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Morilles

Morchella
Description de cette image, également commentée ci-après
Une morille conique (Morchella conica) à Dresde (Allemagne).
Classification MycoBank
Règne Fungi
Sous-règne Dikarya
Division Ascomycota
Sous-division Pezizomycotina
Classe Pezizomycetes
Sous-classe Pezizomycetidae
Ordre Pezizales
Famille Morchellaceae

Genre

Morchella
Dill. ex Pers., 1794

Morchella est un genre de champignons ascomycètes de la famille des Morchellaceae dont les espèces sont communément appelées morilles.

La famille des Morchellaceae offre généralement des spécimens toxiques à l'état cru mais comestibles après cuisson[1].

Étymologie

Le nom du genre Morchella est dérivé de morchel, un ancien mot allemand pour désigner les champignons, tandis que morille et l'anglais morel sont dérivés du latin maurus : brun.

Description

Espèces charnues, humicoles, sylvestres ou praticoles, à l'ascocarpe creux, formé d'un réceptacle (chapeau) ou partie fertile, rond, conique ou cylindrique, creusé d'alvéoles assez profonds, ronds, anguleux ou irréguliers, disposés sans ordre ou en rangées verticales, séparés ou non par des côtes saillantes, au pied adhérant directement à la base du chapeau ou séparé par une dépression ou vallécule profonde ou faible et aux asques cylindriques.

Ce sont des champignons printaniers, pouvant apparaître dès la fonte des neiges et dont le pied et le chapeau sont creux.

Les morilles vraies sont toutes caractérisées par un sporophore totalement creux, aussi bien le chapeau que le pied.

Le pied s'insère à la base du chapeau, soit directement sans espace, soit en un espace déprimé plus ou moins large et profond en forme de couronne appelé vallécule.

Les morilles coniques (Morchella conica, Morchella elata, Morchella costata, Morchella hortensis, Morchella deliciosa) sont des champignons assez petits : même s'il y a des exceptions, leur taille ne dépasse généralement pas 10 cm (maximum 20 cm). Leur pied, de couleur blanche, est creux. Leur chapeau est alvéolé, de consistance un peu caoutchouteuse[2].

Deux groupes peuvent être distingués par leur couleur et leur forme : les morilles blondes, au chapeau assez semblable à une éponge ronde, et les morilles brunes, aux alvéoles moins profondes et au chapeau conique.

Principales espèces européennes

  • Morchella rotunda : Morille ronde. Le chapeau et le pied ont à peu près la même longueur. Elle fait partie des morilles blondes, avec un chapeau dont les couleurs varient du jaune pâle au brun clair. Les alvéoles sont profondes et disposées de façon irrégulière.
  • Morchella esculenta : Morille commune. À peu près identique à la précédente (certains font de M. rotunda une variante de M. esculenta), son chapeau est un peu plus brun et les côtes séparant les alvéoles plus épaisses.
  • Morchella costata : Morille côtelée. Le chapeau, brun pâle à grisâtre, porte des côtes verticales brun sombre, épaisses, qui donnent l'impression de loin que le champignon est noir. Les alvéoles, moins profonds que dans les espèces précédentes, sont également délimités par des côtes horizontales moins épaisses. Il est difficile de différencier cette espèce à d'autres qui lui sont à peu près semblables, Morchella elata et Morchella deliciosa (Morille délicieuse).
  • Morchella conica : Morille conique. Espèce voisine de la précédente, mais qui affectionne la montagne (bois de conifères) et a un chapeau plus conique.
  • Mitrophora semilibera : rattacher aux morilles le Morillon, (classé parmi les morilles brunes), au pied beaucoup plus long et au chapeau très court, conique, brun, à côtes longitudinales et transversales.

Assez semblable au morillon, la Verpe (Verpa conica) s'en distingue par son chapeau couleur miel et son absence d'alvéole, mais c'est un très médiocre comestible.

Confusions possibles

L'aspect des gyromitres frais est très différent de celui des morilles.

Il existe plusieurs genres proches, certains comestibles comme les mitrophores, parfois appelées morillons, d'autres sans intérêt comme les verpes, voire vénéneux comme les gyromitres appelés souvent « fausses morilles ».

Les gyromitres sont parfois confondus avec les morilles et vendus sur les marchés sous l'appellation de « morilles rondes ». Ceci constitue un délit en France, cette dénomination ayant été interdite par décret en 1991[3]. Le chapeau du Gyromitre évoque plus une cervelle. On n'y trouve aucune alvéole dite clôturée. Il est également plus foncé que celui de la plupart des morilles.

Attention : malgré les dires de certains amateurs qui ont pu consommer des gyromitres sans problèmes particuliers, ces champignons peuvent être hautement toxiques, voire mortels. Il est donc plus prudent de ne pas les ramasser en cas de doute et de se limiter uniquement à la cueillette de morilles identifiées sans doute possible.

Écologie et habitat

Les morilles occupent des niches écologiques variées selon un mode de vie saprotrophe (dans les composts, les prairies, avec un caractère pyrophile très marqué) mais aussi biotrophe (interactions avec les racines des plantes et la possibilité d'associations ectomycorhiziennes avec celles des épicéas communs (Picea abies))[4].

Elles aiment les terrains frais, les terrains calcaires, les vergers, les décombres, ou encore les lieux récemment brûlés. Les mécanismes impliqués dans la fructification des morilles après les feux de forêts restent flous[5]. Poussant rarement seules, on les trouve souvent sous les frênes en lisière de bois. Elles poussent au printemps dans les fraxinetum, forêts de frênes spécifiques d'une flore sur sol calcaire comme l'indique leur origine génétique datée vers le Crétacé (dernière époque des grands dinosaures, synonyme de craie, de -145Ma à -75Ma). Constituant les derniers dépôts calcaires en France alors largement immergée, ils sont d'une part facilement reconnaissables car ils sont tendres et clairs et sont d'autre part riches en carbonate de calcium qu'apprécient les morilles, de nature calcicole. Aussi les espèces de montagne apprécient particulièrement certains sols de nature plus ancienne (-350Ma+/-15Ma, carbonifère inférieur, à l'époque des insectes géants et des premiers reptiles) abondamment à jour au bord immédiat des massifs cristallins externes, typiquement en balcons de Belledonne près de Grenoble, et en aucun cas, alors, dans les massifs préalpins (Chartreuse, Bauges, Vercors…) très riches en revanche en calcaire crétacé propice à d'autres espèces moins spécifiques.

Dans l'hémisphère nord les morilles sont des champignons printaniers. Aux États-Unis, on les trouve dès janvier dans le sud de la Californie, au Texas et en Géorgie, en février au centre des États-Unis et dès mars de l'Oregon au Michigan. En Europe, elles se développent plus tardivement, soit en mars en France et jusqu'en mai en Belgique.

Classification et taxinomie

Morchella rufobrunnea, MRCA
Morchella prava
Morchella steppicola

Historique

Le genre a été créé par Dillenius en 1718 et validé par Persoon en 1794 autour de l'espèce type Phallus esculentus L., décrite par Linné en 1753. Le nom du genre a été sanctionné par Fries en 1822 et comprenait 12 espèces. De nombreux taxons ont été ajoutés au genre Morchella depuis, bien que la taxonomie et la délimitation du genre reste mal comprise et qu'il continuait jusqu'il y a peu à présenter de nombreux problèmes bientôt résolus par la phylogénétique. En tout, plus d'une centaine d'espèces et de nombreux noms subspécifiques renvoient au taxon Morchella.

Le genre Morchella a été divisé en deux branches dès 1897[6] : le clade elata, c'est-à-dire les morilles brunes[7] ; et le clade esculenta : les morilles blondes. Cette classification a été confirmée par plusieurs études phylogéniques menées jusqu'en 2012 sur différents continents[8]. Ces analyses génétiques ont permis d'établir un phylogramme en deux branches autour de Morchella elata et Morchella esculenta et une origine commune dans l'évolution à partir des zones tropicales calcaires du Crétacé.

Émile Boudier en distingue vingt espèces en 1897, Emile Jacquetant trente en 1984[9] et Philippe Clowez trente 41 en 2012[10].

La classification classique propose près de 200 espèces et les travaux de classification menés sur la base des études phylogéniques en identifient 66 en 2014, dont une partie seulement a pu être rattachée avec certitude aux espèces proposées précédemment.

Arbre phylogénétique

Clade elata
Morilles noires
pyriforme
Clade esculenta
Morilles blondes
arrondies

Les études phylogénétiques identifient trois grands clades de morchella et de nombreuses variations morphologiques qui peuvent être autant d'espèces (ou de taxons de rang inférieur)[11],[12].

L'arbre phylogénétique du clade Elata est le suivant[13] :

Elata

Morchella tomentosa (Mel-1)




Morchella tridentina (Mel-2)





Morchella semilibera (Mel-3)




Morchella punctipes (Mel-4)



Morchella populiphila (Mel-5)










Morchella quercus-ilicis (Mel-11)



Morchella dunalii (Mel-25)






Morchella sextelata (Mel-6)



Morchella eximia (Mel-7)




Morchella exuberans (Mel-9)





Morchella importuna (Mel-10)






Morchella snyderi (Mel-12)



Morchella deliciosa (Mel-26)





Morchella purpurascens (Mel-20)




Morchella brunnea (Mel-22)




Morchella inamoena




Morchella pulchella (Mel-31)



Morchella septentrionalis (Mel-24)












L'arbre phylogénétique du clade Esculenta est le suivant[13] :

Esculenta

Morchella steppicola (Mes-1)





Morchella diminutiva (Mes-2)



Morchella sceptriformis (Mes-3)








Morchella ulmaria (Mes-11)



Morchella castaneae





Morchella vulgaris (Mes-17)



Morchella prava (Mes-7)





Morchella americana (Mes-4)





Morchella galilaea (Mes-16)



Morchella esculenta (Mes-8)






Liste des espèces

Selon Index Fungorum (5 mai 2020)[14] :

  • Morchella acerina Clowez & C. Boulanger 2012
  • Morchella acuminata J. Kickx f. 1867
  • Morchella agaricoides DC. 1806
  • Morchella alba Leuba 1890
  • Morchella ambigua Pers.
  • Morchella americana Clowez & Matherly 2012
  • Morchella anatolica Işıloğlu, Spooner, Allı & Solak 2010
  • Morchella andalusiae Clowez & L. Romero 2012
  • Morchella angusticeps Peck 1887
  • Morchella anteridiformis R. Heim 1966
  • Morchella anthracina Clowez & Vanhille 2012
  • Morchella anthracophila Clowez & D. Winkl. 2012
  • Morchella apicata Smotl. 1921
  • Morchella arbutiphila Loizides, Bellanger & P.-A. Moreau 2016
  • Morchella australiana T.F. Elliott, Bougher, O'Donnell & Trappe 2014
  • Morchella autumnalis Leuba 1890
  • Morchella bicostata Ji Y. Chen & P.G. Liu 2005
  • Morchella brunnea M. Kuo 2012
  • Morchella brunneorosea Clowez & Ant. Rodr. 2012
  • Morchella californica Clowez & Viess 2012
  • Morchella canina Leuba 1890
  • Morchella carbonaria Clowez & Chesnaux 2012
  • Morchella castaneae L. Romero & Clowez 2012
  • Morchella cava Fr. 1822
  • Morchella cava Raf. 1810
  • Morchella ceracea Krombh. 1834
  • Morchella chensiensis Phanpadith, Z.D. Yu & Tao Li 2019
  • Morchella claviformis Clowez 2012
  • Morchella clivicola X.H. Du 2019
  • Morchella confusa X.H. Du 2019
  • Morchella conica Krombh. 1834
  • Morchella conicopapyracea Jacquet. 1985
  • Morchella conifericola Taşkın, Büyükalaca & H.H. Doğan 2016
  • Morchella continua Tratt. 1805
  • Morchella costata J.C. Schmidt & Kunze 1817
  • Morchella costata Pers. 1801
  • Morchella crassipes (Vent.) Pers. 1801
  • Morchella crispa P. Karst. 1887
  • Morchella cryptica M. Kuo & J.D. Moore 2012
  • Morchella deliciosa Fr. 1822
  • Morchella deqinensis Shu H. Li, Y.C. Zhao, H.M. Chai & M.H. Zhong 2006
  • Morchella diminutiva M. Kuo, Dewsbury, Moncalvo & S.L. Stephenson 2013
  • Morchella disparilis Loizides & P.-A. Moreau 2016
  • Morchella dubia Mont. 1840
  • Morchella dubia Mérat 1846
  • Morchella dunalii Boud. 1887
  • Morchella elata Fr. 1822
  • Morchella elatovelutipes Jacquet. 1985
  • Morchella eohespera Beug, Voitk & O'Donnell 2016
  • Morchella esculenta (L.) Pers. 1801
  • Morchella esculentoides M. Kuo, Dewsbury, Moncalvo & S.L. Stephenson 2012
  • Morchella eximia Boud. 1910
  • Morchella eximioides Jacquet. 1985
  • Morchella eximioides Jacquet. ex R. Kristiansen 1990
  • Morchella exuberans Clowez, Hugh Sm. & S. Sm. 2012
  • Morchella fallax Clowez & Luc Martin 2012
  • Morchella fekeensis H.H. Doğan, Taşkın & Büyükalaca 2016
  • Morchella finoti Sarrazin & Feuilleaub. 1885
  • Morchella fluvialis Clowez, P. Alvarado, M. Becerra, Bilbao & P.-A. Moreau 2014
  • Morchella foraminulosa Schwein. 1832
  • Morchella galilaea Masaphy & Clowez 2012
  • Morchella gigas (Batsch) Pers. 1801
  • Morchella gigaspora Cooke 1878
  • Morchella gigaspora Quél. 1886
  • Morchella gracilis T.J. Baroni, Iturr. & Laessoe 2018
  • Morchella guatemalensis Guzmán, M.F. Torres & Logem. 1985
  • Morchella herediana L.D. Gómez 1971
  • Morchella hetieri Boud. 1903
  • Morchella hiemalis (Balb.) Fr. 1822
  • Morchella hispaniolensis S.A. Cantrell, Lodge, T.J. Baroni & O'Donnell 2018
  • Morchella hortensis Boud. 1897
  • Morchella hungarica Bánhegyi 1941
  • Morchella iberica Marcos Martínez, Sanjaume & Clowez 2020
  • Morchella importuna M. Kuo, O'Donnell & T.J. Volk 2012
  • Morchella inamoena Boud. 1897
  • Morchella intermedia Boud. 1897
  • Morchella kaibabensis Beug, T.A. Clem. & T.J. Baroni 2018
  • Morchella kakiicolor (Clowez & L. Romero) Clowez, L. Romero, P. Alvarado & Loizides 2015
  • Morchella laurentiana Voitk, Burzynski & O'Donnell 2016
  • Morchella lepida Clowez & Franç. Petit 2012
  • Morchella libera (Quél.) Sacc. & P. Syd. 1899
  • Morchella magnispora Büyükalaca, H.H. Doğan & Taşkın 2016
  • Morchella mediterraneensis Taşkın, Büyükalaca & H.H. Doğan 2016
  • Morchella meiliensis Y.C. Zhao, Shu H. Li, H.M. Chai & M.H. Zhong 2006
  • Morchella mesomorpha Pers. 1822
  • Morchella mitra Lenz 1831
  • Morchella miyabeana S. Imai 1932
  • Morchella neuwirthii Velen. 1922
  • Morchella norvegiensis Jacquet. 1985
  • Morchella norvegiensis Jacquet. ex R. Kristiansen 1990
  • Morchella ochraceoviridis Clowez 2012
  • Morchella odonnellii X.H. Du & D.M. Wu 2019
  • Morchella odorata Raf. 1817
  • Morchella olivea (Quél.) Sacc. 1895
  • Morchella ovalis (Wallr.) Boud. 1897
  • Morchella oweri X.H. Du 2019
  • Morchella pakistanica Jabeen & Khalid 2016
  • Morchella palazonii Clowez & L. Romero 2015
  • Morchella patagonica Speg. 1909
  • Morchella patula Pers. 1801
  • Morchella peruviana Holgado, Aguilar, Quispe & T.J. Baroni 2018
  • Morchella populina Clowez & Lebeuf 2012
  • Morchella populiphila M. Kuo, M.C. Carter & J.D. Moore 2012
  • Morchella praerosa Krombh. 1834
  • Morchella pragensis Smotl. 1952
  • Morchella pratensis Leuba 1890
  • Morchella prava Dewsbury, Moncalvo, J.D. Moore & M. Kuo 2012
  • Morchella procera Clowez & Matherly 2012
  • Morchella pseudorigida Jacquet. 1985
  • Morchella pseudoviridis Jacquet. 1985
  • Morchella pseudovulgaris Clowez & Franç. Petit 2012
  • Morchella pulchella Clowez & Franç. Petit 2012
  • Morchella punctipes Peck 1903
  • Morchella purpurascens (Krombh. ex Boud.) Jacquet. 1984
  • Morchella radicosa Leuba 1890
  • Morchella rete (Batsch) Pers. 1822
  • Morchella rhodopoda Krombh. 1834
  • Morchella rielana Boud. 1907
  • Morchella rigidoides R. Heim 1966
  • Morchella robiniae Clowez 2012
  • Morchella robusta Boud.
  • Morchella rudis Boud. 1897
  • Morchella rufobrunnea Guzmán & F. Tapia 1998
  • Morchella sceptriformis Clowez & Matherly 2012
  • Morchella semilibera DC. 1805
  • Morchella septentrionalis M. Kuo, J.D. Moore & Zordani 2012
  • Morchella septimelata M. Kuo 2012
  • Morchella sextelata M. Kuo 2012
  • Morchella smithiana Cooke 1878
  • Morchella snyderi M. Kuo & Methven 2012
  • Morchella spongiola Boud. 1897
  • Morchella steppicola Zerova 1941
  • Morchella sulcata Velen. 1925
  • Morchella tasmanica Ramsb. 1920
  • Morchella tatari Velen. 1925
  • Morchella tibetica M. Zang 1987
  • Morchella tomentosa M. Kuo 2008
  • Morchella tridentina Bres. 1892
  • Morchella ulmaria Clowez 2012
  • Morchella umbrinovelutipes Jacquet. 1985
  • Morchella undosa (Batsch) Pers. 1801
  • Morchella vaporaria Brond. 1830
  • Morchella varisiensis Ruini 2000
  • Morchella villica Quél. 1886
  • Morchella virginiana O'Donnell & S.A. Rehner 2012
  • Morchella vulgaris (Pers.) Gray 1821
  • Morchella yangii X.H. Du 2019
  • Morchella yishuica X.H. Du 2019
  • Morchella elata
    Morchella elata
  • Morchella conica
    Morchella conica
  • Morchella esculenta
    Morchella esculenta
  • Morchella esculenta côtes rouilles
    Morchella esculenta côtes rouilles
  • Morchella esculenta ou Morchella vulgaris
    Morchella esculenta ou Morchella vulgaris
  • Morchella rotunda
    Morchella rotunda
  • Morchella esculenta
    Morchella esculenta
  • Morchella rotunda
    Morchella rotunda

Histoire évolutive

Le groupe le plus basal est celui des Rufobrunnea sensu Clowez 2012, actuellement représenté par Morchella rufobrunnea, trouvée au Mexique, et Morchella anatolica (Işiloğlu et al. 2010, Taşkın et al. 2012). L'ancêtre commun le plus récent remonterait au Jurassique tardif[13]. Les autres morilles se répartissent en deux clades :

  • le clade Elata des morilles noires (à l'origine 24 espèces appelées Mel 1 à 24, aujourd'hui 36 identifiées génétiquement) ;
  • le clade Esculenta des morilles jaunes (à l'origine 16 espèces, appelées Mes 1 à 16, aujourd'hui 27 identifiées génétiquement)[15].

Ces deux derniers clades auraient divergé il y a environ 125 Ma au début du Crétacé.

Morchella

Rufobrunnea




Elata



Esculenta




Originaires du Mexique, ces deux clades se seraient séparés au Crétacé, il y a 100 millions d'années. Ils ne se sont divisés en plusieurs espèces qu'au Paléocène, il y a 55 Ma (millions d'années). On distingue deux clades :

  • le clade Esculenta s'est d'abord dispersé sur la Côte Est de l'Amérique du Nord, puis, par le pont Nord-Américain, il a rejoint l'Europe au Paléocène (il y a 55 Ma) et l'Asie au Miocène (il y a 10 Mo d'années) ;
  • le clade Elata s'est épanoui sur la côte Ouest de l'Amérique du Nord (où se sont développées de nombreuses espèces), puis a rejoint l'Europe par le pont de Bering à la fin du Miocène (il y a Ma), avant de gagner les Indes[16] et la Chine[17].

Usages humains

Comestibilité

Toutes les espèces de morilles sont d'excellents comestibles, à condition toutefois d'être suffisamment cuites. Elles sont en effet toxiques à l'état cru, contenant de l'hémolysine[18]. On les conserve surgelées, séchées ou mises en bocaux.

Les morilles ne doivent en aucun cas être consommées crues ou insuffisamment cuites. Elles contiennent en effet de l'hémolysine, une toxine entraînant un syndrome hémolytique et urémique (destruction de globules rouges) détruite à la cuisson et à la dessication[19]. Même bien cuites, consommées en grande quantité (plus de six grosses morilles) les morilles peuvent provoquer une intoxication neurologique qui entraîne des troubles digestifs, de l'équilibre et de la vue, qui disparaissent spontanément au bout d'un jour[19].

Culture

Les essais de culture des morilles remontent au moins aux années 1870.

Le marc de pomme serait le meilleur support pour cette culture[20]. Une note de M. Molliard, lue à l’Académie des sciences , constate qu’il a réussi à donner naissance à des morilles parfaitement constituées en partant de cultures préparées en tubes Pasteur semées sur de la terre additionnée de compote de pomme. Il a été constaté que les morilles poussent volontiers sous les pommiers.

Les morilles ont besoin d’une substance sucrée, l’inuline, présente dans la pomme mais aussi dans les topinambours et dans l’armoise qui se trouve en bord de ruisseaux. Comme de nombreux champignons, la morille a également besoin de bois en décomposition. La nature du terrain de prédilection est argilo-sablonneux.

Un brevet a été déposé en 2005 pour la culture d'ascocarpes du genre Morchella (sans précision de l'espèce).

Depuis 2017, avec l'arrivée sur le marché d'acteurs tel que France Morilles, la production de masse sous serre en pleine nature est possible. À partir de semis et de techniques venues de Chine, on enregistre dès 2016 une production moyenne de 2 tonnes de morilles par hectare. Les serres permettent ainsi de reproduire des conditions de production et un climat optimal[21].

Gastronomie

De grande qualité culinaire, toutes les vraies morilles présentent une consistance à la fois souple, ferme, à peine élastique et un parfum très particulier qui saura encore plus se mettre en valeur dans toutes préparations à base de crème. Autre avantage important des morilles, elles sèchent aisément tout en gardant leur parfum. Les morilles peuvent être séchées, et trempées ensuite deux bonnes heures dans de l'eau tiède ou du lait. Elles peuvent être surgelées puis dégelées lentement au réfrigérateur. Elles sont vendues également sous forme de conserve dans le commerce. Il ne faut pas les dégeler avant cuisson.

  • Morilles séchées du commerce

La morille est un excellent champignon qui, lorsque la récolte est peu abondante, sera parfait pour aromatiser une omelette. Elle est exquise à la crème, avec un peu de porto ou de banyuls. Les morilles séchées peuvent être utilisées toute l'année, soit pour relever une blanquette de veau, soit pour accompagner un poulet ou un coq au vin jaune, soit pour farcir les chapons et poulardes de Noël. On peut également faire une sauce avec des morilles et de la crème fraîche pour accompagner des tournedos de filet de bœuf.

  • Quelques recettes culinaires
  • Omelette aux morilles et pensées (cuisine des fleurs)
    Omelette aux morilles et pensées (cuisine des fleurs)
  • Poularde aux morilles par le chef cuisinier Paul Bocuse
    Poularde aux morilles par le chef cuisinier Paul Bocuse
  • Croûte aux morilles (cuisine franc-comtoise)
    Croûte aux morilles (cuisine franc-comtoise)
  • Coq au vin jaune et morilles
    Coq au vin jaune et morilles
  • Escargots de Bourgogne à la franc-comtoise
    Escargots de Bourgogne à la franc-comtoise
  • Coquilles Saint-Jacques aux morilles

Symbolique

Blason d'Hellikon

Blason et héraldique

La morille fait partie du blason (héraldique) de la commune d'Hellikon en Suisse.

Calendrier républicain

Notes et références

  1. Voir McNeil R., Le grand livre des champignons du Québec et de l'est du Canada, Montréal, Éditions Michel Quintin, 2006, p.89.
  2. Jakob Schlittler, Jean-Pierre Bendel, Les champignons sans lamelles, éditions Silva, , p. 8
  3. Journal Officiel de la République française, 11 octobre 1991.
  4. (en) F. Buscot, I. Kottke, « The association of Morchella rotunda with roots of Picea abies », New Phytol, vol. 116, no 3, , p. 425-430 (DOI 10.1111/j.1469-8137.1990.tb00528.x)
  5. Stefani 2010, Abstract
  6. E. Boudier, « Révision analytique des Morilles de France », 'Bull Soc Mycol Fr, vol. 13, , p. 129-153
  7. en anglais black and yellow morels.
  8. « Les especes de morilles en Europe occidentale ou en sommes-nous »
  9. Emile Jacquetant, Les morilles, Bibliothèque des arts, , 114 p.
  10. Philippe Clowez, « Les morilles. Une nouvelle approche mondiale du genre Morchella », Bulletin de la Société mycologique de France, vol. 126, nos 3-4, , p. 199-376
  11. (en) Britt A Bunyard, Michael S. Nicholson et Daniel J. Royse, « 'Phylogenetic Resolution of Morchella, Verpa, and Disciotis [Pezizales: Morchellaceae] Based on Restriction Enzyme Analysis of the 28S Ribosomal RNA Gene », Experimental Mycology, vol. 19, no 3, , p. 223-233
  12. (en) Frank OP Stefani, Serge Sokolski, Trish L. Wurtz, Yves Piché, Richard C Hamelin, J. André Fortin et Jean A. Bérubé, « Morchella tomentosa: a unique belowground structure and a new clade of morels », Mycologia, vol. 102, no 5, , p. 1082–1088 (lire en ligne)
  13. 1 2 3 Franck Richard et al., True morels (Morchella, Pezizales) of Europe and North America: evolutionary relationships inferred from multilocus data and a unified taxonomy, 2015. DOI 10.3852/14-166
  14. Index Fungorum, consulté le 5 mai 2020
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  17. (en) Lan Wang et Zhu-Liang Yang, « Wild edible fungi of the hengduan mountains southwestern China », Biodivers Conserv, , p. 3545-3563 (lire en ligne)
  18. Encyclopédie visuelle des champignons, Éditions Artémis (2 août 2005) Auteur : Jean-Louis Lamaison, Jean-Marie Polese page 340
  19. 1 2 « Trop de morilles, même cuites, sont toxiques », (consulté le ).
  20. « Les champignons dans la nature » de J.Jaccottet (Delachaux & Nieslé) citant un article paru dans le Journal d'agriculture pratique (1872)
  21. « France Morilles : la récolte, c’est maintenant ! | Relations-Publiques.Pro : Agence RP & Attachée de presse », sur www.relations-publiques.pro (consulté le )
  22. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 25.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Montarnal, Le petit guide : Champignons, Éditions Paris-Hachette, 1969.
  • Régis Courtecuisse et Bernard Duhem, Guide des champignons de France et d'Europe, Éditions Delachaux & Niestlé, 1994 (rééd. 2004).

Articles connexes

  • Champignon
  • Liste de champignons comestibles
  • Mycotoxicologie - Liste de champignons toxiques

Liens externes