Sarrelouis Saarlouis | |
L’église Saint-Louis. | |
Armoiries |
Drapeau |
Administration | |
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Pays | Allemagne |
Land | Sarre |
Arrondissement (Landkreis) |
Sarrelouis |
Nombre de quartiers (Ortsteile) |
8 |
Bourgmestre (Bürgermeister) |
Peter Demmer |
Partis au pouvoir | CDU, SPD, Grüne, FWG |
Code postal | 66711–66740 |
Code communal (Gemeindeschlüssel) |
10 0 44 115 |
Indicatif téléphonique | 06831 |
Immatriculation | SLS |
Démographie | |
Gentilé | sarrelouisien/ne |
Population | 34 356 hab. (2011) |
Densité | 794 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 19′ 00″ nord, 6° 45′ 00″ est |
Altitude | 181 m |
Superficie | 4 327 ha = 43,27 km2 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.saarlouis.de |
Sarrelouis (en allemand : Saarlouis, en Sarrois : Saarlui) est aujourd’hui une des principales villes du Land de la Sarre en Allemagne. Elle compte environ 35 000 habitants et son district plus de 190 000.
Le surnom des habitants est Saarloujer Buleen[1].
Géographie
Quartiers :
- Beaumarais
- Fraulautern
- Lisdorf
- Neuforweiler
- Picard
- Roden
- Steinrausch
Histoire
Appartenances historiques
Duché de Lorraine ?-1680 |
En 1679, le traité de Nimègue met fin à la guerre de Hollande : il proposait la restitution du duché de Lorraine au duc Charles V de Lorraine, moyennant l'annexion de Nancy par la France et la création de quatre routes traversant le duché et permettant aux troupes françaises de rejoindre facilement l'Alsace. Le souverain lorrain refusa une proposition jugée humiliante.
L'année suivante, le roi Louis XIV, dont les troupes occupaient par intermittence la région depuis 1634, ordonna le démantèlement de la petite ville lorraine de Vaudrevange, chef-lieu du bailliage d'Allemagne et, qu'avec le matériau fourni par les remparts de cette localité ruinée par les Suédois, soit édifiée la nouvelle ville-forteresse de « Saarlouis » dont le nom, tout en s'adaptant à la région où coule la Sarre, présente dans de nombreux toponymes (Sarrebruck, Sarrebourg, Sarreguemines, etc.), serait un hommage au souverain français et un rappel de sa puissance en territoire germanophone.
Vauban élabore le plan de la ville-forteresse qui accueillera les troupes françaises. Le , le père Célestin de Saint-Dié (1648-1709), capucin, gardien du couvent de Vaudrevange puis du futur couvent de Sarrelouis, pose la première pierre de la cité naissante, laquelle sera construite par des soldats du régiment de Beaumarais et du régiment de la Picardie. Encore aujourd'hui, deux quartiers de Sarrelouis sont ainsi nommés « Beaumarais » et « Picard ». La forteresse devra défendre les nouvelles possessions royales françaises en Lorraine (qui donne un accès sans contournement frontalier aux possessions françaises plus anciennes en Alsace).
En 1697, avec le traité de Ryswick, la majeure partie de la Lorraine regagne son indépendance (à condition de rester neutre et de ne pas s’allier au Saint-Empire). Cette concession de Louis XIV lui permet de s'allier à l’Espagne dans la perspective de sa succession sur le trône ; l'Espagne reprend ainsi la souveraineté de l’essentiel des Pays-Bas du Sud, mais Louis XIV obtient de l’Espagne de garder Sarrelouis et la région environnante comme une enclave française dans la région, afin d’éviter qu’elle ne retombe sous le pouvoir des princes allemands. Par ce traité, Louis XIV obtient aussi de compléter la possession de l’essentiel de l’Alsace et donc la souveraineté de la rive gauche du Rhin, ce qui lui permet aussi de laisser Guillaume III prince d'Orange asseoir sa couronne en Angleterre sans aucune prétention sur les possessions espagnoles ou l’ancien duché de Lorraine.
Le traité d'Utrecht de 1713 et le traité de Rastatt de 1714 mettant fin à la guerre de Succession d'Espagne donnent l'Espagne et son empire colonial à la maison de Bourbon, mais les Pays-Bas Espagnols restent dans la maison de Habsbourg puisqu'ils passent sous suzeraineté autrichienne.
La bonne entente entre le duc Léopold Ier de Lorraine, également duc de Bar, et son cousin l'empereur Charles VI du Saint-Empire, font craindre à la France de Louis XV une alliance entre les deux pays qui se traduirait par le mariage de l'héritière des Habsbourg, Marie-Thérèse, avec l'héritier du duché de Lorraine, François-Étienne. Une telle union mettrait Paris à moins de 200 km des armées impériales.
Néanmoins, en 1766, le duché de Lorraine et le duché de Bar sont rattachés au royaume de France ainsi que l'avait décidé le traité de Vienne à la fin de la guerre de Succession de Pologne (détenu alors par le beau-père de Louis XV, résultant d'un arrangement politique qui avait permis d’éviter le rattachement direct de la Lorraine à la France pour ne pas mécontenter les anciens alliés prussiens) et d’un arrangement avec l’Autriche qui administrait le reste des anciens Pays-Bas espagnols et à qui Louis XV cède ses précédentes possessions dans les Pays-Bas du sud ; ce rattachement de la Lorraine laisse Sarrelouis exclavée, mais dans une région sarroise désormais alliée à la France et à l’Autriche contre la Prusse au nord, les Provinces-Unies au nord-ouest, et l’Angleterre.
Pendant la Révolution française, la Lorraine et Sarrelouis s’allient aux révolutionnaires contre la coalition des princes germaniques alliés à l'Angleterre ; les révolutionnaires, trouvant son nom trop royal, rebaptisent la ville Sarrelibre jusqu’en 1810, après que Napoléon eut repris une partie du Sud des Pays-Bas désormais définitivement perdus par l'Autriche des Habsbourg.
La ville fut chef-lieu de district de 1790 à 1795.
Après la défaite des armées de l’Empire français, la ville était restée française, mais à la suite des cent-jours, et par le traité de Paris de 1815 la France doit céder une série de villes frontalières et transfère la propriété de la ville de Sarrelouis à la Prusse qui administre l’ancienne Sarre autrichienne reprise à la France. La ville libre devient ensuite allemande, et partie intégrante de la Sarre avec l’unification de l’Allemagne à la fin du XIXe siècle.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Sarrelouis est occupée par la France, sous mandat de la Société des Nations, et la région de la Sarre est détachée de l’Allemagne et devient une région autonome, le Saargebiet de 1919 à 1935, jusqu'à ce qu'elle soit rattachée à nouveau à l'Allemagne sous son nom précédent de Saarland après un référendum. En 1936, les Nazis, trouvant son nom trop français, unifient la ville de Saarlouis avec la commune voisine de Fraulautern sur la rive est de la rivière Sarre et la rebaptisent Saarlautern.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en 1945, sous l’occupation française provisoire de la région, la ville a retrouvé son nom allemand de Saarlouis, sa devise et ses armoiries, ainsi que ses anciennes limites territoriales (Fraulautern en est à nouveau détachée). Saarlouis rejoindra ensuite la nouvelle République fédérale d'Allemagne avec l’adhésion du Land de la Sarre le , peu après la fin en 1954 du régime d’occupation militaire alliée dans la partie occidentale de l'Allemagne et l’échec des tentatives d’en faire une région internationale européenne, ébauche d’une future Europe unie pour la paix.
Héraldique et devise
Blason | D'argent, à un soleil d'or au-dessus d'une nue d'azur, mouvante du canton sénestre de l'écu ; au chef d'azur, chargé de trois fleurs de lys d'or[2].
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Détails | Les armoiries de Sarrelouis sont parlantes : la devise et le soleil qui y figurent rappellent très probablement d'abord la destruction et ensuite la reconstruction de cette ville par Louis XIV ; le chef est la marque de propriété du roi de France[2]. |
Lieux et monuments
Les principaux sites pittoresques sont :
- Le grand marché, avec la Kommandantur et l’église Saint-Louis (dont la nef a été reconstruite en 1970 par Gottfried Böhm) ;
- la fontaine de Sainte-Marie ;
- la vieille ville et les casemates ;
- l'auberge du Maréchal Ney, sur la Bierstraße, où le maréchal d'Empire français est né.
Administration
Gouverneurs
- 1680-1710 : Thomas de Choisy, marquis de Moignéville (1632-), a été le premier gouverneur de la ville.
Maires (Oberbürgermeister)
- 1815 : Michel Reneauld
- ...
- 1945-1947 : Ernst Bloch
- 1947-1957 : Anton Merziger (CVP)
- 1957-1967 : Hubert Schreiner (CDU)
- 1967-1987 : Dr. Manfred Henrich (SPD)
- 1987-1997 : Richard Nospers (SPD)
- 1997-2005 : Hans-Joachim Fontaine (CDU)
- 2005-2017 : Roland Henz (SPD)
- 10/2017-12/2017: Marion Jost, commissaire (CDU)
- 2018- : Peter Demmer (SPD)
Économie
- L'usine Ford, implantée depuis 1970, emploie 6 524 personnes assemblant trois modèles du constructeur américain.
Personnages liés à la ville
- Jean-Nicolas du Sart de Vigneulles[3], « ingénieur du roy » Louis XIV, a participé à la construction des fortifications de Vauban à Sarrelouis. Il y a fait construire des maisons aux n°32-36 de la Herrenstraße[4]. Il est mort à Sarrelouis en 1713 et a été inhumé dans l'église Saint-Louis.
- Michel Reneauld (1760-1826), général de division de la Révolution et de l’Empire, né et mort à Sarrelouis.
- Laurent Schobert (1763-1846), général de brigade de la Révolution et de l’Empire, né à Sarrelouis.
- François Muller (1764-1808), général de division de la Révolution française, né à Sarrelouis.
- Michel Ney (1769-1815), maréchal d'Empire, fidèle de Napoléon (1804) qui le fait duc d'Elchingen, et prince de la Moskowa. Né à Sarrelouis, il est surnommé « le brave parmi les braves ». Rallié à Napoléon lors des Cent jours, il est fusillé à Paris en pour haute trahison à la Seconde Restauration.
- Jean-François Toussaint (1772-1827), général des armées de la République française et du Premier Empire, y est né.
- Heinrich Marx (1777-1838), avocat français et père de Karl Marx.
- François-Auguste Cheussey (1781-1857), architecte.
- Jean-Nicolas Gannal (1791-1852), pharmacien, chimiste, inventeur français.
- Pierre Nicolas Gannal (1778-1832), officier d'artillerie français mort au siège de la citadelle d'Anvers (1832), frère du précédent.
- Soldat Lacroix (de), personnage de fiction.
- Eduard von Knorr ( en tant qu'Eduard Knorr- à Berlin), amiral.
- Paul Emil von Lettow-Vorbeck (- à Hambourg), général durant la campagne d’Afrique de l’Est, homme politique et écrivain.
- Max Donnevert (1872-1936), homme politique allemand, député au Landtag d'Alsace-Lorraine.
- Hubert Ney (de) (-), homme politique (Deutsche Zentrumspartei, CVP puis CDU), ministre-président de la Sarre de 1956 à 1957.
- Oskar Lafontaine (1943-), homme politique, fondateur du parti Die Linke.
- Ralf Altmeyer (1966-), virologue.
- Marc Speicher (1984-), homme politique.
- Florian Müller (1997-), footballeur allemand.
- Esther Bejarano (1924-2021), musicienne allemande.
Jumelages
La ville de est Sarrelouis jumelée avec[5] :
- Saint-Nazaire (France) depuis 1969
- Eisenhüttenstadt (Allemagne) depuis 1986 (le premier jumelage germano-allemand)
- Matiguas (Nicaragua) depuis 1986
- Bochnia (Pologne) depuis 2001
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des villes créées par Vauban
- Bailliage de Sarrelouis
- District de Sarrelouis
- Canton de Sarrelouis
Liens externes
Notes et références
- ↑ Gau un Griis, Muselfränkischer Kalenner 2011
- 1 2 3 Constant Lapaix, Armorial des villes, bourgs et villages de la Lorraine, du Barrois et des Trois-Évêchés, Nancy, Chez l'auteur
- ↑ « Saarland Biografien », sur www.saarland-biografien.de (consulté le )
- ↑ Guido Müller, « Von Lothringen über die Saar bis in die Eifel. Geschichte der Familie Dussart/Dussartz de Vigneulles », Unsere Heimat. Mitteilungsblatt des Landkreises Saarlouis für Kultur und Landschaft, , p. 43-50
- ↑ Städtepartnerschaften