Une muraille est un mur de grande hauteur destiné à protéger un ensemble de bâtiments par leur enceinte
Au Moyen Âge, elles se systématisent pour protéger les cités ou les châteaux-forts des attaques ennemies.
Elles se transforment dès l'apparition des armes à feu.
Historique
Les murailles apparaissent très tôt dans l'histoire de l'humanité. Ce sont d'abord de simples palissades en bois, elles sont par la suite construites en pierre. Des enceinte fortifiées cyclopéennes, dans le cas de Mycènes, ou le mur païen du mont Sainte-Odile, des murs d'appareillage plus modeste ensuite, constitués par des maçonneries de blocage liées à la terre puis à la chaux.
Au Moyen Âge, les murailles sont une réponse adaptée à l'état d'insécurité dans lequel vivent les populations européennes. Les murailles concrétisent la fonction du pouvoir seigneurial, ce dernier devenant le garant de la sécurité de ses sujets à l'intérieur de cet espace clos que devient la cité. Elles matérialisent aussi une frontière pour le contrôle des flux économiques, le nombre réduit de portes facilitant le prélèvement des taxes surs les marchandises.
Des tours carrées s'avançant en saillie sont aménagées pour permettre de surveiller les abords immédiats de l'enceinte et de pouvoir également lancer des flèches le long des murs. Par la suite, les tours prennent une forme circulaire permettant ainsi d'éviter les angles morts.
Les mâchicoulis situés au sommet des murailles sont percés d'ouvertures par lesquelles les gardes laissent tomber sur l'ennemi des pierres ou du liquide bouillant. Cette parade défensive empêche les assaillants de creuser des trous sous les soubassements des murailles.
Beaucoup de murailles sont détruites à partir de la fin du XVIIe siècle, répondant aux préoccupations sanitaires de l'hygiénisme naissant[note 1], au désir de clarté et d'essor de l'économie urbaine (qu'il s'agisse du commerce, du secteur de la construction ou de l'industrie[note 2])[2].
Exemples de murailles célèbres
- La muraille d'Ávila est un témoignage de l'importance de la construction d'un tel dispositif militaire. Elle date du XIe siècle et fut construite par Raymond de Bourgogne.
- Les murailles de Provins sont des fortifications médiévales longues de 1 200 mètres et comportant 22 tours aux géométries variées, l'enceinte de la ville haute fut construite de 1226 à 1314.
- Les remparts d'Avignon, murailles d'enceinte de la cité des Papes
- Les murailles d'enceinte d'Aigues-Mortes
- La cité de Carcassonne
- La Grande Muraille de Chine
- La muraille de Gorgan, plus grand mur de murs de briques de l’Antiquité
- Les murailles de Constantinople
- Les murailles romaines de Lugo en Espagne
- Les fortifications de Florence en Italie
- Les murailles de Jéricho
- Les murailles de Carthagène des Indes en Colombie.
Notes et références
Notes
- ↑ « L'urbanisation médiévale avait achevé de doter les villes d'un réseau hydraulique dont on utilisait la dynamique pour assurer le fonctionnement des moulins et des ateliers. Le renfermement des villes derrière leurs murailles aux douves remplies d'eau stagnante et l'essor de nouvelles activités artisanales et industrielles nécessitant une forte humidité et une macération vont mettre à l'ordre du jour les eaux stagnantes. Une situation que l'on retrouve identique en ce qui concerne les ordures et les excréments dont la ville est grande productrice. Textiles, cuirs, papier, salpêtre sont les plus massives productions urbaines jusqu'au XVIIIe siècle, qui dépendent de l'humidité et de la putréfaction. Pour la ville, eau et excréments sont une richesse première. Et cette économie fongique ne disparaîtra qu'avec l'hygiénisme et le développement de la chimie industrielle de synthèse au XIXe siècle[1] ».
- ↑ De plus, les progrès de l'artillerie frappent les murailles d'obsolescence et ces dernières ne protègent pas les activités économiques toujours plus nombreuses extra muros.
Références
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (de) Reinhard Friedrich, « Mauer », dans Horst Wolfgang Böhme, Reinhard Friedrich, Barbara Schock-Werner (dir.), Philipp Reclam, Stuttgart, (DOI 10.11588/arthistoricum.535), p. 184–186