AccueilFrChercher
Maison de Hohenstaufen
Description de cette image, également commentée ci-après
Armoiries des Hohenstaufen :
d'or à trois lions passants de sable.
Type impériale
Pays Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Lignée dynastie salienne
Titres Empereurs germaniques, ducs de Souabe
Fondation milieu du XIe siècle
Frédéric (comte palatin en Souabe)
Déposition Conradin
Dissolution
Ethnicité Bavarii
Frédéric Barberousse aux côtés de ses fils Henri VI (qui porte déjà la couronne royale, à gauche), et Frédéric, duc de Souabe; Miniature de la Chronique des Guelfes (école de Weingarten, postérieure à 1167 ; citée à partir de 1179).

La maison des princes de Hohenstaufen[1] est une dynastie qui a donné plusieurs ducs et empereurs germaniques entre les XIe et XIIIe siècles. Le nom de la maison renvoie au château de Hohenstaufen, sur la crête septentrionale du Jura souabe, près de Göppingen. Les plus importants représentants de cette dynastie furent Frédéric Barberousse, Henri VI et Frédéric II.

Histoire

Les origines

Les premiers comtes de Hohenstaufen remontent vraisemblablement aux comtes Sigihard et Frédéric de Riesgau, mentionnés en 987 dans un décret de l'empereur Othon III, et sans doute descendants des Sieghardinger, barons Bavarii.

Un arbre généalogique du XIIe siècle dont Frédéric Barberousse avait ordonné la confection fournit l'identité du fondateur de la maison de Hohenstaufen : il avait pour prénom Frédéric, qui sera désormais celui des princes aînés de la dynastie. On ne sait de lui que le fait que sa sœur était la femme d'un certain Berthold, comte en Brisgau. Le fils de ce Frédéric, dit Frédéric, est mentionné dans des actes du milieu du XIe siècle en tant que comte palatin en Souabe (1053–1069). Son fils, Frédéric de Büren, était le seigneur d'un château qui occupait vraisemblablement le sommet de la colline de Bürren, au nord-est du site de Wäschenbeuren, dans l'actuel arrondissement de Göppingen.

Les mariages des barons de cette génération donnent à penser que les Hohenstaufen, dès le milieu du XIe siècle, comptaient au nombre des seigneurs les plus influents du sud-ouest de l'Allemagne, malgré des fiefs encore peu étendus. Ils se limitaient à trois zones principales : Büren et Lorch (en Wurtemberg, Allemagne) d'une part, et, en Alsace, Haguenau, Sélestat et le château du Haut-Koenigsbourg d'autre part.

La date la plus ancienne à laquelle on trouve mention des Hohenstaufen est 1079, lorsque l’empereur salique Henri IV accorde à Frédéric Ier Hohenstaufen le Duché de Souabe et lui donne sa fille Agnès en mariage.

Frédéric Ier fit édifier le château de Hohenstaufen et consacra vers 1102 l’abbaye de Lorch comme crypte de la famille. Avec ses fils Frédéric et Conrad III, il accrut considérablement les possessions des Hohenstaufen, tout en s'imposant comme l'appui militaire indispensable de la dynastie salienne dans le sud-ouest du Saint empire ; toutefois ces princes ne se désignaient pas alors eux-mêmes comme des Hohenstaufen, mais mettaient plutôt en avant leurs liens de parenté, par la branche maternelle, avec les empereurs saliens[2]

Accession au trône impérial

À la mort de l'empereur Henri V en 1125, qui marque l'extinction de la lignée royale salique, Frédéric et Conrad, en tant que fils du duc Frédéric Ier de Souabe et de la princesse salique Agnès de Franconie, élevèrent des prétentions au trône impérial de Germanie. Frédéric II postula à l'élection, mais fut évincé au bénéfice de Lothaire de Supplinbourg, qui avait infligé une défaite retentissante à l'empereur Henri V en 1115. Mais bientôt, le nouvel empereur dut reprendre la lutte contre les Hohenstaufen et leurs partisans pour conserver les domaines des princes saliens. En 1127, Conrad, qui porte depuis 1116 le titre de « duc de Franconie », est proclamé antiroi par les villes et les nobles souabes et franconiens ; mais en 1135, défait à plusieurs reprises et ruiné par des années de guerre, il est contraint de se soumettre à Lothaire, qui meurt deux ans plus tard.

La succession de Lothaire de Supplinburg est chaudement disputée entre Conrad III de Hohenstaufen, d'une part, et Henri X le Superbe, d'autre part. Henri est duc de Bavière et de Saxe, héritier des biens allodiaux de la comtesse Mathilde en Italie, gendre de l'empereur défunt, chef de l'illustre maison guelfe d'Este, dont la puissance s'étend sur une immense bande de territoires, depuis l'Elbe jusqu'aux portes de Rome. Les électeurs, redoutant un tel maître, lui préfèrent Conrad III de Hohenstaufen, duc de Franconie, ex-roi des Lombards de par les Milanais. Nommé à Coblence, il est couronné à Aix-la-Chapelle par un légat du Saint-Siège, le . Le gendre de Lothaire en appelle aux armes, mais la mort met bientôt fin à ses projets ambitieux, le .

La dynastie s'éteignit assez rapidement avec la mort de l'empereur Frédéric II le . Conrad IV meurt en 1254, Manfred (fils légitimé) lors de la bataille de Bénévent en 1266 face à Charles d'Anjou, frère du roi de France Louis IX. Le dernier descendant masculin en ligne directe, Conradin, fils de Conrad IV, meurt décapité en place publique à Naples en dépit des règles chevaleresques en 1268, à la suite de sa défaite à Tagliacozzo face à l'Angevin Charles Ier de Sicile venu « liquider » l'héritage Hohenstaufen en Italie du Sud.

Personnages

Arbre généalogique

Frédéric Ier
Duc de Souabe
1050–1105
r.1079–1105
Agnès
de Franconie
1072–1143
Léopold III
Mgve d'Autriche
1073–1136
r.1095–1136
Judith
de Bavière
1103–1131
Frédéric II
Duc de Souabe
1090–1147
r.1105–1147
Agnes
de Saarbrücken
d. c.1147
Gertrude
de Comburg
d.1130/1131
Conrad III
Roi de Germanie
1093–1152
r.1138–1152
Gertrude
de Sulzbach
c.1110–1146
Mathieu Ier
Duc de
Lorraine
1119–1176
r.1138–1176
Bertha
1123–1195
Adélaïde
de Vohbourg
1135–1190
Frédéric Ier
Barberousse

Roi de Germanie
1122–1190
r.1152–1190
Empereur
r.1155–1190
Béatrice Ire
Ctesse de Bourgogne
1143–1184
r.1148–1184
Conrad
Comte Palatin
du Rhin
1135–1195
r.1156–1195
Judith
≈1133–1191
Henri
Bérenger
Roi de Germanie
1136–1150
r.1147–1150
Frédéric IV
Duc de Souabe
1145–1167
r.1152–1167
Irene
Ange
c.1181–1208
Philippe
de Souabe
Roi de Germanie
1177–1208
r.1198–1208
Béatrice
1162–1174
Guillaume II
le Bon
Roi de Sicile
1155–1189
r.1166–1189
Frédéric V
Duc de Souabe
1164–1170
r.1167–1170
Frédéric VI
Duc de Souabe
1167–1191
r.1170–1191
Jeanne Ire
Ctesse de Bourgogne
1191–1205
r.1200–1205
Otto Ier
Cte de Bourgogne
btw.1167/1171
–1200
r.1190–1200
Béatrice II
Ctesse de Bourgogne
1193–1231
r.1205–1231
Conrad II
Duc de Souabe
1173–1196
r.1191–1196
Otto IV
Roi de Germanie
1175–1218
r.1198–1209
Empereur
r.1209–1215
Beatrice
de Souabe
1198–1212
Cunégonde
de Souabe
1202–1248
Venceslas Ier
Roi de Bohême
≈1205–1253
1230–1253
Renaud
1173
Henri VI
Roi de Germanie
1165–1197
r.1169–1197
Empereur
r.1191–1197
Constance
Reine de Sicile
1154–1198
r.1194–1198
Guillaume
1176
Agnes
1181–1184
Gisèle
1168–1184
Henri II
Duc de
Brabant
1207–1248
r.1235–1248
Marie
de Souabe
1201–1235
Élisabeth
de Souabe
1205–1235
Ferdinand III
Roi de Castile
1199/1201–1252
Constance
d'Aragon
1179–1222
Frédéric II
Roi de Germanie
1194–1250
r.1212–1250
Empereur
r.1220–1250
Isabelle II
Reine de
Jérusalem
1212–1228
Isabelle
d'Angleterre
1214–1241
Marguerite
d'Autriche
c.1204–1266
Henri (VII)
Roi de Germanie
1211–1242
r.1220–1235
Élisabeth
de Bavière
c.1227–1273
Conrad IV
Roi de Germanie
1228–1254
r.1237–1254
Margareta
1226–1227
Henry
Otto
1238–1253
Marguerite
de Sicile
1241–1270
Albert II
le Dégénéré
1240–1314
r.1288–1314
Conradin
Roi de Jérusalem
1252–1268
r.1254–1268
Maison de
Wettin

Notes

  1. Lexikon des Mittelalters, vol. 8, pp. 76–79.
  2. Cf. à ce sujet Knut Görich, Friedrich Barbarossa : Eine Biographie, Munich, , p. 32 et suiv.

Bibliographie

  • Odilo Engels, Die Staufer, Stuttgart, Kohlhammer, (réimpr. 9 rév. et augm.) (1re éd. 1972) (ISBN 978-3-17-021363-0).
  • Odilo Engels (Hrsg.), Stauferstudien : Beiträge zur Geschichte der Staufer im 12. Jahrhundert, Ostfildern, (ISBN 978-3-7995-7060-2).
  • Knut Görich, Die Staufer. Herrscher und Reich, Munich, Beck, (réimpr. 3 rév.), 128 p. (ISBN 978-3-406-53593-2, lire en ligne).
  • Reiner Haussherr (éd.), Die Zeit der Staufer. Geschichte, Kunst, Kultur, Stuttgart, 1977–1979, 5 vol.
  • (de) Werner Hechberger, Staufer und Welfen 1125–1190 : Zur Verwendung von Theorien in der Geschichtswissenschaft, Cologne etc., Böhlau, coll. « Passauer historische Forschungen n°10 », , 470 p. (ISBN 3-412-16895-5) (réfute la théorie d'une rivalité de principe entre les Hohenstaufen et les Guelfes).
  • (de) Werner Hechberger et Florian Schuller (éd.), Staufer & Welfen : Zwei rivalisierende Dynastien im Hochmittelalter, Ratisbonne, Pustet, , 277 p. (ISBN 978-3-7917-2168-2). (Recension critique)
  • Hans Martin Schaller, Stauferzeit. Ausgewählte Aufsätze, Hanovre, .
  • (de) Hansmartin Schwarzmaier, Die Welt der Staufer : Wegstationen einer schwäbischen Königsdynastie, Leinfelden-Echterdingen, Bibliothek Schwäbischer Geschichte, , 237 p. (ISBN 978-3-87181-736-6).
  • Hubertus Seibert et Jürgen Dendorfer, Grafen, Herzöge, Könige. Der Aufstieg der frühen Staufer und das Reich (1079–1152), Stuttgart, coll. « Mittelalter-Forschungen, vol. 18 », , 440 p. (ISBN 978-3-7995-4269-2).
  • (de) Wolfgang Stürner, Das dreizehnte Jahrhundert (1198–1273), Stuttgart, Klett-Cotta, coll. « Gebhardt Handbuch der deutschen Geschichte n°6 », , 342 p. (ISBN 978-3-608-60006-3 et 3-608-60006-X).
  • (de) Stefan Weinfurter, Stauferreich im Wandel. Ordnungsvorstellungen und Politik in der Zeit Friedrich Barbarossas., Stuttgart, J. Thorbecke, , 349 p. (ISBN 3-7995-4260-4).

Liens externes