AccueilFrChercher
La Dernière Tentation du Christ
Description de l'image La Dernière Tentation du Christ (film).jpg.
Titre original The Last Temptation of Christ
Réalisation Martin Scorsese
Scénario Paul Schrader
Musique Peter Gabriel
Acteurs principaux
Sociétés de production Cineplex-Odeon Films
Universal Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
Genre drame
Durée 164 minutes
Sortie 1988

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

La Dernière Tentation du Christ (The Last Temptation of Christ) est un film américano-canadien réalisé par Martin Scorsese et sorti en 1988. Il s'agit d'une adaptation du roman du même nom de Níkos Kazantzákis, publié en 1955. La musique est signée Peter Gabriel et a été publiée en 1989 sous le titre Passion.

Le film provoque de vives réactions à sa sortie avec notamment deux attentats en France (au cinéma Saint-Michel et au Building). La presse spécialisée accueille cependant bien le film. Les résultats au box-office sont également positifs. Le film obtient plusieurs distinctions dont une nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur.

Synopsis

Comme tous les hommes, Jésus vit dans le péché et dans la peur. Il veut vivre la vie d'un homme normal et désire Marie Madeleine. Mais Dieu l'a choisi pour être le Messie, pour être le Sauveur de l'humanité. Après avoir découvert sa vraie nature lors d'un voyage dans le désert, il commence à prêcher la bonne parole et à accomplir des miracles. Il compte de plus en plus de disciples, dont le premier d'entre eux, Judas, et s'oppose aux prêtres juifs.

Jésus comprend finalement que Dieu veut qu'il soit crucifié pour expier les péchés du Monde. Il demande donc à Judas de le dénoncer aux Romains et est crucifié. Alors que le Christ s'apprête à mourir, une nouvelle partie de son voyage commence lorsqu'il est soumis à une ultime tentation par Satan, celle de vivre la vie d'un homme ordinaire, marié, avec des enfants.

Fiche technique

Distribution

  • Willem Dafoe (VF : Dominique Collignon-Maurin) : Jésus
  • Harvey Keitel (VF : Bernard-Pierre Donnadieu) : Judas
  • Barbara Hershey (VF : Elisabeth Wiener) : Marie Madeleine
  • Andre Gregory (VF : Hervé Bellon) : Jean le Baptiste
  • Leo Marx (VF : Henri Virlojeux) : Satan
  • Paul Greco : Zélotes
  • Steve Shill : un centurion
  • Verna Bloom : Marie, La mère de Jésus
  • Roberts Blossom : Le maître âgé
  • Barry Miller (VF : Bernard Brieux) : Jerobeam
  • Gary Basaraba (VF : Vincent Grass) : André
  • Irvin Kershner (VF : Maurice Chevit) : Zébédée
  • Victor Argo (VF : Benoît Allemane) : Pierre
  • Alan Rosenberg (VF : Michel Mella) : Thomas l'apôtre
  • Michael Been : Jean
  • Paul Herman (VF : Jacques Brunet) : Philippe
  • John Lurie : James
  • Leo Burmester : Nathan
  • David Bowie (VF : Pascal Renwick) : Ponce Pilate
  • Tomas Arana (VF : Jean-Pierre Dorat) : Lazare
  • Juliette Caton (VF : Barbara Tissier) : le prétendu ange gardien de Jésus
  • Nehemiah Persoff (VF : Michel Beaune) : Rabbi
  • Randy Danson (VF : Michèle Taïeb) : Marie, la sœur de Lazare
  • Harry Dean Stanton (VF : Jean-Luc Kayser) : Saul, alias apôtre Paul
    • Voix additionnelles : Guy Chapellier
Source et légende : Version française (VF) sur AlloDoublage[3]

Production

Le film a été tourné au Maroc du au , dans les régions suivantes[4] :

Musique

La bande originale est composée par Peter Gabriel, ancien chanteur/flûtiste du groupe Genesis.

Distinctions

Récompense

  • Mostra de Venise 1988 : Prix Bastone Bianco de la critique, partagé avec le film Encore[5]

Nominations

Controverses et polémiques

En 1983, le cinéaste de culture catholique et italienne Martin Scorsese, hanté par le thème de la Passion et la rédemption, envisage de tirer un film du roman La Dernière Tentation du Christ de Níkos Kazantzákis, mais les producteurs de la Paramount refusent de produire le film devant les nombreuses manifestations, pétitions et nuits de prières de protestants américains. Le projet est repris au dernier moment par Universal[6]. Scorsese se tourne alors vers la France pour trouver des fonds complémentaires et est présenté par le jeune producteur Humbert Balsan au ministre de la Culture Jack Lang, qui octroie trois millions de francs au projet. Une des Églises américaines contacte alors ses correspondants français, qui envoient des milliers de lettres de protestation (issues en majorité de la Communauté Évangélique des Sœurs de Marie de Dijon) au ministre et bloquent le standard téléphonique de son ministère pendant une semaine[7]. L'archevêque de Paris Jean-Marie Lustiger proteste personnellement auprès du président François Mitterrand, si bien qu'au mois de mars, Jack Lang annule ses subventions[8].

Alors que le film est programmé au festival de Venise, le cinéaste Franco Zeffirelli qualifie le film de « pur produit de la chienlit culturelle juive de Los Angeles qui guette la moindre occasion de s'attaquer au monde chrétien »[9].

Cette version non-dogmatique et anti-biblique[10] de la vie de Jésus est très fermement dénoncée par les autorités religieuses avant même sa sortie.

Le , la sortie du film aux États-Unis suscite des protestations dans tout le pays.

La sortie du film en France le déclenche une guérilla à coups de tracts et d'attentats. À Besançon, le , le cinéma Le Building est incendié après la dernière séance[11]. Le dans un cinéma de Montparnasse lors de la projection d'un autre film controversé Une affaire de femmes de Claude Chabrol une bombe lacrymogène provoque la mort d'un spectateur cardiaque[12]. À Metz, en raison de la visite du pape Jean-Paul II le , le film est déprogrammé. De nombreuses salles retirent vite le film de l'affiche, les autres sont protégées par la police. Le , il n'est plus visible que dans deux salles parisiennes. Un début d'incendie endommage le Gaumont Opéra[13]. Le , un groupe de catholiques traditionalistes déclenche un incendie dans une salle attenante du cinéma Espace Saint-Michel à Paris pour protester contre la projection du film. Cet attentat fait quatorze blessés dont quatre sévères[14].

Dans certains pays, comme la Turquie, le Mexique, le Chili, l'Irlande et l'Argentine, le film a été interdit ou censuré pendant plusieurs années. En 2010, le film est toujours interdit aux Philippines et à Singapour[15].

Notes et références

  1. (en) Parental guide sur l’Internet Movie Database
  2. Visas et Classifications, CNC (consulté le 15 février 2020)
  3. « Article de doublage VF du film » sur AlloDoublage, consulté le 29 janvier 2013
  4. Locations sur Imdb
  5. (en) Awards - Internet Movie Database
  6. Frank Lafond, Cauchemars italiens. Le cinema fantastique, Harmattan, , p. 34.
  7. Mark Hunter, Les Jours les plus Lang, Odile Jacob, , p. 222.
  8. Jack Lang, François Mitterrand. Fragments de vie partagée, Seuil, , p. 121.
  9. (en) Gino Raymond, France during the socialist years, Dartmouth Publishing Company, , p. 157.
  10. « Revue de presse de « La Dernière tentation du Christ » (Martin Scorsese, 1988) - La Cinémathèque française », sur www.cinematheque.fr (consulté le )
  11. « Inculpation à Besançon après l'attentat contre un cinéma où était projeté la Dernière Tentation du Christ », Le Monde, 22 novembre 1988. lire en ligne (payant).
  12. « L'association intégriste Centre Charlier se défend d'être à l'origine de l'attentat », sur lemonde.fr,
  13. Marion Georges, L'affaire Scorsese et les incendies de cinémas Deux nouvelles inculpations, dont celle du poseur de l'engin à la salle Saint-Michel, Le Monde, 30 octobre 1988; lire en ligne (payant).
  14. Quatorze blessés dans une salle parisienne projetant « La Dernière Tentation du Christ » La police soupçonne des extrémistes de droite d'avoir incendié le cinéma Le Saint-Michel, Le Monde, 25 octobre 1988. lire en ligne (payant).
  15. (en) Parents Guide forLa dernière tentation du Christ, site de l'Internet Movie Database.

Voir aussi

Articles connexes

  • Attentat du cinéma Saint-Michel
  • Attentat du cinéma Le Building
  • Blasphème
  • Passion, bande originale du film par Peter Gabriel

Liens externes