Biographie
Carrière amateur
Foreman a une enfance difficile dans le ghetto de Houston au Texas, renvoyé de son école à l'âge de 15 ans. S’intéressant d'abord au football, il se tourne finalement vers la boxe. Son premier combat amateur a lieu le 26 janvier 1967, il gagne les gants d'or de San Francisco le mois suivant. En Mars 1968, il devient champion national, et le 21 septembre 1968, bat Otis Evans pour la sélection aux jeux olympiques de Mexico.
Dans la catégorie des lourds, il bat Ionas Chepulis en finale, arrêté par l'arbitre au 2e round, et remporte la médaille d'or. Juste après sa victoire, il reste sur le ring et brandit un petit drapeau américain. Quelques jours après l'émoi médiatique suscité par le geste des sprinteurs Tommie Smith et John Carlos qui, médaillés d'or et de bronze, brandissaient leur poing en l'air sur le podium la tête basse en signe de protestation contre la ségrégation aux États-Unis, celui de Foreman est mal interprété. Le boxeur recevra de nombreuses critiques.
Débuts professionnels
Il commence sa carrière professionnelle l'année suivante. Entrainé par Dick Sadler et l'ancien champion des mi-lourds Archie Moore, Foreman se fait vite une réputation. Il fait ses débuts pros à 19 ans, le 23 juin 1969. Il combat 13 fois cette année là, principalement à New York et à Houston, son fief. Remportant tous ses combats, dont 11 avant la limite. Le 31 octobre, l’expérimenté Roberto Davila sera son premier adversaire à tenir jusqu'à la fin du combat, programmé en 8 reprises [1].
En 1970, il continue sa progression par 12 victoires dont 11 KO. Il affronte une première fois Gregorio Peralta qui sera le seul à tenir 10 rounds sans aller au tapis[2]. Le 4 août, il combat George Chuvalo[3], boxeur réputé pour ses aptitudes à encaisser les coups, n'ayant jamais été mis KO, et qui avait résisté 15 rounds face à Ali. Au 3e round, Foreman le pilonne de coups, Chuvalo sans défense, son entraineur finit par l'arrêter. Foreman remporte sa 22e victoire. Le 18 novembre, il combat un autre espoir de la catégorie, Boone Kirkman[4]. Il envoie ce dernier à terre d'une droite au début du 2e round, et l'y renvoie pour le compte quelques instants plus tard.
Après plusieurs victoires, toutes par KO, il rencontre une seconde fois Gregorio Peralta en Californie le 10 mai 1971[5], pour le titre nord-américain NABF. Pour la première fois, un de ses combats est programmé pour 15 reprises, mais Foreman prend les commandes du combat : Il coupe Peralta dans le 3e round, le met en difficulté dans le 7e, et dans la 10e reprise, Peralta est compté debout par l'arbitre, puis arrêté.
Il fait ensuite une tournée à travers le Texas dont il est devenu le meilleur boxeur. À la fin de l'année 1971, il est classé challenger no 1 pour le titre mondial par les instances de la boxe. Il lui faudra pourtant patienter un an avant de rencontrer le champion du monde. En attendant ce combat, il affronte 5 adversaires en 1972 qu'il bat tous en 2 rounds, y compris le champion d'Argentine Miguel Angel Paez[6] : personne ne résiste alors à son extraordinaire force de frappe.
Foreman contre Frazier
Le à Kingston en Jamaïque, il se retrouve face au champion du monde invaincu Joe Frazier encore auréolé de sa fameuse victoire contre Mohamed Ali en 1971, qui défend son titre pour la 5e fois. Foreman craint son adversaire et dès les premiers instants, il comprend que le célèbre crochet gauche du champion peut le vaincre à tout moment. Foreman fait alors tout pour mettre son adversaire KO le plus rapidement possible et pour le tenir à distance. Il le pousse avec ses deux bras, et grâce à son allonge supérieure, de nombreux crochets atteignent leur cible. Il envoie ainsi "Smoking Joe" au sol à trois reprises dès le 1re round.
Frazier est sauvé par le gong et peut récupérer. Il reprend le combat imperturbable mais Foreman lui assène de nouveaux uppercuts dévastateurs. L'un d'entre eux l'envoie à nouveau au sol. Il se relève difficilement en titubant et tournant le dos au challenger qui d'un coup derrière la tête le renvoie une cinquième fois au tapis. Frazier ne veut pas renoncer mais un nouveau crochet du droit le fait décoller du sol et l'envoie à terre une sixième et dernière fois. Joe Frazier, la bouche en sang, se redresse mais l'arbitre met fin au combat, Foreman est champion du monde, il s'agit de sa plus célèbre victoire[7]. La rencontre est nommée combat de l'année Ring Magazine 1973.
Foreman contre Norton
Le nouveau champion remet son titre en jeu le à Tokyo, pour le premier championnat du monde des lourds organisé au Japon, contre José Roman[8] qu'il bat facilement l'envoyant lui aussi à 3 reprises au sol dès le 1er round, mais Roman contrairement à Frazier ne se relève pas. Après 2 minutes, ce championnat du monde est à l'époque le plus rapide de l'histoire des lourds.
Le à Caracas au Venezuela, Foreman affronte un adversaire plus sérieux : Ken Norton, le challenger no 1[9]. Le premier round est peu actif et Norton, très prudent, tourne autour de Foreman sans prendre de risque. Au round suivant, le combat prend une autre tournure. Norton subit les enchaînements dévastateurs du champion qui a compris qu'en laissant durer le combat, il risquait de se faire battre à l'usure. Norton tombe à la renverse dans les cordes et l'arbitre le compte. Il se relève et recule. Foreman le poursuit pour le renvoyer contre les cordes et les genoux au sol. L'arbitre est surpris et commet l'erreur de ne pas compter Norton. Foreman l'achève d'un magnifique uppercut, le challenger se relève avec difficulté mais son entraîneur jette l'éponge. Avec ce combat, Foreman atteint son apogée, ayant enchainé 40 victoires dont 37 par KO. Comme Joe Louis ou Rocky Marciano, il aurait pu avoir un règne long jalonné de nombreuses victoires, mais Mohamed Ali croisa sa route.
Foreman contre Ali
Le nouveau promoteur Don King organise un championnat du monde entre Foreman et Ali dans l’actuel Stade Tata Raphaël (baptisé « Stade du » à l’époque) à Kinshasa au Zaïre.The Rumble in the Jungle (《Le combat dans la jungle》) est le premier championnat du monde à être organisé en Afrique. Mobutu Sese Seko, le dictateur du pays, offre 5 millions de dollars à chacun des deux adversaires. Ali, qui contrairement à Foreman a toujours soutenu la cause des noirs, devient vite le favori de la population zaïroise. Foreman, considéré comme une brute et plus distant avec les médias (tout le contraire de son adversaire), souffre de son manque de popularité et d'être relégué dans le rôle du « méchant » alors qu'il détient le titre.
Ali doit ses deux seules défaites à Frazier et à Norton (l'un l'a envoyé au sol, l'autre lui a cassé la mâchoire, les deux l'ont emporté aux points les combats allant à leurs termes) et s'il a réussi à prendre sa revanche, ce fut aux points et dans les deux cas le combat fut très disputé. Quand on sait ce qui est advenu à Frazier et Norton lors de leur rencontre contre Foreman, la presse ne se fait pas d'illusion sur les chances d'Ali donné sur le déclin, moins rapide qu'avant, gagnant moins par KO qu'autrefois. À 32 ans, certains journalistes imaginent déjà que ce combat sera son dernier contre le jeune champion de 25 ans.
Conscient de la situation, Ali étudie le style de Foreman et ses victoires précédentes. Il comprend que pour battre ce colosse, il ne faut pas l'attaquer d'entrée de jeu avec agressivité sous peine de finir KO mais de l'obliger à boxer plus de 5 rounds pour le fatiguer, Foreman l'emportant généralement par KO dans la première moitié du combat, il est peu habitué aux longs affrontements, contrairement à Ali routinier des combats qui durent 12 ou 15 rounds. Alors qu'il travaille son endurance en parcourant Kinshasa en footing sous les acclamations du public, Foreman s'entraîne simplement à frapper au sac, persuadé qu'il viendra à bout facilement de l'ex-champion vieillissant. Ali lance une véritable opération de désinformation aux médias en racontant à qui veut l'entendre qu'il va « danser » sur le ring comme jamais et battre Foreman par sa vitesse et sa mobilité exceptionnelles. Très peu de gens remarquent qu'il se laisse enfermer dans les cordes et frapper durement par ses sparrings-partners pour s'entraîner à résister à la douleur.
Le , dans un stade rempli par 100 000 spectateurs, Ali remporte un premier round très acharné. Mais brutalement, au début du 2e round, il se laisse coincer dans les cordes et encaisse les crochets du champion, tout en prenant soin de ne pas baisser sa garde. Au troisième round, il est encore debout. Sa stratégie apparaît alors : laisser Foreman se fatiguer. Si celui-ci matraque avec puissance, la plupart de ses coups finissent dans les bras et les gants d'Ali au lieu d'atteindre son torse et son visage. En revanche, les contres de ce dernier font souvent mouche et il en rajoute dans les provocations pour énerver Foreman. Progressivement, Foreman est dominé et continue à se fatiguer obstiné dans sa stratégie. Toujours dangereux, il réussit néanmoins quelques bons coups mais Ali, sur une nouvelle série d'enchaînement, l'envoie au sol au huitième round. Pour la première fois de sa carrière Foreman est compté KO, il se relève une seconde trop tard. Ali reprend son titre et met ainsi fin au bref mais puissant règne de deux ans de son adversaire[10].
Jusqu'ici invaincu avec 40 victoires, Foreman a subi sa plus grande défaite. Il ne sera plus jamais mis KO. Ironiquement, c'est là son combat le plus connu du public. Frustré des moqueries d'Ali, il n'accepte pas sa défaite et accuse son adversaire d'avoir fait détendre les cordes du ring et de l'avoir empoisonné. Plus tard, il reconnaîtra qu'il lui était supérieur. Déprimé, Foreman ne fait pas un seul combat en 1975 et se consacre à quelques exhibitions.
Foreman contre Lyle
En 1976, il fait son retour contre Ron Lyle à Las Vegas, pour le gain de la ceinture nord-américaine NABF[11]. Lyle est comme l'ex-champion un boxeur très musclé et puissant. Ce combat est avant tout un défi physique entre les deux détenteurs de la plus importante force de frappe des années 1970. Foreman n'a plus boxé depuis un an et cherche par cette victoire une chance de rencontrer Ali à nouveau. Ron Lyle semble s'adapter mieux que lui à l'adversaire. Lors de sa rencontre contre Ali l'année précédente, le champion avait utilisé la même stratégie que contre Foreman mais Lyle n'était pas tombé dans le piège, obligeant Ali à boxer au centre. Il perdit certes le combat mais après avoir mis son illustre adversaire en difficulté.
Dès le premier round, le ton est donné. Les deux boxeurs frappent en puissance. La violence est telle qu'après trois rounds ils apparaissent épuisés. Au quatrième round, Lyle envoie Foreman au tapis. Celui-ci l'envoie au sol à son tour sous les acclamations d'un public en délire. À la fin du round, Foreman retourne au sol, à genoux, le visage par terre (où il laisse une trace de sang). Le combat semble fini mais il parvient finalement à se relever. Au cinquième round, Foreman frappe sans arrêt sans se protéger et parvient à mettre KO Lyle. Ce combat est élu combat de l'année 1976 par Ring Magazine.
Fin de première carrière
Foreman continue sa carrière en espérant reprendre son titre, une opportunité qui ne se présentera pas, notamment parce qu'Ali ne souhaite pas lui accorder une revanche[12]. Le 15 juin, il accorde une revanche à Joe Frazier[13]. Frazier ayant retenu la leçon de sa précédente défaite contre Foreman bouge et ne cherche pas immédiatement l'affrontement direct contre son opposant. Mais à la 5e reprise, Foreman l'envoie à terre à deux reprises, Eddie Futch arrêtant Frazier à la suite du 2e knock down.
Foreman conclut l'année 1976 en battant Scott LeDoux par KO technique en 3 rounds[14], et l'invaincu John Dino Denis en 4. Le 22 janvier 1977, Foreman bat Pedro Agosto par KO technique au 4e round.
Le 17 mars 1977, il affronte Jimmy Young, un boxeur qui a perdu aux points contre Ali et Norton l'année précédente[15]. Foreman met Young en difficulté, notamment dans le 7e round où Young reconnaitra avoir été au bord du KO. Mais Young, techniquement au point, remporte des rounds, et Foreman ayant été pénalisé d'un point au 3e round, met un poing à terre au dernier round. Ces points perdus lui font perdre le combat aux points.
Dans les vestiaires, George a une vision de Jésus et l'impression de renaître. Son entraineur Gil Clancy l'attribuera à la déshydratation. Foreman prend néanmoins sa retraite à 28 ans, avec un palmarès de 45 victoires et 2 défaites, et devient pasteur. Les journalistes qui le trouvent trop jeune pour se retirer des rings sont sévères avec lui et l'accusent de lâcheté, mais Foreman n'en démord pas et change de personnalité. Autrefois égoïste, il dépense sa fortune pour bâtir un centre d'aide aux jeunes en difficulté à Houston ainsi qu'une église.
Retour tardif vers les sommets
Après quelques années, Foreman est à court d'argent. En mars 1987, à 38 ans, 10 ans presque jour pour jour après son dernier combat, George Foreman fait son retour en boxe, alourdi de plus de 15 kilos. Pour quelques milliers de dollars, il affronte des boxeurs inconnus, et affirme à terme vouloir redevenir champion du monde. Après un arrêt de carrière aussi long, personne ne le prend alors au sérieux. Mais si ses réflexes et sa vitesse ont baissé en raison de son âge, son surpoids et son inactivité, sa force est intacte, sa défense est perfectionnée, et son expérience l'a rendu plus sage et clairvoyant. Ainsi, de mars 1987 à février 1988, il remporte 7 combats consécutifs, aucun de ses adversaires n'allant au-delà du 6e round.
Il boxe à travers toute l'Amérique et devient très populaire, le crâne rasé, souriant, sous le nouveau surnom de « Big George », autrefois considéré comme quelqu'un d'impitoyable et fréquemment hué lors de ses apparitions. Sa force intacte commence à être remarquée lorsque le 19 mars 1988, il combat l'ancien champion du monde des lourds-légers Dwight Muhammad Qawi[16]. Pour son premier vrai test, Foreman est redescendu à un poids de 106 kilos, ce qui restera le poids le plus bas de sa 2e carrière. Foreman domine le combat, et dans le 7e round, ayant pris beaucoup de coup, Qawi souhaite visiblement abandonner, tournant le dos à Foreman après avoir encaissé un crochet droit, l'arbitre arrête le combat.
Il combat encore 6 fois en 1988, pour 6 victoires par KO, aucun adversaire n'ayant dépassé la 4e reprise. La qualité de ses opposants est toujours variable, mais il bat également des boxeurs plus sérieux comme Tony Fulilangi[17] en Octobre 1988, ou Bert Cooper en Juin 1989[18]. En 1989, à 40 ans, il est à nouveau classé dans le top 20 mondial. Foreman aura combattu 19 fois dans les années 80, seul Evertt Martin aura été au terme des 10 rounds, mais après avoir été envoyé à terre d'un upercut dans la 8e reprise.
Le , Big George est opposé à Gerry Cooney, ancien challenger mondial, reconnu pour son punch, qui fait son retour après 3 ans d'absence[19]. Foreman est sérieusement touché par un crochet gauche au 1re round, mais au 2e round, il fait subir à Cooney un lourd KO, l'ayant envoyé deux fois à terre. Cette victoire spectaculaire le remet au-devant de la scène, son punch lui permettant de gagner contre n'importe qui sur un seul coup. Il demande à Don King d'affronter Mike Tyson qui vient de perdre son titre contre James Douglas mais le manager de Tyson se montrera toujours réticent compte tenu des aptitudes hors normes de Foreman[20].
Il combat 4 autres fois en 1990, battant notamment le champion d’Amérique du sud Adilson Rodrigues[21] en 2 rounds.
Foreman contre Holyfield
Revenu dans le top 10, il peut concrétiser son rêve de combattre à nouveau pour le titre, en affrontant le champion du monde incontesté, Evander Holyfield le [22] à Atlantic City. Invaincu et 14 ans plus jeune, Holyfield est donné favori à 3 contre 1. Foreman est pour l'occasion entrainé par Angelo Dundee, l'entraineur d'Ali.
Si Foreman parvient à placer son jab efficacement, il peine à placer des coups puissants et à contrer un Holyfield plus mobile, touchant l'ancien champion à de nombreuses reprises, particulièrement dans les 3e et 7e rounds. Foreman résiste, remporte plusieurs rounds, et à plusieurs reprises après avoir été mis en difficulté, surprend en repassant à l'attaque. A l'issue des 12 rounds, il perd néanmoins aux points par décision unanime des juges. A 42 ans, il ressort pourtant grandi de ce combat, ayant tenu jusqu'au bout, sa réputation d'encaisseur n'étant plus à faire. Holyfield dira après sa carrière que Foreman est le boxeur qui l'a frappé le plus fort[23], devant Riddick Bowe et Mike Tyson.
Vers une nouvelle chance mondiale
Revenu vers les sommets des classements et s'étant renfloué, Foreman combat plus rarement, mais continue à gagner. Le 7 décembre 1991, il bat le boxeur invaincu Jimmy Ellis, homonyme de l'ancien champion du monde du même nom [24], arrêté par l'arbitre au 3e round. Le 11 avril 1992, il connait son combat le plus difficile depuis son retour 5 ans plus tôt : Il est opposé au jeune puncher Alex Stewart[25]. Foreman envoie Stewart au sol 2 fois dans la 2e reprise et manque d'en finir très vite, mais Stewart résiste et touche l'ancien champion fréquemment. Si Foreman ne semble jamais proche d'aller à terre, il finit le combat le visage boursouflé, et l'emporte aux points grâce à l'avance prise en début de combat avec ses deux knock down.
Le 16 janvier 1993, il est opposé au sud-africain Pierre Coetzer[26]. Coetzer démarre bien le combat, Foreman étant peu actif dans les deux premières reprises. À partir de la 3e, Foreman prend le contrôle du combat, envoyant son adversaire à terre dans le 4e round, et, préoccupé par la santé de Coetzer saignant abondamment, demandant à l'arbitre Joe Cortez d'arrêter le combat. Le combat va jusqu'au 8e round, Foreman envoie une nouvelle fois Coetzer à terre, l'arbitre arrête le combat.
Le 7 juin 1993, il a une nouvelle occasion de redevenir champion du monde, en s'emparant du titre WBO vacant, contre Tommy Morrison[27], assez jeune pour être le fils de Foreman, étant de 20 ans son cadet. Morrison évite l'affrontement direct, et tourne autour de Foreman pour profiter de sa vitesse. Foreman parvient à le toucher plus efficacement qu'Holyfield deux ans plus tôt, mais à l'issue des 12 rounds, Morrison s'impose aux points. Cette nouvelle défaite aux points semble indiquer définitivement la fin de sa carrière.
Plus vieux champion du monde de l'histoire contre Michael Moorer
Pourtant, Foreman s'accroche toujours car s'il cherche à redevenir champion, c'est avant tout pour exorciser le souvenir de sa défaite contre Ali, ayant avoué en faire des cauchemars. Un an et demi après son combat contre Morrisson, le 5 novembre 1994, sans être remonté sur le ring entretemps, ce qui conduira les observateurs à se demander si il mérite bien cette chance, Foreman est opposé au champion du monde WBA et IBF Michael Moorer à Las Vegas[28]. Bien que redescendu à 112,5 kilos, son poids le plus bas depuis 6 ans, les chances sont minces pour Big George, âgé de 45 ans, de battre le nouveau champion. Moorer a 27 ans, est invaincu en 35 combats, dispose d'une forte puissance de frappe, et a récemment battu Evander Holyfield, il est donné favori à 3 contre 1.
Moorer utilise d'abord la même tactique qu'Holyfield et Morrisson, éviter le combat rapproché et utiliser sa vitesse, mais après plusieurs rounds, se rapproche pour se battre au corps à corps. Foreman touche Moorer, mais est lui-même touché plus souvent encore. Après 9 rounds, l'entraineur de Foreman, Angelo Dundee, l'exhorte à être plus offensif, étant en retard sur les cartes des juges. En effet, Moorer dispose d'une avance suffisante sur les cartes de 2 des 3 juges pour perdre les 3 derniers rounds et tout de même conserver le titre. Il ne baisse pourtant pas la cadence.
Foreman le surprend alors dans le 10e round : Un jab du gauche suivi d'une droite touchent Moorer, un autre jab du gauche suivi d'un direct du droit envoient Moorer à terre qui ne parvient pas à se relever. Presque 20 ans jour pour jour après son combat en Afrique, Foreman s'est enfin remis de sa défaite contre Ali. Après l'arrêt du combat par l'arbitre, il aura un regard vers le ciel et s'agenouillera en prière dans le coin du ring, au milieu d'une liesse du public. Sa victoire est nommée KO de l'année et Come-back de l'année par Ring Magazine. Ce sera le dernier KO de la carrière de Foreman.
Il a détenu le record du plus vieux boxeur à avoir gagné un titre de champion jusqu'en 2011 où Bernard Hopkins l'est devenu à 46 ans, 4 mois et 6 jours ; toutefois il reste le plus vieux poids lourd à avoir conquis un titre de champion du monde.
Dernières années
Foreman perd sa ceinture WBA en refusant d'affronter le challenger N°1 Tony Tucker, mais reste champion IBF. Il défend victorieusement sa ceinture contre Axel Schulz le 22 avril 1995, en gagnant par décision majoritaire des juges[29] Il remporte également la ceinture mineure WBU.
Il est destitué de son titre IBF pour ne pas avoir accordé une revanche à Schulz, mais bat l'Américain invaincu en 20 combats Crawford Grimsley par décision unanime des juges le 3 novembre 1996 à Tokyo[30], remportant également la ceinture mineure IBA. Le 26 avril 1997, à 48 ans, il combat Lou Savarese [31] et l'emporte par décision partagée des juges.
Son dernier combat aura lieu le 22 novembre 1997 contre Shannon Briggs, de 22 ans son cadet[32]. Il est battu aux points par décision majoritaire, malgré le scepticisme de beaucoup d'observateurs ayant vu Foreman gagner. Foreman cependant sourira à l'annonce de cette décision et ne la contestera pas, au contraire de ses promoteurs. En janvier 1999, il aurait dû affronter l'ancien champion du monde Larry Holmes, l'année de leurs 50e anniversaires respectifs, mais le combat sera annulé à la suite de problèmes financiers avec le promoteur.
Style et héritage
Ce boxeur au physique imposant possède un style qui s'appuie avant tout sur sa force de frappe phénoménale. Sa garde de bras en avant semble peu classique mais s'avère efficace (Mohamed Ali l'a comparé à une momie). Ses crochets et ses uppercuts ont réalisé certains des plus spectaculaires KO des années 1970, mais Foreman n'hésite pas non plus à utiliser son jab, qui lui permet néanmoins d'occasionner de lourds dégâts, étant très doué pour surprendre l'adversaire avec un coup plus lourd envoyé juste après un jab, spécialement lorsqu'il le termine en appuyant franchement sur un gant de son adversaire pour se créer une ouverture (voir notamment le KO de Moorrer au ralenti). Foreman se distingue également par sa capacité à encaisser les coups (il n'a été mis KO qu'une seule fois chez les amateurs, et une fois chez les professionnels par Mohamed Ali) et surtout par son endurance, au départ son principal point faible qu'il tournera habilement comme l'un de ses plus sérieux avantages.
Médaillé d'or olympique, double champion du monde, avec 81 combats, 76 victoires (68 KO) et 5 défaites (1 KO), il est l'un des meilleurs puncheurs de l'histoire de ce sport et fait partie du club très fermé des champions qui ont réalisé plus de 50 KO. Foreman est surtout célèbre pour son parcours singulier, son record surprenant de plus vieux champion et son retour parfaitement réussi. Marié à plusieurs reprises, père de douze enfants (dont cinq fils tous prénommés George), il est aussi devenu un chef d'entreprise prospère qui a vendu son très célèbre grill à travers le monde. Il a aussi écrit quelques livres de cuisine. Il est toujours pasteur aujourd'hui.
En 1989, Foreman est apparu aux côtés de Frazier, Ali, Norton et Holmes dans le documentaire Champions forever où il apparaît très modeste et parle avec plaisir d'anecdotes de ses combats. En 2001, ses combats contre Ali et Frazier sont mis en scène par Michael Mann dans le film Ali. C'est Charles Shufford (en) qui incarne Foreman, tandis que Will Smith incarne Ali et James Toney Frazier.
Un film biographique, Big George Foreman, est sorti en 2023.
Distinctions
- George Foreman est élu boxeur de l'année en 1973 et 1976 par Ring Magazine.
- Foreman - Frazier élu combat de l'année en 1973.
- Ali - Foreman élu combat de l'année en 1974.
- Foreman - Lyle élu combat de l'année en 1976.
- Young - Foreman élu combat de l'année en 1977.
- Le KO de Foreman sur Michael Moorer élu KO de l'année en 1994.
- Le come-back de Foreman élu come-back de l'année en 1994.
- Il est membre de l'International Boxing Hall of Fame depuis 2003.
Références
- ↑ (en) George Foreman vs. Roberto Davila(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Gregorio Peralta I(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. George Chuvalo(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Boone Kirkman(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Gregorio Peralta II(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Miguel Angel Paez(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Joe Frazier I(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Jose Roman(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Ken Norton(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Muhammad Ali(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Ron Lyle(boxrec.com)
- ↑ (en) Why Didn’t Ali Give George Foreman a Rematch? (boxingnews24.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Joe Frazier II(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Scott LeDoux(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Jimmy Young(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Dwight Muhammad Qawi(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Tony Fulilangi(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Bert Cooper(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Gerry Cooney(boxrec.com)
- ↑ (en) Le combat avorté Mike Tyson vs. George Foreman(beatsboxingmayhem.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Adilson Rodriguez(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Evander Holyfield(boxrec.com)
- ↑ (en) Holyfield parle de la puissance de Foreman
- ↑ (en) George Foreman vs. Jimmy Ellis(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Alex Stewart(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Pierre Coetzer(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Tommy Morrison(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Michael Moorer(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Axel Schulz(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Crawford Grimsley(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Lou Savarese(boxrec.com)
- ↑ (en) George Foreman vs. Shannon Briggs(boxrec.com)
Filmographie
- 1969 : Muhammad Ali, the Greatest de William Klein. : lui-même
- 1975 : L'Homme qui valait trois milliards : Marcus Grayson
- 1975 : Le Coup à refaire (Let's Do It Again) : Factory Worker
- 1993 : George (série TV) : George Foster
- 1995 : Walt Disney World Inside Out (TV) : Co-Host
- 1996 : When We Were Kings un film documentaire de Leon Gast sur Mohamed Ali tourné en 1974 : lui-même
- 1996 : Bad Dads (TV) : Host
- 2009 : La Nuit au musée 2 (Night at the Museum : Battle of the Smithsonian) : lui-même
- 2023 :
(Georges Foreman : Le combat d 'une vie)
Liens externes
- (en) Site officiel
- Ressources relatives au sport :
- CIO
- (en + ru) BoxRec
- (en) International Boxing Hall of Fame
- (de) Munzinger
- (en) Olympedia
- Ressources relatives à la musique :
- Discogs
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- (en) British Film Institute
- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :