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Otto Heinrich Warburg
Biographie
Naissance
Décès
(à 86 ans)
Berlin-Ouest
Sépulture
Cimetière de Dahlem
Nationalité
Formation
Activités
Famille
Famille Warburg
Père
Emil Warburg
Autres informations
A travaillé pour
Société Kaiser-Wilhelm (jusqu'en )
Université Humboldt de Berlin
Membre de
Société Kaiser-Wilhelm ()
Académie des sciences de la RDA
Académie Léopoldine
Royal Society
Conflit
Maître
Directeur de thèse
Personne liée
Viktor Brack (connaissance)
Distinctions
Prix Nobel de physiologie ou médecine ()
Liste détaillée
Médaille Adolf von Baeyer (d) ()
Prix Nobel de physiologie ou médecine ()
Membre étranger de la Royal Society ()
Médaille Ernst-Reuter ()
Prix Paul-Ehrlich-et-Ludwig-Darmstaedter ()
Médaille Harnack ()
Grand commandeur de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne
Croix de fer de 2e classe
Croix de fer de 1re classe
Citoyen d'honneur de Berlin
Ordre Pour le Mérite pour les sciences et arts (d)
Vue de la sépulture.

Otto Heinrich Warburg, né le à Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg) et mort le à Berlin, était un médecin, physiologiste et biochimiste allemand.

Ayant démontré que les cellules cancéreuses modifient leur métabolisme en basculant sur un mode anaérobie, il formula l'hypothèse non confirmée qu'un cancer ne peut pas se développer dans un milieu riche en oxygène.

Biographie

Origines familiales

Otto Heinrich Warburg est le dixième descendant direct de Simon Jacob, banquier à Warburg du Margrave de Hesse Cassel au XVIe siècle.

Simon Jacob est juif et sommé par son souverain de se convertir au catholicisme ; il refuse et émigre à Altona, près de Hambourg, alors sous protection danoise, où il prend le nom de sa ville natale Warburg, fondant ainsi l'importante famille Warburg[1].

Son père est Emil Warburg, professeur de physique à l'Université et ami proche d'Albert Einstein. Sa mère est Elisabeth Gärtner, d'une vieille famille allemande fournissant administrateurs, juristes et militaires (son frère est général, tué au cours de la première Guerre mondiale[1].

Otto Heinrich Warburg nait le 8 octobre 1893 à Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg). Il est le seul garçon d'une famille de quatre enfants[1].

Études et formation

En 1895, à l'âge de 12 ans, Otto Warburg entre au lycée de Friedrichswerder de Berlin pour ses études secondaires. Il se montre bon élève, mais espiègle et indiscipliné, n'en faisant qu'à sa tête. Par son père, Otto est en relation avec l'élite scientifique de Berlin[1].

En 1901, il entame des études de chimie à l'université de Fribourg-en-Brisgau, et les termine à l'université de Berlin sous la direction d'Emil Fischer. Fischer est un pionnier de l'étude des oxydations biologiques[2]. Warburg apprend de lui un style de travail, fait de sérieux et d'intégrité personnelle, qu'il gardera toute sa vie. Il obtient son doctorat en chimie en 1906[1].

Il travaille ensuite dans le laboratoire de physiologie dirigé par Ludolf von Krehl, de l'université de Heidelberg jusqu'en 1914. Il poursuit parallèlement des études en médecine, obtenant son doctorat en médecine en 1911[1].

En 1913, à l'âge de 30 ans, il est chercheur à la société Kaiser-Wilhem[2].

Guerre de 14-18

En 1914, il est engagé volontaire dans un régiment de cavalerie prussienne, les Uhlans de la Garde. Dans ce corps d'élite, il s'élève au rang de lieutenant. Engagé sur le front de l'est, il est blessé au combat, et décoré de la Croix de Fer de 1re classe[1].

En mars 1918, plusieurs mois avant la fin de la guerre, il reçoit une lettre d'Albert Einstein qui lui conseille de quitter l'armée : plutôt que de risquer sa vie dans une guerre en train d'être perdue, il valait mieux pour lui et son pays, qu'il serve en tant que savant[1].

Warburg se rend à ces raisons, et en 1966, dans une interview filmée, il dira que cette période militaire lui a appris une réalité de la vie qui lui échappait jusqu'alors, le maniement des hommes, l'apprentissage de l'obéissance et du commandement[1].

De retour à la vie civile en 1918, il reprend un poste au Kaiser-Wilhem Institut für Biologie de Berlin-Dahlem jusqu'en 1931[2].

Carrière

En 1931, il est lauréat du Prix Nobel de physiologie ou médecine pour sa découverte de processus-clés de la respiration cellulaire et de différents systèmes enzymatiques.

Contrairement à ses maîtres, Otto Warburg n'a jamais tenu un poste académique d'enseignant ou d'administrateur. Il est resté un pur chercheur acharné disposant d'un laboratoire et d'une équipe d'une douzaine de personnes : le Kaiser Wilhem Institut für Zellphysiologie[2] (Institut Kaiser-Wilhem de physiologie cellulaire).

Ce petit institut, financé par la Fondation Rockefeller, a été créé spécialement pour Otto Warburg en 1931. Il y travaille sans interruption jusqu'à sa mort brutale par embolie pulmonaire en 1970[1],[2].

Hans Adolf Krebs, prix Nobel en 1953, fut le plus illustre de ses étudiants.

Travaux

Il constata lors de ses observations sur des cellules cancéreuses une concentration anormalement élevée d'ions lactates, l'un des sels de l'acide lactique. Or cet acide est typiquement le résultat d'une fermentation. En 1924 Warburg en tira une hypothèse sur la formation de cellules cancéreuses: celles-ci tireraient principalement leur énergie de la fermentation anaérobie du glucose (glycolyse) et par conséquent la présence d'oxygène ne serait pas nécessaire à leur développement.

L'apparition du cancer serait due à un dysfonctionnement des mitochondries des cellules cancéreuses: au lieu de le consumer, elles fermenteraient le glucose.

Bibliographie

  • (en) Marcel Florkin (dir.) et Elmer H. Stotz (dir.), Comprehensive biochemistry, vol. 31 : A History of Biochemistry, Amsterdam, Elsevier, , 475 p. (ISBN 0-444-41145-3), III History of the Identification of the Sources of Free Energy in organisms.

Notes et références

  1. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Hans A. Krebs, « Otto Heinrich Warburg. 1883-1970 », Biographical Memoirs of Fellows of the Royal Society, vol. 18, , p. 629–699 (ISSN 0080-4606, lire en ligne, consulté le )
  2. 1 2 3 4 5 Plotkin Stotz, p. 16-17.

Liens externes