Harold Macmillan | |
Harold Macmillan en 1959. | |
Fonctions | |
---|---|
Premier ministre du Royaume-Uni | |
– (6 ans, 9 mois et 5 jours) |
|
Monarque | Élisabeth II |
Gouvernement | Macmillan |
Législature | 41e et 42e |
Coalition | Tories |
Prédécesseur | Anthony Eden |
Successeur | Alec Douglas-Home |
Chef du Parti conservateur | |
– (6 ans, 9 mois et 5 jours) |
|
Prédécesseur | Anthony Eden |
Successeur | Alec Douglas-Home |
Chancelier de l'Échiquier | |
– (1 an et 24 jours) |
|
Monarque | Élisabeth II |
Premier ministre | Anthony Eden |
Gouvernement | Eden |
Prédécesseur | Rab Butler |
Successeur | Peter Thorneycroft |
Secrétaire d'État des Affaires étrangères et du Commonwealth | |
– (8 mois et 13 jours) |
|
Monarque | Élisabeth II |
Premier ministre | Anthony Eden |
Gouvernement | Eden |
Prédécesseur | Anthony Eden |
Successeur | Selwyn Lloyd |
Secrétaire d'État à la Défense | |
– (5 mois et 19 jours) |
|
Monarque | Élisabeth II |
Premier ministre | Winston Churchill |
Gouvernement | Churchill III |
Prédécesseur | Harold Alexander |
Successeur | Selwyn Lloyd |
Ministre du Logement et des Gouvernements locaux | |
– (2 ans, 11 mois et 19 jours) |
|
Monarque | Élisabeth II George VI |
Premier ministre | Winston Churchill |
Gouvernement | Churchill III |
Prédécesseur | Hugh Dalton |
Successeur | Duncan Sandys |
Secrétaire d'État de l'Air | |
– (2 mois et 1 jour) |
|
Monarque | George VI |
Premier ministre | Winston Churchill |
Gouvernement | Churchill II |
Prédécesseur | Archibald Sinclair |
Successeur | William Wedgwood Benn |
Sous-secrétaire d'État aux Colonies | |
– (10 mois et 26 jours) |
|
Monarque | George VI |
Premier ministre | Winston Churchill |
Gouvernement | Churchill I |
Prédécesseur | George Henry Hall |
Successeur | Edward Cavendish |
Secrétaire parlementaire du ministère des Approvisionnements | |
– (1 an, 8 mois et 20 jours) |
|
Monarque | George VI |
Premier ministre | Winston Churchill |
Gouvernement | Churchill I |
Prédécesseur | John Llewellin |
Successeur | Lord Wyndham Raymond Portal |
Membre de la Chambre des lords Lord Temporal | |
– (2 ans, 10 mois et 5 jours) Pairie héréditaire |
|
Prédécesseur | Pairie créée |
Successeur | Alexander Macmillan |
Député britannique | |
– (18 ans, 10 mois et 11 jours) |
|
Circonscription | Bromley |
Prédécesseur | Sir Edward Campbell |
Successeur | Sir John Leonard Hunt |
– (13 ans, 7 mois et 18 jours) |
|
Circonscription | Stockton-on-Tees |
Prédécesseur | Hon. Frederick Fox Riley |
Successeur | Sir George Roland Chetwynd |
– (4 ans, 6 mois et 10 jours) |
|
Circonscription | Stockton-on-Tees |
Prédécesseur | Hon. Robert Strother Stewart |
Successeur | Hon. Frederick Fox Riley |
Biographie | |
Titre complet | Comte de Stockton |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Londres (Royaume-Uni) |
Date de décès | (à 92 ans) |
Lieu de décès | Chelwood Gate, Angleterre (Royaume-Uni) |
Nationalité | Britannique |
Parti politique | Parti conservateur |
Conjoint | Dorothy Evelyn Cavendish |
Enfants | Maurice Macmillan Caroline Faber Catherine Amery Sarah Heath |
Diplômé de | Collège d'Eton Balliol College |
Profession | Éditeur |
Religion | Anglicanisme |
|
|
Premiers ministres du Royaume-Uni | |
Harold Macmillan | |
Allégeance | Royaume-Uni |
---|---|
Arme | British Army |
Grade | Capitaine |
Commandement | Grenadier Guards |
Conflits | Première Guerre mondiale |
Faits d'armes | Bataille de Loos Bataille de la Somme Bataille de Flers-Courcelette |
Distinctions | Victory Medal British War Medal |
Harold Macmillan, né le à Chelsea et mort le à Chelwood Gate, est un homme d'État britannique. Membre du Parti conservateur, il occupe le poste de Premier ministre du Royaume-Uni de 1957 à 1963. Il est fait vicomte Macmillan d'Ovenden et 1er comte de Stockton.
Biographie
Jeunesse
Harold Macmillan est issu d'une famille écossaise. Il est le petit-fils de l'éditeur Daniel MacMillan, l'un des fondateurs de la maison d'édition Macmillan Publishers. Il étudie au Collège d'Eton, puis obtint un First Degree en Literae Humaniores (études classiques) au Balliol College de l'université d'Oxford.
Engagé volontaire comme sous-lieutenant des Grenadier Guards le [1],[2], il combat sur le front occidental durant la Première Guerre mondiale. Il est blessé à la main et à la tête à Loos en septembre 1915 puis au visage à Ypres en 1916. Il est une nouvelle fois blessé à la cuisse à la bataille de Flers-Courcelette en . Par la suite il n’est plus affecté en première ligne. Il est nommé capitaine honoraire après la guerre[3].
Carrière politique
Parlementaire conservateur de Stockton-on-Tees de 1924 à 1945 (avec une interruption de 1929 à 1931), Harold Macmillan s'oppose à la politique d'apaisement de Neville Chamberlain. Il entre en 1940 au ministère du Ravitaillement et devient, de 1942 à 1945, ministre résident auprès du quartier général en Afrique du Nord, à Alger. De concert avec le ministre des Affaires étrangères Anthony Eden, il s'y montre rapidement favorable au général de Gaulle, qu'il admire. Il s'efforce d'amortir les fréquentes disputes entre le chef de la France libre et le Premier ministre Winston Churchill, et de contrecarrer les initiatives du président américain Franklin Delano Roosevelt visant à fragiliser de Gaulle[4],[5].
Dans les cabinets Churchill et Eden, il est successivement ministre du Logement (1951), ministre de la Défense (1954-1955), secrétaire aux Affaires étrangères (mai-) et Chancelier de l'Échiquier à compter du . Partisan de l'intervention en Égypte qui va déclencher la crise du canal de Suez, il s'abstient néanmoins d'emprunter auprès du Fonds monétaire international, comme l'ont fait les Français, pour couvrir les besoins de change durant le conflit. Or début , les États-Unis, qui désapprouvent l'intervention, opèrent des ventes massives de livre sterling contre dollar. Le , il annonce aux membres du gouvernement une baisse des réserves britanniques de 285 millions de dollars, emportant la décision d'arrêt du conflit, alors qu'elle n'était en réalité que de 85 millions de dollars. Cette attitude a conduit les historiens anglais à se demander si Macmillan n'avait pas tendu un piège à Anthony Eden afin de pouvoir lui succéder au poste de Premier ministre[6].
Premier ministre
Le , Harold Macmillan succède à Eden à la tête du gouvernement. Comme son prédécesseur, il est obsédé par le renversement de Nasser, considéré comme l'ennemi juré de la Grande-Bretagne, surtout après la création, en février 1958, de la République arabe unie de Syrie et d’Égypte, opposée aux régimes hachémites pro-britanniques de Jordanie et d’Irak. Le , le général Kassem renverse le roi Fayçal d’Irak et massacre la famille royale. Le , dans le cadre de la « doctrine Macmillan », la Grande-Bretagne envoie des parachutistes en Jordanie pour prévenir une tentative de coup d'État contre le roi Hussein, tandis que les Marines américains débarquent au Liban, où Camille Chamoun, le leader chrétien maronite doit faire face à une violente opposition soutenue par l’Égypte.
L’intervention de l'armée britannique à Oman en 1958-1959 s’inscrit également dans cette politique d’endiguement. De juillet à , des soldats britanniques stationnent au Koweït, menacé par le nouveau pouvoir irakien qui considère ce pays comme une province d’Irak. C’est Macmillan qui transforme le port d’Aden, sous protectorat britannique, en une puissante base navale et aérienne et y installe en 1960 le quartier général du commandement du Moyen-Orient (Middle East Command). En 1962, Macmillan charge son ministre de l’Air et gendre Julian Amery d’organiser une opération d’assistance militaire à la résistance royaliste yéménite en lutte contre les troupes d’occupation égyptiennes.
Deux interventions de Macmillan sont restées célèbres. Lors de la campagne électorale de 1959, il déclare : « La plupart de nos concitoyens n'ont jamais vécu aussi bien qu'aujourd'hui. » Repris par les journaux comme « Vous n'avez jamais vécu aussi bien » (You've never had it so good), ce slogan devint le leitmotiv de la campagne des conservateurs, qui sortent vainqueurs des élections. En effet, malgré la continuité, pour une minorité, d'une grande pauvreté, les années 1950 et 1960 procurent à la majorité des gens ordinaires un niveau de vie dont leurs parents n'avaient osé rêver.
Le , Macmillan annonce, lors d'un discours devant les députés blancs d'Afrique du Sud, qu'un « vent de changement » (Wind of Change) souffle sur l'Afrique. Sans le dire explicitement, ce discours suggère que la décolonisation est inévitable, et qu'il vaut mieux accepter cet état de fait. Son mandat voit effectivement la décolonisation britannique se poursuivre, avec l’accession à l’indépendance du Ghana et de la Malaisie en 1957, du Nigeria en 1960 et du Kenya en 1963. Lors du même discours, Macmillan critique également la politique d'apartheid menée par l'Afrique du Sud, contrairement à ses prédécesseurs qui la toléraient, ce qui crispe durablement les relations entre les deux États.
Miné par le veto de Charles de Gaulle à l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun, et affaibli par des scandales, notamment l'affaire Profumo, il démissionne du poste de Premier ministre le .
Honneurs
Harold Macmillan est décoré de l’ordre du Mérite le [7]. Le , il est fait vicomte Macmillan d'Ovenden et comte de Stockton (Knight Bachelor's Badge, appellation Sir)[8],[9] Il meurt le .
Dans la fiction
Dans la série télévisée The Crown (2017), son rôle est interprété par Anton Lesser.
Sources
- Roger Faligot Les services spéciaux de sa Majesté - Messidor/ Temps Actuels – 1982. Dans le chapitre 3, il aborde l’intervention des Britanniques à Oman et Mascate en 1958-59.
- Colonel David Smiley, Au cœur de l'action clandestine. Des Commandos au MI6, L'Esprit du Livre Éditions, 2008 (traduction de (en) Irregular regular, 1994). Les mémoires d'un officier du SOE en Albanie puis du SOE en Asie du Sud-Est pendant la seconde guerre mondiale puis du MI6 (Albanie, Oman, Yémen).
- (fr) Biographie sur le site du premier ministre du Royaume-Uni
- (en)Stephen Dorril MI6: Inside the Covert World of Her Majesty's Secret Intelligence Service - The Free Press - New York - 2000 (ISBN 0-7432-0379-8). Écrit par un journaliste britannique spécialiste du renseignement, toutes le opérations du MI6 sont détaillées. Index en ligne. H. Macmillan est cité à de nombreuses reprises
Bibliographie
- Francis Beckett : Macmillan (20 British Prime Ministers of the 20th Century). Haus Publishing Ltd, London 2006, (ISBN 978-1-904950-66-0).
- Peter Mangold : The Almost Impossible Ally. Harold Macmillan and Charles De Gaulle. IB Tauris, London 2006, (ISBN 978-1-85043-800-7).
- D.R. Thorpe : Supermac - The Life of Harold Macmillan. Chatto & Windus, London 2010, (ISBN 978-0-7011-7748-5).
Mémoires
- Harold Macmillan, At The End of the Days 1961-1963, First Editions, 1973.
Notes
- ↑ London Gazette du 19 novembre 1915
- ↑ Simon Ball: The Guardsmen: Harold Macmillan, Three Friends and the World They Made. Harper Perennial, London 2004, p. 30.
- ↑ Source article du Dayly Telegraph du 26 février 2008
- ↑ Voir De Gaulle et Roosevelt. Le duel au sommet, de François Kersaudy, Perrin, 2004, pages 200 à 206, 209, 215, 217, 218? 231, 235, et 353 à 362.
- ↑ Peter Mangold: The Almost Impossible Ally. Harold Macmillan and Charles De Gaulle. IB Tauris, London 2006, p. 54.
- ↑ Henry Laurens, cours au Collège de France, La question de la Palestine après 1949, 6 décembre 2006, Consultable en ligne
- ↑ London Gazette du 9 avril 1976
- ↑ London Gazette du 29 février 1984
- ↑ Charles Williams: Harold Macmillan. Weidenfeld & Nicolson, London 2009, p. 467.
Liens externes
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- (en) National Portrait Gallery
- Ressources relatives à la musique :
- Discogs
- (en) MusicBrainz
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :