Il tirait son nom « de la chaleur tout à la fois solaire et terrestre qui embrase l'air de juillet en août », selon les termes du rapport présenté à la Convention nationale le 3 brumaire an II () par Fabre d'Églantine, au nom de la « commission chargée de la confection du calendrier ».
Dans le texte primitif du rapport de Fabre, tel qu'il fut lu à la Convention le 3e jour du second mois, le second mois de l'été s'appelait non pas « thermidor » (du grecThermê chaleur), mais « fervidor », du mot Fervidus, qui signifie brûlant en latin.
Dans une pièce de vers composée par Mérard de Saint-Just sur le nouveau calendrier, on lit :
« Cependant Fervidor, quand on remplit nos granges. Colore les raisins ; il mûrit les vendanges. »
[réf. nécessaire]
Dans l'intervalle qui s'écoule entre la lecture du rapport et sa publication, Fabre substitue, de sa propre autorité et sans consulter de nouveau la Convention, le nom de « thermidor » à celui de « fervidor ».
« Thermidor » a l'inconvénient d'introduire une expression d'origine grecque dans une nomenclature dont tous les autres termes sont latins.
Histoire
L'ère républicaine s'étant achevée le , il n'a jamais existé, dans l'usage légal, de mois de thermidor an XIV.
Le nom de ce mois est à l'origine du terme thermidorien à la suite de la journée du 9 thermidor an II (), au cours de laquelle les robespierristes furent renversés. Cette journée a donné deux noms propres, « 9 Thermidor » et « Thermidor », couramment employés pour désigner la seule journée du 9 thermidor an II.
Le mois de thermidor an VII a vu le début de l'insurrection royaliste de 1799 dans le Toulousain.
Union soviétique
Le mot « Thermidor » est aussi employé, par analogie, pour désigner la prise du pouvoir par la bureaucratie stalinienne en Russie dans les années 1920. Trotsky, par exemple, faisait le rapprochement entre cette prise de pouvoir et le coup d'état anti-robespierriste de 1794 : dans les deux cas, il s'agissait d'une contre-révolution politique à l'intérieur d'une révolution sociale dont la nature et les acquis fondamentaux restaient inchangés (remplacement de l'aristocratie par la bourgeoisie comme classe dominante et appropriation par celle-ci des biens nationaux pour la Révolution française, révolution prolétarienne et propriété collective des biens de production pour la révolution russe), mais dont les politiques et le personnel dirigeant étaient profondément modifiés dans un sens anti-populaire.
De même, les émigrés russes et opposants libéraux à la révolution utilisent ce terme dès le début des années 1920. En , écrivant sous pseudonyme, M. V. Mirkin-Getseich estimait que la révolution russe approchait de son Thermidor après la révolte de Kronstadt[1].
L'analogie conserve une puissance symbolique importante en URSS, puisqu'elle est réutilisée au moment de la déstalinisation, considérée par certains observateurs russes comme un Thermidor soviétique[2].
Concordance des calendriers
Concordance des calendriers républicain et grégorien pour les années I - XIV
↑ [Bergman 2019] (en) Jay Bergman, The French revolutionary tradition in Russian and Soviet politics, political thought, and culture, Oxford (United Kingdom) / New York, Oxford University Press, , 543p., sur books.google.fr (ISBN978-0-19-187861-9, 0-19-187861-8 et 978-0-19-258037-5, OCLC1100454087, lire en ligne), p.234.