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Theo van Gogh
Theo van Gogh en 2004.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Université d'Amsterdam
Montessori Lyceum Amsterdam (en)
Activités
Animateur de télévision, acteur, journaliste, blogueur, animateur de radio, producteur de télévision, réalisateur ou réalisatrice de télévision, monteur, scénariste, écrivain, chroniqueur de presse, programmateur ou programmatrice, animateur, réalisateur, producteur de cinéma, militant
Période d'activité
Père
Johan van Gogh (d)
Mère
Anneke van Gogh (d)
Enfant
Lieuwe van Gogh (en)
Parentèle
Theo van Gogh (d) (oncle paternel)
Henk Vonhoff (en) (oncle)
Autres informations
Site web
Distinctions
Liste détaillée
Veau d'or pour le meilleur directeur ()
Vean d'or du meilleur drame télévisuel (en) ( et )
Prix du jury au Veau d'or (en) ()
Œuvres principales
Submission

Theo van Gogh, né le à La Haye et mort assassiné le à Amsterdam, est un réalisateur néerlandais. Son meurtre par un islamiste provoque une émotion considérable aux Pays-Bas et un questionnement sur la politique d'immigration menée par les autorités, deux ans après le meurtre de Pim Fortuyn. La publication des caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten en en est une des suites.

Biographie

Parcours

Theo van Gogh naît à La Haye ; il est l'arrière-petit-fils de Théodore van Gogh, le frère du peintre Vincent van Gogh. Son père, Johan van Gogh, faisait partie des services secrets néerlandais.

Il abandonne l'école et débute dans le cinéma en produisant son premier film Luger (1982). Deux de ses films furent récompensés par un Gouden Kalf (l'équivalent néerlandais d'un césar ou d'un Jutra) : Blind Date (1996) et In het belang van de staat (Dans l'intérêt de l'État, 1997). Il est aussi acteur dans De noorderlingen (Les Habitants, 1992, d'Alex van Warmerdam).

Controverses

Ses propos sur « la préoccupation juive autour d'Auschwitz » provoquent une vive indignation de la part de nombreux intellectuels juifs. Critiqué par l'historienne hollandaise juive Evelien Gans, il écrit dans le magazine Folia Civitatis : « Je pense que madame Gans fait des rêves érotiques où elle se fait baiser par Josef Mengele ». En 1991, il est condamné à une amende pour ses propos dans le magazine Moviola où il parle d'« étoiles jaunes copulant dans la chambre à gaz » et l'« odeur de caramel » qu'il sent alors qu'on brûle des juifs diabétiques[1]. En 1995, une autre plainte suit un éditorial dans lequel il reprend la formule de l'écrivain Robert Loesberg qui qualifie Jésus de « poisson pourri de Nazareth[2] ».

Vers la fin de sa vie, ses provocations s'attaquent principalement à l'islam et aux musulmans qu'il surnomme des « baiseurs de chèvre »[3]. En 2004, il réalise, en collaboration avec Ayaan Hirsi Ali, sur la base d'un scénario de celle-ci, Submission[4], un court métrage dénonçant la soumission des femmes dans l'islam. Ce film leur a valu de nombreuses menaces de mort.

Assassinat

La statue De Schreeuw.

Le , Mohammed Bouyeri, un musulman d'origine marocaine naturalisé néerlandais, blesse Van Gogh avec une arme à feu dans un lieu public, puis l'achève en tirant de nouveau. Huit balles auront atteint le réalisateur, avant que le jeune homme ne l'égorge[5]. Il lui plante ensuite deux couteaux dans la poitrine dont l'un porte sur la garde une lettre adressée à Ayaan Hirsi Ali.

Theo van Gogh avait réalisé deux mois plus tôt un court-métrage intitulé Submission avec Ayaan Hirsi Ali. Cette première partie montrait des femmes passant d'une soumission totale à Dieu à un dialogue avec lui sur un ton de défi. Elles regardent franchement Allah et lui avouent que si la soumission à sa loi est source de tant de malheurs, s'il n'intervenait pas, elles cesseraient de se soumettre.

En souvenir de Theo van Gogh, une statue appelée De Schreeuw (le Cri), œuvre de Jeroen Henneman, est dévoilée le . Elle est placée dans l'Oosterpark, à l'ouest du Dapperbuurt à Amsterdam. Un parc dans le quartier d'IJburg, inauguré en 2008, porte également son nom (Theo van Goghpark).

En 2006, Ian Buruma écrit un livre On a tué Theo Van Gogh : Enquête sur la fin de l'Europe des Lumières, dans lequel il s'interroge sur les raisons des tensions politico-religieuses aboutissant au crime du [6].

Filmographie

  • 1982 : Luger
  • 1984 : Een dagje naar het strand (Day at the beach, « Une journée à la plage »)
  • 1986 : Charley
  • 1987 : Terug naar Oegstgeest ( Back to Oegstgeest, « Retour à Oegstgeest »)
  • 1989 : Loos (Wild, « Sauvage »)
  • 1992 : Les Habitants (De Noorderlingen)
  • 1993 : Vals licht (False Light, « Lumière fausse »)
  • 1993 : Ilse verandert de geschiedenis (Ilse Changes History)
  • 1994 : 06
  • 1994 : Reunie (Reunion, « Réunion »)
  • 1994 : Eva
  • 1994 : Een galerij: De wanhoop van de sirene (A Gallery: The Despair of the Siren, « Une galerie : le désespoir de la sirène »)
  • 1995 : De Eenzame Oorlog Van Koos Tak (Koos Tak's Lonely War)
  • 1996 : Blind Date
  • 1996 : Hoe ik mijn moeder vermoordde (How I Killed My Mother, Comment j'ai tué ma mère)
  • 1997 : In het belang van de staat (In the Interest of the State)
  • 1997 : Au! (Ouch)
  • 1998 : De Pijnbank (The Torture Bench)
  • 2001 : Baby Blue
  • 2001 : De nacht van Aalbers (Aalbers's Night)
  • 2002 : Najib en Julia
  • 2003 : Interview
  • 2004 : Zien (Seeing)
  • 2004 : Submission
  • 2004 : Cool
  • 2004 : 0605
  • 2004 : Euroquiz, court-métrage, part du film Visions of Europe.
  • 2005 : Medea
  • 2005 : Bad (inachevé, le tournage était prévu pour 2005)

Références

  1. Hanan Nhass, « …kwam Theo van Gogh voor de rechter », Trouw, 22 novembre 2004.
  2. Ibid.
  3. Haines raciales en terre de tolérances, Libération, 12 novembre 2004, consulté en janvier 2015.
  4. (en) Rebecca Leung, « Slaughter And 'Submission' », sur cbsnews.com, (consulté le ).
  5. Le Monde avec AFP, « L'assassin présumé de Theo van Gogh affirme avoir agi "au nom de sa religion" », Le Monde, (lire en ligne).
  6. Jean-Michel Demetz, « Ian Buruma: sombres Lumières », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes