Mer des Tchouktches | ||
Carte de la mer des Tchouktches. | ||
Géographie humaine | ||
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Pays côtiers | Russie États-Unis |
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Géographie physique | ||
Type | Mer épicontinentale | |
Localisation | Océan Arctique | |
Coordonnées | 69° 30′ nord, 169° 00′ ouest | |
Superficie | 595 000 km2 | |
Géolocalisation sur la carte : océan Arctique
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La mer des Tchouktches (en russe : Чуко́тское мо́ре, en anglais Chukchi Sea) est une mer bordière de l'océan Arctique bordant la pointe nord-est du continent asiatique et la pointe nord-ouest du continent américain (Alaska).
Géographie
La mer des Tchouktches borde la pointe nord-est du continent asiatique et la pointe nord-ouest du continent américain (Alaska). Elle communique avec la mer de Béring et l'océan Pacifique par le détroit de Béring. Elle est délimitée à l'ouest par l'île Wrangel et à l'est par les côtes nord-ouest de l'Alaska. Elle s'étend de 66°33' à 71°35' de latitude nord et de 178°48' de longitude est à 156°28' de longitude ouest.
L'Organisation hydrographique internationale définit les limites de la mer des Tchouktches de la façon suivante[1] :
- à l'ouest : depuis le point le plus septentrional de l'île Wrangel (71° 35′ 16″ N, 179° 03′ 28″ E), à travers cette île jusqu'au cap Blossom et de là au cap Iakan sur la terre ferme (69° 15′ 00″ N, 179° 19′ 00″ E) ;
- au nord : la ligne joignant la pointe Barrow, en Alaska (71° 23′ 11″ N, 156° 28′ 52″ O), au point le plus septentrional de l'île Wrangel ;
- au sud : le cercle polaire arctique entre la Sibérie et l'Alaska.
Sa superficie est d'environ 595 000 km2. Elle n'est navigable que quatre mois dans l'année. Sa profondeur est inférieure à 50 m sur 56 % de sa superficie. Son nom est celui d'une peuplade, les Tchouktches, vivant sur la côte russe qui la borde. Cette mer comporte très peu d'îles par rapport aux autres mers de l'Arctique: on ne dénombre qu'une seule île en pleine mer, l'île Wrangel, et seulement quelques-unes sur ses côtes.
En Alaska, les rivières qui se jettent dans la mer des Tchouktches sont notamment la Kivalina, la Kobuk, la Kokolik, la Kukpowruk, la Kukpuk, la Noatak, l'Utukok, la Pitmegea et la Wulik. Les rivières les plus importantes du côté russe sont l'Amgouema, le Iouniveïem et le Tcheguitoun.
La banquise de la mer des Tchouktches constitue l'habitat naturel de nombreux ours polaires. En raison du réchauffement climatique, la fonte des glaces est particulièrement importante depuis quelques années, et notamment en 2008, et menace notamment la survie des ours polaires[2].
En 2019, la superficie de glace a significativement diminué par rapport aux années précédentes, provoquant l’inquiétude des scientifiques face à l'accélération de la fonte des glaces[3],
Histoire
Le , le bateau à vapeur Vega reste bloqué dans la mer des Tchouktches durant l'expédition d'Adolf Erik Nordenskiöld. Il est impossible d'aller plus loin cette année et le bateau prend ses quartiers d'hiver, même si les membres de l'expédition sont conscients que seuls quelques kilomètres de glace les séparent des eaux libres. L'année suivante, le Vega passe le détroit de Béring deux jours après avoir été libéré et se rend dans l'océan Pacifique.
En 1913, le Karluk, abandonné par le chef d'expédition Vilhjalmur Stefansson, dérive dans les glaces dans le nord de la mer des Tchouktches et coule près de l'île Herald. Les survivants réussissent à se rendre sur l'Île Wrangel où ils se trouvent dans une situation sans espoir. Le capitaine Robert Bartlett parcourt des centaines de kilomètres à pied avec Kataktovik, un Inuit, sur la mer des Tchouktches gelée, pour trouver de l'aide. Ils atteignent le cap Vankarem le . Douze survivants seront récupérés neuf mois plus tard sur l'île Wrangel par le King & Winge, une goélette de construction récente.
En 1933, le bateau à vapeur Tcheliouskine tente de traverser le passage du Nord-Est depuis Mourmansk pour prouver qu'une telle traversée est possible en une seule saison. Le navire est assailli par les glaces dans la mer des Tchouktches et, après avoir dérivé avec les glaces durant plus de deux mois, coule le près de l'île Kolioutchine. À l'exception d'un décès, l'intégralité de l'équipage de 104 hommes peut établir un camp sur la mer de glace. Le gouvernement soviétique organise alors une évacuation aérienne au cours de laquelle tous sont sauvés. Le capitaine Vladimir Voronine et le leader de l'expédition Otto Schmidt deviennent des héros.
Exploitations pétrolières
En , malgré l'opposition de plusieurs associations environnementales et d'une partie de la population locale, le gouvernement américain a mis en vente plusieurs centaines de licences d'exploration et de forage dans la zone économique exclusive américaine de la mer des Tchouktches, au large de la côte nord-ouest de l'Alaska[4].
Barack Obama autorise en 2015 la multinationale pétrolière Shell à mener des forages dans la mer des Tchouktches[5].
Notes et références
- ↑ « Limites des Océans et des Mers, 3e édition », Organisation hydrographique internationale, (consulté le )
- ↑ Article de France Info du 28 août 2008, consulté en août 2008.
- ↑ « Climat : la fonte des glaces est plus rapide que prévu », sur Franceinfo,
- ↑ « Les compagnies pétrolières se ruent sur les gisements inexploités de l'Alaska », Les Échos, samedi 9 février 2008.
- ↑ « Le "oui" contesté d'Obama aux forages au large de l'Alaska », sur La Tribune,
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Chukchi Sea » (voir la liste des auteurs).