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« Atterrissage » désigne, au sens étymologique, le fait de rejoindre la terre ferme. Le terme recouvre cependant des notions différentes suivant qu'il est employé dans le domaine maritime ou aéronautique.

Boeing B737-800 à l'atterrissage sur la piste 35 de l'aéroport international de Corfou.

Domaine maritime

À l'origine, l'atterrissage est, en navigation maritime, le moment où un navire venant du large, le navigateur aperçoit la terre (visuellement ou au radar) et identifie la côte qui se présente à lui grâce à des amers caractéristiques. Cette identification lui permet d'effectuer un point par relèvements optiques ou par distances radar, et donc de recaler son estime. L'adoption d'un premier point sûr manifeste l'atterrissage : on dit que le navire a atterri. L'atterrissage est facilité par le choix d'une route arrivant sur une côte facilement identifiable, relief caractéristique (sur les anciennes cartes marines, figuraient des profils de côtes vus du large sous une direction particulière), feu d'un phare, etc. Il va de soi que l'apparition des systèmes de positionnement par satellites a réduit l'importance et la signification de l'atterrissage.

Au large des grands ports, il y a souvent des balises dite « d’atterrissage » (généralement bouées d'eaux saines, équipée d'un émetteur AIS) que rejoignent les navires arrivant du large avant de se diriger vers le port. Souvent proche de l'entrée du chenal d’accès au port et / ou du point d'embarquement / de débarquement des pilotes indiqué par un symbole en forme de losange plein entouré d'un cercle (couleur magenta)[1].

L'atterrage est le terme décrivant l'abord des côtes, c'est-à-dire l'ensemble des points particuliers et des amers permettant de reconnaître une côte ou les approches d'un port depuis le large.

Domaine aéronautique

Pente d'approche
Atterrissage d'un avion de ligne. On note le nez relevé, posé uniquement sur le train principal et la fumée causée par la friction des pneus sur la piste
Les deux phases de voilure d'un A319 à l'atterrissage.

Pour un aéronef (ou un animal d'ailleurs), l’atterrissage est la phase finale du vol, à l'issue de la procédure d'approche, et pendant laquelle il se pose sur le sol. Au début de l'aviation, le terme employé était la prise de terrain, il est toujours utilisé en parapente. Selon le type d'aéronef, il peut exister différentes sortes d'atterrissage.

Atterrissage traditionnel

L'atterrissage est la phase finale de la procédure d'approche, qui se termine par la trajectoire appelée finale, dans l'axe de la piste, en descente avec une pente de 3°. C'est l'atterrissage classique d'un avion sur la terre ferme qui se déroule ensuite de la manière suivante :

  1. Dès que l'avion passe au-dessus du seuil de piste, le pilote exécute un arrondi en cabrant l'avion pour réduire la pente de sa trajectoire afin que cette dernière soit parallèle à la piste. En même temps, il réduit la puissance des moteurs et « relève le nez » de l'avion pour augmenter la portance et que le train principal prenne contact avec le sol en premier ;
  2. Dès que la prise de contact avec le sol est effectuée, le pilote réduit complètement la puissance des moteurs et commence à freiner (avec les inverseurs de poussée si possible), les déflecteurs sont sortis pour provoquer un décrochage de l'aile et ainsi diminuer drastiquement la portance ;
  3. Dès que le train avant touche le sol, le pilote peut augmenter le freinage (il utilise les inverseurs si possible), jusqu’à l’arrêt quasi complet de l'avion ; il se dirige ensuite vers son point de parking.

Le train principal assure l'absorption de l'énergie lors du toucher des roues sur la piste, puis l'ensemble du train permet le déplacement de l'avion et son freinage lors du roulage au sol.

En écolage, avant d'atterrir, l'avion doit effectuer un tour de piste pour perdre de la vitesse et effectuer les contacts radio pour avoir les autorisations (clearance). Un tour de piste se compose des segments suivants :

Français Anglais
1 Aire de trafic Traffic area
2 Point d'attente Holding point
3 Aligné Line up
4 Montée initiale Initial climb
5 Vent traversier Cross wind
6 Vent arrière, travers mi-piste Down wind
6bis Fin de vent arrière End of down wind
7 Entrée en base (à l'extérieur du circuit) Base leg entry
7bis Base Base leg
8 Dernier virage Last turn
9 Longue finale (à la hauteur du circuit) Long final (at the traffic circuit height)
9bis Finale Final
10 Piste dégagée Runway vacated

Atterrissage et décrochage

Certains aviateurs prônent le fait qu'un atterrissage est une forme de décrochage contrôlée. Il n'en est rien.

Lors d'un atterrissage, juste après l'arrondi, la perte progressive de la vitesse engendre une perte graduelle de portance jusqu'à que le sol se substitue complètement à elle. Certes, l'angle d'incidence de l'avion est élevé (le nez pointe vers le haut, la trajectoire est descendante), mais elle reste dans les limites acceptables. L'appareil s'enfonce donc doucement jusqu'au touché des roues du train principal.

Lors d'un décrochage, seule l'incidence entre en compte : si elle est trop élevée, quelle que soit la vitesse de l'avion, elle engendre un décollage des filets d'air ce qui va causer une diminution très importante de la portance. La composante du poids restant inchangée, l'avion s'enfonce brusquement ; il ne vole plus, il tombe.

Dans toute la phase d’atterrissage, l’avion est contrôlé et contrôlable, bien plus que lors du décrochage.

Atterrissage court

L'atterrissage court est un atterrissage classique mais en utilisant une distance de piste réduite. Suivant le type d'avion, elle peut se faire en utilisant des dispositifs de freinage spécifiques, une vitesse d'approche réduite (rognant la marge à la vitesse de décrochage Vs), ou les capacités naturelles de l'avion (voir ADAC).

Atterrissage trois points

Les anciens avions possèdent un train dit classique (un train avant et une roulette de queue à l'arrière). Les pilotes de ces machines s'appliquent en général à poser les trois roues en même temps (surtout quand il y a du vent) pour mieux stabiliser le roulage à l'atterrissage. À l'inverse, les avions à train tricycle (un train à l'arrière, une roulette avant) doivent arrondir car seul le train principal est assez robuste pour absorber l'énergie du toucher des roues, contrairement à la roulette avant. Faire un trois points avec ce type d'appareil endommage le train avant qui à la longue, finit par se rompre.

Les gros porteurs commerciaux ont tous des trains tricycles et doivent arrondir afin d'éviter de toucher en trois points. À l'inverse, le bombardier B-52 possède lui deux trains principaux l'un derrière l'autre ce qui lui permet de faire un « deux points » sans arrondir.

Atterrissage vertical

Les hélicoptères sont capables de se poser verticalement car ils peuvent ne pas avoir de vitesse horizontale. En cas de panne de moteur, ils peuvent également se poser en autorotation.

Les avions de type ADAV (avion à décollage et atterrissage verticaux) sont conçus pour se déplacer verticalement comme leur nom l'indique.

Atterrissage tactique

Un avion militaire dont le pilote voudra rester le plus longtemps possible hors de portée des armes légères, éventuellement menaçantes pour sa sécurité, aux abords d'un aérodrome plongera vers la piste suivant un angle de pente très prononcé et fera un arrondi brutal et donc très contraignant pour la voilure.

Un hélicoptère militaire, dont la procédure de poser vertical est assez longue et le rend donc vulnérable, fera un atterrissage tactique en se posant comme un avion avec une vitesse d'avancement élevée sur son train d'atterrissage ou sur ses patins si le terrain (prairie dégagée) le permet.

Atterrissage sur l'eau (amerrissage)

Un PBY Catalina sur le point d'amerrir.
Cas normal
Un hydravion se pose sur l'eau à l'aide de ses flotteurs, de la même façon qu'un avion se pose sur terre en utilisant ses roues. On parle alors d’amerrissage.
Cas exceptionnel
En cas de détresse, un avion ou un hélicoptère pourra aussi se poser sur un plan d'eau mais ceci constitue un cas limite (voir crash). Selon la force de la mer, cette tentative a souvent des conséquences aussi catastrophiques que sur terre.
Dans le cas de l'hélicoptère, certains sont équipés de flotteurs se gonflant automatiquement au contact de l'eau. Le dispositif déclencheur est un circuit électrique dont deux contacts sont isolés par une pastille de sel. Le courant est établi instantanément lorsque l'eau mouille le sel. La tension actionne alors des dispositifs pyrotechniques ouvrant les vannes de bouteilles d'air comprimé qui gonflent des boudins de flottaison pliés dans des logements. L'appareil peut ensuite repartir, soit par ses propres moyens, soit être remis en état après récupération.
Dans le cas d'un avion, la flottabilité doit être garantie pour une durée suffisante pour permettre l'évacuation des passagers (90 secondes). Ceux-ci quittent alors l'avion par des toboggans d'évacuation spécialement équipés pour servir de radeaux de sauvetage.

Appontage

Un F/A-18 Hornet à l'appontage

Lorsqu'un avion se pose sur un porte-avions, l'atterrissage est appelé appontage. Il s'agit d'un atterrissage court, vu la longueur réduite du pont, et qui met le plus souvent en œuvre une crosse d'appontage et des brins d'arrêt (voir l'article freinage lors d'un appontage).

L'appontage est une manœuvre délicate car :

  • le pont est une surface non stable, mobile dans toutes les directions en raison de la vitesse propre du porte-avions et du mouvement provoqué par la houle plus ou moins forte ;
  • le pont est une surface de taille réduite, que l'avion doit viser de façon très précise pour se poser au bon endroit.

Des systèmes de guidage permettent cependant d'assister le pilote dans sa manœuvre d'approche.

Domaine astronautique

L’atterrissage, dans le domaine de l'astronautique, est l'action de poser un engin aérospatial sur le sol d'un astre. Les techniques d'atterrissage sont très variables car elles dépendent de plusieurs paramètres : présence ou absence d'une atmosphère, densité et hauteur de celle-ci, valeur de la gravité du corps, masse de l'engin à poser, part allouée au carburant, décélération maximale autorisée et précision requise pour la mission. En fonction de ces éléments différentes techniques sont utilisées en étant éventuellement combinées : rétrofusée (Lune, Mars), freinage atmosphérique (Terre, Mars), parachute (Terre, Mars), coussins gonflables (Mars). Sur des astres à gravité très faible (astéroïde, comète), il faut prévoir des systèmes de harpon car l'engin en se posant a tendance à rebondir. Dans des atmosphères très denses (Vénus), le freinage atmosphérique est tel, qu'un engin spatial peut atterrir sans aucun dispositif pour le freiner. L'éloignement de l'astre ajoute à la difficulté car l'engin s'il ne comporte pas d'équipage, doit prendre en compte de manière automatique des phénomènes non prévisibles comme la force des vents ou les irrégularités de la surface. Mais la contrainte la plus forte concerne la masse de carburant emportée qui est limitée par la capacité des lanceurs et les coûts de lancement.

Terminologie

Type d'atterrissageTerme employé
  • Atterrissage
  • Amerrissage
  • Appontage
  • Alunissage ou atterrissage[N 1]
  • Atterrissage
  • Arbrissage[N 2]

Notes et références

Notes
  1. Ce dernier terme possédant la racine « terre » faisant référence à la « terre ferme » et pas au nom de la planète.
  2. Jargon du parapente
Références

Voir aussi

Articles connexes

  • Décollage ;
  • Technique d'appontage sur porte-avions ;
  • Baïonnette ;
  • Autobrake ;
  • Alunissage.

Liens externes