Source : Bibliothèque nationale de France.
Le connétable de France était le responsable des écuries royales[1], puis de l'administration et de la conduite des armées.
Historique
Le connétable est l'héritier de la fonction de comte des étables (comes stabuli) qui apparaît avec les derniers empereurs romains et les deux premières dynasties françaises[2],[3].
Les connétables avaient anciennement l'intendance des écuries et des chevaux du roi, ayant sous leurs ordres les maréchaux[4]. Il va voir sa fonction accroître ses prérogatives sous les premiers Capétiens.
Instituée en 1060 par Henri Ier, la charge est d'abord assez semblable à celle de grand écuyer qui va lui succéder. Il devient le « chef souverain des armées du roi » après 1191[5].
La trahison du connétable de Bourbon en 1523 va rendre la monarchie prudente vis-à-vis du choix du titulaire de cet office, et remettre en question son existence même. L'office de connétable est supprimé le [6].
Fonctions
Les Capétiens
Sous Henri Ier, de 1031 à 1060
- Albéric Ier de Montmorency, vers 1060
Sous Philippe Ier, de 1060 à 1108
Sous Louis VII, de 1137 à 1180
Sous Philippe Auguste, de 1180 à 1223
- avant 1189 : Humbert IV de Beaujeu († 1189), seigneur de Montpensier
- 1193 : Dreux IV de Mello, seigneur de Saint-Bris (1138–1218)
- 1218 : Matthieu II de Montmorency, dit le Grand († ), baron de Montmorency
- Jean de Montmirail
Sous Saint Louis de 1226 à 1270
Sous Philippe III, de 1270 à 1285
Sous Philippe IV le Bel, de 1285 à 1314
Les Valois
Sous Philippe VI, de 1328 à 1350
Sous Jean II le Bon, de 1351 à 1364
- Charles de La Cerda ou d'Espagne († 1354), comte d'Angoulême, 1350–1354
- Jacques Ier de Bourbon (1319–1362), comte de la Marche, 1354–1356
- Gauthier VI, comte de Brienne et duc titulaire d'Athènes († 1356), 1356
- Siger II d'Enghien, comte de Brienne et duc titulaire d'Athènes, neveu du précédent
- Robert de Fiennes (v. 1308–1372), seigneur de Tingry, 1356–1370
Sous Charles V, de 1364 à 1380
- Bertrand du Guesclin (1320–1380), 1370–1380
Sous Charles VI, de 1380 à 1422
- Olivier V de Clisson (1336–1407), comte de Porhoët, 1380–1392
- Philippe d'Artois (1358–1397), comte d'Eu, 1392–1397
- Louis de Sancerre (1342–1402), seigneur de Bommiers, 1397–1402
- Charles Ier d'Albret († 1415), comte de Dreux, 1402–1411
- Waléran III de Luxembourg-Ligny († 1413), comte de Saint-Pol, grand bouteiller de France, 1411–1413
- Charles Ier d'Albret[8] († 1415), comte de Dreux 1413–1415 ; rétabli en charge
- Bernard VII d'Armagnac († 1418), comte d'Armagnac, 1415–1418
- Charles II de Lorraine, dit le Hardi (v. 1365–1431), duc de Lorraine, 1418–1419
- Gisant de Olivier V de Clisson dans la Basilique Notre-Dame-du-Roncier de Josselin.
- Gisant de Louis de Sancerre dans la basilique Saint-Denis.
Sous Charles VII, de 1422 à 1461
- John Stuart (1380–1424), comte de Buchan, 1424
- Arthur III de Bretagne (1393–1458), dit le Connétable de Richemont, comte de Richmond (Yorkshire), puis duc de Bretagne, 1425–1458
- En 1445, le roi Henri VI d'Angleterre, en tant que roi de France, créa connétable John Talbot, comte de Shrewsbury.
Sous Louis XI, de 1461 à 1483
Sous Charles VIII, de 1483 à 1498
Les Valois Angoulême
Sous François Ier, de 1515 à 1547
- Charles III, duc de Bourbon (1490–1527), 1515–1523
- Anne, duc de Montmorency (1493–1567), grand maître de France, 1538–1567
Les Bourbons
Sous Henri IV, de 1589 à 1610
- Henri Ier de Montmorency (1534–1614), seigneur de Damville, puis duc de Montmorency, 1593-?
Sous Louis XIII, de 1610 à 1643
- Charles d'Albert, duc de Luynes (1578–1621), grand fauconnier de France, nommé connétable le 31 mars 1621 pour réprimer l’insurrection protestante à Montauban en 1621.
- François de Bonne, duc de Lesdiguières (1543–1626), dernier connétable de France, de 1622–1626.
Lettre de Marie de Médicis à Louis XIII, faisant allusion à la conversion de Lesdiguières au catholicisme et sollicitant pour lui la charge de connétable, 23 juillet 1622 (Archives nationales)
Notes et références
Notes
- ↑ L'écu des armes du connétable avait pour ornements extérieurs, de chaque côte, une épée nue, la pointe en haut, tenue par un dextrochère ou main droite, armée d'un gantelet et sortant d'une nuée.
- ↑ Comme son père Humbert V, il aurait été connétable de France si l'on en croit notamment la Biographie universelle de l'abbé Feller (p. 404 du tome I de l'édition de 1838, Besançon et Paris, Outhenin-Chalandre fils). Controversée, cette attribution a été défendue par Victor Chambeyron dans son Premier essai sur Belleville (Paris, Victor Didron, et Lyon, Périsse frères et al., 1845, p. 113).
- ↑ À noter toutefois, l'interversion des hachures dans cette gravure.
Références
- ↑ Jean Favier, « Connétable », sur Universalis (consulté le )
- ↑ Gallica BnF : R.P. Anselme, Histoire des grands officiers de la couronne de France, avec leur origine et les progrès de leurs familles, Tome second, Paris, 1674.
- ↑ Sous la direction de Claude Gauard, Alain de Libera et Michel Zink, Dictionnaire du Moyen Âge, PUF, Paris, 2002, p. 330 - (ISBN 2-13-054339-1).
- 1 2 Histoire de la maison royale de France et des grands officiers de la Couronne, Anselme de Sainte-Marie, 1674.
- ↑ François Sicard, Histoire des institutions militaires des Français, Tome 1, Paris, 1834.
- ↑ Les charges militaires - Connétable.
- ↑ Charte du 29 mai 1067 de Saint-Martin-des-Champs de Paris, où le nom (en latin) de Baldricus constabularius est mentionné parmi les témoins.
- ↑ Pierre Courroux, Charles d'Albret : le connétable d'Azincourt, Bordeaux, Asonius, , 341 p. (ISBN 978-2-35613-250-5)
Voir aussi
Bibliographie
- Bernard Barbiche, Les institutions de la monarchie française à l'époque moderne, XVIe – XVIIIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige », (1re éd. 1999), XI-430 p. (ISBN 978-2-13-060678-9, présentation en ligne), chap. VII (« Les grands officiers de la couronne : le connétable, les maréchaux et l'amiral de France »), p. 145-152.
- Loïc Cazaux, « Le connétable de France et le Parlement : la justice de guerre du royaume de France dans la première moitié du XVe siècle », dans Marie Houllemare et Philippe Nivet (dir.), Justice et guerre de l’Antiquité à la Première Guerre mondiale : actes du colloque, Amiens, 18-, Amiens, Encrage, coll. « Hier » (no 36), , 287 p. (ISBN 978-2-36058-012-5, lire en ligne), p. 53-62.
- (en) Daniel Thomas, « The Final Years of the Constable of France, 1593–1627 », French Historical Studies, vol. 39, no 1, , p. 73-103 (DOI 10.1215/00161071-3323445).