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Kering
logo de Kering
illustration de Kering
Le siège de Kering dans l'ancien Hôpital Laennec de Paris.

Création 1962
Dates clés 1988 : Entrée en bourse
1994 : Pinault SA devient Pinault-Printemps-Redoute (PPR)
1995 : Rejoint le CAC 40
1999 : Rachat de Gucci et Yves Saint Laurent
2013 : PPR devient Kering
Fondateurs François Pinault
Forme juridique Société anonyme
Action Euronext : KER
Slogan « Empowering Imagination »
Siège social 40, rue de Sèvres
75007 Paris (dans l'ancien hôpital Laennec de Paris)
Drapeau de la France France
Direction François-Henri Pinault
Jean-François Palus (directeur général délégué)
Président François-Henri Pinault ()[1]
Actionnaires Groupe Artémis : 42,01 % du capital et 59,31 % des droits de votes[2]
Activité Luxe
Produits Prêt-à-porter, maroquinerie, joaillerie, horlogerie
Société mère Artémis (actionnaire de contrôle)
Filiales
Effectif 47 227 employés (2022)[3]
SIREN 552 075 020
TVA européenne [ FR27552075020][4] - [5]
Site web www.kering.com

Capitalisation 71,8 milliards d'euros ()[6]
Chiffre d'affaires en augmentation 20,4 milliards d'euros (2022)[7]
Résultat net en augmentation 3,6 milliards d'euros (2022)[7]

Kering (anciennement Établissements Pinault puis Pinault-Printemps-Redoute), est un conglomérat français, numéro deux mondial de l'industrie du luxe après LVMH quant au chiffre d'affaires.

Kering possède un portefeuille de plusieurs marques de luxe dont Gucci, Yves Saint Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga ou encore Alexander McQueen

Le groupe a été introduit en bourse en 1988 avant d'ensuite intégrer le CAC 40 en 1995. En 2014 il lance sa filiale de lunetterie Kering Eyewear qui produit des montures de lunettes pour différentes marques.

La famille Pinault via sa holding Artemis possède 42,01 % du groupe.

Histoire

Du bois à la distribution

En 1962, François Pinault fonde les Établissements Pinault, une entreprise de scierie et de négoce de bois avec un budget de 100 000 francs prêtés par la famille et le Crédit lyonnais. À partir de cette activité première, François Pinault opère toute une série de placements à forte valeur ajoutée pour la progression de son entreprise[8],[9].

À la suite de son entrée à la bourse de Paris le , Pinault SA développe ses activités dans la distribution spécialisée et la vente à distance[10]. En , Pinault SA rachète 20 % de la CFAO avec laquelle il fusionne l’année suivante[11]. En , Pinault SA rachète Conforama[12]. En 1992, Pinault SA rachète Printemps SA (propriétaire de La Redoute) et se renomme Pinault Printemps[13]. En 1994, le groupe prend le contrôle de la Fnac et se renomme Pinault-Printemps-Redoute[8],[9]. En 1995, Serge Weinberg devient le président du directoire du groupe[14].

À travers Redcats — pôle de vente à distance du groupe construit autour de La Redoute — Pinault-Printemps-Redoute rachète Ellos en 1997, puis Brylane et Guilbert en 1998. En 1999, le groupe lance PPR Interactive, sa filiale internet[15]. En 2000, Pinault-Printemps-Redoute lance le magasin Citadium[16] et rachète l’enseigne Surcouf[17].

De la distribution au luxe

En , Pinault-Printemps-Redoute rachète 42 % du groupe de luxe Gucci et 100 % de l'entreprise Yves Saint Laurent[18], un tournant majeur pour le groupe qui initie alors un désengagement progressif de la grande distribution (cession de Pinault Bois et Matériaux en 2003[19] Rexel en 2004[20], Printemps SA en 2006[21], Conforama en 2010[22], CFAO en 2012[23], la Fnac en 2013[24], La Redoute en 2014[25]) pour investir dans le secteur du luxe (acquisition de Sergio Rossi en 1999[26], Boucheron en 2000[27], Bottega Veneta[28] et Balenciaga[29] en 2001, Girard-Perregaux et JeanRichard en 2011[30], Qeelin (en)[31] et Brioni[32] en 2012, Christopher Kane (en)[33], Pomellato (en)[34] et Tomas Maier en 2013 - qu'il abandonnera finalement en 2018[35] -, Ulysse Nardin en 2014[36]). En parallèle, des partenariats stratégiques sont scellés avec Stella McCartney et Alexander McQueen en 2001[37].

En 2004, Pinault-Printemps-Redoute possède 99,4 % du groupe Gucci[38]. En 2005, Pinault-Printemps-Redoute devient PPR. Serge Weinberg quitte la direction du groupe et François-Henri Pinault[n 1] est nommé PDG[39]. PPR se défait d'YSL Beauté (parfums et cosmétiques sous la marque Yves Saint Laurent) en 2008. Début 2011, PPR et le groupe Gucci fusionnent. Les marques de luxe tombent sous la supervision directe de François-Henri Pinault. Le groupe se réorganise en deux pôles : Luxe et Sport & Lifestyle[n 2],[40]. Le , le groupe PPR est renommé Kering[41]. « Ker » signifie « foyer » en breton (origines de la famille Pinault) et le suffixe anglais -ing suggère l'action et la dimension internationale du groupe. Le nom est homophone du mot anglais "caring" qui signifie "qui prend soin de" ou "attentionné". Le logo représente une chouette, un animal dont la tête peut pivoter à 270 degrés[42].

Kering se défait du chausseur italien Sergio Rossi en 2015[43]. En , Kering se désengage de Puma en cédant 70 % de la société à ses actionnaires[44]. En 2018, Kering cède Volcom[45],[46] pour se recentrer sur le luxe. Le groupe met fin à son partenariat avec Stella McCartney[47]. Fin 2018, le groupe annonce son intention de développer ses propres sites internet pour assurer la vente en ligne ainsi que la logistique de ses marques d'ici deux ans, mettant un terme à son partenariat avec Yoox Net-a-Porter[48],[49]. Le précurseur Gucci, qui exploite son propre site marchand depuis 2002, sert de modèle et fourni une partie de l'équipe technique[49].

Hedi Slimane, responsable création d'Yves Saint Laurent de 2012 à 2016, fait doubler le chiffre d'affaires de la maison parisienne en quatre ans[50]. Alessandro Michele, responsable création de Gucci depuis 2015, donne un nouveau souffle à la marque florentine et triple ses ventes en quatre ans[51]. En 2019, Balenciaga passe le cap du milliard d'euros de chiffre d'affaires[52]. En 2020, Kering enregistre un chiffre d'affaires de 13,100 milliards d'euros (chute de 15 % de ses ventes[53]) porté principalement par les marques Gucci (7,440 milliards d'euros) et Yves Saint Laurent (1,744 milliards d'euros)[54].

En 2021, Kering, associé au fonds Tiger Global Management (en), entre à hauteur de 5 % dans le capital du site de revente de produits vestimentaires de luxe Vestiaire Collective[55],[49]. Chaque marque du groupe sera libre d'établir un partenariat avec Vestiaire Collective[49].

Par la suite, Kering investit dans le service de location de sacs-à-main haut de gamme Cocoon[56].

Début 2022, la direction de Kering annonce son retrait de Sowind Groupe, qui détient les horlogers suisses Girard-Perregaux et Ulysse Nardin[57].

Sur l'ensemble de l'année 2022, Kering enregistre un bénéfice net en hausse de 14 % à 3,6 milliards en 2022 ainsi que des ventes dépassant les 20 milliards d'euros[7].

Au premier trimestre 2023 le groupe achète pour près de 640 millions d'euros un groupe d'immeubles situés rue de Castiglione dans le 1er arrondissement qui sera le siège parisien de Gucci[58],[59]. La particularité de cette acquisition est son emplacement : juste en face de la boutique historique de Louis Vuitton. Également au premier trimestre 2023 le groupe rachète les immeubles situés au 35-37 avenue Montaigne pour un montant de 860 millions d'euros dans l'objectif d'y installer une boutique Yves Saint Laurent et une boutique Valentino[60].

En juin 2023, Kering annonce l'acquisition de Creed, pour un montant de 3,5 milliards d'euros[61].

Le 27 juillet, le groupe annonce le rachat, pour 1,7 milliard d'euros, d'un tiers du capital de Valentino avec une option lui permettant d'acheter les deux-tiers restant, si elle est exécutée avant 2028[62].

En septembre 2023 le groupe achète l'immeuble du 56 avenue Montaigne pour plus de 220 millions d'euros[63].

Activités

Description

Kering est un groupe français spécialisé dans l'industrie du luxe, propriétaire de marques de la mode principalement spécialisées dans la maroquinerie, les chaussures, le prêt-à-porter, les montres et la joaillerie[64]. Le siège de Kering se situe à Paris, dans l'ancien hôpital Laennec rénové par le groupe[65].

Kering est majoritairement détenu par le groupe Artémis, holding d'investissement de la famille Pinault, et son indice boursier, introduit en 1988, fait partie du CAC 40 depuis 1995. Kering fait partie du Dow Jones Sustainability Index depuis 2013[66].

En 2020, Kering enregistre un chiffre d'affaires de 13,100 milliards d'euros (2020)[54], en baisse de 17,5 % sur l'année précédente, pour 30 956 employés et 1 381 magasins gérés en propre. Plus de 10 % des ventes sont réalisées sur internet cette année là[49]. Ses filiales Gucci, Yves Saint Laurent et Bottega Veneta génèrent 80 % du chiffre d'affaires du groupe. Les produits de maroquinerie, les chaussures et le prêt-à-porter représentent 87 % des revenus du groupe[3].

Kering Eyewear

En 2014, Kering lance Kering Eyewear, une filiale pour la lunetterie. Kering Eyewear crée et distribue des lunettes pour des marques de luxe, dont celles du groupe français. Dépassant Safilo en 2022, Kering Eyewear devient le numéro 2 du secteur après EssilorLuxottica.

Portefeuille de marques

Entreprise Année d'acquisition Secteur
Gucci 1999 Mode et maroquinerie
Saint Laurent 1999 Mode et maroquinerie
Boucheron 2000 Joaillerie
Bottega Veneta 2001 Mode et maroquinerie
Balenciaga 2001 Mode et maroquinerie
Alexander McQueen 2001 Mode et maroquinerie
Brioni 2011 Costumes faits main
JeanRichard 2011 Horlogerie
Qeelin (en) 2012 Joaillerie
Pomellato (en) 2012 Joaillerie
Dodo 2012 Joaillerie
Lindberg 2021 Lunetterie
Maui Jim 2022 Lunetterie
Creed 2023 Parfumerie
Valentino 2023 (30%) Mode et maroquinerie

Principaux actionnaires

Principaux actionnaires au 20 octobre 2023[67] :

Actionnaire Capital détenu
Groupe Artemis 42,01 %
Capital Research & Management 2,27 %
The Vanguard Group 1,98 %
Schroders Investment Management 1,85 %
Norges Bank Investment Management 1,75 %
Kering (autodetention) 1,49 %
Harris Associates 1,07 %
Baillie Gifford & Co 0,92 %

Résultats

Résultats annuels en millions d'euros[68]
Année Chiffre d'affaires Résultat d'exploitation Résultat net part du groupe Dette financière nette
2022[7] 20 351 5 589 3 614 2 306
2021[69] 17 645 5 017 3 176 168
2020[54] 13 100 3 135 2 150 2 149
2019[70] 15 478 4 778 2 309 2 812
2018[71] 13 665 3 944 3 715 1 711
2017[72] 15 478 2 948 1 786 3 049
2016[73] 12 385 1 886 814 4 371
2015[74] 11 584 1 647 696 4 679
2014[75] 10 037 1 664 529 4 391
2013[76] 9 748 1 750 50 3 443
2012[77] 9 736 2 067 1 048 2 491
2011 12 227 1 602 986 3 396
2010 11 008 1 370 965 4 000
2009 13 584 1 240 951 4 367
2008 17 207 1 441 921 5 510
2007 19 761 1 789 904 2 980
2006 17 931 1 540 680 3 461
5 000
10 000
15 000
20 000
25 000
30 000
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
  • Chiffre d'affaires
  • Résultat net
Données boursières au 31 décembre
Années 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2016 2017 2018 2019 2020[78]
Nombre d'actions cotées en millions 128 128,4 126,5 126,8 127 126,2 126,2 126,3 126,3 126,3 125
Capitalisation boursière en millions d'euros 14 089 5 897 10 661 15 093 14 034 17 764 26 935 49 628 63 203 73 899 74 311

Gouvernance

  • Président-directeur général : François-Henri Pinault (depuis 2005)
    • Directrice générale adjointe : Francesca Belletini (depuis 2023)

Communication RSE

En 2009, le groupe lance la fondation PPR consacrée à la lutte contre les violences faites aux femmes[79] qui devient la fondation Kering en 2013. Au sein de son organisation, Kering s'engage pour l'égalité homme-femme sur le lieu de travail (signature du Women's Empowerment Principles de l'ONU en 2010 puis partenariat avec ONU Femmes France en 2016[80], congé de maternité à 14 semaines et 100 % couvert à partir de 2016[81] et congé de paternité selon les mêmes termes à partir de 2020[82]). Associée à de nombreuses associations contre les violences faites aux femmes, la fondation vise aussi à faire évoluer les mentalités sur les genres[83]. La fondation récompense les artistes féminines dans le milieu du cinéma (programme Women in Motion avec le Festival de Cannes depuis 2015[84]) et de la photographie (programme Prix Women In Motion pour la photographie avec les Rencontres d'Arles depuis 2019[85]).

En 2011, le groupe lance le pôle PPR Home pour institutionnaliser le développement durable dans sa culture d'entreprise, pôle qui se transforme en comité de développement durable l’année suivante[86]. Kering crée le « Compte Résultat Environnemental » qui mesure et monétise l'impact environnemental d'une entreprise de bout-en-bout de sa chaîne d'approvisionnement[n 3],[87]. En 2013, Kering lance le Materials Innovation Lab à Novare, son pôle R&D destiné à la recherche de solutions textiles écologiques[88]. Le groupe procède au financement ou à l'acquisition de ses propres ateliers de production (tannerie France Croco en 2013[89], cachemire durable en Mongolie[90], ferme de pythons en 2017[91], atelier de broderie en Inde en 2020[92]), noue des partenariats stratégiques avec les écoles de la mode (1re formation MOOC en luxe durable avec la London College of Fashion en 2018[93], Chaire Sustainability avec l’Institut français de la mode en 2019[94]) et prime les projets durables innovant (Award for Sustainable Fashion avec LCF depuis 2014[95], K Award avec l’incubateur chinois Plug and Play en 2018[96], Fashion For Good[97], hackathon luxe durable en 2019[98]). En , après avoir été mandaté par le président français Emmanuel Macron pour mobiliser les acteurs du secteur de la mode et du luxe, François-Henri Pinault présente le Fashion Pact au G7 de Biarritz visant à atteindre zéro émission nette de CO2 en 2050[99] et signé par 56 groupes de la mode[100]. Le mois suivant, le groupe s'engage à compenser l'ensemble des émissions carbone de sa chaîne logistique[101],[102]. En , le groupe crée le Fonds Régénératif pour la Nature dont l'objectif est de transformer un million d'hectares de terre en agriculture régénérative d'ici 2025[103].

En , Kering s'engage à ne plus employer de mannequins mineurs pour représenter des adultes dans les défilés et séances photo[104] et publie également ses standards en matière de bien-être animal dans la chaîne d'approvisionnement du groupe[105]. En , Kering annonce le financement de la rénovation de la cour d'entrée du Palazzo Vecchio à Florence[106].

Le , le groupe annonce qu'à partir de l'automne 2022 la fourrure animale ne sera plus utilisée dans toutes ses collections[107]. Yves Saint Laurent et Brioni étant les deux dernières marques du groupe à utiliser de la fourrure animale.

En 2022, l’entreprise ouvre son capital à l’actionnariat salarié[108].

Controverses

Selon Mediapart et Cash Investigation, le groupe aurait économisé près de 2,5 milliards d'impôts depuis 2002 en localisant artificiellement ses profits en Suisse[109], un système appliqué à ses filiales (Bottega Veneta, Stella McCartney, et Alexander McQueen, Balenciaga et Yves Saint Laurent) en faisant transiter leurs biens par ses entrepôts suisses pour réaliser leur vente. Yves Saint Laurent aurait envoyé 550 millions d'euros via ce sytème, provoquant un manque à gagner pour l'administration fiscale française estimé à 180 millions d'euros par Mediapart[110]. Fin 2017, un dossier concernant la filiale Gucci est ouvert par le parquet de Milan[111],[112] qui inflige au groupe une amende de 1,25 milliard d'euros pour irrégularité fiscale en , un montant record pour le fisc italien[113]. L’administration fiscale italienne consent finalement à un rabais fiscal de 748 millions d’euros[114]. En , le Parquet national financier ouvre une enquête pour « blanchiment de fraude fiscale aggravée » à l'encontre de Kering[115],[116]. L'enquête OpenLux publiée en 2021 montre comment Kering domicilie une demi-douzaine de filiales au Luxembourg et les utilise pour pratiquer des rémunérations offshore de dirigeants[117].

Notes et références

Notes

  1. François-Henri Pinault est co-gérant d’Artémis, actionnaire majoritaire de PPR, depuis 2003 et co-gérant de Financière Pinault, actionnaire majoritaire d’Artémis, depuis 2001.
  2. Le pôle Sports & Lifestyle regroupe les marques sportives Puma et Volcom, acquises respectivement en 2007 et 2011.
  3. Outil reconnu scientifiquement fiable par le Science Based Targets en 2017. Le Science Based Targets réunit le Carbon Disclosure Project, le Pacte mondial de l’Onu, le World Resources Institute et le WWF.

Références

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Bibliographie

  • Tristan Gaston-Breton, Kering, de granit et de rêves, Flammarion, 2023.

Voir aussi

Articles connexes

  • Artémis
  • Hôpital Laennec de Paris

Liens externes