AccueilFrChercher

Un essai clinique est une étude scientifique rigoureuse en thérapeutique médicale humaine qui cherche à évaluer l'efficacité et la tolérance d'un traitement ou d'une méthode diagnostique. Souvent menés en plusieurs phases, ces essais font généralement suite à des études précliniques effectuées en laboratoire ou sur des animaux. Avant de débuter, un essai clinique requiert l'approbation des autorités de santé et des comités d'éthique, ainsi qu'un consentement éclairé de la part des participants. Selon leur conception, ces études peuvent être observationnelles ou interventionnelles, et varient en taille, coût, et portée géographique.

Exemples de modèles d'études

  • Voir si un médicament est utile pour traiter une maladie donnée.
  • Voir si la sécurité et l'efficacité d'une dose différente d'un médicament est plus adaptée.
  • Voir si un traitement peut être simplifié, si un médicament peut être substitué par un autre ou par un autre acte médical.
  • Voir si un médicament qui est déjà sur le marché peut également aider à traiter une autre maladie (pour lequel il n'avait pas été conçu, au début de son développement).
  • Comparer des traitements pour voir lequel est le mieux à même de traiter une maladie donnée.
  • Étudier la sécurité et l'efficacité d'un nouveau dispositif médical, par rapport à un traitement de référence.
  • Évaluer un nouveau test de diagnostic par comparaison avec une méthode de référence.
  • Comparer l'efficacité de différentes méthodes d'intervention dans le but de réduire un risque d'infection ou un comportement à risque, ou encore dans le but de détecter une pathologie (dépistage).
  • Comparer la sécurité et l'efficacité de différentes techniques ou méthodes pour un certain type d'intervention chirurgicale.

Histoire des essais cliniques

Le concept des essais cliniques est assez ancien, il a été introduit et formalisé[1] par le philosophe et médecin musulman d'origine perse ( ابن سينا ) Avicenne en 1025 apr. J.-C. dans son ouvrage encyclopédique de médecine médiévale «  كتاب القانون في الطب - Kitab Al Qanûn fi Al-Tibb - (livre des lois médicales) ». Dans cet ouvrage Avicenne établit les règles de l’expérimentation des médicaments, incluant un guide précis pour la pratique expérimentale[2],[3] dans le but de découvrir et de prouver l’efficacité des médicaments et des substances[4],[5]. Ainsi, les 7 lois sur le médicament énoncées par Avicenne dans le deuxième volume du Kitab Al Qanûn fi Al-Tibb peuvent être énoncées :

  1. Le médicament doit être pur et libre de tout caractère externe accidentel ;
  2. il doit être utilisé sur une maladie simple et non pas sur une maladie complexe ;
  3. le médicament doit être testé avec deux types de maladies contraires, parce que parfois un médicament guérit une maladie par ses qualités essentielles et une autre de façon accidentelle ;
  4. la qualité du médicament doit correspondre à la force de la maladie : par exemple, il y a certains médicaments dont la chaleur est inférieure à la froideur de certaines maladies, de sorte qu'ils n'ont aucun effet sur eux ;
  5. le temps d'action doit être respecté, de sorte que l'essence et l'accident ne soient pas confondus ;
  6. l'effet du médicament doit être permanent ou dans de nombreux cas, sinon ce peut être un effet accidentel (lié au hasard) ;
  7. l'expérimentation doit être faite sur le corps humain, tester un médicament sur un lion ou un cheval ne pourrait pas prouver quoi que ce soit quant à son effet sur l'homme.

Frederick Akbar Mahomed (1849-1884) qui travailla pour le Guy's Hospital de Londres[6], a réussi grâce à ses essais cliniques à séparer les patients souffrant de néphrite chronique (avec une hypertension secondaire), des patients qui ont ce qu’on nomme actuellement une hypertension artérielle. Il a aussi fondé le registre collectif des investigateurs de la British Medical Association qui collecte les données des médecins pratiquant à l’extérieur des hôpitaux. C’est le précurseur des essais cliniques faits en collaboration[7].

Un des plus célèbres essais cliniques fut celui de James Lind qui démontra en 1747 que les agrumes peuvent soigner le scorbut[8],[9]. Il compare les effets de différentes substances allant du vinaigre au cidre, sur des groupes de marins atteints de scorbut. Il découvre que le groupe qui a reçu des oranges et des citrons s’est rétabli du scorbut en 6 jours.

La répartition des patients entre « traités » et « non traités » a varié avec le temps. Il s'est fait dans un premier temps suivant des critères imprécis, où l'investigateur joue le rôle principal dans la sélection. Au XIXe siècle, elle se fait essentiellement de manière alternée (un patient dans le groupe traité, le suivant dans le groupe non traité, ou tel jour d'admission correspond à un traitement et tel autre jour non). L'un des premiers essais par tirage au sort (par « pile ou face ») a été publié en 1937, mais est resté isolé, le premier essai clinique randomisé et théorisé en tant que tel a été publié en 1948 (évaluation de la streptomycine dans le traitement de la tuberculose)[10].

Sur le plan méthodologique, les essais sont mis au point dans les années 1920 par les statisticiens anglais. Sur le plan éthique, les essais sont encadrés depuis 1947 par le Code de Nuremberg[11].

Nombre d'essais cliniques par pays

En 2016, les États-Unis sont le pays où ont eu lieu le plus grand nombre d'essais cliniques de médicaments[12],[13].

Pays Nombre d'essais cliniques

en 2016

États-Unis 2306
Allemagne 532
Royaume Uni 499
Canada 463
Espagne 384
France 336

Critères de qualité

En Europe et dans de nombreux pays (États-Unis, Japon, etc.), les données cliniques pouvant être utilisées pour l'obtention d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) doivent obligatoirement avoir été obtenues dans des essais obéissant aux bonnes pratiques cliniques. Les données de sécurité précliniques, c'est-à-dire permettant d'évaluer, sur l'animal, la toxicité potentielle de l'élément testé, doivent quant à elles avoir été obtenues dans des essais obéissant aux bonnes pratiques de laboratoire (arrêté du 14 mars 2000).

Éthique

Des critères d'éthique sont indispensables dans tout essai clinique[14]. Les volontaires participants aux études cliniques doivent être informés et donner leur consentement éclairé à l'inclusion dans l'essai. Ils doivent être avertis des risques éventuels de façon exhaustive[15]. Bioethics International publie un indicateur sur le niveau d’éthique des essais cliniques des compagnies pharmaceutiques afin de protéger les participants[16].

En France, l'avis d'un comité de protection des personnes est obligatoire. Ce comité rendra son avis en vérifiant l'intérêt scientifique et médical de l'étude, son rapport risque éventuel/ bénéfice attendu, la conformité aux bonnes pratiques de la méthode, notamment en ce qui concerne le promoteur et l'investigateur principal de l'étude et la présence d'une assurance permettant d'indemniser les participants à l'étude en cas de dommages.

Les liens financiers entre les investigateurs et les promoteurs de l'étude, quand ils existent, doivent être annoncés. Les conflits d'intérêts doivent être évités[17].

Étude prospective

Elle concerne la description d’événements successifs au moment de leur survenue. La définition de l’objet d’étude ainsi que les méthodes utilisées sont détaillées au préalable, en fonction des objectifs et, éventuellement, du contexte ou des contraintes. Les biais ou limites pourront être anticipés et documentés. Les procédures seront identiques tout au long de l’étude et les mesures effectuées selon les mêmes techniques, ce qui garantit l’homogénéité et la fiabilité des observations. L’interprétation des résultats en sera grandement simplifiée.

Les deux inconvénients majeurs de ce type d’étude sont la longueur et le coût[18].

Un élément de qualité d'un essai clinique est d'être prospectif. Il s'agit de définir avant le début de cet essai :

  • la population qui sera étudiée avec les critères d'inclusion et d'exclusion ;
  • les différents paramètres qui seront étudiés ;
  • les critères de sortie d'essai.

Étude rétrospective

À l'inverse, une étude dite rétrospective s'intéressera à la recherche de liens entre un état de santé présent et un événement antérieur. Elle repose sur l'exploitation de documents dont la fiabilité ne peut être garantie et expose à des biais de sélection.

Elles reposent sur la consultation et l’analyse de registres ou dossiers médicaux concernant des cas survenus antérieurement à l’enquête. Cela suppose l’existence et la disponibilité de tels documents sources dont l’exploitation nécessitera, toutefois, des précautions importantes et définies au préalable en fonction de leur qualité et des objectifs de l’étude.

Concernant des événements passés, la méthodologie du recueil d’information a été fixée au préalable, indépendamment de l’objet de l’étude et de ses intentions. De plus, elle a été instituée et suivie par d’autres investigateurs que ceux qui mènent l’étude rétrospective, voire par des investigateurs différents au cours du recueil. Cela conduit généralement à une forte hétérogénéité des mesures et des techniques d’enquête, parfois non signalée et peu apparente. Enfin, il peut être observé des lacunes plus ou moins importantes dans les séries d’observations. L’interprétation des résultats est donc particulièrement délicate.

En revanche, ce type d’étude est rapide et peu coûteux[18].

Étude contrôlée, ou comparative

Dans une étude comparative, les résultats du traitement administré sont évalués par comparaison avec les résultats obtenus dans un groupe témoin, lequel ne reçoit pas ce traitement, mais un placebo ou bien un traitement de référence. Le placebo permet de déterminer l’effet du traitement étudié par rapport à ce qui est considéré comme l’absence d’effet (car les éventuels effets observés avec le placebo ne sont pas imputables à sa substance). Le traitement de référence peut être utilisé à la place d’un placebo pour des raisons éthiques : lorsqu’un traitement efficace est connu, on ne peut pas en priver les patients pour les besoins d’une expérience, et l’étude vise alors à déterminer si le traitement étudié présente des avantages sur le traitement de référence.

Un groupe témoin est indispensable pour valider l'efficacité d'une procédure. L'exemple suivant explique pourquoi : si une étude sur un médicament montre 50 % de guérisons, une approche hâtive pourrait conclure à une nette efficacité. Mais si, dans le groupe témoin de cette étude, la proportion de guérisons est de 100 %, le médicament sera au contraire jugé nocif.

Dans tous les cas, les différents groupes doivent être constitués de populations présentant les mêmes caractéristiques globales, qu’il s’agisse de caractéristiques spécifiques à l’affection étudiée (sévérité, avancement) ou non (âge, sexe, taille, poids, etc.), afin qu'à la fin de l'étude les éventuelles différences observées ne puissent être attribuées qu'au traitement. Les caractéristiques pertinentes doivent être déterminées avant le début de l’étude afin d’éviter tout biais.

Ce type d’étude est robuste si les groupes sont qualitativement homogènes et similaires au départ. L’inconvénient majeur est constitué par la variabilité entre les sujets, laquelle est inévitable mais doit être réduite au maximum par différentes techniques appropriées. Il faut trouver un compromis entre l’effectif important qui augmente la puissance de l’étude et le petit effectif qui favorise l’homogénéité des groupes[19].

Étude randomisée

La répartition entre le groupe-contrôle et le groupe recevant l'intervention doit être fait de manière aléatoire. On parle alors d'étude hasardisée ou randomisée, toute autre méthode induisant des biais de sélection[20].

En aveugle ou en insu

Il est préférable, lorsque cela est possible, que le sujet ignore à quel groupe il est assigné et s'il reçoit, par exemple, une molécule active ou un placebo. On parle alors d'un simple aveugle. Lorsque l'expérimentateur ignore également à quel groupe est assigné le sujet, on parle d'étude « en double aveugle ». Le respect de ces critères permet d'éviter des biais d'interprétation en fonction de « l'intime conviction » des protagonistes. Ce n'est qu'à la fin de l'étude, lorsque l'ensemble des observations est complété, que les compositions des groupes sont révélées afin d'analyser les résultats du traitement statistique.

Lorsque le patient et l'expérimentateur connaissent tous deux l'appartenance au groupe, on parle d'étude ouverte.

Étude multicentrique

Le caractère multicentrique, c'est-à-dire le fait que l'étude se déroule simultanément dans plusieurs lieux différents, est également un caractère de qualité, permettant l'étude d'un plus grand échantillon et limitant des biais de sélection géographiques, climatiques ou ethniques.

Ce type d’étude exige une grande rigueur et une coordination scrupuleuse par un investigateur expérimenté. Les représentants du promoteur – l’assistant de recherche clinique notamment – seront si possible les mêmes pour tous les essais afin d’assurer une cohérence dans le suivi, le recueil et le traitement des données. Le contrôle de qualité et la supervision par un comité de surveillance, tous deux indépendants, sont indispensables[18].

Les essais multicentriques permettent de réduire le coût et la durée des études en favorisant le recrutement rapide d’un grand nombre de patients. Toutefois, il est préférable d’adopter un plan expérimental simple pour éviter les biais et les écarts qui en réduiraient la fiabilité et la puissance[18].

Étude en intention de traiter

Tous les participants à l'étude restent étudiés dans le groupe auquel ils ont été assignés, même s'ils n'ont pas entièrement achevé le protocole, afin d'éviter un biais d'attrition, c’est-à-dire une « disparition » de l'étude de sujets ayant arrêté le protocole pour des raisons diverses, notamment de tolérance. Dans le cas inverse où les patients sont exclus de l'analyse lorsque le protocole initial n'est pas totalement respecté, on parle d'analyse per protocole.

Les résultats d'une étude peuvent être donnés à la fois en intention de traiter et per protocole, la première analyse s'approchant le plus de la réalité, la seconde d'une étude dans des conditions idéales.

Comité de surveillance et de suivi

Un comité de surveillance et de suivi (en anglais Data Monitoring Committee DMC ou Data Safety and Montoring Board DSMB), groupe d'experts indépendants du promoteur, peut être institué pour évaluer les données du point de vue de la sécurité des patients et de l'efficacité du traitement lors d'analyses intermédiaires. Il peut être amené à recommander l'arrêt de l'essai. Il est prévu en particulier pour des études internationales multicentriques pour lesquelles la surveillance peut s'avérer complexe.

Biais

Un biais est une cause d'erreur potentielle dans les résultats d'une analyse statistique liée à la méthode de l'expérimentation.

Biais d'attrition

Ils sont dus à des différences entre les groupes initiaux et les groupes finaux, liés à des sorties d'essai ou des interruptions de traitement.

Par exemple, soient 2 groupes égaux de 100 participants initialement, le groupe A traité, le groupe B recevant un placebo. Dans le groupe A on compte 50 sorties d'essai pour intolérance, 25 améliorations, 25 stagnations, dans le groupe B, 0 sorties, 25 améliorations, 75 stagnations. Si on n'analyse pas les patients sortis d'essai, on a 50 % d'amélioration dans le groupe A contre 25 % dans le groupe B. En revanche si on analyse en intention de traiter, on n'observe plus de différence.

Biais de confusion

Le biais de confusion est lié à une erreur d'appréciation entre les effets de la thérapeutique étudiée et les conséquences de la maladie traitée. Le risque de biais de confusion est atténué par l’utilisation d’un groupe-contrôle.

Biais de sélection

Il est lié à une différence de composition entre le groupe traité et le groupe témoin. Si le groupe témoin est, par exemple constitué de patients de l'année précédente, il y a toutes les chances que la prise en charge médicale ait évolué entre les deux groupes. D'autre part, si la sélection se fait sur des critères objectifs (date de naissance, jour de consultation, etc.), l'expérimentateur pourra deviner à quel groupe appartient le patient et le double aveugle n'est plus possible. La randomisation, ou tirage au sort, est le seul moyen pour éviter un biais de sélection.

Biais de suivi

Il est lié à des différences de prise en charge au niveau du groupe traité et du groupe témoin. Par exemple, si le double aveugle n'est pas respecté, il est probable que l'expérimentateur ne suivra pas de la même façon les effets secondaires manifestés par le patient recevant le placebo.

Biais d'évaluation

Le biais d'évaluation survient lorsque le critère de jugement n'est pas recherché de la même manière dans les deux groupes. Le risque de biais d'évaluation est supprimé si l'essai est en double insu.

Même si on ne peut parler en toute rigueur de biais, les études cliniques ont d'autres limitations :

  • elles sont très souvent financées par l'industrie pharmaceutique qui est par conséquent juge et partie ;
  • les résultats de plus de la moitié des études ne seraient pas publiées[21] : ce sont essentiellement les résultats négatifs (qui n'arrivent pas à prouver une supériorité du médicament testé, par exemple) qui sont dans ce cas, ce qui peut parfois fausser la perception qu'on peut avoir de la réelle efficacité du-dit médicament[22].

Phases

Le développement d'un nouveau médicament ou d'un nouveau vaccin pour une indication thérapeutique donnée se déroule le plus souvent en quatre « phases » précédées d'une phase dite pré-clinique. Chaque « phase » peut comporter plusieurs essais.

La phase de découverte des médicaments et la phase pré-clinique représentent 31,9 % du coût total de la R & D des groupes pharmaceutiques. La phase des essais cliniques, assumée essentiellement par les grands groupes pharmaceutiques, représente 41,2 % du coût total de la R & D[23].

Phase pré-clinique

Elle consiste en l'étude de la molécule, sa structure, son effet sur les cellules, son effet sur l'animal au niveau comportemental et biologique, l'étude des organes-cibles. Elle se réalise in vitro puis in vivo sur des modèles d'animaux, des rongeurs (souris, rat et gerbilles) et des non-rongeurs : chien (de moins en moins utilisé), porc pour sa « proximité biologique » avec l’homme ou primates (lorsqu’une molécule a démontré son intérêt)[24].

À partir de ces études on détermine la dose maximale tolérée (maximal tolerated dose, MTD) qui représente la dose maximale que l'animal de laboratoire peut tolérer, la dose sans effet observable (en anglais no observed effect level, NOEL) et la dose sans effet toxique observable (en anglais : no observable adverse effect level, NOAEL).

Pour calculer la première dose maximale sécuritaire à utiliser chez l'humain, la dose sans effet toxique observable est convertie en dose équivalente chez l'humain (human equivalent dose, HED). Pour obtenir la HED, la NOAEL obtenue à partir du rat est multipliée par 0,16 alors que la NOAEL provenant du chien est multipliée par 0,54. La première dose maximale recommandée ou maximum recommended starting dose (MRSD) chez l'humain est calculée à partir de la plus petite HED obtenue. La plus petite HED est alors divisée par 10 pour donner la MRSD.

Phase I

Une étude de phase I est le préliminaire à l'étude d'efficacité d'un médicament. Elle a lieu après la phase pré-clinique. Il s'agit d'évaluer la tolérance et l'absence d'effets indésirables chez des sujets le plus souvent volontaires sains, indemnisés (et non rémunérés)[25] pour cela. Parfois ces essais peuvent être proposés à des patients en impasse thérapeutique, pour lesquels le traitement étudié représente la seule chance de survie.

Les essais de phase I testent un traitement, une intervention ou un médicament potentiel pour la première fois, chez un petit nombre de personnes. Il s’agit souvent de « volontaires sains », qui ne sont pas atteints de la maladie de Parkinson. Ces essais permettent généralement d’évaluer l’innocuité d’un nouveau traitement. Ils fournissent souvent également des informations sur les effets secondaires, l’efficacité de la voie d’administration et les posologies adéquates. La plupart des essais durent plusieurs mois en moyenne, mais parfois bien plus longtemps, dans le cas de certains traitements chirurgicaux[26].

Cette phase permet également d'étudier la cinétique et le métabolisme chez l'homme de la substance étudiée.

Les groupes étudiés sont le plus souvent de petite taille (20 à 80 participants).

Certains médicaments dont on sait par nature qu'ils sont toxiques (par exemple les anticancéreux) peuvent ne pas faire l'objet d'une phase I et entrer directement en phase II.

Phase II

La phase II ou étude pilote consiste à déterminer la dose optimale du médicament et ses éventuels effets indésirables. Population éligible : malades (souvent moins de 500). Elle est subdivisée en deux phases : les phases IIa et IIb.

Les essais de phase II évaluent de manière plus approfondie l’innocuité d’un traitement, et déterminent l’efficacité préliminaire ainsi que les effets secondaires chez un plus grand nombre de personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Leur durée peut aller de quelques mois à quelques années. Il s’agit en général d’études randomisées et contrôlées. Cela signifie qu’un groupe de participants reçoit le traitement expérimental, tandis que l’autre reçoit le traitement de référence ou un placebo. Le traitement de référence est celui que les experts médicaux acceptent comme le plus adéquat et qu’ils utilisent couramment. En l’absence d’un tel traitement, les chercheurs recourent à un placebo. Par exemple, nous ne disposons pas actuellement de thérapie modifiant le cours de la maladie de Parkinson (des médicaments qui freinent ou empêchent la progression de la pathologie). Ainsi, dans les essais sur de possibles nouvelles thérapies modificatrices de la maladie, les chercheurs utilisent des placebos afin d’évaluer les effets de ces thérapies par comparaison. Les participants sont affectés à des groupes par tirage au sort. Souvent, ces études sont également réalisées en « double aveugle », c’est-à-dire que ni les patients, ni l’équipe de recherche ne savent qui reçoit le traitement expérimental[26].

La phase IIa estime l’efficacité de la molécule sur un nombre limité (de 100 à 200) de malades, alors que la phase IIb détermine la dose thérapeutique de la molécule sur une plus grande échelle (de 100 à plus de 300 malades).

Phase III

La phase III ou « étude pivot » est l'étude comparative d'efficacité proprement dite. En cas de positivité, elle conduit à une demande d'autorisation de mise sur le marché. Elle compare le traitement soit à un placebo, soit à un traitement de référence. Les groupes sont de taille importante, souvent plusieurs milliers de participants. Il s'agit de programmes extrêmement onéreux, dont le financement peut être public ou privé (compagnies pharmaceutiques). Compte tenu des enjeux financiers, certaines dérives éthiques ont été dénoncées[27]. Les résultats peuvent être moins probants que lors de la phase II (tout en conservant un degré de significativité) ou, parfois, infirmer, l'étude de phase II[28].

Phase IV

La phase IV (ou post-marketing) est le suivi à long terme d'un traitement alors que le traitement est autorisé sur le marché. Elle doit permettre de dépister des effets secondaires rares ou des complications tardives[29]. Cette phase est à la charge des laboratoires.

Traitement statistique

Différents tests statistiques sont utilisés afin d'exploiter les résultats bruts des essais, en fonction de la nature des paramètres étudiés (variables discrètes ou continues), de la taille des échantillons et de l'objet des études. L'emploi de tests adaptés est fondamental, un test inadapté pouvant fournir des conclusions complètement erronées.

Le résultat est en général une comparaison entre les groupes avec une valeur p permettant d'évaluer le caractère plus ou moins significatif de la différence observée. Par exemple, si l'on dit que « Dans le groupe traité la survie est significativement supérieure (p < 0,01) », cela signifie que le hasard seul aurait eu moins d'une chance sur cent de produire une telle différence entre les deux groupes. Un p supérieur à 0,05 doit faire rejeter le caractère significatif de la différence, mais ne permet pas non plus de conclure à l'absence de différence. On parle alors de différence non significative.

Essais cliniques assistés par ordinateur

Des logiciels sont à disposition des promoteurs et des investigateurs pour la gestion et le suivi d'essais cliniques[30],[31],[32].

Types d'études et niveaux de preuve

La pertinence d'une étude clinique va, en croissant :

  • présentation de cas : un cas isolé intéressant par sa rareté ou par une réaction particulière ;
  • séries de cas : étude en général rétrospective, basée sur l'analyse de cas cliniques, sans comparaison avec des témoins ;
  • étude cas-témoins : étude rétrospective entre deux groupes, l'un présentant une maladie (cas) et l'autre, indemne (témoins) ;
  • étude de cohorte : comparaison entre un groupe de sujets non-malades, mais exposés à un risque et un groupe non-exposé ;
  • essai contrôlé randomisée en double aveugle : comparaison prospective entre deux groupes répartis au hasard, l'un recevant le traitement à étudier, l'autre un placebo ou un traitement de référence ;
  • méta-analyse : reprise d'un ensemble d'études comparables et analyse globale au moyen d'outils statistiques adaptés.

Glossaire

  • Centre investigateur : lieu de l'étude. Il peut s'agir d'un établissement hospitalier public ou privé, d'un cabinet médical, etc.
  • Coordinateur : investigateur désigné par le promoteur qui coordonne la réalisation de l'essai lorsqu'il existe plusieurs centres investigateurs.
  • Échantillon : nombre de participants à une étude.
  • Essai non interventionnel : essai dans lequel un médicament est utilisé strictement dans le cadre pour lequel il possède une autorisation de mise sur le marché. Aucune procédure supplémentaire n'est appliquée.
  • Expérimentateur ou investigateur : médecin surveillant la réalisation de l'étude.
  • Participant : personne participant à l'essai, qu'il reçoive ou non un traitement.
  • Promoteur : personne physique ou morale prenant l'initiative de la réalisation d'une étude.
  • Protocole : document rédigé avant le début de l'essai comportant un exposé des objectifs, de la méthode, du plan d'expérience, du traitement statistique et des étapes de l'essai.

Essais cliniques arrêtés pour bénéfice évident

  • Une étude sur le bénéfice de la prise d'aspirine en prévention des accidents cardiaques a été arrêtée avant son terme, les résultats intermédiaires montrant une telle amélioration dans le groupe traité que la poursuite de l'étude aurait privé d'une chance sérieuse de survie les patients recevant le placebo[33].

Accidents lors d'essais cliniques

  • En Inde, entre 2005 et 2012, 80 patients sont décédés et 500 autres ont souffert d'effets indésirables lors d'essais cliniques[34].
  • En Angleterre, en mars 2006, une étude clinique sur le TGN1412 (en) en phase I, censé guérir « la leucémie, la polyarthrite rhumatoïde ou la sclérose en plaques », a engendré un accident en provoquant un syndrome de défaillance multiviscérale chez six volontaires[35]. Le médicament avait été testé sans problème sur des macaques, mais le rapport d'enquête a établi que si des tests in vitro avaient été pratiqués auparavant, on aurait pu observer que l'humain ne réagit pas comme les singes[36]. La société TeGenero qui avait élaboré le médicament a déposé son bilan.
  • En France, en janvier 2016, une étude clinique sur une molécule la BIA 10-2474[37], agissant sur le système endocannabinoïde (contrairement à ce que certaines sources ont annoncé, ce produit ne contient pas de cannabis[38], en revanche ces récepteurs cannabinoïdes miment les effets du cannabis[37]), est effectuée sur six personnes en phase I[39]. Les six testeurs ont dû être hospitalisés. Le premier patient arrivé aux urgences, est rapidement passé en état de mort cérébrale puis déclaré officiellement décédé quelques jours après[40]. Quatre pourraient conserver des atteintes neurologiques graves[41],[42] et restent sous surveillance médicale allégée[43]. C'est le premier accident grave depuis celui de 2006 ci-dessus. Il n'y a jamais eu d'accident aussi grave en France[44]. Antérieurement à cet essai, des essais ont été menés sur 90 testeurs avec des dosages inférieurs sans que les testeurs n'aient des effets secondaires.

Enregistrement et diffusion

La science médicale évolue grâce aux essais cliniques de médicaments, aux tests d’appareils nouveaux et aux études sur les interventions novatrices. Mais on ne connaît pas tous les résultats, car un tiers des essais ne sont jamais rapportés dans un article scientifique, et ceux qui le sont ne sont pas toujours de manière complète[22]. Cela constitue typiquement un biais.

C’est pourquoi, depuis quelques années, l’enregistrement des essais dès l'établissement de leur protocole tend à devenir obligatoire pour certaines études de grande envergure.

L’International Committee of Medical Journal Editors[45], où siègent les revues médicales majeures, accepte de publier les résultats d’une étude seulement si elle a été enregistrée au départ. Cette politique a été mise à jour, en particulier pour préciser que rendre public un résumé de moins de 500 mots ou un tableau de résultats ne contrevient pas à la règle de non-publication antérieure.

Le gouvernement des États-Unis exige que soient diffusés tous les essais sur des médicaments, des produits biologiques et des appareils qui auront besoin d’être approuvés par la Food and Drug Administration. Cela doit se faire dans une base de données accessible sur internet[46]. À partir de septembre 2008, le dossier des études devra être enrichi des résultats obtenus, dans un délai d’un an après l’intervention auprès du dernier « sujet ». Cette base contient plus de 52 000 études faites dans plus de 150 pays (30 % proviennent d’en dehors des États-Unis).

En parallèle, l’industrie pharmaceutique américaine alimente une autre base de données, également accessible par internet[47], contenant le résultat des études cliniques réalisées pour les médicaments sur le marché.

Les Instituts de recherche en santé du Canada[48] demandent pour leur part l’enregistrement auprès de « Current Controlled Trials »[49], qui attribue un International Standard Randomised Controlled Trial Number (ISRCTN).

Comme les registres se multiplient, l’Organisation mondiale de la santé les a regroupés dans son système d'enregistrement international des essais cliniques[50], qui se veut la porte d’entrée pour tous les essais en cours dans le monde entier. Il donne accès à une demi-douzaine de registres primaires (les plus rigoureux) et à plusieurs autres dits associés[51].

La multiplicité de ces bases rend peu aisé l'accès aux informations par un non-professionnel. Sans que ce soit évident, la recherche peut se faire avec des descripteurs MeSH[52], qui seront automatiquement éclatés (exploded). Les questions retrouvent aussi des synonymes, ce qui est intéressant quand les molécules expérimentées n’ont pas encore de nom officiel. La démarche peut se faire en sens inverse : remonter d’une référence du Medline vers le protocole de recherche original.

Depuis septembre 2009, l'ANSM (anciennement l'AFSSAPS) met en ligne le « Répertoire public des essais cliniques des médicaments » sur son site internet[53]. Cela correspond à un résumé succinct de l'étude, transmis par le promoteur, pour tous les essais cliniques conduits en France et dont la demande initiale a été faite après le 22 mai 2009.

Notes et références

  1. (en) Curtis L. Meinert et Susan Tonascia, Clinical trials : design, conduct, and analysis, New York, Oxford University Press, USA, , 469 p. (ISBN 978-0-19-503568-1, LCCN 85011530, lire en ligne), p. 3
  2. (ar) Intégralité du Kitab Al Qanûn fi Al-Tibb كتب القا نون في الطب en fac-similé
  3. (en) Toby E. Huff (2003), The Rise of Early Modern Science: Islam, China, and the West, p. 218. Cambridge University Press, (ISBN 0-521-52994-8).
  4. (en) David W. Tschanz, « The Arab Roots of European Medicine », Saudi Aramco World, vol. 48, no 3, , p. 20–31
  5. (en) D. Craig Brater and Walter J. Daly (2000), « Clinical pharmacology in the Middle Ages: Principles that presage the 21st century », Clin. Pharmacol. Ther. 67 (5), p. 447-450 [448].
  6. (en) Michael F. O'Rourke, « Frederick Akbar Mahomed », Hypertension, American Heart Association, vol. 19, , p. 212–217 [213]
  7. (en) Michael F. O'Rourke, « Frederick Akbar Mahomed », Hypertension, American Heart Association, vol. 19, , p. 212–217 [212]
  8. (en) « James Lind: A Treatise of the Scurvy (1754) », (consulté le )
  9. Simon Singh et Edzard Ernst « La naissance de la médecine scientifique (1) », SPS no 295, avril 2011, consulté le 18 février 2013
  10. Bothwell LE, Podolsky SH, The emergence of the randomized, controlled trial, N Engl J Med 2016; 375:501-504
  11. Olivier Lyon-Caen, « Les essais thérapeutiques dans les maladies malignes », émission Avec ou sans rendez-voussur France Culture, 8 mai 2012
  12. (de) Wiley-VCH Verlag GmbH & Co. KGaA, « Deutschland liegt bei klinischen Studien forschender Pharma-Unternehmen weltweit auf Rang zwei | chemanager-online.com - Chemie und Life Science », sur www.chemanager-online.com (consulté le )
  13. (en) « Home - ClinicalTrials.gov », sur www.clinicaltrials.gov (consulté le )
  14. Les comités d’éthique médicales Rôle et fonction, Serge Schreiber, CHU Tivoli, et André Herchuelz, Erasme Bruxelles
  15. Parlement européen,Directive 2001/20/EC
  16. (en-US) Alex Keown, « Good Pharma Scorecard Continues to Boost Clinical Trial Transparency, Analyst Report Shows » [archive du ], sur BioSpace, (consulté le )
  17. Article de l’Express du 13 septembre 2001
  18. 1 2 3 4 Jean-Philippe Chippaux, PRATIQUE DES ESSAIS CLINIQUES EN AFRIQUE, Marseille, IRD Éditions, , 318 p.
  19. Jean-Philippe Chippaux, PRATIQUE DES ESSAIS CLINIQUES EN AFRIQUE, Marseille, IRD édition, , 318 p.
  20. Première étude en 1948 : l'épidémiologiste Austin Bradford Hill montre la plus grande efficacité de la streptomycine sur la collapsothérapie dans le traitement de la tuberculose. Source : (en) R. Doll, « Controlled Trials: The 1948 Watershed », British Medical Journal, no 317, , p. 1217-1223
  21. (en) Ross JS, Mulvey GK, Hines EM, Nissen SE, Krumholz HM, « Trial Publication after Registration in ClinicalTrials.Gov: A Cross-Sectional Analysis » PLoS Med 2009;6(9):e1000144. DOI 10.1371/journal.pmed.1000144
  22. 1 2 (en) Turner EH, Matthews AM, Linardatos E, Tell RA, Rosenthal R, « Selective publication of antidepressant trials and its influence on apparent efficacy » N Eng J Med 2008;358:252-260
  23. Économies et sociétés, Institut de sciences mathématiques et économiques appliquées, , p. 290
  24. Gilles Boouvenot et Muriel Vray, Essais cliniques : théorie, pratique et critique, Lavoisier, , p. 2-3
  25. Cette indemnisation ne peut excéder en France 4 500  par an pour chaque testeur afin d'éviter tout abus. Source : Tony Fonteneau, « Cherche cobayes pour tester nouveaux médicaments », sur lexpress.fr, .
  26. 1 2 Michael J. Fox, Les traitements ne vont pas tomber du ciel. Nous devons aller les chercher nous-mêmes.
  27. St-Onge J.-C. De certaines pratiques commerciales éthiquement discutables concernant le médicament, 1er congrès international interdisciplinaire sur la Chaîne du Médicament, Montréal, 2005.
  28. Kerschbaumer A, Smolen JS, Herkner H, Stefanova T, Chwala E, Aletaha D, « Efficacy outcomes in phase 2 and phase 3 randomized controlled trials in rheumatology », Nature Medicine, 2020
  29. (en) Suvarna Viraj, « Phase IV of Drug Development », Perspectives in Clinical Research, vol. 1, no 2, , p. 57 (PMID 21829783, lire en ligne, consulté le )
  30. « Logiciel d'Essais cliniques et Data Management », sur www.ennov.com/fr
  31. « Logiciel SIGREC | CeNGEPS », sur www.cengeps.fr
  32. (en) « MACRO EDC | electronic data capture | hosted and local installations », sur www.infermed.com
  33. (en)Low dose aspirin and vitamin E in people at cardiovascular risk, Lancet, 2001
  34. « Article de Sciences et Avenir »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le )
  35. Un test pour sécuriser les essais cliniques, MEDICAMENT
  36. 1 2 « Accident d'essai clinique à Rennes : le mystère du BIA 10-2474 », sur Le Journal du dimanche (consulté le ).
  37. Hugo Jalinière, « Accident thérapeutique de Rennes : pas de cannabis impliqué », sur sciencesetavenir.fr, (consulté le ).
  38. l'étude était en fait effectuée sur Huit personnes , les deux autres prenaient un placebo
  39. Le Point.fr, « Essai thérapeutique : le patient en état de mort cérébrale est décédé », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  40. « Essai thérapeutique à Rennes: l'antidote "n'est aujourd'hui pas connu" », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  41. « Essai clinique à Rennes: les cinq patients hospitalisés vont mieux », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  42. Violaine Jaussent, Christophe Rauzy et Clément Parrot, « Accident thérapeutique à Rennes : six personnes sont hospitalisées, dont une en état de mort cérébrale », sur francetvinfo.fr, Franceinfo, (consulté le ).
  43. (en) Site de L’International Committee of Medical Journal Editors, voir en particulier « Obligation to Register Clinical Trials » en fin de page
  44. (en)ClinicalTrials.gov, base de données des essais cliniques
  45. (en) base de données clinicalstudyresults.org
  46. Instituts de recherche en santé du Canada
  47. (en) Current Controlled Trials
  48. Système d'enregistrement international des essais cliniques de l'OMS
  49. (en)registre international des essais cliniques de l'OMS
  50. (en)Zarin DA, Ide NC, Tse T, Harlan WR, West JC, Lindberg DA, Issues in the registration of clinical trials, JAMA, 2007 ;297:2112-20
  51. http://ansm.sante.fr/Activites/Essais-cliniques/Repertoires-des-essais-cliniques-de-medicaments/%28offset%29/1#paragraph_19954 Répertoire public des essais cliniques de médicaments conduits en France

Voir aussi

Bibliographie

  • ANAES, Guide d'analyse de la littérature et gradation des recommandations, janvier 2000
  • D. Schwartz, Ph. Lazar et L. Papoz, Statistique médicale et biologique, Flammarion (ISBN 2257104463)
  • Grégoire Chamayou, Les corps vils : expérimenter sur les êtres humains aux XVIIIe – XIXe siècle, éditions La découverte, 2008 (ISBN 978-2-7071-5646-4).

Articles connexes

Liens externes